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Pays : International

L’offre du pétrole supérieure à la demande, le prix causé par la spéculation

Voici un extrait d’un article lu sur Polémia, mais l’intégralité est intéressante :

Rserves_ptrole "[U]n calcul prudent montre que, dans le prix du baril de pétrole brut d’aujourd’hui, au moins 60% des 128 dollars sont dus à la spéculation à terme non réglementée des fonds de placement à risque, des banques et des groupes financiers. […] Ce « bras de levier » exceptionnel de 16 pour 1 permet d’amener le prix à un niveau follement irréaliste et de compenser les pertes bancaires du subprime et des autres catastrophes au détriment de l’ensemble de la population [mondiale].

La mystification du pic pétrolier – c’est-à-dire l’argument selon lequel la production pétrolière aurait épuisé plus de la moitié des réserves et que c’en serait fini pour le monde d’avoir du pétrole à bon marché et en abondance – a permis à cette fraude coûteuse de perdurer depuis l’invasion de l’Irak en 2003 avec l’aide des principales banques, des négociants et des opérateurs pétroliers majeurs. Comme toujours, Washington tente d’en faire porter le chapeau aux producteurs arabes de l’OPEP. Le problème n’est pas la pénurie de l’approvisionnement en pétrole brut. En fait, l’offre est actuellement excédentaire dans le monde. […]

L’une des fables utilisées pour soutenir la spéculation à terme sur le pétrole est l’allégation de la soif d’importation pétrolière de la Chine […]. Les faits ne confortent cependant pas la thèse de la demande chinoise. […] L’OPEP prédit que la demande pétrolière mondiale en 2008 sera en moyenne de 87 millions de barils par jour, en grande partie inchangée par rapport à son estimation précédente. Il est prévu que la demande de la Chine, du Moyen-Orient, de l’Inde et de l’Amérique latine sera plus forte, mais celle de l’UE et de l’Amérique du Nord sera plus faible.

Petrole_01 Ainsi, le plus grand consommateur de pétrole du monde est confronté à une forte baisse de la consommation, à un déclin qui va s’aggraver à cause de la crise du logement et des effets économiques liés à la crise financière qui fait levier. Si les marchés étaient normaux, non dissimulés et transparents, le prix chuterait probablement, il ne s’élèverait pas. Aucune crise d’approvisionnement ne justifie la manière dont est fixé le prix du pétrole aujourd’hui dans le monde. […] Non seulement il n’y a pas de crise d’approvisionnement pour justifier pareille bulle de prix mais il existe plusieurs nouveaux gisements pétrolifères gigantesques qui doivent commencer à produire au cours de 2008 et qui augmenteront l’offre. […] Le problème majeur auquel est confrontée la grande industrie pétrolière n’est pas de trouver de quoi remplacer le pétrole mais de contrôler les découvertes pétrolières mondiales pour maintenir le prix exorbitant actuel. […] Il est de plus en plus évident que la récente bulle spéculative pétrolière, devenue asymptotique depuis janvier, est sur le point d’éclater. […]

Aujourd’hui, le prix du pétrole […] est déterminé à huis-clos dans les salles de trading des institutions financières géantes […]. Comme le notait le rapport du Sénat [américain] en juin 2006, intitulé « L’incidence de la spéculation dans la hausse du prix de l’essence et du gaz » :

"Il y a là-bas quelques dirigeants de fonds de placement à risque qui maîtrisent le savoir-faire pour exploiter la théorie du pic pétrolier et le sujet brûlant de l’offre et de la demande. Ils lancent des prédictions audacieuses sur la progression épouvantable des prix à venir et ne font qu’ajouter davantage de combustible sur le feu optimiste de la spéculation dans une sorte de prophétie autosatisfaisante."

Michel Janva

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14 commentaires

  1. J’ai pas tout compris mais c’est bien intéressant.

  2. Merci pour ces informations qui gagnent à être diffusées.
    Les banques d’affaires américains, Goldman Sachs en tête, ont émis des options de vente à des cours d’exercice très élevés. Ils essaient de faire grimper les prix du pétrole à ces niveaux pour ne pas perdre trop d’argent. A la fin, l’économie réelle gagnera. Or l’économie réelle, c’est un excès d’offre. Après le krach des nouvelles technologies, celui des crédits immobiliers, le prochain sera celui du pétrole.
    Personnellement, je fais le plein d’actions n&égativement corrélées au pétrole (je ne les cite pas pour ne pas faire de cet excellent blog un vulgaire site de conseils financiers).

