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Pays : Etats-Unis

L’économie française est victime de son modèle social

De Jean-Yves Naudet :

J"Ni l’Amérique, ni la zone euro ne se porte bien. Mais une analyse des principaux résultats économiques montre que les Etats-Unis s’en sortent mieux que l’Europe : c’est clair pour le chômage et la croissance. Il n’en fallait pas plus pour que les « spécialistes » encensent la politique de relance d’Obama et de la FED, sur les plans budgétaire et monétaire. Autrement dit, le keynésianisme aurait sauvé l’Amérique. Rien n’est plus faux, car l’Europe a au moins autant relancé et les pays d’Europe qui s’en sortent le mieux sont…ceux qui ont le moins relancé. Il faut donc chercher des explications ailleurs. 

[…] Les Démocrates mettent toujours en avant le succès historique de Roosevelt et du New Deal. La vraie histoire est toute autre : le New deal a aggravé la crise et l’Amérique s’est retrouvée en univers socialiste, avec une planification naissante, des banques nationalisées, un protectionnisme total. En fait, la guerre est passée par là et a constitué comme un rideau empêchant de voir la réalité des années trente. En sens inverse, les politiques libérales d’action sur l’offre et de baisse des impôts, visant à agir sur les incitations à produire et entreprendre, à travailler et à investir, aux Etats-Unis (Reagan en tête) et ailleurs, ont créé les conditions favorables à une croissance durable et soutenue. Si l’on regarde la situation actuelle, expliquer la relative bonne santé de l’économie américaine par la relance keynésienne est irrationnel. Si c’était vrai, la zone euro serait championne du monde de la croissance. […]

Un pays dont le contexte institutionnel est libéral peut résister aux méfaits du keynésianisme. Aux Etats-Unis, le taux d’activité est supérieur à celui de la France : les Américains travaillent plus, sans doute parce que sans travailler ils ne peuvent vivre correctement. En France on rêve de partager le travail et de diminuer les heures hebdomadaires. En France le taux de chômage des jeunes est le double de celui que l’on observe aux Etats-Unis (25 % au lieu de 16 %) parce que les barrières à l’entrée sur le marché du travail (SMIC, scolarité prolongée, faiblesse de l’apprentissage) sont plus importantes. La durée du chômage de longue durée est de 65 semaines en France et de 21 semaines aux USA : trois fois moins. Plus il est facile de licencier, plus les entreprises embauchent, ce qui réduit la durée du chômage, et plus il est dur de licencier, plus on hésite à embaucher dans une période incertaine.

[…] l’économie française « est victime de son modèle social » et le succès américain n’a rien à voir avec le keynésianisme. Il se fait en dépit des déficits et aurait été meilleur sans eux. […] Chez nous, l’ascenseur social est bloqué par l’assistanat et un Etat providence à bout de souffle. Si l’Allemagne s’en sort mieux que la France, c’est parce qu’elle a dix points de moins de dépenses publiques et qu’elle a courageusement réformé le marché du travail. Quant aux Etats-Unis, ils parviennent à digérer la crise économique parce que l’ère Reagan a laissé des traces profondes, qui ont permis de compenser les relances keynésiennes d’Obama."

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15 commentaires

  1. Bien sûr, il y a des causes techniques. Mais les causes profondes qui sont le mépris de la dignité de l’homme et son cortège de crimes (avortement, PMA, mariage civil, divorces, éducation d’Etat…), sont des causes plus profondes, donc plus vraies des crises économiques et financières. Ce mépris relativiste de l’intelligence de l’homme entraîne un affaissement et est cause en même temps, d’un affaissement intellectuel et moral qui entraîne les crises économiques. Ne voir que les causes techniques empêche de voir l’ampleur du problème et risque de conduire à de faux espoirs.

