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Culture de mort : Euthanasie

Loi sur l’euthanasie : réponse du sénateur David Rachline

Suite à la mobilisation lancée ce matin, les réponses des sénateurs commencent à tomber. Voici celle du sénateur FN David Rachline :

"Monsieur,

Je vous remercie pour votre message qui a retenu toute mon attention. 

Je partage vos inquiétudes face à un texte qui apporte énormément de troubles sur des questions graves et délicates.

L’examen en commission des affaires sociales au Sénat, le 27 mai, a commencé à apporter quelques réponses intéressantes. Il n’en reste pas moins que certains risques demeurent et que beaucoup de points restent à préciser. La vigilance est de rigueur.

L’introduction d’un droit à la sédation est d’une grande ambigüité, et sur des questions aussi sensibles, il est trop dangereux de créer la confusion. En effet la sédation a pour but de soulager, d’apaiser  la douleur, et non « de ne pas prolonger inutilement sa vie » comme l’explique le nouveau texte. Le risque euthanasique est réel. On ne peut pas laisser sous-entendre que la sédation aurait pour but d’abréger la vie, ce qui est contraire à la dignité de l’homme. En commission certaines de ces formulations ambiguës ont été supprimées.

La question des directives anticipées est, après le passage en commission,  désormais mieux encadrée. Mais il reste des dangers. Entre la volonté des malades et l’action des médecins, attention à ne pas isoler le malade en laissant le médecin devenir un simple exécuteur d’ordres. Il s’agirait d’un changement de paradigme de la médecine. Le malade se retrouverait abandonné face à une médecine hyperindividualiste. Le médecin deviendrait le simple exécutant des directives d’un patient désarçonné par la souffrance.   Un tel texte briserait le lien de confiance qui doit s’établir entre le médecin et le malade. Ce dernier recherche une écoute, un accompagnement, la certitude de ne pas être abandonné.

J’insisterai évidemment dans le débat sur le développement des soins palliatifs car si la souffrance et la mort ne peuvent disparaître de la vie humaine, on peut aider le malade à souffrir le moins possible et à se préparer à affronter la mort, à vivre sa mort humainement. C’est bien là l’enjeu des soins palliatifs qui ont pour but de mettre tout le savoir technique des soignants, non plus au service de la guérison désormais impossible, mais du soulagement maximal du malade.

Élisabeth Kübler Ross, cette psychiatre et psychologue, pionnière de l’approche des « soins palliatifs disait : « Apprendre à voir la mort comme un compagnon invisible, mais amical dans le voyage de la vie. Qui vous rappelle doucement de ne pas remettre à demain ce que vous voulez faire. C’est apprendre à vivre sa vie ».

Dans ce débat où s’entremêle la vie et la mort, la solitude et l’accompagnement, la souffrance et le soulagement, le désespoir et l’espérance, sachez que je me battrai pour que la dignité du malade et alors celle de l’Homme, soit préservée."

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6 commentaires

  1. Très belle réponse. Dans les HDS (92)j’ai envoyé un courriel à chacun des sénateurs. Y aura-t-il des réponses??????

  2. Merci cher Monsieur d’avoir bien voulu diffuser ma réponse !

  3. Outre l’hydratation et l’alimentation, la ventilation (aide à la respiration) ne devrait-elle pas s’imposer?

  4. Excellente réponse toute en retenue et mesure.
    Monsieur Rachline montre ici la maturité et la profondeur de sa pensée.
    Mais, ce que je retiens avant tout, en tant qu’élue libre, non encartée, dans une commune de droite à forte tendance UMP et dans une région dont le député est lui aussi UMP/Républicains, c’est qu’un élu du FN, prend le temps de lire son courrier et d’y répondre… ce qui n’est pas le cas de TOUS les élus (sauf 1), que j’ai alertés depuis longtemps sur le cas Lambert (et sur d’autres) et qui ne m’opposent qu’un silence… consternant.
    Et pourtant, j’en croise plus d’un et souvent.
    Ils ont certainement mieux à faire ailleurs… Je préfère penser qu’ils ont été bien mal éduqués, plutôt que de croire que la survie de leurs concitoyens ne compte pas…
    Honneur, et respectueuses salutations à Monsieur Rachline.

  5. sollicités (pour une noble cause) par le Salon Beige,nous avons envoyé nos mails et cela a eu de l’effet!
    bravo!!!!
    vive nous
    ha ha ha

  6. Je cite David Rachline
    “Un tel texte briserait
    le lien de confiance qui doit s’établir entre le médecin et le malade ”
    Cette notion n’a strictement aucun sens pour moi

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