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France : Politique en France

Les royalistes face à l’élection présidentielle

De Mickaël Fonton dans Valeurs actuelles :

R"L’unique candidat royaliste, Patrick de Villenoisy, représentant de l’Alliance royale (AR) n’avait pu réunir les 500 signatures requises et, de surcroît, ne faisait pas l’unanimité. La notion de candidat, ou même de parti, pose en effet un problème aux royalistes dont l’action consiste à promouvoir un homme qui se situe, non pas seulement au-dessus des partis, comme on le dit d’un président, mais par définition même en dehors. Si certains, comme Hilaire de Crémiers, directeur de la rédaction de Politique magazine et « royaliste de toujours » n’est pas contre le principe d’une « candidature de témoignage » d’autres considèrent que le moment n’est pas venu et que le temps est encore à l’action culturelle. […] Et pour cela commencer par s’appuyer sur l’Histoire qui enseigne que, depuis 1789, la France a changé de système plus souvent qu’aucun autre pays. Selon Hilaire de Crémiers, cette instabilité est la preuve d’une « inadéquation foncière » entre le peuple français et la République, au contraire de la monarchie qui a pour elle dix siècles d’histoire commune. […] Les royalistes soulignent que la durée, valeur intrinsèque à la monarchie, constitue le besoin premier de notre époque impatiente. « Regardez les hommes politiques : ils n’ont pas le temps. A peine élu, ils pensent à l’être de nouveau. C’est à peine s’ils peuvent réfléchir, dénonce Hilaire de Crémiers. Inaccessible à ce genre de considérations, un roi peut songer à l’essentiel : la France. »

[…] Quant à ceux qu’inquiète l’idée d’un chef suprême échappant à l’élection, les royalistes ont soin de rappeler que plusieurs organes essentiels de notre pays (le premier ministre, les Sages, les juges) n’y sont pas soumis sans que cela gêne quiconque. Du reste pour Renaud Dozoul, l’élection sert souvent à diviser. « C’est le moment des divisions et la campagne actuelle l’illustre bien. Les Français ne sont pas unis, c’est manifeste. Rien ne les rassemble, et surtout pas un président. Et les candidats illustrent cette impuissance : soit ils proposent et alors ils divisent, soit ils rassemblent et alors ils ne proposent rien. S’il veut rassembler et gouverner en même temps, un président est contraint à la tyrannie ou à l’impuissance. »

[…] Alors, le retour du roi, c’est pour quand ? L’optimisme est de rigueur chez les royalistes, qui s’appuient sur la pensée de Léon Daudet, selon qui, du moment qu’une idée est juste, peu importe qu’elle semble irréalisable. Hilaire de Crémiers explique : « Je suis persuadé que les Français sont profondément royalistes dans leur cœur. Au-delà de cet attachement quasi mystique à la République dont on les a artificiellement dotés. Les républicains patriotes nous rejoindraient. Les jeunes aussi ; la génération 68 enfin partie à la retraite, il va y avoir une réaction saine sur le plan des valeurs. » […]

« Je crois qu’on se dirige vers une crise très grave qui posera deux questions, explique Hilaire de Crémiers : celle de la souveraineté de l’État, et celle de sa continuité. En fait celle de sa représentation. A cette double question, quelle meilleure réponse que le roi ? » Si le scénario d’une période de troubles graves d’où jaillirait le restaurateur, sur le modèle de l’homme providentiel, ne paraît pas également probable à tous, tous s’accordent à voir dans notre époque les conséquences d’une grave crise systémique.

Ayant conscience de cela faut-il aller voter le 6 mai ? Là aussi les avis divergent. Axel Tisserand explique le sien : « L’abstention par dégoût, la politique du pire n’est pas ma façon de faire. Maurras lui-même réprouvait l’abstention. Je voterai pour le plus souverainiste – ne serait-ce que parce que ce sera peut-être au président élu d’appeler, un jour, le futur roi… »"

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14 commentaires

  1. Il vit sur quelle planête Hilaire de Crémiers ? Je veux bien d’une monarchie, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’autour de moi c’est quelque chose qui parait complètement saugrenu. Hého, les roycos..

  2. A l’école de mon maître monsieur de Malafosse, je pense que, dans tous les camps, on s’exagère beaucoup, les différences entre l’Ancien Régime et le nouveau. Il faudrait une bonne fois pour toutes se libérer du positivisme, ce qui permettrait d’y voir plus clair. On votait sous l’Ancien Régime et parfois au suffrage universel.

  3. Bien vu. Et je crois, malgré toute la sympathie que m’inspire la démarche de l’Alliance Royale ( dont je fais partie ) et de Patrick de Villenoisy qu’ils font une erreur de fond doublée d’une erreur de communication en opposant république et monarchie. La monarchie est la seule façon, en France tout au moins, d’assumer la république. C’est ainsi qu’ils devraient voir et exprimer les choses. C’est ainsi que le voyaient nos anciens légistes monarchiques. Il ne s’agit ni de ” couronner la république “, ni de découronner la monarchie. Chacun à sa place et le pays sera bien géré. C’est d’ailleurs ce que propose le livre bleu de l’Alliance Royale. Alors pourquoi cette erreur de vocabulaire ?

  4. @ Soledad
    La monarchie est saugrenue car dans l’imagerie populaire, bien aidée par 2 siècles de bourrage de crâne, la monarchie est le symbole de tyrannie, de despotisme, de pouvoir absolu, d’écrasement du peuple sous l’impôt, du droit de cuissage et d’impunité devant la loi.
    Quand les Français auront compris qu’en fait, notre chère république correspond vraiment à cette image et non la monarchie, gagez qu’ils ne mettront pas longtemps à choisir leur camp.