  2. à XXX,
    Je partage complètement votre approche et il est dommage que celle-ci ne soit envisagée par personne,notamment par les différents partis ou candidats à l’élection présidentielle.Comme le dit le Saint Père, la crise est avant tout et en premier lieu une crise des valeurs.Le reste n’en est que les conséquences.Enfin pour ce qui est de l’article ci-dessus, je ne partage qu’à moitié l’analyse faite.Je suis d’accord pour dire que le Keynesianisme n’est pas une solution sur la durée, en revanche il l’est de façon conjoncturelle et sur une courte durée; ce que révèle d’ailleurs l’analyse, malgré elle.La différence avec notre pays est que l’approche keynésienne s’étale depuis la fin de la deuxième guerre mondiale jusqu’à ce jour.En revanche dans l’autre pays cité en comparaison, les USA, elle fut de couret durée et s’est arrêtée au moment où elle commençait en France.Je pense donc, que cette approche peut-être bénéfique mais les fondamentaux sont ailleurs.Les fondamentaux ou plutôt, les valeurs.

  3. Si la natalité n’avait pas cruellement baissée, la consommation locale aurait continué à exister, les entreprises n’auraient pas autant délocalisé pour gagner de l’argent et pour vendre à l’extérieur, la France n’aurait pas ouvert déraisonnablement ses frontières (respect au minimum des mêmes barrières douanières).
    Mais il faut aussi voir d’une manière générale qu’il y a eu dans le refus des valeurs chrétiennes par l’Occident un refus de l’humain, remplacé par une logique du profit insensé (déjà vu à l’époque de la révolution industrielle en GB dès le début du XIX) et de l’égoïsme impitoyable des décideurs qui ne se sont plus considérés comme aux services des autres mais comme une élite sur un piédestal, que cette élite se considère comme telle pour des causes idéologiques (pays totalitaires du marxisme, nationalisme socialiste ou des pétromonarchies du golfe) ou financières (pays capitalistes) et maintenant une alliance des deux. Le but gagner de l’argent à court terme et accroire le pouvoir d’un toujours plus petit nombre.

  4. NOTRE TRAIN DE VIE N’EST PAS LA PRINCIPALE CAUSE DE NOTRE ENDETTEMENT !
    Depuis 1973, date de la loi sur le monopole des marchés financiers, nous avons versé, en euros constants, 1300 milliards d’intérêts à ces derniers alors que notre dette s’élève à 1700 milliards !
    Si cette loi imbécile n’avait pas été votée, nous aurions aujourd’hui 300 milliards de dette ce qui est ridicule !
    Je commence franchement à en avoir assez de ces gens qui se croient expert en disant que si nous sommes dans cette situation c’est à cause des retraites, de la sécu, des salaires trop haut, etc…
    Il faut savoir aller au fond des choses !

  5. Parfaitement d’accord avec xxx : le mépris de la dignité sur fond de prétention à révolutionner l’ordre naturel.
    Par ailleurs, “l’assistanat” si hâtivement dénoncé à présent comme responsable de la “crise” n’a-t-il pas été conçu comme la bien modeste contre-partie voulue initialement pour accompagner une hyper concentration des richesses promue par une profusion de dégrèvements fiscaux ?
    Ceux-ci n’ont-il pas assurément bien davantage contribué à endetter l’Etat sans pour autant créer de richesse, puisqu’ils ont par trop servi à nourrir la spéculation, alors que l’argent redistribué au plan social alimente bien nécessairement le marché intérieur?
    Avant que de dénoncer “l’assistanat” comme cause de tous les maux et lorgner vers de douteux modèles ultra-libéraux dont l’inhumanité n’est pas à démontrer, encore aurait-il fallu interdire purement et simplement les licenciements abusifs utilisés comme de simples instruments de gestion pour atteindre des “rendements à deux chiffres”.
    Or l’on sait par exemple que loin de les empêcher on les a encouragés au plus au niveau de l’Etat , y compris lorsqu’il s’agissait de “dézinguer” des délégués syndicaux qui défendaient leur collègues au non de l’encyclique “Laborem exercens” dans des entreprises en pleine santé subventionnées, et qui se sont trouvés aussitôt trahis par des Inspecteurs du travail trotskystes , (précisément à cause de leurs références catholiques ) appuyés par un Ministre du travail , une certaine Martine Aubry !
    Le bal des tartuffes n’est décidément pas très ragoutant!