  3. Cet article a un petit côté sensationnel pas désagréable… je ne comprends pas tout mais soyons prudents… on cherche un peu vite des boucs émissaires et on pourrait aussi s’intéresser aux effets très positifs de cette hausse.. Pour ma part je prends plus au sérieux les articles de The economist pour expliquer la hausse du pétrole.
    Les pecheurs manifestent ? De toute façon ils font un métier qui n’a plus guère d’avenir sauf à dépeupler définitivement les mers de tout poisson.
    Le budget de nos voyages explose ? Les séniors travellers vont peut être redevenir de bons papy et s’occuper un peu de leurs petits enfants…
    La chaudière fonctionne au gazole ? On va isoler un peu mieux la maison au lieu de perdre 70% de l’énergie par le toit…
    Et s’intéresser à des énergies moins polluantes pour les voitures etc…etc…

  4. Est-ce pour récupérer les pertes des dernières banqueroutes ?
    Dans ce cas est-ce juste que tout le monde paye ?
    Cette vie terrestre devient vraiment “une vallée de larmes” pour ceux qui n’ont d’autre choix que de travailler pour payer toujours plus de taxes et d’impôts !!!

  5. Il me semble que la lecture de cet article n’est pas non plus inintéressante.
    http://www.debateco.fr/38,838/20080604-mucherie-prix-matieres-premieres-petrole-speculation-bulle.html

  6. A Jean-Calude ;
    Je ne suis en rien économiste aussi vais-je poser une question candide qui en fera sans doute sourire certains.
    A priori, comme consommateur ordinaire, ce crash pétrolier devrait paraître une bonne nouvelle (surtout que je ne spécule pas, ayant sentiment de défiance devant ce milieu à faible moralité). JE pourrai partir en vacances par la route comme prévu, manger du poisson et voir la Marine natinale faire flotter fièrement notre pavillon national sur toutes les mers. Donc, comme vous avez l’air de vous y connaître, quelles pourraient être les conséquences négatives de cette explosion de la bulle pétrolière sur le vulgus ?

  7. Cette analyse met en valeur le rôle de la spéculation, mais sa rédaction laisse entendre que seuls des financiers américains (allusion aux subprime) en tirent bénéfice. Et de plus POLEMIA exonère les producteurs arabes ou russes ou autres (Chavez) de toute influence sur les cours.
    Or la spéculation profite aux fonds souverains (ceux des Etats producteurs, comme par exemple les pays arabes) ou aux fonds privés comme ceux des oligarques russes … du pétrole, de l’entourage de Poutine.
    Ainsi Alexeï MILLER dirigeant de Gasprom, l’entreprise dont Poutine détient 5% à titre personnel, vient de déclarer que le prix du pétrole est destiné à atteindre 250 dollars le baril et que la spéculation ne jouera qu’un rôle minime….
    Dire que la demande ne progresse pas est une contrevérité : la consommation de la Chine et des pays émergents ayant peu de pétrole est en ascension constante, même s’il est vrai que celles des pays riches stagnent grâce à leur technologie économisatrice d’énergie.
    Enfin affirmer que la production pourrait répondre à la demande est techniquement exact, bien que ce soit contradictoire avec l’idée de la seule spéculation comme facteur unique de montée du cours du baril. Mais c’est surtout négliger le fait que les pays producteurs ont décidé de faire du pétrole un produit rare et donc très cher : le roi d’Arabie Saoudite a déclaré il y a qq semaines que les réserves saoudiennes sont le patrimoine des générations futures et qu’il hors de question de le brader…
    Une simple ouverture plus forte de certains gisements ou puits suffirait à compliquer la tâche des spéculateurs, lesquels ne peuvent spéculer que parce qu’il y a raréfaction entretenue sur le marché, ce qui est une des lois basiques de la spéculation.
    Cet article de POLEMIA semble se calquer sur la pensée altermondialiste, laquelle pense que le mal est au nord, et le bien est au sud : les analyses manichéennes sont souvent incomplètes pour rendre compte de la complexité.
    Et l’anti américanisme de principe, s’accompagnant d’un philo arabisme tout aussi routinier conduit également à une impasse : ce sont les USA qui ont tout fait (SUEZ, Algérie) pour que les Européens abandonnent leurs colonies, favorisant ainsi des roitelets bédouins locaux pour en faire contre nous des maîtres chanteurs.
    Mais es grands gagnants furent les USA ET les Russes.
    Gasprom veut maintenant devenir le premier fournisseur de gaz de l’Europe : le Sahara algérien en regorge, que nous avions découvert…..
    L’Europe n’a pas qu’un concurrent : les USA,. Elle a aussi les Russes et les Chinois. Cet article de POLEMIA semble l’oublier.

