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Pays : International

Les effets bénéfiques de la crise financière

Polémia se réjouit de la crise financière, "juste pour inciter à penser autrement" :

  1. B La crise affaiblit moralement et financièrement l’hyperclasse mondiale cosmopolite. […]

  2. La crise fragilise le paradigme idéologique dominant opposant une bonne gouvernance (la gouvernance à l’anglo-saxonne des entreprises multinationales) à une mauvaise gouvernance (celle des Etats nations sur le « modèle français »). […]

  3. La mondialisation est mise en échec.

    […] Surtout, la crise souligne les différences entre les économies et les comportements des différentes nations […] l’heure est à la mise en valeur des différences culturelles et au retour des solutions nationales, plus ou moins bien cordonnées par l’urgence et les nécessités.

  4. L’Amérique impériale voit sa situation fragilisée.

    […] le transfert de la dette privée (les créances insolvables des banques et des compagnies d’assurance) vers la dette publique va porter l’endettement de l’Etat américain à 80% de son PIB et le déficit annuel de son budget à 10%. Cela ne manquera pas d’affaiblir le crédit des Etats-Unis dans le monde […]. Le règne du roi dollar approche de sa fin !

  5. Ces mouvements géopolitiques s’accompagneront aussi de changements dans l’économie réelle conduisant à un retour vers les fondamentaux économiques.

    […] La crise rappelle aussi que la richesse des nations ne vient pas des artifices financiers mais de l’innovation et du travail  […].

  6. La crise rappelle qu’un système économique, fût-il libéral, ne peut durablement fonctionner sans une colonne vertébrale de valeurs.

    […] l’argent ne peut tout réguler. Comme l’ont déjà montré Schumpeter et Hayek, l’économie a aussi besoin de valeurs transcendantes que l’humanisme classique et le christianisme ont longtemps apportées aux nations européennes.

  7. L’affaiblissement de la financiarisation est une bonne nouvelle pour les jeunes actifs et donc à terme pour la natalité des pays européens.

    […] La chute des Bourses a une autre conséquence : diminuer le patrimoine, sinon les revenus, des propriétaires individuels d’actions et des fonds de pension […] il ne faut pas oublier l’avers de la médaille : faire cesser la surexploitation des actifs par les rentiers, cause majeure d’une baisse des revenus relatifs des jeunes ménages en âge d’avoir des enfants […] cette situation était l’une des causes, la cause économique et sociale en tout cas, de la dénatalité des nations européennes. […]

  8. La chute des prix de l’immobilier : une bonne nouvelle pour les familles !

    […] ce retour au réel fera des gagnants : les jeunes et les familles qui pourront plus facilement accéder au logement sans avoir à prélever pour cela plus de 30% de leurs revenus disponibles. Là aussi, c’est potentiellement une bonne nouvelle pour la natalité européenne.

  9. La crise contribuera au ralentissement de l’immigration.

    […] le ralentissement économique qui commence à s’accompagner d’une montée du chômage rendra moins justifiable l’immigration de travail plus ou moins « choisie ». De même l’aggravation des difficultés financières des Etats conduira tôt ou tard (demain ou après-demain) à réexaminer les politiques de redistribution sociale et à arbitrer entre le tiers-monde et le quatrième âge.

  10. D’autres bulles, médiatiques, idéologiques, artistiques, craqueront. […]

    1. La bulle médiatique : […] Déjà les gouvernants commencent à souffrir de l’excès d’annonces : quand il y a trop d’annonces, les effets d’annonce n’ont plus d’effet. […]
    2. La bulle artistique […] a connu sa première crise : A Hong Kong, le 4 octobre, Sotheby’s n’a pu écouler plus d’un tiers des productions quelle a mises en vente. […]
    3. La bulle de l’idéologie dominante, devenue idéologie unique, est, elle aussi, fragile. Le dogme des bienfaits de la mondialisation est désormais controversé. […] L’éclatement de ces bulles n’est pas probable, il est certain. La seule question qui se pose, c’est : quand ?
  11. L’histoire revient au galop […] sur les ruines du monde traditionnel détruit par la première guerre mondiale, quatre idéologies s’étaient développées : le communisme, le fascisme, le national-socialisme et le mondialisme américain. Le fascisme et le national-socialisme ont disparu en 1945. Le communisme s’est effondré en 1989. Idéologie devenue unique, le mondialisme américain a cherché à faire croire à « la fin de l’histoire » (Fukuyama). […] Il n’est pas certain que le XXIe siècle ait commencé le 11 septembre 2001 ; il peut tout aussi bien avoir débuté le 15 septembre 2008 avec la mise en faillite de Lehman Brothers."