  6. Il est parfaitement naïf de croire et de donner à penser que notre “modèle social” soit la cause de l’effrondrement de l’économie française, comme le prétend cet article.
    Le modèle social, ce n’est pas la réduction du temps de travail à 35, 38 ou 39h, cela n’a rien à voir.
    Le modèle social français c’est d’abord l’expression d’une solidarité nationale envers nos malades, nos anciens, nos blessés, soutenus et accompagnés par les cotisations du plus grand nombre à la Sécurité Sociale; sans elle, aucun cancéreux ne pourrait se faire soigner compte tenu des millions que coûtent les traitements.
    Remettre en cause ce modèle social (et non économique) serait donc vouloir la régression de notre protection sociale, et c’est absolument inacceptable.
    En revanche, apporter la protection offerte par la Sécurité Sociale à tous les étrangers du monde alors qu’il s’agit du fruit du travail national, sacrifice des nôtres consentis pour nos enfants et nos malades, est un dévoiement indamissible que nous ne cessons de dénoncer.
    Et encore une fois, ce n’est pas le régime des 35h qui a ruiné la France (il n’existe de toutes façons pas dans les faits), c’est le poids intolérable de l’immigration brutale et massive, de libéralisme sans frontières qui asservit les peuples au service du seul argent-roi d’une caste dominante mondialiste.
    L’économie française ne se redressera que si on la protège, donc en adoptant derechef un protectionisme raisonné mais ferme, en stoppant l’immigration, en relançant la natalité et la croissance.
    Régresser en condamnant notre “modèle social” est pure fumisterie et nbe ferait qu’aggraver la faillite économique de la France. Mais certains rêvent peut-être déjà de nous réserver le sort de la Grèce…
    Ce sera sans nous!

  7. @ Sancenay.
    Pardonnez mon propos un peu direct.
    Le problème avec des socialistes/collectivistes comme vous, c’est que vous vous contentez d’aligner les poncifs socialo-marxistes et vous vous gardez bien de porter la réplique à un ou plusieurs arguments avancés et développés par le Professeur Jean-Yves Naudet.
    Une réplique, point par point ou selon votre choix sur l’un d’eux, aurait constitué une lecture autrement plus intéressante.
    @ Epaulard.
    Puisque vous émettez le souhait d’aller dans le fond des choses, allons-y.
    Si l’Etat a emprunté cette somme, c’est donc qu’il en avait besoin. Pouvez-vous nous dire s’il vous plaît à quel taux l’Etat aurait emprunté sans la loi sur le monopole des marchés financiers et comment et où l’Etat se serait approvisionné en capitaux.

  8. À l’attention d’Epaulard et d’autres salonneurs:
    1973, c’est pratiquement il y a quarante ans.
    Si vous empruntez 1000 euros à 2% et que vous remboursez ce capital au bout de 35 ans, les intérêts que vous avez versés sont de 1000 euros (autant que le capital; donc vous aurez “donné” à votre prêteur 1000 euros d’intérêt + 1000 euros du capital prêté: votre emprunt vous aura amené à débourser 2000 euros pour un prêt de 1000 euros.
    Si vous empruntez à 5%, c’est au bout du quinze ans que les intérêts atteignent le montant du capital prêté.

  9. Juste un petit commentaire sur le taux de chômage plus important chez les jeunes d’ici par rapport à ceux des US.
    Il faut toujours intégrer une notion très importante dans ce calcul : 10% des “jeunes” sont en tôle aux USA !!!! c’est donc çà de moins ds les stat avancées sur la présence au travail

  10. Et puis vous citez l’Allemagne comme ayant réformé le marché du travail.
    Mais comment se fait-il qu’on entende de plus en plus de gens dire que c’est justement à cause du maintien des bas salaires qu’elle s’en sort mieux ??? Je ne sais plus qui croire dans ces analyses ….
    Est-ce que les bas salaires allemands permettent une vie digne ? est-ce qu’ils sont réellement une des causes de la réussite de l’économie d’Outre Rhin ?

