Partager cet article

Culture de mort : Euthanasie

Lettre ouverte à Chantal Sébire

Du curé de la paroisse Notre Dame de Nazareth :

"Ma chère Chantal, je m’appelle Lazare. Si je me permets de t’écrire, c’est qu’il y a bien des années, une maladie m’a conduit prématurément à la mort. J’étais alors entouré par les membres de ma famille, tout particulièrement par mes deux soeurs que j’aime tant: Marthe et Marie. Elles m’ont accompagné jusqu’au bout. Tu sais, je suis mort dignement.

Je crois savoir que tu étais professeur des écoles. Ah, les enfants, quel trésor!J’imagine que tu avais à cœur de leur communiquer les plus hautes valeurs. Tu leur as certainement parlé du courage, de la persévérance, de la grandeur de la vie. Ta lutte dans la maladie est aujourd’hui une leçon qui dépasse tous tes enseignements. Vas-tu laisser le témoignage ultime d’une capitulation, d’une résignation, de l’option d’une destruction ? Et puis, tu as aussi tes propres enfants ; ils sont trois. Crois-tu qu’ils ne soient capables de regarder ton visage, si défiguré soit-il ? Ils ont encore grand besoin de toi ? Ma chère Chantal, j’étais mort et je suis vivant. Jésus m’a fait sortir du tombeau. Par la suite, j’ai revu son visage. Il était méconnaissable, tuméfié, défiguré. Ce Jésus a souffert plus que tu ne peux l’imaginer. Il est mort dans d’atroces souffrances … mais il n’y avait en lui aucune capitulation, aucune résignation. Tout était amoureusement offert pour notre Rédemption.

Tu veux être accompagnée ; Laisse Jésus se tenir près de toi. Il n’expliquera pas ta souffrance mais il la remplira de sa présence. Tu veux mourir dignement ; mais la mort digne est celle que nous accueillons et que nous offrons ; non point celle que nous choisissons par résignation ou capitulation. Ma chère Chantai, aujourd’hui Jésus t’affirme : " Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croît en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? ". Réponds, Chantal …surtout réponds OUI. Alors tu ne réclameras plus l’euthanasie mais, avec Lui et unie à Lui, tu offriras courageusement et amoureusement chaque jour de ta vie."

MJ

Partager cet article

10 commentaires

  1. La force des mots pour celle de la foi à l’heure de la mort!
    Mais s’il vous faut encor mon attente, Seigneur,
    S’il vous faut l’aube noire et la plus dure peine,
    Prenez l’arrachement et prenez la douleur,
    Que votre volonté soit faite, et non la mienne
    Robert BRASILLACH (Psaume VII)

  2. Sur ce sujet lire le bouquin drole, profond, généreux, caustique et tendre de Fabrice Hadjadj : Reussir sa mort.

  3. Très belle lettre .Merci à ce prêtre .
    “Tout est possible encor ,mais à vous seul ,Seigneur ./Ce peu de jours qui reste est tenu dans vos mains .”
    Brasillach , Psaume VI .

  4. Belle lettre en effet.
    Le calvaire de cette femme est atroce et n’importe qui peut comprendre sa souffrance.
    Une chose m’étonne néanmoins: pourquoi demande-t-elle le “droit” à l’euthanasie?
    Si elle ne supporte plus de vivre, pourquoi n’agit-elle elle-même? En quoi serait-ce mieux qu’un autre agoisse à sa place?
    Comprenez bien que je ne cautionne aucunement le suicide en l’occurence, bien au contraire. Mais je distingue ma (ou trop bien) ce qui peut la motiver à réclamer des “droits” alors que, si elle le voulait, elle n’aurait besoin de l’aide de personne.
    Tout cela me laisse accroire à une action pas si innocente, dont cette malheureuse n’est que le jouet, tendant à relancer une nouvelle offenseive contre les valeurs essentielles de défense de la Vie.

  5. Bonjour,
    je trouve cette lettre déplacée. En effet, on peut être catholique et dénoncer l’instrumentalisation du la souffrance de Madame Chantal Sébire par le lobby pro-euthanasie, mais il y a certaines limites à ne pas dépasser. Le ton de donneur de leçon associé au tutoiement ne sont vraiment pas adéquats pour s’adresser à une personne qui souffre de cette façon.
    Par ailleurs, nul ne peut contraindre autrui à accepter la souffrance par amour à la manière du Christ. Cette acceptation de la souffrance est un chemin personnel et lorsqu’elle atteint de tels degrés n’est que le fruit de la grâce et non d’une morale imposée de l’extérieur comme tente de le faire cette lettre.
    Concentrons plutôt nos efforts pour redresser l’erreur qui consiste à introduire le suicide assisté, et finalement le meurtre, comme un acte permis par la loi.
    Nicolas

  6. Merci, cher confrère, pour ces mots lumineux. Puissent-ils, avec notre prière, porter leurs fruits auprès de la destinataire.
    Que Dieu vous bénisse.

