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Pays : International

Les contradictions de la politique étrangère de la France

Extrait de l'analyse du Centre
Français
de
Recherche
sur
le
Renseignement
:

"A l'occasion cet imbroglio politico-médiatique dans lequel ses
intérêts stratégiques ne sont pas en jeu, le gouvernement français mène
une politique incompréhensible pour nos concitoyens comme pour
l'étranger.

Depuis deux ans, la France, par le biais de ses
services spéciaux, – comme d'ailleurs les Américains, les Britanniques
et les Turcs – entraîne les rebelles syriens et leur fournit une
assistance logistique et technique
, laissant l'Arabie saoudite et le
Qatar les approvisionner en armes et en munitions.

Ainsi, la
situation syrienne place la France devant ses contradictions. Nous
luttons contre les djihadistes au Mali, après les avoir aidés à prendre
le pouvoir à Tripoli
– en raison de l'intervention inconsidérée de
l'OTAN en Libye, en 2011, dans laquelle Paris a joué un rôle clé – et
continuons de les soutenir en Syrie, en dépit du bon sens. Certes le
régime de Bachar Al-Assad n'est pas un modèle de démocratie et il
servait clairement les intérêts de la minorité alaouite, mais il est
infiniment plus « libéral » que les monarchies wahhabites : la Syrie est
un Etat laïque où la liberté religieuse existe et où le statut de la
femme est respecté. De plus, il convient de rappeler que Damas a
participé activement à la lutte contre Al-Qaïda depuis 2002. Pourtant,
nous continuons d'être alliés à l'Arabie saoudite et au Qatar, deux
Etats parmi les plus réactionnaires du monde arabo-musulman, qui, après
avoir engendré et appuyé Ben Laden, soutiennent les groupes salafistes
partout dans le monde, y compris dans nos banlieues
. Certes, notre
soutien aux agendas saoudien et qatari se nourrit sans nul doute de
l'espoir de quelques contrats d'armement ou pétroliers, ou de prêts
financiers pour résoudre une crise que nos gouvernants semblent
incapables de juguler.

Une question mérite donc d'être posée :
la France a-t-elle encore une politique étrangère ou fait-elle celle du
Qatar, de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis ?
Depuis la présidence de
Nicolas Sarkozy la France aligne ses positions internationales sur
celles des Etats-Unis et a perdu, de ce fait, l'énorme capital de
sympathie que la politique du général de Gaulle – non ingérence dans les
affaires intérieures des Etats et défense du droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes – lui avait constitué.

Si les élections de
mai 2012 ont amené un nouveau président, la politique étrangère n'a pas
changé. En fait, nous observons depuis plusieurs années la conversion
progressive d'une partie des élites françaises  – de droite comme de
gauche – aux thèses néoconservatrices américaines : supériorité de
l'Occident, néocolonialisme, ordre moral, apologie de l'emploi de la
force …

Surtout, un fait nouveau doit être mis en lumière : la
tentative maladroite des plus hautes autorités de l'Etat de manipuler
la production des services de renseignement afin d'influer sur l'opinion
publique et de provoquer un vote favorable des parlementaires
. Ce type
de manœuvre avait été conduit par Washington et Londres afin de
justifier l'invasion de l'Irak en 2003, avant d'être dénoncé. Onze ans
plus tard, le gouvernement recourt au même artifice grossier et éculé
pour justifier ses choix diplomatiques et militaires. Compte tenu de la
faiblesse des arguments présentés dans la note gouvernementale – qui
n'est pas, rappelons-le, une note des services -, celle-ci ne sera
d'aucune influence sur la presse et l'opinion. En revanche, par sa
présentation, elle contribue à décrédibiliser le travail des services de
renseignement, manipulés à leur insu dans cette affaire.

Le
mépris des politiques français à l'égard des services est connu. Est-ce
un hasard si cette affaire survient alors que l'actuel ministre des
Affaires étrangères est celui-là même qui, en 1985, alors qu'il était
chef du gouvernement, a fort élégamment « ouvert le parapluie », clamant
son absence de responsabilité à l'occasion de l'affaire du Rainbow Warrior ?

Une
chose au moins est sûre : une remise à plat de notre position à l'égard
de la Syrie et de notre politique étrangère s'impose, car « errare humanum est, perseverare diabolicum »."

