Partager cet article

Liberté d'expression

Les réactionnaires défendent la liberté d’expression

Valeurs actuelles remarque que les réactionnaires contre-attaquent :

"[P]ortés par l’exaspération d’un public qui n’en peut plus d’entendre les médias dominants entonner ad nauseam l’air de Tout va très bien, madame la marquise, et lui expliquer à longueur de journée le contraire de ce qu’il est bien placé pour constater, les réacs relèvent la tête. En 2010, Éric Brunet (l’actuel animateur de Carrément Brunet sur RMC) publiait Dans la tête d’un réac (Nil). Aujourd’hui, c’est Ivan Rioufol, chroniqueur au Figaro, qui, sous la très respectable bannière des Presses universitaires de France, fait paraître De l’urgence d’être réactionnaire.

Ivan Rioufol qui vient de remporter l’édition 2011 du prix de la Langue de vipère, décerné par les auditeurs de RTL à leur polémiste préféré – succédant à Élisabeth Lévy en 2010, et à Robert Ménard en 2009. Un prix qui, dit Christophe Hondelatte, animateur de l’émission On refait le monde où ces journalistes s’empaillent avec leurs homologues de gauche, «consacre une forme de courage». S’il couronne des polémistes catalogués de droite, c’est que les auditeurs veulent récompenser, dit-il, « celui qui ne pense pas dans l’air du temps, dans l’axe de la bien-pensance, mais qui a une vraie autonomie de pensée». «Pendant des décennies, continue Christophe Hondelatte, ne s’exprimaient, à l’exception de Philippe Tesson, que des journalistes de gauche. Or, ces dernières années, des gens ont décomplexé les idées de droite. C’est une sacrée victoire de la liberté d’expression

Éric Zemmour, Élisabeth Lévy, Robert Ménard, Éric Brunet, Ivan Rioufol, Natacha Polony ou Guillaume Roquette, directeur de Valeurs actuelles (pour ne parler que des journalistes, mais il faudrait aussi citer des essayistes, Alain Finkielkraut, Chantal Delsol, Renaud Camus ou Denis Tillinac, qui publie en février, chez Plon, un essai au titre très réac : Sois inactuel et N’écoute personne) : ils sont de plus en plus nombreux à défendre dans les médias une vision en rupture de ban avec les oeillères du politiquement correct et les pensées obligatoires de la cléricature de gauche.

Cette contre-attaque des réacs ne se fait pas sans peine : dénoncés comme hégémonistes par les gardiens du dogme progressiste alors qu’ils ne sont qu’une poignée, ils sont soumis à toutes sortes de pressions ; citations devant les tribunaux, syndicats de journalistes réclamant leur licenciement, harcèlement des lobbies qui ne cessent de dénoncer leurs “dérapages”, procès en sorcellerie populiste sont leur lot quotidien… Ce petit groupe d’irréductibles Gaulois ne doit son salut qu’au soutien du public et au dieu Audimat qui leur assure la tolérance d’une profession qui leur reste pourtant majoritairement hostile : «Nombreux sont les Français, écrit Ivan Rioufol, qui en ont plus qu’assez de se faire malmener, ridiculiser, enfumer par des démocrates qui n’aiment pas le peuple, des humanistes qui n’aiment pas les gens, des journalistes qui n’aiment pas les faits, des antiracistes qui n’aiment pas les Blancs, des progressistes qui aiment tellement les pauvres qu’ils sont prêts à en faire venir toujours davantage.»

Leur succès marque la revanche du réel face aux utopies défendues par un système médiatique qui se soucie de moins en moins d’informer le public et de plus en plus de l’éduquer, une profession à la massive homogénéité sociologique et idéologique, communiant presque unanimement dans un même credo que Jean-François Kahn définissait ainsi dans nos colonnes : «C’est une idéologie syncrétique faite d’un ralliement au néolibéralisme sur le plan économique et social (qui, cependant, a été mis à mal par la crise économique), enveloppé dans le papier kraft d’un néogauchisme sur le plan sociétal et des moeurs, au nom de la sacrée modernité – devenue le seul critère, qui a marginalisé le juste-l’injuste, le vrai-le faux, l’efficace-l’inefficace.» C’est contre cette modernité devenue une idole, pour l’amour du débat d’idées et pour la défense et l’illustration des faits contre l’idéologie que se battent ces nouveaux réacs. Un combat qui est loin d’être gagné, mais au moins ces “corsaires de la République”, comme les appelle joliment Ivan Rioufol, ont-ils le vent en poupe."