  7. @ Nicolas Baguelin
    Le tutoiement employé est, je pense, très loin d’être condescendant. Il est à rapproché du tutoiement “latin”, voire même, à celui des Ecritures.
    Le ton de donneur de leçon que vous ressentez est celui d’un prêtre, clerc de l’Eglise, qui, depuis qu’il a répondu “me voici” à l’appel du Seigneur, a pour mission de porter, rappeler, réveiller, réanimer, par tous les moyens mis à sa disposition, le sens de Dieu, premier des six sens à notre disposition. Qui sait quel écho il trouvera, il aura au moins agit.
    L’action associative contre le non-droit à la vie est parallèle à cette intervention. Elle est impérative, certes, elle incombe à l’épiscopat, certes, elle exige la mobilisation de chacun, certes, mais elle n’interdit pas d’autres actions, surtout les plus simples comme une lettre personnelle. Aussi, ne condamnons pas ceux qui parlent à l’âme, au contraire saluons leurs actions.

  8. A lire absolument : la dernière liberté de François de Closet
    Tout est dit dans ce livre qui ne choque absolument pas le catholique que je suis.
    Je partage les critiques adressées par Nicolas à la lettre ouverte du curé de ND de Nazareth; mais je ne le suis pas quand il assimile le suicide assisté à un meurtre.
    Il me semble que mettre une personne dans un coma artificiel et cesser de l’alimenter est une autre façon de la faire mourir, plus cruelle et qui exige une participation active du médecin et non sa simple assistance. On tombe dans un jésuitisme absurde.
    Nous autres catholiques ne sommes pas, du moins je l’espère, des extrêmistes comme les fondamentalistes musulmans qui veulent imposer leur loi aux autres. L’Eglise peut condamner le suicide pour des raisons propres à sa doctrine; mais je ne vois pas quels arguments elle pourrait opposer à ceux qui ne suivent pas cette doctrine et qui veulent légaliser l’euthanasie dans des cas comme celui de Mme Sebire.
    Il faut d’ailleurs bien reconnaitre que dans l’Evangile, il n’y a pas vraiment de réponses à ce problème qui ne se posait surement pas en ces termes du temps du Christ. Comme le dit Nicolas : on ne peut contraindre autrui à accepter la souffrance et j’ajoute l’accepter pourquoi ? On peut comprendre qu’il faille accepter la souffrance que l’on est contraint de subir; mais faut-il accepter celle que l’on peut éviter ? Le Christ nous a-t-il demandé de nous mortifier ?

  9. merci tout de meme d essayer

  10. à Serval :
    Votre expression “un prêtre, clerc de l’Eglise” pourrait être acceptable si ce clerc en question s’adressait à une Eglise de petits soldats bien obéissants comme c’était le cas encore jusqu’aux années 40. Malheureusement, ou plutôt heureusement, nous ne sommes plus dans le contexte d’une Eglise conquérante imposant ses normes morales et très suivie par ses contemporains. Que cela nous plaise ou non, notre lot est de nous adresser humblement au laïcisme athée qui se croit tout permis et tout-puissant et pour le combattre, il est certainement plus utile d’essayer de le déstabiliser dans ces pseudo-certitudes que d’employer le ton de la hiérarchie.
    A Jacques :
    tout à fait d’accord avec vous concernant la souffrance. Le Christianisme n’a jamais tenu la souffrance comme une valeur en elle-même, mais c’est bien l’Amour qui est la valeur absolue à tel point que nous pensons qu’il peut aller par-delà la souffrance. Mais une souffrance pour elle-même n’a pas de valeur.
    Quant au suicide, étymologiquement il s’agit bien du meurtre de soi, c’est incontestable. Que chacun ait de fait son libre arbitre et décide de sa vie, personne ne pourra le nier ni l’arrêter. En revanche, que l’on inscrive ce suicide comme un droit est un non-sens pour deux raisons :
    – parce que dans la pratique, chacun dispose de sa vie, quelque soit la loi. C’est d’ailleurs finalement ce qu’a fait Mme Sébire (visiblement).
    – parce que si l’on introduit ce suicide comme un droit, alors pourquoi ne pas accepter le meurtre d’autrui sous d’autres circonstances (d’ailleurs, le meurtre est déjà dans la loi, puisqu’il y a l’avortement).

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services