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Médias : Nouveaux médias

Les sites de presse en ligne sous perfusion étatique

Les entreprises de presse en ligne vont se partager 20 millions d'euros pour l'année 2009, au titre du fonds d'aide au développement des services de presse en ligne (fonds SPEL), mis en place par un décret du 11 novembre avec l'argent des contribuables. La création de ce fonds fait suite aux Etats généraux de la presse écrite, qui ont prévu l'attribution de 60 millions d'aides, sur trois ans, aux entreprises de presse sur Internet.

Les sites d'information pure players, c'est-à-dire existant uniquement sur le Net, vont bénéficier de subventions : Rue89 touchera 249 000 euros, Mediapart 200 000 euros ou encore Slate.fr 199 000 euros. Mais la majorité des fonds ira vers les sites de la presse traditionnelle. Des groupes comme La Dépêche, Bayard Presse ou Lagardère Active devraient être bien servis.

Quant au Salon Beige, il ne touche pas un centime. Mais c'est ce qui fait sa liberté.

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9 commentaires

  1. Mais il sert à quoi ce fric?

  2. Brave citoyen catholique, finance la propagande des loges !

  3. Pour recevoir il faudrait croire au et avoir le culte du Père Noël : Création franc mac au demeurant.Pouah !!! C’est le prix de notre Liberté .

  4. On peut supposer que ces subventions sont la partie visible de l’iceberg.
    Imaginons que le même procédé soit utilisé pour mettre la pagaille dans la mouvance nationale; Arroser ici et là pour créer des défections, provoquer des ralliements au Système.
    Accepter cet argent, c’est faire acte de soumission.

  5. @Bernard,
    Ah oui, le père Noël est une création maçonnique ?
    Plus d’informations sur ça ?

  6. Corruption.

  7. Chers amis du Salon beige,
    Permettez-moi de réagir en tant que responsable de “Présent” qui – je ne vous le cache pas – aurais grand tort de ne pas constituer un dossier pour obtenir une part de cette aide qui sera de toute façon versée et répartie.
    Cette aide pose le problème du financement de la presse et de sa liberté.
    Mais il ne faut pas l’aborder sans en poser le contexte.
    1. Les quotidiens de la presse écrite font face à des frais énormes. C’est davantage vrai pour les quotidiens dont les frais de fonctionnement sont sans commune mesure avec ceux des magazines, vu qu’on « tourne » chaque jour avec des salariés qu’il faut pouvoir remplacer en cas de vacances, absences, maladie…, on a chaque jour des frais d’impression, de diffusion (en passant forcément par l’organisation monopolistique des NMPP, très efficace mais chère) et d’envoi… Et puis il y a les charges sociales et autres prélèvements obligatoires qui sont énormes… Au jugé, par exemple, « Présent » doit verser à peu près autant à l’Etat à ce titre qu’il ne tire de la subvention aux quotidiens à faibles ressources qui vient seulement de lui être rétablie depuis 2008…
    2. Les quotidiens de la presse écrite font face à une concurrence gratuite. Que diraient les boulangers si à chaque sortie de métro on distribuait des pains gratuits avec la bénédiction des pouvoirs publics ? Eh bien, la presse écrite est exactement dans cette situation. Les ventes sont en baisse pour tout le monde alors que les « gratuits » progressent. En termes clairs, c’est une concurrence déloyale mais aujourd’hui couverte par la loi.
    3. C’est une erreur de penser que l’information est gratuite. Elle ne l’est pas, ou généralement pas à la source.
    Les quotidiens et magazines vivent soit du fruit de leurs ventes, soit de la publicité, dans des proportions diverses. Pour les « gratuits », c’est à 100 %, ils dépendent donc à 100 % des annonceurs. Pour les payants, la proportion est variable mais le plus souvent bien plus importante qu’on ne le pense. La moitié des ressources, voire 80 % pour certains, en proviennent. D’où les aides consenties à des journaux comme “La Croix”, “L’Humanité”, “Libération” (pour qui le décret d’octroi de cette aide a été modifié, portant la part maximale de pub de 20 à 25 %)… et donc, depuis 2008, “Présent”. Il va de soi que nous préférerions nous passer de cette aide. Que nous avons vécu sans pendant une dizaine d’année, prouvant que nous pouvons continuer d’exister sans elle, gage de notre liberté. Nos lecteurs ont jugé notre travail assez important pour nous y aider. Aujourd’hui nous touchons l’aide légale, versée en fonction des numéros vendus sur l’année. L’enveloppe budgétaire étant fixée ce que nous ne touchons pas est réparti parmi les autres. Préférez-vous subventionner “L’Humanité” ou ”Présent” par vos impôts ?