  8. Plouf !
    Voilà ce qui arrive quand un journaliste se prend pour un économiste, il tombe dans le trou.

  9. C’est pour cela qu’il faut supprimer ou réduire drastiquement les 80% de taxes qui sortent de la poche du contribuable qui achète de l’essence pour entrer dans les poches d’un Etat avorteur, d’un Etat qui tue la politique familiale sur l’autel de la politique sociale, d’un Etat qui depuis l’accord d’hier Sarkozy-Merkel va accentuer la pression sur les familles en imposant des réductions d’émission de CO2 sur les véhicules des familles nombreuses.
    C’est pour cela que les familles doivent se mobiliser et faire pression sur le gouvernement Fillon pour que le pouvoir d’achat devienne une priorité et non pas des mots.

  10. A Jean,
    Je n’ai pas dit que le vulgus souffrirait d’un krach. Je ne suis pas économiste non plus, mais tout krach est bon en ce sens qu’il ne fait finalement que corriger des excès. Le problème, c’est qu’en général, certains y laissent des plumes. Il ne faudrait pas que quelques faillites bancaires bloquent un peu plus le système.
    Quant à l’immoralité, elle n’est pas intrinsèque à l’économie, qui reste une science humaine. Elle tient plutôt au comportement de certains acteurs qui, comme partout, cherchent à tirer la couverture à eux. On trouve des gens comme cela en politique, dans les médias, la restauration, la plomberie.
    Je pense qu’il est naturel pour l’homme d’organiser la vie économique, comme il le fait pour la vie sociale, etc. On trouve certes des intervenants peu scrupuleux, mais si l’on condamne la finance à cause de ces gens-là, il faut aussi condamner la sexualité à cause de sa perversion actuelle, la communication à cause de l’usage que l’on en fait, etc.
    La finance est une activité reconnue par St Thomas d’Aquin et même par le Christ qui cite en exemple la personne ayant fait fructifier ses cinq talents. C’est pourquoi les catholiques devraient s’impliquer dans la finance pour la moraliser, plutôt que la fuir.

  11. @ Jean Claude
    Je ne crois pas qu’un krach soit bon en soi.
    Les gens bien avisés savent assurer leurs arrières… Quant aux autres… La question serai donc de savoir à qui profite ces bulles ?
    Ceci étant, le krach du pétrole, on aimerait bien le voir arriver mais je crois qu’on peut tjrs rêver…
    Pour l’économie, je vous suis, sauf pour les 5 talents. Sans être théologien, ceux-ci fructifient grâce au travail réel de la personne. Il s’agit aussi de faire fructifier nos talents. Mais je ne pense pas que le Christ parle de placements financiers.
    Quant à l’usure, elle fermement condamnée dans la bible.
    Extrait “usure” sur Wikipedia :
    “En matière de commerce et d’industrie, le prêt d’argent est permis lorsqu’il est un véritable contrat d’association ou d’exploitation en commun qui fait participer aux risques, mais il reste interdit lorsqu’il est une simple prise d’intérêt sur les profits escomptés, appelée prêt à la grosse aventure, qui est condamné par le pape au XIIIe siècle.”
    Une finance juste, voudrait donc dire qu’une banque prête de l’argent à une entreprise tout en participant à la prise de risque de cette entreprise… Et ne pas qu’encaisser un pourcentage fixe tous les mois…
    Ce qui peut par exemple expliquer la position du pape sur la remise de dette des pays pauvres.
    Bref, il y a matière à creuser sur cette notion d’usure et la moralité.
    Oui à l’argent comme un moyen.
    Non à l’argent comme une fin.

