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L'Eglise : L'Eglise en France

L’Etat a le devoir de concilier les mesures sanitaires avec l’exercice de la liberté religieuse

L’Etat a le devoir de concilier les mesures sanitaires avec l’exercice de la liberté religieuse

Passionnante tribune dans Valeurs Actuelles de Guillaume Drago, professeur à l’Université Paris II Panthéon-Assas, Christophe Eoche-Duval, haut fonctionnaire, et Geoffroy de Vries, avocat à la Cour. Il en ressort que, si les mesures de sécurité sanitaire sont respectées, les grandes fêtes religieuses du mois d’avril (notamment, pour ce qui nous concerne, nous, catholiques, la fête de Pâques) doivent pouvoir se tenir publiquement.

En cette période difficile de confinement pour tous les Français, chacun comprend qu’il faut prendre sur soi et adopter une attitude civique en respectant les consignes gouvernementales de restriction aux déplacements et aux contacts entre les personnes. […]

Mais justement, ce moment est l’occasion d’un retour sur soi, d’une forme de retirement de la personne sur ce qu’elle vit, ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même, un appel à la transcendance que l’on connaît lorsque les enjeux sont ceux de la vie, de la souffrance, de la mort peut-être. Les religions ont une fonction fondamentale à jouer dans ces moments-là. […]

Plus concrètement, et du point du vue du droit, la liberté religieuse n’est pas réductible à une liberté publique générale, elle a deux volets : une dimension d’ordre intérieur et individuel mais aussi une manifestation d’ordre extérieur et collectif.

Chacun comprend bien que les mesures de police sanitaires s’appliquent à tous mais le caractère fondamental et constitutionnel de la liberté religieuse implique que l’Etat concilie ces mesures sanitaires avec l’exercice sécurisé de cette liberté. Certes, la liberté religieuse dans l’ordre privé et intime n’est pas remise en cause dans le contexte du Covid-19. Chacun est souverainement libre de prier, malgré la pandémie et les mesures de police sanitaire prescrivant le confinement.

Mais si la pandémie impose des mesures de précaution traduites par les règles sanitaires, ces mesures peuvent-elles aller jusqu’à interdire ou restreindre fortement l’autre volet de la liberté religieuse, ses manifestations d’ordre extérieur et collectif ? Tenu par sa Constitution et ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme, l’État ne doit-il pas permettre que les manifestations publiques des cultes se maintiennent, certes dans des conditions différentes, tout en étant sûres ?

En avril 2020, trois grandes fêtes ont lieu : la fête de Pessah pour la confession israélite, mercredi 8 avril, la fête de Pâques dimanche 12 avril pour les chrétiens, le début du Ramadan jeudi 23 avril pour les musulmans.

A la lecture du décret n°2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, on comprend que, contrairement au discours tenu jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, et malgré une contradiction interne au texte, les « rassemblement(s), réunion(s) ou activité(s) mettant en présence de manière simultanée » « en milieu clos ou ouvert » sont autorisés dès lors qu’ils rassemblent moins de 100 personnes, selon l’article 7 du décret.

Il apparaît donc que les responsables des cultes de notre pays peuvent utiliser cette possibilité, en prenant les mesures de précaution adéquates, afin de permettre à leurs fidèles de manifester l’expression de leur foi en ces trois fêtes fondamentales pour leur confession.

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8 commentaires

  1. ” Prier pour avoir la santé sans prendre aucune précaution pour empêcher la maladie de s’étendre, ce n’est pas de la foi, c’est du fidéisme. Pire même, c’est tenter Dieu. Le premier dimanche de carême, nous avons lu dans l’Evangile le récit des tentations de Jésus. Sommé par le diable de se jeter du haut du temple au motif que Dieu enverrait son ange « pour que son pied ne heurte les pierres », Jésus a répondu : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ». Mgr Centène, évêque du Vannes, une des régions les plus tôt touchées.
    Relisez l’entretien qu’il a donné, ici : https://www.vannes.catholique.fr/questions-a-mgr-centene-a-propos-des-mesures-liees-au-coronavirus/ et cessez votre fidéisme dangereux.

    • Il vous faudrait savoir lire, ceci par exemple “en prenant les mesures de précaution adéquates”, avant d’éructer.
      Ou alors vous ne devez même pas aller faire vos courses.

    • Je vous rappelle que grâce à la soumission de nombreux prélats, les morts sont enterrés sans aucune cérémonie ni aucun sacrement.
      Du jamais vu même pendant les grandes pestes.
      Cette année on peut dire que Jésus restera au tombeau.