Partager cet article

8 commentaires

  1. “Les corsaires de la République” pour reprendre le terme employé par Louis Garneray pour conter ses aventures au service de la République et du Consulat avant de croupir sur les pontons anglais, puis de devenir peintre officiel renommé à la Restauration. Oui c’est un joli terme mais bien réducteur, car c’est justement la république qui nous a amenés là où nous sommes avec la démocratie et la laïcité pour dogmes.
    M. Rioufol, encore un petit effort, vous êtes encore dans le politiquement correct, vous n’êtes pas encore un vrai dissident.
    De qui “les corsaires de la République” tiennent-ils actuellement leur lettre de course?
    de l’audimat? c’est donc de la France réelle, du peuple de France et pas vraiment de la République.
    “Corsaires de France” serait peut-être mieux choisis.

  2. Qualifier Chantal Delsol d’essayiste, c’est un peu osé tout de même. Il s’agit d’une très respectable universitaire (une érudite dira-t-on) qui n’appartient pas tout à fait au même monde intellectuel que les autres (que j’apprécie cependant). Je me souviens d’un débat aux Bernardins entre elle et E Zemmour, qui fut lumineux sur ce point.

  3. Quand on voit le trouble des idées à gauche,les cafouillages de la campagne HOLLANDE, il est évident que la droite est de retour. Mais ce mouvement d’idées n’a pas encore trouvé de formulation précise, faute de relais : il n’y a pas de think tank de droite, à la fois conservateur dans les valeurs morales, anti euro fédéraliste et anti étatique et donc populiste, et également libéral en économie. Il existe qq think tank libéraux, mais strictement concernés par l’économie IFRAP ou la fiscalité Contribuables Associés.
    Cela viendra sans doute et c’est souhaitable : pour l’instant les ”nouveaux réactionnaires” sont des journalistes qui éditorialisent sur les dysfonctionnements, mais il leur manque souvent des repères ou argumentaires précis, sujet par sujet.

  4. Natacha Polony, une réac ??? Pitié !!
    n’insultez pas les autres !! avec sa copine Audrey, elles sont d’un conformisme et d’un politiquement correct qui donne la nausée !

  5. Élisabeth Lévy et Robert Ménard étaient de gauche encore récemment, comme Riposte laïque.
    Natacha Polony n’est pas une réac, même si elle est souverainiste.
    Tout à fait d’accord avec PG sur la nécessité de créer un véritable parti conservateur au sens traditionnel et international. Sauf sur un point cependant, l’Europe : la majorité des Français sont pro-européens. L’église catholique en France et en Europe aussi, et surtout, le premier problème de la France, c’est la France, qu’elle soit en Europe ou non. Il faut donc dépasser ce clivage, de ce que fait la droite populaire qui malheureusement n’a aucune influence sur l’UMP quoi qu’ils en disent. C’est également le cas des conservateurs anglais. C’est à mon avis ce qui a miné la tentative de Philippe de Villiers : beaucoup de gens étaient d’accord avec lui, sauf sur l’Europe. L’Europe est un problème minime par rapport au reste. D’autres pays européens ont su se réformer : Allemagne, Hollande… même si cette dernière n’a fait des réformes que dans le domaine économique et que pour le reste c’est la catastrophe. Une fois les problèmes de la France réglés, on pourra se demander quels types d’Europe

  6. Je voulais ajouter : une fois les problèmes de la France résolus, on pourra voir quel type d’Europe les Français souhaitent. Car la question européenne est d’abord une question institutionnelle, une question de philosophie politique, plus qu’une question économique ou sociale, ou même nationaliste. Qu’est-ce que la souveraineté, quelle souveraineté voulons nous ? Qu’est-ce que la nation ? Celle-ci est-elle compatible avec un ensemble plus grand ? Et puis, il y a plusieurs types d’Europe possibles. Personnellement, le traité de Nice m’allait très bien, contrairement au traité de Lisbonne.
    A une époque, il y avait le CNI, mais il a toujours refusé de devenir un parti de masse, et puis vu ce qu’il est devenu récemment…

  7. en attendant la France de droite qui en a ras-le-bol de la gauche se prépare à mettre une des gauches les plus sectaires au pouvoir !

  8. Mais qui donc sont les patrons de ces médias qui véhiculent des utopies chaque jour que Dieu fait. N’en rien dire en fait est signe de complaisance, à tout le moins d’obéissance.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services