MJ

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13 commentaires

  1. La faillite du tout libéral.
    La fin d’un mythe à l’égal du communisme.
    Certains diront que cette crise financière n’est que la conséquence d’un excès de libéralisme et n’est qu’un dévoiement de ce même libéralisme.
    Ceux qui prônent le communisme sont eux aussi convaincus qu’il n’a jamais pu être appliqué dans sa pureté.

  2. Je ne suis pas certains que la propriété sera plus accessible: l’immobilier baisse parce que les crédits sont de moins en moins accordés. Et si le taux baisse, l’immobilier remontera.

  3. L’affaiblissement de la financiarisation est une bonne nouvelle pour les jeunes actifs et donc à terme pour la natalité des pays européens.
    Certainement pas! Les jeunes actifs ont choisi leurs études et leur orientation professionnelle en fonction du contexte économique et financier au moins cinq avant la crise actuelle, c’est à dire au zénith de la banque d’investissement. Aujourd’hui de nombreux jeunes actifs ou jeunes diplômés ne savent plus que faire de leurs diplômes et sont obligés de retourner crècher chez leurs parents. La situation est encore plus dramatique dans les pays anglo-saxons où la finance représente une part prépondérante du PIB et où les études sont financées par l’emprunt. Les parents doivent rembourser les prêts étudiants de leur progéniture, au moment où les Etats augmentent les impôts pour faire face à l’envolée de leur endettement. Le définanciarisation de l’économie des pays occidentaux se fera dans la douleur extrême, dans la mesure où il faut reconfiguer le système de création de richesse dans son ensemble et rebattre les cartes au détriment des pays émergents qui bénéficiaient jusque là à la fois du financement des banques occidentales et du transfert des actifs productifs vers les pays à bas salaire. La question est de savoir, d’une part si un retour des actifs productifs vers les pays développés est possible et si les banques des pays émergents sont en mesure de financer leurs propres économie. Etant donné la fragilisation de leur secteur bancaire du fait de l’effondrement de la demande dans les pays développés, rien n’est moins sûr, malgré l’embauche des traders de Lehman et consors. Bien malin est celui qui peut dire actuellement comment l’économie mondiale sortira d’une crise causée par la faillite du système bancaire mondial qui est tout de même à l’origine de la formidable croissance de ces trente dernières années. Il faut maintenant solder le coût de cette croissance payée au prix fort par les économies occidentales surendettées et dépouillées de leur capital productif.

  4. Personnellement, si ma banque pouvait déposer son bilan, ça m’arrangerait: ça m’éviterait de continuer à rembourser durant 20 ans mon emprunt immobilier…
    Bon, je ne pleurerai pas sur la finance anonyme et apatride, ça c’est clair.

  5. Je me permets quand même de rappeler que le scandale du Crédit Lyonnais (qui a coûté à chaque français le tiers des sommes engagées par le plan Sarkozy pour sauver le système bancaire) est intervenu alors que le dit-Crédit Lyonnais était encore bien nationalisé. L’exception française a ses limites aussi !

