Partager cet article

France : Politique en France

Les militaires (mal) équipés par l’étranger

Lu ici :

F "Une cinquantaine d’incidents de tir depuis 2006, tendance à l’ovalisation du canon, […] Mis à rude épreuve, le couple Famas-munition ADCOM (société émiratie) a montré toute ses faiblesses. A l’origine de la défaillance, la fermeture il y a une dizaine d'années de l’atelier GIAT du Mans dédié à la munition Famas [suite au choix du gouvernement d'acheter ailleurs ses munitions de petit calibre, NDMJ]. La munition produite [par GIAT] comprenait une douille en acier de qualité. Avec ADCOM comme avec les autres sociétés munitionnaires qui fournissent désormais l'armée française, la douille est en laiton. Problème, la configuration du fusil d'assaut français impose des tolérances immenses sur la munition, notamment au niveau de la culasse. […]

Depuis 2006, près de 40 incidents de tirs dûs à la munition ADCOM ont été enregistrés (sur 20 millions de munitions commandées), et une dizaine sur les munitions des autres fournisseurs. Associée au Famas, la munition perd en fiabilité (explosion de la munition dans la chambre…) […]. Pour dépanner la France en Afghanistan, les Etats-Unis ont fourni des munitions adéquates en urgence. Afin de remplacer ADCOM, la DGA a passé quatre marchés avec plusieurs autres industriels : BAE (Royal Ordnance), IMI ou un fournisseur italien."

Du côté du ministère de la défense, on prépare la transition vers le successeur du Famas, qui ne sera vraisemblablement pas français. Pour Infoguerre :

"On se souvient que c’est le ministre socialiste Alain Richard qui avait entamé la politique de réforme pour faire des économies et rentabiliser les coûts en matière d’équipement militaire. Cette politique a abouti a ce résultat très concret à savoir que l’arme individuelle du soldat français n’est plus opérationnelle si on utilise une munition fabriquée selon d’autres normes techniques à l’étranger. Nos soldats sont donc en danger à cause de l’irresponsabilité d’une chaîne de décision qui part du politique mais qui ne s’arrête pas là. En effet, il est incompréhensible que des responsables techniques  à un niveau intermédiaire n’aient pas souligné ce risque de défaillance."

Par ailleurs, la fabrication des uniformes de l’armée française se ferait dans une usine du Sri Lanka, où les droits des travailleurs sont bafoués.

Partager cet article

10 commentaires

  1. Avec la procédure d’appels d’offre, il faut acheter au moins cher. Imaginez si les giltes pare-balles sont aussi peu fiables ? J’ai eu des réflexions très amères dans ce sens de la part d’un officier supérieur que je rencontrai dan sle cadre d’un appel d’offre pour des prestations de …gardiennage par une société privée ! (site du service des essences, quand même !)

  2. Nous étions habitués (malheureusement) à être en retard d’une guerre,au niveau des équipements, mais de là à partir en guerre avec des munitions de pacotille, je ne l’aurais jamais cru !