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11 commentaires

  1. Un grand menteur devant la République !
    http://www.dailymotion.com/video/x143na5_syrie-declaration-du-premier-ministre-a-la-suite-de-la-reunion-des-responsables-parlementaires_news#from=embediframe
    L’enseignant belge Pierre Piccinin da Prata, kidnappé en Syrie au mois d’avril et libéré dimanche (en même temps que son confrère italien), a indiqué que le gaz sarin n’avait pas été utilisé par le régime de Bachar Al-Assad.
    http://www.rtl.be/info/belgique/faitsdivers/1031019/le-belge-libere-en-syrie-ce-n-est-pas-le-gouvernement-al-assad-qui-a-utilise-le-gaz-?utm_source=info&utm_medium=HP_Headline&utm_campaign=HP_Headline_0

  2. Le meme circulant sur Internet est parfait : Des Syriens ont tué des Syriens. Il faut donc tuer des Syriens pour empêcher les Syriens de tuer des Syriens.

  3. “La conversion progressive d’une partie des élites françaises – de droite comme de gauche – aux thèses néoconservatrices américaines : supériorité de l’Occident, néocolonialisme, ordre moral, apologie de l’emploi de la force…”
    Qu’est-ce que c’est que ces bêtises ? L’auteur de cet article promeut-il la faiblesse, l’infériorité de l’Occident, le désordre moral et l’impuissance internationale ?
    Ceci est un méli-mélo de clichés gauchistes et anti-américains, qui amalgament d’ailleurs allègrement les Etats-Unis aux néo-conservateurs américains. C’est un petit peu comme si l’on disait que Mélenchon ou Cécile Duflot représentent la France.
    Le néo-conservatisme est un groupe politico-intellectuel parmi des centaines d’autres aux Etats-Unis. Il est d’ailleurs représenté par un tout petit nombre de personnes. Les Etats-Unis ne sont pas les néo-conservateurs, et les néo-conservateurs ne sont pas les Etats-Unis.
    Pour ne citer que ce point, puisque l’on parle de politique étrangère, l’une des caractéristiques les plus notables du mouvement néo-conservateur est l’interventionnisme à l’étranger. Or, il existe un fort courant isolationniste aux Etats-Unis, sur le thème : “Qu’ils se débrouillent !”. Les Etats-Unis sont en train de se désengager d’Europe, plus qu’autre chose. Le Département d’Etat a fait savoir à l’allié traditionnel britannique qu’il n’est “qu’un pays parmi d’autres”.
    Quant à “l’ordre moral”, la diplomatie américaine s’active plutôt pour imposer au mode entier l’avortement, les lubies féministes et les “droits” des homosexuels. C’est exactement le contraire de l’ordre moral, vu de ma fenêtre.

  4. Tout à fait d’accord avec Robert Marchenoir (10 sep 2013 11:57:35)
    “Qu’est-ce que c’est que ces bêtises ? L’auteur de cet article promeut-il la faiblesse, l’infériorité de l’Occident, le désordre moral et l’impuissance internationale ?
    Ceci est un méli-mélo de clichés gauchistes et anti-américains, qui amalgament d’ailleurs allègrement les Etats-Unis aux néo-conservateurs américains. ”
    Sur les néoconservateurs américains, pas évident : Sarah Palin (Tea party) est contre, sans être isolationniste
    Obama n’est pas néo-conservateur, mais ami des saoudiens et des frères musulmans

  5. et information importante de Carlos | 10 sep 2013 11:44:11
    L’enseignant belge Pierre Piccinin da Prata, kidnappé en Syrie au mois d’avril et libéré dimanche (en même temps que son confrère italien), a indiqué que le gaz sarin n’avait pas été utilisé par le régime de Bachar Al-Assad.
    http://www.rtl.be/info/belgique/faitsdivers/1031019/le-belge-libere-en-syrie-ce-n-est-pas-le-gouvernement-al-assad-qui-a-utilise-le-gaz-?utm_source=info&utm_medium=HP_Headline&utm_campaign=HP_Headline_0

