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France : Politique en France

Les réformes du scrutin se retournent contre ceux qui les avaient concoctées à leur profit

Après la percée du FN en 1998, la loi électorale avait été réformée pour garantir une majorité absolue dans les conseils régionaux, même en cas de faible majorité relative. Cette réforme était du sur-mesure contre le FN. A l'époque Bruno Mégret, très visionnaire, déclarait :

"Ça va peut-être nous faire reculer en nombre de sièges, dans certaines régions, à score constant, mais dans la mesure où il y aura une prime pour ceux qui arriveront en tête, cela peut nous permettre de gagner certaines régions comme Provence-Alpes-Côte-d'Azur. […] Les réformes du scrutin se retournent souvent contre ceux qui les avaient concoctées à leur profit"

Cet article explique pourquoi :

"Ce que n'avaient pas saisi à l'époque la majorité des législateurs, c'est que ce mode de scrutin marginalisant un FN à 15% pouvait à l'inverse faire de lui, même s'il a encore du mal à dépasser les 50% en duel, un vainqueur avec «seulement» 35% (…)

C'est l'une des propriétés des modes de scrutin majoritaire: faire passer un camp de tout à rien, ou vice-versa, par un déplacement modeste de voix, faire d'un battement d'ailes du papillon un séisme politique. Dans une triangulaire, un FN à 33% face à une gauche à 34% et une droite à 33% ne remporte qu'un quart des sièges; ajoutez-lui un point et enlevez-en un à la gauche et le voilà avec une majorité absolue. C'est d'ailleurs un physicien du CNRS, Serge Galam, qui avait souligné ce dange dans une tribune prophétique publiée par Libération dès avril 1998:

«Dans le contexte de nos institutions, il lui suffit d'atteindre un “dangereux seuil critique”, bien en dessous de 50%, pour prendre le pouvoir démocratiquement. […] La règle majoritaire […] fonctionne par l'existence de “seuil critiques” en dessous desquels on n'a rien, mais au-dessus desquels on a tout.»

Défendant la réforme du scrutin le 23 juin 1998, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Intérieur, avait affirmé qu'«on ne combat pas le Front national en changeant le mode de scrutin, on le combat par les idées». Dix-sept ans plus tard, manifestement, la stratégie des idées n'a pas payé, et celle du mode de scrutin est prête à se retourner contre ses auteurs."

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7 commentaires

  1. C’est ce mode de scrutin qui avait donné un nombre disproportionné de sièges au Frente Popular en Espagne en février 1936. Avec quelques voix de plus les gauches prenaient le pouvoir et pouvaient commencer à massacrer les “ennemis” de classe (dont le député Calvo Sotelo), jusqu’au soulèvement de juillet

  2. C’est ce que certains avaient écrit ici-même.

  3. Tel est pris qui croyait prendre….

  4. Il n’y a plus de modes de scrutin pour arrêter la vague bleue Marine …
    On peut donc s’attendre au pire de la part de l’herpes .

  5. C’est trop tard pour changer le mode de scrutin d’ici Dimanche… :):)

  6. Combattre le FN avec des idées ? Pas quand les faits le défendent !

  7. Je suis et reste favorable au scrutin majoritaire, c’est ce qui permet de dégager une majorité dans une assemblée, et c’est ce qui lui permet de gouverner, c’est à dire agir ! Les défuntes IIIe et IVe républiques sont les témoignages historiques de ce que les “combinazzione” parlementaires apportent à un pays : l’impuissance politique et la médiocrité !
    La majorité ne représente pas mes idées ? Je l’accepte, nous sommes en démocratie… Il est vrai que lorsque mes idées, enfin représentées, ne sont pas appliquées parce que les nouveaux élus sont timorés et se posent trop de questions, c’est hyper frustrant !
    Alors j’espère que la “droite”, dans les régions qu’elle va remporter dimanche prochain, va rapidement mettre fin aux subventions versées à toutes ces associations anti-françaises et anti-familles… Et connaissant le courage politique de la “droite”, j’ai peur du résultat…
    Vous avez vu le clip réalisé par Touche pas à mon pote, le Mrap, etc… pour “dénoncer” le racisme ? Tous les acteurs représentent toutes les cultures de la planète, mais ils ont oublié quelqu’un ! c’est le jeune européen, blanc, qui se fait traiter de “babtou” ou de sale français dans la cour de récréation… Ce clip scandaleusement orienté va encore faire monter le vote frontiste, c’est peut-être pour ça qu’il a été fait d’ailleurs !

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