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Institutions internationales / Liberté d'expression / Religions : L'Islam

L’Université d’Al-Azhar et le Pakistan se félicitent de la décision de la CEDH en matière de blasphème contre Mahomet

L’Université d’Al-Azhar et le Pakistan se félicitent de la décision de la CEDH en matière de blasphème contre Mahomet

Les plus hautes autorités islamiques ont salué avec enthousiasme la décision E. S. contre Autriche du 25 octobre dernier par laquelle la Cour de Strasbourg a validé la condamnation d’une conférencière autrichienne pour avoir « dénigré » Mahomet en assimilant son union avec la jeune Aïcha de 9 ans à de la « pédophilie ».

Dans les prochaines semaines, la Cour doit décider si elle accepte de renvoyer l’affaire en « appel » devant la Grande Chambre, pour un nouveau jugement.

L’Observatoire de l’islamophobie de la prestigieuse Université Al-Azhar du Caire, la plus haute autorité de l’islam sunnite, a exprimé son soutien à la décision de la Cour et l’a qualifiée de « courageuse ». Il y a vu une condamnation générale des « blasphèmes contre le prophète » et l’affirmation du principe suivant lequel « la liberté d’expression n’autorise pas à porter atteinte aux sentiments religieux d’autrui ». Selon cet Observatoire, cette décision est importante aussi en ce qu’elle contribuerait « à réduire les problèmes d’islamophobie » alors « que le nombre de musulmans en Europe pourrait atteindre 14 % en 2050 ». En s’appuyant sur cette décision, il a recommandé aux « gouvernements du monde entier et aux institutions internationales des droits de l’homme de prendre des mesures pour contrer les tentatives de diffamation d’autrui sous prétexte de liberté d’opinion et d’expression ». Il a demandé en outre « qu’une législation et des sanctions dissuasives soient fixées à l’encontre de tous ceux qui tentent d’attaquer les forces religieuses ».

L’arrêt E.S. contre Autriche a aussi reçu les éloges des principales autorités du Pakistan, pays célèbre pour être le plus répressif au monde en matière de blasphème. Ainsi, le 13 novembre 2018, le Premier Ministre du Pakistan, Imran Khan,

« s’est félicité de la décision récente de la Cour européenne des droits de l’homme de ne pas autoriser les actes de blasphème sous couvert de liberté d’expression ».

S’adressant au Président du Parlement européen, il a

« exprimé l’espoir que les pays européens se conforment à la décision de la Cour européenne et prennent des mesures pour renforcer le respect des religions et l’harmonie interreligieuse ».

Il a en outre fait part des

« sérieuses préoccupations du gouvernement et du peuple pakistanais concernant les caricatures blasphématoires du Saint Prophète, soulignant la nécessité de redoubler d’efforts dans les pays européens pour éviter de tels incidents provocateurs ; pour sensibiliser davantage à la sensibilité religieuse des musulmans, en particulier au respect du Prophète Mahomet ».

Dans le même sens, le Secrétaire Général de la plus grande fédération mondiale d’écoles coraniques (10000 madrassas), Qari Hanif Jalandhari, a vu dans cette décision « un pas très important » et demanda aux Nations Unies d’élaborer une législation mondiale « condamnant toute personne qui commet un blasphème contre les livres divins ou les personnes sacrées de toutes religions ». Quant au vice-chancelier de l’Université Bahauddin Zakariya, le Dr Tahir Amin, celui-ci a déclaré de même que le verdict de la Cour européenne est, « sans aucun doute, une décision majeure et historique ».

Grégor Puppinck commente :

Avec l’Egypte, le Pakistan est à la tête de la campagne mondiale menée par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) en faveur d’une limitation universelle de la liberté d’expression en matière religieuse. Cette campagne a permis l’adoption par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU d’une série de résolutions condamnant la « diffamation de l’islam », puis la « diffamation des religions ». Ce n’est qu’après plusieurs années d’intenses débats que les gouvernements attachés à la conception moderne des droits de l’homme parvinrent à contrer cette initiative par l’adoption d’une résolution, le 12 avril 2011, qui repose sur la conviction que la liberté d’expression est le meilleur antidote à l’intolérance. […]

La conférencière autrichienne a dit la vérité. On lui reproche surtout de l’avoir fait de façon « malveillante », c’est-à-dire sans amour. Qu’en savons nous, et est-ce à la justice de juger des intentions ?  Plus encore, faire ce reproche, c’est oublier que la dénonciation du mal, pour en protéger la société, sous son apparente rudesse, est un acte d’amour.

Pour toutes ces raisons, il faut donc espérer que la Cour accepte de rejuger cette affaire afin de garantir la liberté de critiquer toute religion, de défendre les droits de la vérité sur l’erreur.

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3 commentaires

  1. Cette réjouissance paraît bien prématurée: la Cour n’a pas encore refusé de rejuger cette affaire. Là encore, est-il contraire à la charité chrétienne de prier pour que les juges d’appel fassent droit à la la conférencière qui n’a fait, a priori, que rapporter des faits?

  2. La tolérance suppose la critique et le désaccord !

    Ils veulent quoi ? Autoriser la pédophilie pour complaire aux musulmans ?

    Qu’ils se réjouissent et fassent du bruit car de plus en plus de musulmans découvrent sidérés que leur prophète couchait avec une gamine de 9 ans !

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