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France : L'Islam en France

L’installation de l’islam en France

Le Centre de recherches sur le terrorisme dresse un panorama des principales structures musulmanes en France. Extraits :

M "La première installation visible de l’islam sur le territoire français remonte à 1922, quand fut terminée la Mosquée de Paris ,[…]. Sa construction partait d’une bonne intention : montrer notre reconnaissance aux soldats d’Afrique du Nord pour l’effort de guerre fourni à nos côtés dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Cette intention était néanmoins viciée, car elle reposait sur un déni de notre législation. En effet, depuis la loi du 9 décembre 1905, dite sur la séparation des Églises et de l’État, selon le texte, «La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte». […] Or, pour édifier la mosquée de Paris, le gouvernement a fait voter la loi du 19 août 1920, lui permettant de financer les lieux, et à la ville de Paris de fournir gratuitement le terrain. Le début de l’arrivée en force de musulmans correspond à 1962, quand, parmi les Harkis, ceux que leurs officiers étaient parvenus à sauver du poignard FLN débarquèrent en France. Nous les reçûmes bien mal, réservant une plus grande faveur à la vague suivante, celle des travailleurs immigrés du Maghreb. Avec eux, allait commencer le temps des exigences.

Les premières tensions éclatent au début des années 70, dans les foyers Sonacotra. Des mouvements de grève des loyers se mettent en place […]. Des étudiants maoïstes en sont les organisateurs. On entend alors ces gauchistes soutenir des revendications religieuses. Ils demandent la fermeture des bars et des lieux de prière dans les foyers. Pour calmer le jeu, l’État s’incline. Certes, à partir de 1979 on n’entend plus parler de ce type de grève ni de démonstration de force dans les foyers, mais la République a montré sa faiblesse. Ce faisant, elle a préparé le terrain des islamistes qui, déjà, sont présents sur le territoire.

Tout commence avec l’arrivée de « Foi et Pratique », en 1962. Cette organisation appartient au Jamaat Al-Tabligh […]. Par groupe de deux ou trois, ils se rendent dans les bars fréquentés par les Maghrébins et invitent les consommateurs d’alcool à rompre avec cette habitude. […] Mais, déjà, une nouvelle vague islamiste monte de l’immigration maghrébine. Elle se développe entre revendication politique, frustration identitaire et radicalisme religieux. Elle va bénéficier du soutien financier de l’Arabie Saoudite. En 1977, cette dernière ouvre une succursale de la « Ligue islamique mondiale » à Paris, rue François Bonvin, dans le XVème arrondissement. Cette ONG nourrit la prétention de convertir le monde entier à l’islam. Pour asseoir son influence, elle distribue de l’argent à tous ceux qui lui présentent un projet « islamique », édifier un lieu de culte ou soutenir une association cultuelle. […]

UDès 1983, naît une fédération, l’UOIF ou Union des Organisations Islamiques de France. […] Dans les faits, l’argent arrive de Riyad, transporté dans les valises des responsables. […] En faisant de la fédération de l’UOIF leur mandataire principal, ils lui donnent la puissance et imposent aux petites associations de rejoindre l’union pour bénéficier des prébendes arabes. Ce n’était que le premier pas de l’institutionnalisation de l’islam politique en France. […] La réponse à l’UOIF surgit en 1985, avec la création de la FNMF ou Fédération Nationale des Musulmans de France. […] En son sein, une tendance se montre particulièrement influente, celle des Marocains. […]

L’autorité finira néanmoins par lancer le CFCM (Conseil français du culte musulman), mis sur les rails par Jean-Pierre Chevènement en 1999, mais créé en 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac. […] A l’origine, il s’agit de doter le pouvoir d’un outil comparable à celui que Napoléon 1er s’est donné, en mars 1808, en créant le consistoire, pour contraindre les rabbins à placer la loi de l’État au dessus de la loi juive. […] En 1808, le consistoire suscitait le vote de pratiquement tous les juifs et regroupait toutes les sensibilités hébraïques. En 2003, en revanche, seuls les islamistes, et non pas tous les musulmans pratiquants, appartiennent aux organisations à vocation religieuse, comme l’UOIF et la FNMF. Or, de plus, au CFCM, siègent non des individus indépendants, mais les représentant d’organisations […]. En d’autres termes, créant le CFCM, Sarkozy a assuré une légitimité aux islamistes de la FNMF et de l’UOIF aux yeux de l’ensemble des musulmans du pays. Mieux, il leur a donné une autorité, par exemple en matière de gestion de l’abattage de la viande hallal et de formation des imams."

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6 commentaires

  1. Avec cet entrisme de fonds souverains au sujet du financement des mosquées, vous soulevez un véritable et énorme problème. Qui ne se cantonne malheureusement pas à ce sujet précis…
    Bravo à toute la rédaction, pour cet article et de manière générale !
    Amicalement.

  2. ” En d’autres termes, créant le CFCM, Sarkozy a assuré une légitimité aux islamistes de la FNMF et de l’UOIF aux yeux de l’ensemble des musulmans du pays. Mieux, il leur a donné une autorité, par exemple en matière de gestion de l’abattage de la viande hallal et de formation des imams.”
    L’Institut Catholique de Paris et Nos Seigneurs Nos Evêques de l’Eglise qui est en France, quelle sorte de légitimité ont-ils donné aux imams et aux islamistes SVP ?

  3. Il y aeu les Templiers et souvenons-nous de ce que le royaume en fit.
    C’est vrai qu’en ce temps-là, on ne badinait pas encore…

  4. Arabie saoudite « grands pays amis de la France », des médias qui refusent d’en parler, et de tous les présidents français.
    Le consistoire fut obligé d’accepter la liberté religieuse, autrement dit la liberté pour chacun de choisir sa religion. Ce ne fut pas le cas de l’autorité religieuse musulmane, devant laquelle Nicolas Sarkozy plia, ce dont les médias ne parlèrent pas. Y a-t-il des médias en France ?

  5. Très bon article. Mais l’Islam n’est fort que des faiblesses du catholicisme en France

  6. Sarkozy hélas n’est pas Napoléon

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