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France : Politique en France

Les «Républicains» font du ski

…et les pieds nickelés de la politique. Causeur revient aujourd'hui sur la valse des noms des partis politiques, et notamment sur la référence universelle à la notion de république.

[…]"Il y a depuis quelque temps un mot-phare, signe de ralliement pour tous les pieds nickelés de la politique, le mot « république ». Dans un débat houleux, on pourrait presque dire que celui qui s’en saisit le premier en le revendiquant empoche la mise. Un « point Godwin » inversé, en quelque sorte. Or il n’est pas certain que les plus prompts à accaparer tout un héritage soient les mieux disposés à le faire.[…]

La res publica, nous dit le Gaffiot, est l’administration des affaires communes, la forme du gouvernement, le souci de ce que l’on a en partage, collectivement. Peuvent se draper dans l’idée de république aussi bien la démocratie que l’aristocratie ou la monarchie. Y sont contraires les tyrans et les oligarques. Consubstantiel au concept de république, l’attachement au bien commun, d’après Aristote, est ce qui distingue un régime droit d’un régime dévoyé. Le commun, lui, détermine par définition ce qui ressortit à la communauté et, de manière implicite, ce qui en est exclu et n’a pas vocation à en faire partie. C’est en quelque sorte un médium entre l’individu livré à lui-même et l’universel inabordable. Et pour garantir la permanence du commun, il est une chose à ne jamais perdre de vue, une chose sans laquelle, véritablement, on ne peut être appelé « républicain ». Quelle est-elle ? La souveraineté.[…]

Nous commémorerons ces jours-ci le dixième anniversaire du fameux « NON » au référendum portant sur le traité établissant une constitution européenne. Ce grand divorce entre le projet européen et la permanence républicaine devrait être clamé haut et fort, mais voilà peut-être le seul anniversaire que notre cher président n’ornera pas de sa mine contrite. Pour ce qui est de Nicolas Sarkozy, nous ne rappellerons pas ici le rôle par lui tenu dans cette avanie. Mais quand on a le culot de faire d’un mot vidé de sa substance un slogan publicitaire, on peut difficilement être pris au sérieux. Après « Le Gendarme », « La Septième Compagnie », « Les Bronzés » et « Les Sous-doués », voici donc « Les Républicains ». Le thème se déclinera : Les Républicains font du ski, Les Républicains passent leur bac, Les Républicains et les Républicaines, Mais où sont donc passés les Républicains ?, etc.

Que les grands partis européistes et leurs soutiers écolos ou centristes se fassent une raison, la république n’est pas le pré carré de l’antiracisme, ni une nurserie pour tous les choix de vie. D’aucuns veulent savoir où sont, de nos jours, les derniers républicains ? C’est très simple : il faut les chercher parmi les gens attachés par-dessus tout à la souveraineté de la France."

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6 commentaires

  1. Ils n’ont plus que le mot Républicain à la bouche mais la France dans tout ça ? La France ce n’est pas qu’une idée c’est des frontières avec un peuple et sa culture et sa religion…

  2. Être républicain, c’est être tactiquement opposé au FN. Le rejet par le peuple du traité constitutionnel était donc un acte anti-républicain. Le faire passer de force, par un nouveau traité, comme l’a imposé Sarkozy, était donc un acte républicain.
    C’est pourtant simple la politique, non ?

  3. Quelle tristesse pour moi qui suis résolument monarchiste et ancien régime, opposé à la corruption et au népotisme de ripouxblique socialiste comme de toutes les ripoubliques de gauche, du centre ou de droite.
    La république liberticide parce que libertaire va-t-elle m’embastiller pour crime de lèse-république?
    C’est quoi, maintenant, ce délire républicain??

  4. Les répoublicains (de droite comme de gauche) oublient que la République Romaine pouvait faire appel à un DICTATEUR qui pendant deux ans avait tout pouvoir et absolution pour œuvrer à la place du Sénat quand la situation l’exigeait, pour faire face le plus efficacement possible en cas de troubles majeurs, après un désastre militaire ou durant une crise politique interne par exemple.
    Après trois ans avec Ho-l’andouille allons chercher un Cincinnatus!

  5. Eric Guéguen a raison de le rappeller : la république n’est ni le socialisme ni la révolution.
    La royauté n’est rien d’autre qu’une république couronnée, pour notre bien et nos libertés à tous.

  6. « Consubstantiel au concept de république, l’attachement au bien commun… ».
    Toujours la même approximation fallacieuse : on confond le Bien avec une « chose », et ce qui est COMMUN avec ce qui est public.
    Non, la res publica n’est pas synonyme de Bien commun.

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