      • Dans ma ville de 19 000 habitants, et 3 prêtres, c’était déjà le cas AVANT !

        De réunionite en réunionite, j’ai fini par appliquer une correction fraternelle pas très fraternelle à mon curé en demandant si je pourrais avoir une messe si je mourrais demain (c’était avant la crise).

        (Ne lui disant pas que sa réponse conditionnerait un éventuel denier du clergé)

        Ayant également si je pouvais mourir en chrétien (toujours avant le virus), et s’il y avait quelqu’un dans le presbytère à appeler pour les derniers sacrements.

        Oui, me répondit-on, mais essayez de ne pas appeler la nuit !?
        (si si, fallait mourir le jour, en espérant qu’il n’y ait pas de réunion)

        Combien de fois la cloche sonnait quand j’étais près de l’église, et il s’agissait d’un enterrement “célébration” fait par l’une des 3 personnes laïques de l’équipe “ayant reçu mission”.

        Je pense que ce virus (et d’ailleurs je le constate avec la multiplication des offices en ligne), aura eu le mérite de réveiller les consciences de nombre de nos prêtres.

        La pastorale semblait avoir pris le pas sur les sacrements… Tout, dans les messes en ligne de nos paroisses, et leurs homélies, semble indiquer qu’ils ont opéré un virage à 180°

  2. Je ne fais pas mes courses. Je n’ai même pas le droit de sortir. Ayant une épouse immunodéficiente.
    Je n’éructe pas, cher Michel Janva, avec qui j’échangeais jadis par mail sous ma véritable identité.
    Mais je préfère donner tribune à Mgr Centène parce que vous ne le ferai pas.
    Dire que le fidéisme est dans cette épidémie, une attitude dangereuse et réellement mauvaise, n’est pas une éructation.
    Je lis Le Salon Beige tous les jours depuis des années.
    Si j’ai pris la peine de créer un compte au lieu de vous poster un mail en souvenir de nos vieux échanges, c’est que je trouve que ce blog a pris une dérive dangereuse.
    Bien cordialement,

  3. Pour voir comment cela se passe avec un aumônier d’hôpital (à Fribourg) :
    https://youtu.be/NATriHw1c7I

  4. Ce n’est pas vraiment le moment de se taper dessus, mais plutôt de prier les uns pour les autres. Tous nous avons souffert des difficultés avec notre “sainte”” mère l’Eglise. Nous craignons tous de “mourir sans les sacrements”, d’être privés de l’essentiel, mais finalement cela révèle une crise profonde de notre pays qui pourrait être résumée par la question de Jean-Paul II “France, qu’as-tu fait de la grâce de ton baptême ?” On pourrait d’ailleurs poser la même question à notre président, qui, il me semble, a été baptisé à 12 ans… peut-être y a-t-il eut un problème ou une insuffisance de formation catéchétique ? Le Malin peut profiter de la crise pour nous diviser encore plus. Mieux vaudrait prier pour la conversion de la France, pour qu’on arrête d’avorter nos vocations … car tout prêtre est un foetus avant d’être un enfant puis un homme, qu’on arrête de persécuter les familles chrétiennes, qu’on renouvelle l’enseignement “catholique” pour qu’il soit vraiment catholique, et que tous les évêques et prêtres de France défilent lors de la “Marche pour la vie” avec les français derrière, alors quelque chose va changer. Claire

  5. Comme Le Seigneur savait que nous serions privés de prêtres, dans Sa Bonté Infinie, il nous a donnés plusieurs prières à dire pour les agonisants : ” Acte d’Offrande Parfaite.”
    “Père Éternel, par le Coeur Immaculé de Marie et le Coeur Sacré de Jésus, nous vous offrons trente-trois mille fois, avec tous les anges et les saints : le Corps et le Sang, L’Ame et la Divinité, La Sainte Face et l’Amour Eucharistique, toutes les blessures, larmes et souffrances de Votre Très Cher Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ que nous aimons tant, en union avec les larmes, et les douleurs et l’Amour de la Très Sainte Vierge Marie, les mérites des anges, des saints, de toutes les saintes messes passées, présentes et futures, des saints rosaires et autres prières, et dans les plaies de Jésus-Christ notre propre néant avec Lui, en Lui et par Lui, en réparation des péchés du monde entier, pour la Sainte Église Catholique, le Saint-Père, les cardinaux, évêques, prêtres et consacrés, pour les Pauvres âmes du Purgatoire et pour toutes les âmes qui nous ont été recommandées. Amen. SEIGNEUR, EXAUCEZ-NOUS.3

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