  3. Nouvelle attaque informationnelle contre le Ministère de la Défense
    08-10-2009 dans Industries et souveraineté
    France Info a rendu public ce matin la polémique sur les conséquences de la délocalisation de la fabrication des uniformes de l’armée française dans une usine du Sri Lanka. Après le scandale provoqué par la délocalisation de la fabrication de la munition du Famas, cette seconde affaire donne une dimension encore un peu plus forte à l’irresponsabilité de la prise de décision de certains politiques dans l’économie de la Défense. En dénonçant le non respect des droits humains dans une usine fabricant des uniformes pour l’armée française au Sri Lanka, le collectif de 44 ONG, auteur de cette attaque informationnelle, relance le débat sur la finalité de l’action politique en matière de délocalisation.
    Sous le prétexte de faire des économies, un Ministre de la Défense, dont il va bientôt falloir faire le bilan précis de sa politique dans le domaine, a pris la décision de fermer des sites de production installés sur le territoire français en soulignant leur non rentabilité. Cette décision a généré pour l’instant deux crises informationnelles que le cabinet du Ministre de la Défense tente de circonscrire tant bien que mal. La première dont nous avons déjà parlé sur le site Infoguerre est celle des incidents de tir et de la perte d’efficacité de l’arme individuelle du soldat français (le Famas ) provoqués par l’externalisation de la commande de munitions à des firmes étrangères qui n’ont pas respecté les normes techniques spécifiques à la munition du Famas. La seconde crise informationnelle porte sur la violation des libertés syndicales et sur les très mauvaises conditions de travail des femmes de l’usine GP Garments. La radio France Info précisait ce matin que cette usine était désormais boycottée par les entreprises occidentales et que seule l’armée française maintenait ses contrats avec elle.
    Rappel des faits
    Depuis 2005, un conflit de travail très grave se déroule dans la zone franche de Biyagama dans une unité de production de l’entreprise GP Garments. Il s’agit d’une entreprise peu connue, son président est Geert Derere qui est également directeur général de Dress Confect à Oedelem. Cette entreprise possède deux autres usines au Sri Lanka et une usine en Chine. Les usines de Sri Lanka occupent 1500 travailleurs, principalement des femmes.
    Début 2005, GP Garments a annoncé unilatéralement une restructuration et a refusé toute concertation avec les syndicats. La direction n’a pas hésité à intimider le syndicat. Tous les travailleurs ont reçu une lettre du siège principal situé en Belgique les accusant de mauvaise conduite et de ne pas être assez productifs. Lorsque le syndicat a protesté, l’entreprise a menacé de fermer tout simplement l’usine, et a engagé un manager – qui est également directeur des ressources humaines dans l’autre usine de GP Garments à Seethawaka – réputé pour ses positions antisyndicales. Il a déclaré avoir 100 000 dollars à sa disposition pour se débarrasser du syndicat. GP Garments a poursuivi la restructuration de l’usine, 518 travailleurs, tous membres du syndicat, ont été licenciés. L’entreprise recrute systématiquement de nouveaux travailleurs, non syndiqués.
    L’ITGLWF (Syndicat international du textile) a déposé en juin 2005 un dossier auprès du point de contact national de l’OCDE en Belgique qui est rattaché au ministère de l’Economie et qui a une mission de médiation. Siègent dans ce point de contact, outre les employeurs et les pouvoirs publics, les syndicats. La FGTB et la CSC s’efforcent de défendre au mieux les intérêts des travailleurs de GP Garments. Au Sri Lanka, le tribunal tarde à se prononcer dans deux affaires introduites par le syndicat contre le licenciement des travailleurs.
    Cette entreprise fabrique entre autres des uniformes pour l’armée française qui continue d’acheter des uniformes à GP Garments. La campagne française a envoyé une lettre à 80 députés siégeant dans la Commission de la défense. Le ministère de la Défense a ensuite envoyé une lettre à l’ambassadeur de France au Sri Lanka et à M. Derere de la direction belge, demandant des explications.
    Documentation
    Ci-jointe la lettre envoyée en juin 2006 à Guy Tessier, Président de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées à l’Assemblée nationale.
    « Paris, le 18/06/2006
    Objet : Non respect des droits humains dans une usine fabricant des uniformes pour l’armée française au Sri Lanka
    Monsieur,
    Le Collectif de l’éthique sur l’étiquette regroupe 44 ONG, syndicats et mouvements de consommateurs qui agissent en faveur du respect des droits de l’Homme au travail dans le monde, notamment dans la filière textile. Son Comité de Pilotage est animé par le Comité Catholique de lutte contre la Faim et pour le Développement (CCFD), la Confédération Consommation, Logement et Cadre de Vie (CLCV), la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), la Fédération Artisans du Monde, l’Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs, et Peuples Solidaires. Le Collectif de l’éthique sur l’étiquette promeut la responsabilité sociale des entreprises et les achats éthiques des institutions et des collectivités locales. Il est régulièrement informé par ses partenaires internationaux de situations alarmantes au sujet desquelles entreprises et acheteurs publics ont un rôle à jouer. En décembre 2005, le Collectif a reçu la visite d’Anton Marcus, représentant le syndicat Free Trade Zone and General Services Employees Union (FTZ & GSEU) au Sri Lanka. Cette organisation, qui défend les droits des travailleurs du textile, et notamment ceux des femmes, est un partenaire de longue date de notre réseau. Anton Marcus a porté à notre connaissance les événements survenus au Sri Lanka dans l’usine GP Garment, laquelleproduit des uniformes pour l’armée française. Cette entreprise s’est illustrée par de graves violations de la liberté syndicale, en contradiction avec les Conventions n° 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT). En tant qu’acheteur principal de cette usine, le Ministère de la défense peut intervenir et exiger de son fournisseur qu’il respecte les droits de ses salariés, et – en l’espèce – qu’il réintègre les ouvriers et ouvrières licenciés en raison de leur engagement syndical. Le Ministère a été informé et interpellé par de nombreuses organisations parmi lesquelles la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FITTHC), la Clean Clothes Campaign, notre réseau européen. Des milliers de citoyens ont même écrit au Ministère1 tandis qu’en interne, des fonctionnaires représentés par la CFDT-FEAE se sont émus de la situation. Cependant, l’entreprise GP Garment refuse toujours de régulariser la situation en réintégrant les syndicalistes licenciés de manière discriminatoire et les informations que nous transmettent nos correspondants sri-lankais sont inquiétantes. D’autre part, à ce jour, nous n’avons reçu aucune assurance de son intervention de la part du Ministère. Le 6 décembre 2005 (séance de 16h30), les membres de la Commission Défense ont été brièvement informés de ces événements par M. Jean-Jacques MANACH, Secrétaire Général de la CFDT-FEAE. Nous nous permettons aujourd’hui de demander votre intervention, par le biais d’une question au gouvernement, sur cette situation. Nous souhaitons savoir si le Ministère est intervenu sur ce dossier et sinon l’encourager à le faire
    Vous trouverez ci-joint le communiqué de Presse de la FITTHC ainsi que le document que nous avons rendu public en février 2006 sur ce dossier.
    Nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos salutations distinguées.
    Jean-Paul Arpi Jean-Jacques MANACH
    Collectif de l’Ethique sur l’étiquette CFDT-FEAE
    Suivi des Appels urgents Secrétaire Général
    Note : 1 Une campagne publique a été lancée dans le cadre de notre Collectif. »