  6. Souhaitons seulement que le monstre US s’effondre sans faire plus de degâts que son homologue sovietique !

  7. Il semble que les commentaires expriment une grande confusion des esprits, pris de court par l’effondrement du chateau de cartes. Il y a 2.000.000 de milliards de liquidités dans le monde pour un PIB mondial de 45.000 milliards. CQFD.
    Tout marche lorsque tout avance du même pas: les dettes nouvelles pour rembourser les anciennes et à condition que cela ne coute pas plus cher: utopie!
    Mais bien entendu, chacun s’est habitué à voyager partout dans le monde pour des prix dérisoires, à acheter des maisons pour le prix des petits châteaux au début des années 90, à faire dans l’à peu près, à voir le personnel arriver en retard sans y trouver à redire, à admettre que des “cadres” ne sachent pas écrire un rapport sans fautes d’orthographe ni maîtrise de la pensée, à la facilité en quelque sorte.
    Alors on déplore, mais on cherche des coupables. Et certes, il y en a, mais chacun d’entre nous l’est tout autant par sa consommation et son ostentation.
    Il s’agit d’un retour aux réalités. Et cela sera douloureux, comme va l’être la nécessaire remise en ordre du système d’assurance sociale français auquel nul ne trouve à redire depuis 50 ans et qui produit des déficits colossaux sans ameuter quiconque.
    S’en sortiront le mieux ceux qui auront le moins de dettes et le plus de liquidités.

  8. Je ne suis pas si réjoui que ça. Ne serait ce que pour le point 4, les USA ont les défauts que l’on veux bien leur attribuer mais leur position dominante assure( devrais-je dire assurait) une certaine stabilité mondiale. Leur déclin est une ouverture au chaos. En Allemagne, depuis le début de la crise les ventes du Capital de Marx ont extraordinairement augmenté…

  9. Polémia, que j’apprécie par ailleurs, se réjouit de la crise!
    Bien, très bien, on verra si dans six mois, Polémia se réjouit toujours!
    Quant à Olivier qui se réjouit des la faillite potentielle de sa banque, il est bien optimiste, le Capital, quel qu’il soit, ne le laissera pas respirer. Il devra payer ou perdre sa maison qui sera mise en vente à vil, très vil prix.
    La crise touchera tout le monde sans exception.
    Ce qui se passe aujourd’hui, certains l’avait prévu depuis longtemps:
    http://www.liesi.eu/

  10. Le site POLEMIA émet une erreur en pensée et en commet une autre par omission.
    La première est de confondre la mondialisation qui est un mécanisme que l’Europe a créé depuis le début de son histoire de conquête du monde, et le mondialisme qui est une idéologie maçonnique issue des Lumières et de la Révolution Française, négatrice des valeurs de civilisation incarnées au sein des nations européennes chrétiennes. En rajoutant au mot mondialisme le qualificatif d’américain, POLEMIA feint d’ignorer le mondialisme communiste chinois qui tente de submerger le monde et en ce moment l’Afrique, ou le mondialisme écologiste de la décroissance, ou le mondialisme de la dénatalité. POLEMIA étrangement ne voit pas le rôle de l’idéologie de la culture de mort, qui est tout autant un mondialisme bien européen celui-là, alors qu’aux USA la culture de mort recule dans les esprits et dans les lois.
    La seconde erreur est d’ignorer curieusement quelle est la véritable 4ème idéologie, celle du socialisme national ou social démocrate. Idéologie en vigueur dans tous les pays démocratiques depuis le début du 20 ème siècle sous diverses formes, et qui donne à l’Etat des pouvoirs de monopole contraires à la loi naturelle et aux droits et libertés légitimes des corps intermédiaires. C’est cette idéologie qui aux USA a créé la bulle financière des subprime, en permettant à l’administration CLINTON de pratiquer une démagogie de redistribution au travers de crédits accordés à des publics de minorités raciales ou sociales non solvables, et en obligeant les organismes publics à s’endetter au delà du raisonnable. En France ce socialisme gère un monopole de la protection sociale supérieur à celui de la nation, et qui finance la dénatalité et l’immigration, tout en ruinant les patrimoines familiaux.
    Il est surprenant de voir qu’ainsi POLEMIA en ignorant deux aspects fondamentaux de la crise actuelle va ainsi justifier indirectement la mise en place de politiques internationales encore plus socialistes et mondialistes (un nouveau BRETTON WOOD ou la fusion du FMI et de l’OMC avec pouvoirs de police mondiaux et mondialistes), encore plus anti nationales et encore plus opposées aux valeurs de la civilisation européenne. Car ce que semble ignorer POLEMIA est que les valeurs européennes vivent et sont partagées en Amérique latine en Amérique du Nord, et dans d’autres continents parce que la civilisation européenne est mondialisée par nature, puique fondée sur l’idée que les valeurs chrétiennes sont adaptables par tous les peuples.
    Mais sans doute est-ce parce que POLEMIA sous estime le rôle du fait chrétien et du catholicisme en particulier dans l’histoire de l’Europe et du monde, que son analyse se borne à se satisfaire des l’arrivée de la crise économique prochaine pour en attendre par un inexplicable miracle, un ”Grand Soir” du retour à un ordre naturel qui ne serait que ”national”, sans être inspiré par la source chrétienne de l’Europe.
    Mais comment croire à une telle prophétie, si les causes réelles de la crise, le socialisme étatique ”démocratique” et le mondialisme maçonnique des Lumières, sont ignorées ?
    Par cet oubli, POLEMIA réagit comme les mouvements aurtoritaires des années 20 et 30, qui pour lutter contre la décadence démocratique, ne firent que l’accentuer : car en enlevant aux citoyens, aux familles et aux corps intermédiaires des sociétés européennes les libertés et les responsabilités que la Doctrine Sociale de l’Eglise leur reconnait, la réaction légitime des régimes autoritaires prépara par son étatisme totalitaire le retour de la massification communiste ou démocratique maçonnique de l’après-guerre de 1945.
    Les mêmes causes risquent de RE produire les mêmes effets. Car le matérialisme peut être tout aussi national et socialiste que mondialiste.

