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France : Politique en France

« Lettre aux Français » et « grand débat national » : la recette française de l’inaction

« Lettre aux Français » et « grand débat national »  : la recette française de l’inaction

Notre pays est un expert de la recette de l’inaction :

On met d’abord une pincée de « dialogue social » qui, en réalité, est un monologue des syndicats qui ne représentent plus personne mais qui refusent tout changement pour préserver des privilèges. Ensuite, pour faire monter la pâte, on crée un organisme public ou parapublic. C’est le meilleur moyen d’assurer l’immobilisme. Cet organisme comprendra des fonctionnaires et des hauts fonctionnaires qui n’ont aucun intérêt à ce que les choses changent. Enfin, cerise sur le gâteau, on lance une « consultation citoyenne » précédée par une bien mielleuse « Lettre aux Français » (avant Macron, d’autres présidents s’y sont essayés). Pour être sûr que rien ne bouge, on fait semblant de demander l’avis du peuple. Le résultat est prévisible : rien de comestible ne sortira de cette recette bien française.

Le « dialogue social » est un prétexte pour faire traîner les choses. Comme on le sait très bien, les syndicats s’y opposeront par principe et il faudra faire des concessions, revoir complètement les propositions de réforme. Le « machin administratif » est un leurre et un aveu d’impuissance. En France, on crée un « machin administratif » non pas pour résoudre un problème mais pour l’enterrer. Je mets au défi les lecteurs de trouver un « machin » public ou parapublic qui ait donné des résultats ! Chaque année, la Cour des comptes, l’Assemblée et le Sénat dénoncent l’argent public englouti par ces organismes à l’utilité plus que douteuse. Il y en a de (très) grands comme ceux qui sont consacrés à l’emploi, aux banlieues et à la jeunesse ; et des petits, avec des budgets de quelques milliers d’euros mais dont le nombre est tellement important qu’on n’arrive même plus à les connaître. Parmi les grands, citons le fameux CESE (Comité économique, social et environnemental) qui porte ce nom depuis maintenant dix ans. Pour justifier de son appellation, il produit des rapports à la chaîne qui finissent, comme tout le monde le sait… à la poubelle. Pourtant, l’IREF a calculé qu’ils coûtent en moyenne 1,5 million d’euros pièce. Parmi les petits, on peut se vanter d’un Observatoire des termites ou d’une Instance nationale des Obtentions végétales, entre des centaines d’autres. Officiellement, presque 400 organismes de ce genre sont en activité (une façon de le dire car leur utilité est un secret bien gardé). On peut même se demander si, au-delà de l’argent public dépensé, ces organismes ne créent pas l’effet inverse de celui qui était souhaité. Prenons par exemple la Conférence nationale des finances publiques créée en 2006 et devenue ensuite le Conseil d’Orientation des finances publiques puis le Haut Conseil des finances publiques. Pour quels bénéfices ? Depuis, les finances de la France n’ont cessé de se dégrader, la dette publique battant tous les records.

Concernant la « consultation citoyenne », on a vu ce que ça donne. Le fameux Haut Commissariat aux retraites – dont les membres sont pratiquement tous énarques, hauts fonctionnaires et donc pas concernés par les retraites du privé – en a lancé une et les milliers de réponses obtenues sont, de l’aveu même du Haut Commissariat, inutilisables tant les préoccupations et les demandes des Français sont différentes. Puis, à quoi bon créer ce Haut Commissariat et lancer cette consultation alors que l’on sait, depuis le Livre Blanc de 1991, qu’une réforme systémique de la retraite est nécessaire ? Les Suédois n’ont pas créé de machin et n’ont pas organisé de consultation quand ils ont accompli leur grande réforme des retraites au début des années 1990.

Il est donc à craindre que cette Commission nationale du débat public (CNDP) et le « grand débat » lancé par la Lettre aux Français d’Emmanuel Macron ne débouche que sur une sorte de cacophonie générale, une forme de populisme, a une foire aux gadgets demandés à l’Etat Neuneu. Alors que l’on sait très bien – grâce à de milliers de rapports, d’études, de livres et d’articles – ce qu’il faut faire et ce qu’on fait les autres pays pour réformer leur économie. Les politiques ont été élus pour agir, pas pour écouter les doléances des uns et des autres. On se demande d’ailleurs à quoi servent encore l’Assemblée nationale et le Senat ?

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5 commentaires

  1. il n’y a rien à attendre de ce cirque, micron veut se faire mousser et croit qu’il va remonter dans les sondages, pauvre type

  2. C’est pire que cela, Macron fait ce qu’il sait le mieux faire, susciter de l’espoir qu’il trahira derrière…
    Sauf que que cette façon de faire, dans l’état actuel d’exaspération, va mener inéluctablement à un bain de sang !

  3. Georges Clémenceau annonçait en 1921: « Pour enterrer un problème, nommez une commission »
    nous sommes 1 siècle plus tard : rien de nouveau sous le soleil … républicain.

  4. Pourquoi perdre son temps à lire les écrits de ce personnage?
    Il vient d’accuser les démunis de ne pas faire d’efforts, quand accusera t’il les politiques de la destruction industrielle et de l’emploi? Ne sont ils pas accusés car ils ont fait tous les efforts possibles pour détruire vendre dépecer les industries lemme les fleurons ou transférer l’es thé néologies a des puissances étrangères? Airbus, alsthom, gemplus, construction navale, textile, industrie pharma… et tout cela ne résulte que d’une loi la loi de 1973 car ceux qui endettent les français et vivent de leur dette sont riches de cette dette, et rendent esclave par la dette. Tous les efforts des français servent à payer cette dette sans fin. Alors vous comprenez que les démunis sont des résistances au paiement de la dette, il gênent les preteurs car ils ne produisent pas de remboursement et accroissent la dette, et permettent ainsi à ceux qui peinent s’ouvrir les yeux. Ce ne sont pas les démunis, ceux à qui on a volé le travail, qui sont responsables, mais ceux qui créent la dette. Les démunis sont dérangeants car ils mangent leur bénéfice.
    Alors le prélèvement à la source c’est d’avoir combien l’état à d’avoir pour emprunter toujours plus cela permet de calculer la capacité d’endettement, comme un banquier qui veut connaître vos revenus avant de vous prêter.

  5. je vais faire l’effort de donner quelques propositions tout en me demandant si elles seront lues, peut être?
    1) stop à l’immigration
    2) stop à l’AME
    3) dissolution des commissions type CESE aux membres payés royalement pour faire des rapports jamais lus
    4) obligation pour l’état de mettre en oeuvre les conclusions de la cour des comptes
    5) RIC avec initiative des votants même sans l’aval du gouvernement

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