  4. La mondialisation a même atteint la défense nationale.
    Pourquoi ne pas exiger la même qualité des nouveaux fournisseurs que des anciens.
    Si ce n’est pas possible, il eut fallu le prévoir. Car ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ?!
    Au sujet de l’Afghanistan; c’est presque le silence radio sur les militaires étrangers tués par des policiers afghans. (5 britanniques annoncés hier, et 2 américains il y a quelques jours).
    BBC : « The five British soldiers killed in an attack by an Afghan police officer have been named by the Ministry of Defence. »
    http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/8343531.stm

  5. Combien de français seront au courant ?

  6. Que reste-il de la défense nationale aujourd’hui? On apprend par le blog de Merchet, puis dans la presse nationale et régionale, que le général GERMANOS(4 étoiles quand même), ex-chef de cabinet de Million puis Richard, ex-chef du Sirpa terre, ex- chef de corps du prestigieux 2°REP… détenait sur son ordinateur plus de 3000 photos pédophiles de gamins âgés…de 12 ans à…6 mois!!!
    Vous me direz qu’il a l’exemple de certains minsitres de Sarkozy. Mais tout-de-même, ça n’xcuse rien!
    Et encore n’est-ce que la partie émergée de l’iceberg…
    Et on va jusqu’où comme ça?…

  7. Contrairement à ce que dit infoguerre, les responsables techniques ne sont pas coupables dans cette affaire : on leur a demandé une arme efficace, ils ont produit un fusil qui permet de faire un tir groupé dans un disque de 10cms de diamètre dans une cible à 200m du tireur. Evidemment, ça suppose d’avoir de bonnes munitions, et on partait du principe que la nation voudrait ces munitions. En soi, le FAMAS est, comme la plupart des conceptions françaises, une prouesse technologique (SNLE, missiles, char Leclerc).
    Mais les hommes politiques, eux, sont coupables. Plutôt que de contrôler que les allocs, la CMU, le RMI ne sont pas donnés à des délinquants, on préfère faire des économies de bout de chandelle en coupant les budgets de la Défense, qui doit se taire et se mettre au garde à vous. On se retrouve à vendre du matériel hi-tech à l’étranger, qu’on n’est même pas capables de s’acheter pour nous-mêmes.
    Pauvre France, réveille-toi !

  8. La Wehrmacht etait tres satisfaite des canons français qu’elle utilisait pour bombarder Leningrad en 1942.

  9. Faire fabriquer les balles de Famas par de émiratis, cela je n’aurais jamais pensé que ce fut possible. Meci au SB et à ses intervenants de leurs bonnes informations. Les communistes sabotaient le matériel militaire français pendant les guerres d’Indochine et d’Algérie. Là, les ouvriers des émirats arabes n’ont même pas besoin de saboter pour venger leurs frères musulmans afghans. On frémit à la pensée de la guerre civile de 2050 que nos enfants connaîtront!

  10. Mon dieux … on en est là !
    C’est quand même hallucinant quand on voit chaque soldats français, avant de partir pour l’Afghanistan, on dût investir entre 300€ et 800€ pour leurs équipement de combat dans des surplus militaires en ligne, ou en ville …
    C’est grave ! Très grave ! L’armée française n’est même pas capable d’équiper correctement ses hommes ! Et quand elle le fait, c’est avec du matériel issu de la délocalisation, vraiment bravo les politiciens !

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services