  6. ”Certes le régime de Bachar Al-Assad n’est pas un modèle de démocratie et il servait clairement les intérêts de la minorité alaouite, mais il est infiniment plus « libéral » que les monarchies wahhabites : la Syrie est un Etat laïque où la liberté religieuse existe et où le statut de la femme est respecté. De plus, il convient de rappeler que Damas a participé activement à la lutte contre Al-Qaïda depuis 2002. ”
    Je commence par préciser que je suis contre une intervention, mais il faut savoir mesuré ce qu’on dit.
    D’abbord de monarchie wahabite il n’y en a que deux le Qatar et l’AS, ni le Koweit, ni le Bahrein, ni les EAU ni encore moins Oman (qui est idabiste, donc pas tout à fait sunnite) ne sont wahabites. Ensuite en terme d’élection très franchement qu’apporte les élections en Syrie?
    En revanche au Koweit, Bahrein et EUA ont des élections non truqués et des assemblés, quand aux libertés, qu’on m’excuse elle sont beaucoup plus étendus dans ses pays qu’en Syrie.
    Même en Arabie-Saoudite, vous avez des election municipale et la monarchie à un grand nombre de contre-pouvoir dans les fait (oulemas, tribut, chambre des Saoud).
    Quand à dire qu’Assad a lutter contre Al Qaida, c’est un peu osez, maintenant le mouvement l’attaque, mais avant ils étaient loin d’être ennemie, Assad était avec le Qatar un des grand promoteur des ”révolutions arabes” qui était pour ceux qui ne l’ont pas encore compris une oeuvre essentiellement d’Al Qaida, il a collaboré avec eux en Libye et à joué un rôle clé dans la mort de Kadhafi qui fut le premier à considéré le mouvement comme terroriste.

  7. Le “Benet” a le nez fixé sur les sondages de popularité il évolue en fonction de ceux ci , l’intervention française est sensée les améliorer;
    malheureusement pour lui ils sont assez stables et il ne décolle sans doute pas de 20 pour cent de satisfaits (ou moins qui sait)
    par conséquent nous allons encore assister a des faux pas ineptes
    c’est normal nous sommes gouvernés par des socialos français c a d de riches bourgeois encore fortement teintés de marxisme et de lutte des classes bien qu’à l’abri de leur fortune ,une espèce en voie de disparition en Europe mais qu’on élève encore dans nos loges et qui prends le peuple pour un ramassis d’imbéciles

  8. La France qu’elle soit celle de Sarkozy ou celle de Hollande est en faillite généralisée, un navire qui n’a plus ni rame, ni voilure, pour les avoir vendus pour faire vivre les différentes danseuses de la république (que cela soit les retraites, les aides sociales de l’immigration, etc.), elle fait sa politique pour recevoir quelques aides financières de ceux qui peuvent permettre aux dirigeants d’avoir encore une soit disant crédibilité face à peuple de France qui n’est pas encore près pour s’en débarrasser…L’on vend des armes, l’on suit un certain pays, c’est toujours quelques argents de récolter et un pays qui n’est pas déclaré en faillite…

  9. Personnellement, je ne trouve rien à redire à cet article. Pour moi, les auteurs ont tout compris. Mais en fait, tout le monde a tout compris (sauf peut-être SD et RM), mais nombreux sont ceux qui jouent au c…

  10. “L’enseignant belge Pierre Piccinin da Prata, kidnappé en Syrie au mois d’avril et libéré dimanche (en même temps que son confrère italien), a indiqué que le gaz sarin n’avait pas été utilisé par le régime de Bachar Al-Assad.”
    Il n’en sait évidemment rien. Depuis quand affirmation vaut-elle preuve ?
    Pierre Piccinin était prisonnier (donc, déjà, en très mauvaise posture pour mener des investigations, interroger, constater, recouper, vérifier). Il a entendu une conversation téléphonique en anglais sur Skype, au travers d’une porte entrouverte, entre l’un des ses ravisseurs et des interlocuteurs inconnus.
    Et c’est là-dessus qu’il se base pour affirmer, avec certitude et sans le moindre conditionnel, que Bachar El-Assad n’est pas à l’origine de la récente attaque chimique !
    De qui se moque-t-il ? Et comment des gens peuvent-ils être aussi crédules (ou retors) pour répercuter cette affirmation invraisemblable sans la remettre en cause ?
    Le compagnon de captivité de Piccinin, lui, a déclaré que la conversation surprise ne permettait nullement d’aboutir à quelque conclusion que ce soit concernant la responsabilité de l’attaque. Seulement, lui, il est journaliste. Son métier consiste justement à se porter garant des informations qu’il publie.
    Un peu de discernement ne nuirait pas.

  11. Depuis 1945, la France a trahi tous ses alliés traditionnels les uns après les autres.
    La conclusion, c’est que la parole de la France ne compte pas et qu’elle est désespérement traîtresse.

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