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France : Politique en France

Les familles nombreuses déconsidérées

Lu dans Monde & Vie :

A "A l’heure où le gouvernement promet une prime de 1000 euros aux salariés des entreprises de plus de 50 salariés qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires, les classes moyennes ont quant à elles le sentiment de faire les premières les frais de la crise. La dernière mesure qui les frappe concerne les majorations pour enfants jusqu’à présent versées par l’Agirc, caisse de retraite complémentaire des cadres. Le projet, en discussion à l’Agirc depuis le 27 avril, prévoit de réduire considérablement ces avantages accordés aux cadres parents de familles nombreuses (trois enfants et plus). Alors que la majoration de retraite de l’Agirc s’élève, depuis 1994, à 8% pour trois enfants, 12% pour quatre enfants, 16% pour cinq, 20% pour six et 24% pour sept enfants et davantage, l’Etat propose de plafonner cette majoration à 10%, quel que soit le nombre d’enfants élevé et dans la limite de 1000 euros par an!

[…] La mesure est d’autant plus discutable que les familles nombreuses sont précisément celles qui, par définition, contribuent le plus au fonctionnement des retraites par répartition […] Au moment où l’ensemble du système est menacé par le choc démographique, voilà en tout cas une bien curieuse façon d’y remédier! Pour faire passer la pilule, l’Etat pourrait relever les majorations pour enfants de l’Arrco (salariés non cadres) qui passeraient de 5% à 10 %. Cet acte de simple justice ne justifie cependant pas la véritable spoliation dont font l’objet les cotisants de l’Agirc. Spoliation, en effet, car la réforme serait de surcroît rétroactive, et concernerait donc non seulement les droits à venir, mais aussi – avec quelle légitimité? – ceux qui sont considérés comme déjà acquis! […] Si la mesure devait néanmoins passer, on voit mal ce qui différencierait encore vraiment l’Agirc et l’Arrco. En effet, le régime des cadres s’est petit à petit aligné sur celui des salariés non cadres. Par ailleurs, 30 % des salariés dotés du statut de cadre perçoivent aujourd’hui un salaire inférieur au plafond de la sécurité sociale (2900 euros), ce qui leur interdit de cotiser à l’Agirc."

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10 commentaires

  1. C’est bien la preuve que nos « chers » politiciens ne sont pas là pour faire du bien mais pour faire le mal : ici, il n’y aucun avantage direct à espérer (sans doute même pas d’économie) : bref, le seul objectif est semble-t-il d’attaquer une nouvelle fois la famille…
    On a un gouvernement de quoi déjà ?

  2. @ M. Janva :
    Rétroactive en ce qui concerne les majorations pour enfants ?
    Il ne me semble pas avoir lu ça.
    Il me semble que les nouveaux taux seront applicables sur les points acquis à compter de Janvier 2012.
    Pour les années antérieures ce sont les anciens taux qui s’appliqueraient aux points acquis durant ces années antérieures.
    Mais si je me trompe merci de m’indiquer la source.

  3. …tel se dessinerait donc bien le “programme commun” de certains tenanciers Système élaboré au nom de la “Religion du Progrès contre l’humanité”: réduire la Vie par tous les moyens au profit de hordes de primates violents et violeurs.
    Il y aurait alors bien de quoi hurler : “à bas les violeurs”!

  4. “La mesure est d’autant plus discutable que les familles nombreuses sont précisément celles qui, par définition, contribuent le plus au fonctionnement des retraites par répartition”…
    Eternelle faute de raisonnement économique qui a décidément la vie dure, mais alors très très dure, depuis plus de trente ans!
    La bonne santé de la retraite par répartition implique tant le renouvellement que l’accroissement de la masse des cotisants, donc l’accroisement du nombre des emplois effectifs dans l’économie nationale, et rémunérés comme tels.
    Or nous sommes aujourd’hui – et pour encore longtemps – dans un système de sous emploi chronique!
    (Quelqu’en soient les raisons: délocalisation industrielle, immigration incontrôlée, automatisation, informatisation, standardisation, etc.)
    Par suite, ce n’est pas un volume de main d’oeuvre accru qui conditionnera l’évolution positive de la masse des retraites!
    Au contraire, car il faudra retrancher des cotisations sociales effectivement perçues les masses financières nécessaires au paiement des allocations diverses de l’assistanat dont bénéficie les sans emplois!
    Ceci dit, non pas pour “s’élever contre” les familles nombreuses, mais pour amener ceux qui les défendent à utiliser des arguments adéquats!
    Et la question de l’emploi, tel qu’il est géré actuellemment, n’en est certainement pas un!

  5. – Rappelons que ces majorations ont déjà été rabotées, et ne sont plus servies qu’à 80 %, depuis la dernière réforme quand Mr Balladur était premier ministre.
    – Soulignons que le patronat a été à l’initiative de ce méfait; le “négociateur”, issu de l’UIMM, ne conçoit pas qu’un cadre aie une meilleure retraite parcequ’il a élevé des enfants. [c’est un peu comme si on envoyait un pyromane chez les pompiers]
    – Soulignons que Mme Parizot a fait retirer des clauses très pénalisants pour les réversions. [Elle a remarqué que ce projet pénalisait les femmes ! Ses amies ont du le lui dire sans fard.]
    – Espérons que la GCC-CFE qui doit attaquer ce scandale en justice aura gain de cause, au nom du maintien du pacte de reconstruction sociale de la France en 1947.
    En effet, pourquoi garder les acquis sociaux des cheminots (par exemple), et supprimer ceux des cadres ?

  6. et avec préférence nationale?

  7. Oui, enfin, en même temps, je travaille non loin de la gestion de cet organisme, l’AGIRC n’existe plus dans les 5 années, les réserves auront fondues. L’ARRCO a à peine davantage, et tiendra deux ou trois années de plus.
    Globalement, ce système de retraite est mort. Que l’Etat utilise tous les moyens pour le sauver est compréhensible mais ne fera que retarder de quelques mois l’échéance de disparition des réserves. Après, oui, il est injuste de voir que ceux sont justement ceux qui ont un grand nombre d’enfants qui sont sanctionnés.

  8. Si l’on va plus loin c’est en fait le statut des cadres qui est attaqué.
    Le MEDEF verrait d’un très bon oeil sa disparition, aidé en cela par le syndicat CFDT.

  9. @ claude Timmerman
    Pour que votre raisonnement soit valable il faudrait d’abord prouver que les enfants de famille nombreuse souffrent du même taux de chômage que l’ensemble de la population.
    Combien de chômeurs sont en fait des individus ayant (disons) une faible “attente d’efficacité” (pour être charitable) et qui se la coulent douce? Dans les familles nombreuses “classiques” (j’entends celles où l’on ne fait pas les enfants pour toucher les “allocs”…), on apprend très tôt à aider, à se débrouiller seul, à travailler, on y apprend aussi souvent les valeurs de l’effort et du dépassement de soi. Autant d’atouts évidents pour se retrouver travailleur et non chômeur.

  10. Les familles nombreuses contribuent aussi à la réduction du chômage et à la santé de l’économie, parce qu’elles entraînent une hausse de la consommation : par obligation elles thésaurisent moins et dépensent plus.
    Maintenant sur l’Agirc : si cette caisse ne se distingue en rien de l’Arrco, à quoi sert-il de continuer à cotiser plus pour des prestations équivalentes ? Belle arnaque…

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