  11. les points 7) et 8) ne sont pas clairs en effet, ou alors à un terme si lointain qu’entre-temps “nous seront tous morts”.
    @Papon : la baisse du coût du transport et la baisse du niveau de culture des cadres et de qualité dans les services n’ont pas beaucoup de rapport, à part qu’ils se sont produits dans le même espace temps.
    la baisse des coûts de transport a été le résultat 1) des progrès techniques, 2) du niveau de prix de l’énergie, 3) du marché, l’offre et la demande, sur ce créneau.
    on peut déplorer que ce coût n’ait pas intégré les externalités comme les dommages faits à l’environnement, mais c’est le cas de l’économie dans son ensemble, libérale ou pas d’ailleurs, ce n’est pas propre au transport en particulier.
    plus fondamentalement, toute crise peut éventuellement avoir de bon qu’elle oblige à faire face et à remettre en cause les idéologies. mais on peut se demander s’il est nécessaire d’aller au bord du gouffre pour bouger, et même si alors on bougera dans le bon sens. Polémia semble croire en la vertu du poids des choses, du bon sens, du sens du réel … hum ! “on était au bord du gouffre, on a fait un grand bond en avant !” …

  12. @ Ulrich
    La baisse du coût des transports mérite un numéro 4:
    4) Des subventions distribués par les Comités d’entreprise et les collectivités publiques pour faire voyager “madame Michu” à des prix défiant toute concurrence
    Par ailleurs la remarque suivante: “la baisse du coût du transport et la baisse du niveau de culture des cadres et de qualité dans les services n’ont pas beaucoup de rapport, à part qu’ils se sont produits dans le même espace temps.” est un grand classique du mépris de la macro économie pour la micro économie. Si la productivité des services et du commerce diminue c’est en raison de la baisse de qualité du personnel, qui oblige à refaire X fois la même tâche pour arriver à un résultat approximatif. Or c’est l’empilement des productivités de base qui fait le profit, sachant que celui-ci est menacé à l’autre bout par la pression fiscale et sociale exercé par l’Etat pour satisfaire aux exigences de ce même personnel devenu citoyen: gagner plus en travaillant moins.
    A ce jeu, l’effondrement du château de cartes se poursuivra jusqu’à ce que la tiersmondisation de l’Europe et des USA soit accomplie (2030/2050)
    Dés lors nous aurons le destin prodigieux de l’Afrique du Sud, de la Côte d’Ivoire et du Bénin réunis!

  13. Pour ma part, je classerai les effets bénéfiques de la crise en trois catégories:
    -le blocage momentané des mécanismes inflationnistes
    -l’éclatement des bulles spéculatives et l’assainissement de l’économie
    -le retour du volontarisme politique et la réhabilitation d’une logique européenne de projet

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