  8. Suite 1.
    4. Les journaux fonctionnent avec des journalistes professionnels qui sont payés pour leur travail. Cela peut vous paraître scandaleux, notamment dans le cas de journaux d’opinion, mais c’est aussi un gage de liberté, de disponibilité, et je l’espère de qualité de travail. Personne ne s’attend à ce qu’un auteur offre ses livres pour rien. Le journaliste n’offre pas non plus ses articles pour rien… En principe.
    5. Un journal comme “Présent” paie ses journalistes, mais aussi le droit de reproduire des informations qui tout à fait logiquement sont payantes. Pour avoir accès à l’intégralité des dépêches de l’AFP, par exemple, et pour pouvoir les reproduire ou tout simplement les exploiter, nous versons plusieurs milliers d’euros tous les mois, comme tous les journaux de la presse écrite. Ne pas les payer, c’est voler le travail des journalistes d’agence qui recherchent ces informations et les mettent en forme.
    6. Internet pose à cet égard un réel problème, puisque les informations y circulent de manière incontrôlée, reprises telles qu’elles par des sites d’information qui ne rémunèrent personne et qui n’ont pas d’équipe professionnelle à faire vivre de son travail. Le saviez-vous ? La reproduction d’un article de presse écrite par voie de mise en ligne intranet ou internet est soumise à un droit de copie, géré par un organisme comparable à la SACEM, le CFC. Il va de soi qu’un journal comme “Présent” ne mandate pas le CFC pour récupérer des droits sur les sites amis qui mettent nos articles en ligne, d’autant que ces mises en ligne constituent pour nous une réelle publicité. (Il en va autrement pour les revues de presse professionnelles ou administratives qui nous doivent logiquement le paiement de nos droits.)
    7. Nous avons choisi de mettre en ligne tout le contenu de “Présent”, prenant le risque d’une diffusion gratuite encore accélérée de nos contenus pourtant payants, notamment parce que cela permet d’avoir accès à “Présent” à moindres frais ou dans des contrées lointaines, que cela nous fait de la publicité (payante, elle serait hors de nos moyens), et que cela permet aussi de diffuser les idées que nous défendons. Mais c’est une entreprise qui se doit d’être rentable. Le saviez-vous ? Les services en ligne sont soumises à une TVA de 19,6 %, contre 2,10 % pour la presse écrite… Et ce n’est pas près de changer, car il faudrait l’accord des 27 pays de l’Union européenne. Risques de « pillage » et revenus amputés, surtout lorsque des « lecteurs papier » quittent la version imprimée de “Présent” pour adopter la version en ligne, accompagnent la « modernisation » de ce journal. A quoi il faut ajouter que la qualité de lecture est moindre sur écran que sur papier, et le taux de mémorisation beaucoup plus bas. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous mettre en ligne, mais les inconvénients sont là.

  9. Suite 2 (et fin).
    8. Si demain, après avoir monté un dossier administratif de la complexité propre aux services étatiques de ce pays, avec toute la paperasse à répétition et la consommation de temps que cela suppose, je parviens à obtenir une aide (prise sur le « gâteau » total qui sera pour le reste distribué à nos concurrents) pour moderniser le site de “Présent”, y faire figurer de nouveaux outils pour mieux servir notre lectorat, mettre en place un service d’archives, rémunérer des journalistes qui y travailleront, financer une étude de marché, financer la publicité pour ce site, croyez-vous franchement que je doive dire non ?
    9. Vous posez, fort justement, le problème de la subvention publique. Il est indissociable – hélas – du niveau de prélèvements obligatoires qui paralyse ce pays. Si je payais moins de charges, d’impôts et de taxes (et si tous les lecteurs potentiels de “Présent” disposaient de leur revenu réel et non amputé de ces mêmes charges, impôts et taxes) croyez-vous que “Présent” aurait autant besoin de subventions publiques ? Dans le contexte existant, auquel nous ne pouvons rien changer dans les grandes lignes à moins d’un séisme politique, j’ai tendance à croire qu’il faut sauver ce qui peut l’être. Quitte à accepter une aide publique. L’important, c’est d’essayer d’éviter d’en dépendre dans son existence même.
    10. Au risque de vous choquer, je dirais qu’il en va de même pour les… allocations famliales et les aides sociales à l’enfance. Que tout soit fait (et ce n’est pas le cas) pour que la famille naturelle et normalement constituée soit favorisée sur le plan légal, fiscal, celui du logement, de l’accès à un enseignement librement choisi, etc., c’est juste et normal. Mais que ce soient les pouvoirs publics qui « rémunèrent » les femmes ayant des enfants me paraît bien plus dangereux dans le contexte actuel. On sait comment cela ouvre la route à l’ingénierie sociale : favorisation du divorce, travaux forcés pour les femmes puisqu’un salaire paternel amputé de toutes ses charges ne permet souvent pas de faire vivre la famille et la loger, aides bien plus généreuses consenties aux « foyers monoparentaux » qu’aux familles classiques, l’Etat se substituant au final aux familles et notamment aux pères pour assurer les besoins quotidiens des mères et des enfants… Se tourner vers l’Etat pour une assistance permanente comporte de graves inconvénients, qui pourraient être levés (par exemple) par une liberté d’association mutualiste où la dimension solidaire n’interviendrait qu’à titre subsidiaire pour ceux qui n’auraient aucune autre solution.
    Vu ainsi, oui (et sans plaisanter plus qu’un peu), je trouve scandaleux que l’Etat subventionne « mes concurrents » : “L’Humanité” qui se réclame d’une idéologie mortifère ou “Libération” qui prêche le mépris de la morale naturelle. Mais voilà, la réalité est ce qu’elle est et j’ai le devoir de m’en accommoder au mieux, quitte à tenter de peser pour la changer. Puisque nous sommes dans un contexte relativiste, j’aimerais au moins que les contribuables aient le choix de désigner le bénéficiaire de leur part d’impôts réservé à la presse.
    La bonne nouvelle, c’est que cela est déjà possible à travers chaque acte d’achat d’un journal au numéro, et encore mieux et davantage à travers l’abonnement à un journal qu’on veut soutenir.

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