  5. @M Merlin
    le problème de la monarchie n’a jamais été le droit de vote mais la personne d’un prince qui appartient à la patrie (au sens des peuples et des terres de France) et doit lui être dévoué. Et c’est ce qui donne la stabilité au pays, au delà de clivages politiques, avec ou sans suffrage universel. Après certains monarchistes ont un problème avec ce suffrage.
    Sur le suffrage universel, certes il existait, mais le vote se faisait par famille et non par individu, ce qui fait par exemple que dans une famille où le père était décédé, c’est la mère qui votait. La base de la société était différente.

  6. @pk
    Si je comprend bien dans l’imagerie populaire stauskan est un socialiste monarchiste !!(je parle du droit de cuissage,bien entendu)

  7. Si la modération le permet ,pour répondre à Soledad qui a écrit “:
    ” Hého, les roycos..”
    C’était hier ”
    ” La question du 6 mai 2012 … pour les “cathos-roycos” …
    sur http://cril17.info/
    On peut aussi prendre le risque de jeter un oeil sur :
    http://cril17.fr/
    Salut et fraternité Soledad ! …

  8. La haute pensée philosophique du sieur Soledad est le fruit de notre chère (très chère, même) éducnaz. Quant au potage qu’il nous suggère, je le préfère nettement au bouillon qu’il boira bientôt. En attendant, un excellent homme donnait ce fort aimable conseil: “C’est lorsque qu’il y a trop à dire qu’il faut s’efforcer d’être le plus court possible. Le légendaire Cambronne l’avait bien compris avant moi.”

  9. le systeme democratique – la voix au peuple – induit presque 50 pour cent de mecontents.
    ne soyons pas inquiets :
    DIEU redonnera a la France le ROI qu’elle merite quand elle le meritera !
    VIVE le futur Roi de France, Catholique, qui oeuvrera pour le bien de son peuple, en suivant les Enseignements de Jesus Christ !

  10. Les propos de Mauras étaient pour son temps !
    ABSTENTION !!!

  11. Le retour de la monarchie passe, très certainement aussi, par le retour du pays au Christ.

  12. personnellement je ne crois pas non plus en la monarchie. qui pourrait gouverner? personne! aucun descendant n’en est capable. on ne sait même pas qui mettre entre les deux familles qui ne sont guère brillantes quand on regarde du côté des Orléans pour certains…
    en revanche oui je crois que la monarchie est le système qu’il faut à la France. La République n’est pas forcément mauvaise mais en France cela ne va pas. Comme je le pense un peuple se fédère, se retrouve dans un Roi pas dans un président. Je pense par exemple que c’est la monarchie en partie qui a sauvé l’unité de la Belgique lors de la crise justement pour ces raisons là. quand les Français verront-ils que ce système est à bout de souffle et que ça va éclater?
    moi je crois que le salut ne viendra que de Dieu et que c’est lui qui mettra un roi mais pas des familles descendantes actuelles!

  13. Les Français retrouveront leur roi quand ils le mériteront. Or ce n’est probablement pas le cas. Avant de punir la Franxe de son impiété, je crois que la Providence, dans sa sagesse, à pris soin de mettre la dynastie bénie des Capétiens à l’abri en lui substituant la république. De fait, les principes de la Monarchie (droit divin, loi salique, etc.) demeurent parce que personne n’a eu besoin de les combattre, ce qui serait arrivé si le roi était redté au pouvoir. Voilà pourquoi le duc de Bordeaux à eu raison de refuser le drapeau tricolore: ce n’était pas une question de couleur, mais du contenu qu’il y aurait eu derrière cette concession.
    Le Roi reviendra, mais quand ? Lorsque les Français seront à terre à cause de la république. Faudra-t-il un califat pour jeter les Français dans les bras de leur monarque ?

  14. Je crois que Soledad a raison. M. de Crémiers ne vit pas sur notre planète et l’idée d’une restauration de la monarchie est vraiment loin loin loin d’entrer dans l’esprit de nos concitoyens d’aujourd’hui, éduqués à la sauce 68.
    Personnellement, je ne cache pas mes idées royalistes dans les discussions avec mes proches et même au-delà, et je puis vous assurer que j’ai l’air d’être un dinausaure, un original ou ne ne sais quoi. Par contre, ils se sont fait à l’idée que le royalisme existe toujours. Il y a même une certaine curiosité : “Mais c’est qui le Roi” ?…
    Par contre, je trouve que l’Alliance Royale a le mérite d’exister et d’essayer de faire “quelque chose”. Car s’il faut attendre que le peuple réclame spontanément son Roi ou qu’un président de la république laisse sa place, je pense que l’on va attendre longtemps, très longtemps même.
    L’Alliance Royale, annonce sa démarche pour y parvenir, et en premier lieu en militant pour faire connaître, diffuser l’idée d’un retour à la monarchie, ce qui n’est pas une mince affaire.
    Mais, pour moi, elle présente une carence de taille. L’A.R. ne désigne pas le ROI. Certes, ce n’est pas son rôle. Mais avoir des élus identifiés est un début voire un passage obligé. Comment fédérer du monde derrière ….. personne. Et là, nous avons un gros problème : QUI ?… Il faudra bien se décider.

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