A l'occasion de la prochaine béatification du cardinal John Henry Newman par Benoît XVI, les éditions Artège publient un ouvrage de Keith Beaumont, prêtre de l'Oratoire, recensant un certain nombre de textes du cardinal. En voici un extrait :
"Si, après un dîner, j'étais obligé de porter un toast religieux -ce qui évidemment ne se fait pas- je boirais à la santé du Pape, croyez-le bien, mais à la conscience d'abord, et ensuite au Pape. […] Mais de peur que ma pensée ne soit mal comprise, je tiens à répéter que lorsque je parle de la conscience, j'entends la conscience telle qu'elle est en vérité. Si elle a le droit de s'opposer à l'autorité suprême du pape, lorsque celle-ci n'est pas infaillible, elle doit être autre chose que ce misérable faux-semblant qui, comme je l'ai dit, prend maintenant le nom de conscience. Pour qu'elle puisse être dans tel ou tel cas particulier le guide sacré et souverain qui prévaut sur la voix du pape, il faut que sa décision soit précédée d'une sérieuse réflexion, de la prière et de tous les moyens qui permettent d'arriver à une opinion juste sur le sujet en question. […] Le chrétien doit vaincre dans sa nature cet esprit vil, étroit, égoïste, et bas qui pousse, dès qu'on entend parler d'un ordre, à se placer en opposition avec le supérieur qui donne cet ordre, à se demander si le supérieur n'outrepasse pas son droit, et à se réjouir d'introduire le scepticisme dans le jugement et dans l'action. Il doit renoncer à toute détermination obstinée d'exercer le droit de penser et de dire tout ce qu'il lui plaît. […] Si cette règle nécessaire était observée, les conflits entre l'autorité du pape et l'autorité de la conscience seraient extrêmement rares."
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Denis Merlin
Si au point de vue moral, il existe une certaine liberté de conscience (à condition de chercher consciencieusement la vérité etc.) comme le fait observer les vénérable Newman, combien plus cette liberté de conscience est-elle plus large encore au plan juridique dans la société civile et politique !
Nos amis de la “Cité catholique” et autres “traditionalistes” feraient bien d’y réfléchir et de s’apercevoir qu’en luttant contre la liberté de conscience et contre la liberté religieuse (sujet connexe), ils luttent contre leur propre liberté et demandent aux autorités de les museler ! Alors que ces libertés sont de droit naturel et doivent être respectées dans toutes les sociétés y compris dans l’Eglise (sous certaines conditions, mais les conditions d’exercice n’annihilent pas le droit).
BILLOT
Ce toast porté par le Cal Newman sert d’introduction à une remarquable conférence faite sur le sujet de la Conscience par le Cal Ratzinger.
A lire absolument si on veut avoir une claire vision de ce difficile problème de la Conscience, de la liberté absolue de la Conscience, dernier maillon de la chaine de réflexion (si on peut parler ainsi !) menant à une juste évaluation de nos décisions, de nos actes, de nos jugements d’ordre moral.
Cela est paru dans le journal “30 Jours ” édition française, il y a au moins 20 ans ,mais çà doit se trouver sans trop de problème.
Au pire, je peux l’adresser à ceux qui le souhaitent par mail
Denis Merlin
Merci à monsieur Billot de m’adresser les références qu’il promet à
[email protected]
Je pense que la solution de la plupart des questions se trouve dans une véritable souveraineté de la conscience, dont la cause est la dignité de l’homme créé à l’image de Dieu et sommet du monde visible.
Ce qui s’oppose d’ailleurs à l’idéologie des prétendues “Lumières” et au darwino-marxisme. Le darwinisme est un colosse aux pieds d’argile.