  12. Il serait peut être temps de mettre en exploitation les schistes et sables bitumineux du Canada et des USA, (environ 100 ans de réserve mondiale). Pourquoi ne pas le faire ???

  13. Pour la parabole des telents, il est explicitement dit que le mauvais serviteur aurait dû placer son talent à la banque pour percevoir les intérêts (Matthieu, 25, 14-30).
    Quant à l’usure, le dictionnaire de l’Académie française dit qu’il s’agit de percevoir des intérêts supérieurs à ce qui est permis par la loi ou par l’usage. En d’autres termes, d’abuser de la détresse des gens pour leur faire accepter des intérêts excessifs.
    Quant au krach, il n’est pas bon en soi, mais il est souvent nécessaire et, de toutes façons, inévitable si on laisse les excès orienter la marche de l’économie, comme on l’a vu avec l’immobilier américain.

  14. La difficulté réside dans une définition précise de l’usure.
    Voici ce que j’ai pu trouver :
    Les Pères de l’Eglise, depuis les temps les plus anciens, ont toujours dénoncé sans équivoque l’usure. Saint Thomas d’Aquin, dans sa Somme Théologique (2-2, question 78), résume l’enseignement de l’Eglise sur le prêt à intérêt:
    «Il est écrit dans le livre de l’Exode (22, 24): “Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu ne seras point à son égard comme un créancier, tu ne l’accableras pas d’intérêts.” Recevoir un intérêt pour l’usage de l’argent prêté est de soi injuste, car c’est faire payer ce qui n’existe pas; ce qui constitue évidemment une inégalité contraire à la justice… c’est en quoi con-siste l’usure. Et comme l’on est tenu de restituer les biens acquis injustement, de même l’on est tenu de restituer l’argent reçu à titre d’intérêt.»
    En réponse au texte de l’Evangile sur la parabole des talents (Matthieu 25, 14-30 et Luc 19, 12-27), qui, à première vue, semble justifier l’intérêt («Serviteur mauvais… tu aurais dû placer mon argent à la banque, et à mon retour, j’aurais retiré mon argent avec les intérêts»), saint Thomas d’Aquin écrit:
    «Les intérêts dont parle l’Evangile doivent s’entendre dans un sens métaphorique; ils désignent le surcroît de biens spirituels exigé par Dieu, qui veut que nous fassions toujours un meilleur usage des biens qu’il nous a confiés, mais c’est pour notre avantage et non pour le sien.»
    Ce texte de l’Evangile ne peut donc pas justifier l’intérêt puisque, dit saint Thomas, «on ne peut fonder un argument sur des expressions métaphoriques».
    Le 1er novembre 1745, le pape Benoît XIV publiait l’encyclique Vix Pervenit, adressée aux évêques italiens, au sujet des contrats, où l’usure, ou prêt à intérêt, est clairement condamnée. Le 29 juillet 1836, le pape Grégoire XVI étendait cette encyclique à l’Eglise universelle. Il y est écrit:
    «L’espèce de péché qu’on appelle usure, et qui réside dans le contrat de prêt, consiste en ce qu’une personne, s’autorisant du prêt même, qui par sa nature demande qu’on rende seulement autant qu’on a reçu, exige qu’on lui rende plus qu’on a reçu et soutient conséquemment qu’il lui est dû, en plus du capital, quelque profit, en considération du prêt même. C’est pour cette raison que tout profit de cette sorte qui excède le capital est illicite et usuraire.
    «Et certes, pour ne pas encourir cette note infamante, il ne servirait à rien de dire que ce profit n’est pas excessif, mais modéré; qu’il n’est pas grand, mais petit… En effet, la loi du prêt a nécessairement pour objet l’égalité entre ce qui a été donné et ce qui a été rendu… Par conséquent, si une personne quelconque reçoit plus qu’elle n’a donné, elle sera tenue à restituer pour satisfaire au devoir que lui impose la justice dite commutative…»
    En 1891, le pape Léon XIII écrivait dans son encyclique Rerum Novarum:
    «Une usure dévorante est venue ajouter encore au mal. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l’Eglise, elle n’a cessé d’être pratiquée sous une autre forme par des hommes avides de gain, et d’une insatiable cupidité…»
    A creuser…

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