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Europe : identité chrétienne

L’Eglise nous enseigne que nous devons faire respecter le patrimoine matériel et spirituel du pays d’accueil

L'éditorial d'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :

"La force des images presque insoutenables vues ces derniers jours ne pourra trouver son sens que si elle conduit à sortir des discours et de l’émotion pour mettre en place une vraie politique migratoire. « Pour passer du cœur à la raison », en somme, comme l’a justement dit Mgr Dominique Rey.

Car on ne peut que constater que l’appel à une générosité sans limites de la part de responsables politiques se heurte au scepticisme des Français, dont la moitié ne souhaite pas que ces réfugiés soient accueillis en France. Il faut l’entendre, car une politique d’immigration cohérente implique aussi l’exigence de justice. Et si la vertu d’hospitalité remonte loin dans l’histoire biblique et dans celle de la France, il serait tout aussi irresponsable de ne pas tenir compte de nos capacités d’accueil. C’est toute l’articulation, nuancée et précise, de la doctrine sociale de l’Église en la matière.

Le cardinal hondurien Oscar Maradiaga, conseiller du pape et ancien président de la Caritas, la résumait ainsi en mars dernier : « On ne peut fermer toutes les portes, mais il n’est pas pensable d’ouvrir tout ce qu’on peut ouvrir. La migration est un droit, mais il y a aussi un droit d’un pays à régulariser la migration. Si l’on disait : que tous ceux qui le peuvent viennent, ce serait un désastre ». Le Liban a été dans son Histoire récente le témoin de ce qu’une population nouvelle – les Palestiniens – pouvait déséquilibrer le pays, jusqu’à la guerre civile.

Dieu merci, nous n’en sommes pas là, mais le chemin à parcourir reste long… La nécessaire régulation par l’État de l’immigration implique en effet de faire respecter également le « patrimoine matériel et spirituel » du pays d’accueil (Catéchisme de l’Église catholique, 2241). Or, nous sommes loin du compte, tant les belles âmes qui font appel à la générosité des Français ont pendant des années contribué à les faire douter d’eux-mêmes, de leur Histoire et de leur culture chrétiennes, par une culpabilisation sans fin.
Au fond, la crise actuelle impose à l’Europe, plus que jamais, de s’interroger sur ses valeurs, et sur ce qui fonde pour elle la dignité de la personne humaine.

La dignité consiste à reconnaître que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de culture et de religion, faisait remarquer Jean-Paul II à l’Unesco, en 1980. À nier la dimension spirituelle de l’être humain, mais aussi la religion d’un pays, on prive les immigrés de toute possibilité réelle d’intégration – car enfin on n’intègre pas à un ensemble vide, à une conception de l’homme tellement universaliste qu’elle en devient abstraite.

Face à cet enjeu, l’État ne peut pas être neutre. Il lui faudra un jour reconnaître, comme en Allemagne ou en Grande-Bretagne, que le christianisme est la religion de la majorité des Français. Là se trouve la vraie générosité, celle qui donne non seulement ce que l’on a, mais surtout ce que l’on est. "

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2 commentaires

  1. L’Eglise, mais pas l’islam qui ordonne à remplacer, dont à détruire. Va t-on laisser faire ? Il est à craindre que la semaine prochaine soit les dernières journées du patrimoine.

  2. Je passe mon temps depuis quelques années à mettre sur les réseaux sociaux cet article 2241 du catéchisme catholique(c’est une manière d’évangéliser, non ?…) Il est urgent de le relire.
    Mais certains cathos ne semblent pas du tout connaître cet article et tombent des nues…trop de cathos pensent que nous devons par charité tout accepter et même accepter la chute de notre civilisation orchestrée par ceux qui nient nos valeurs.

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