  11. La comparaison avec l’Allemagne serait possible si l’Allemagne n’était pas allégée des dépenses militaires.

  12. @Emmanuel
    Mais l’Etat n’a pas à emprunter aux banques de l’argent *qu’elles n’ont pas*. C’est lui qui devrait avoir le pouvoir de créer la monnaie, pas des institutions privées, qui gèrent les affaires en maximisant leurs profits et nous conduisent à la catastrophe financière actuelle. Les accords de 1973 étaient censés nous prémunir contre l’inflation. Plutôt que de mettre en place des mécanismes de régulation, on a privatisé le pouvoir de création de monnaie. Je vous suggère de visionner les films “l’argent dette” qui expliquent cela très bien (on les trouve sans problème via google).

  13. Pas d’accord avec SAncenay, Epaulard et Olivier M.
    La dette a été un moyen de gouverner : que l’immigration ait accentué nos charges collectives est une évidence.
    mais précisément : c’est la sécurité sociale socialiste et déresponsabilisatrice de De Gaulle-Thorez de 1945 qui a progressivement tué l’esprit de responsabilité dans la société française.
    l’Etat Papa et maman s’occupe de ma santé et de ma retrait : il prélève à tout va, il uagment les prélèvements, il les gère mal, il reverse des allocations à qui en demande, etc….Si cahcun ne doit plus épargner son sa retraite, si chacun ne doit plus contrôler ses dépenses de santé ”ordinaires”, pourquoi être responsable de l’avenir. A quoi sert la famille ? Que sont les enfants ? Des freins à la consommation, et donc, ce fut la fin de la famille : le keynésianisme a justifié la fin des valeurs morales comme tout socialisme.
    Pourquoi alors prévoir l’avenir ? Pourquoi penser à la génération suivante ? Un garçon, une fille un chien, un chat, deux bagnoles, 2 télés, les derniers gadgets en permanence, la mode à tout prix et les vacances les plus sympas. Dès la fin des années 60, cela est devenu le programme de vie des Français.
    Avec comme justificatif suprême, argument fallacieux gobé par les cathos : les fameuses allocations familiales, dont le montant d’ailleurs en permanente décroissance par rapport au coût réél du coût des enfants, permettait de faire disparaître sous la fiscalité montant et grandissante les patrimoines familiaux, alors que l’augmentation du niveau de vie aurait du être orienté vers l’autonomisation économique et financière des familles.
    La redistribution n’aura donc produit que de la dénatalité, et dons servi d’appât et très vite d’aménagement social à l’immigration.
    Le socialisme post colonial qui a ruiné les pays décolonisé a attiré et financé en France l’immigration des ex colonies. Cela ressemble au plan Debré sur la Réunion : au lieu de développer des industries et du tourisme comme l’a fait l’ile Maurice, on a aligné les prestations sociales sur la métropole, et fait venir les Réunionnais dans les administrations en métropole. Le résultat pour la Réunion est comparable à celui de la France , 50 ans après, toutes choses étant égales : de moins en moins de création d’emploi, la dépendance aux financements extérieurs, des produits de consommation courante importés et non fabriqués sur place. Mêmes causes mêmes effets.
    Les pertes de productivité par les charges sociales et la religion des avantages acquis ont fait le reste : code du travail français, aberrant et célèbre dans toutes les écoles de commerce dans le monde pour son imbécillité, étatisme de la réglementation, le modèle social français keynésien est un échec dramatique.

  14. @PG
    Le socialisme comme le libéralisme ont entrainé l’écroulement des valeurs.les financiers qui mettent à sac des économies ne doivent rien à Keynes et pas grand-chose à Marx, mais tout à la prétendue main invisible du marché, qui n’existe que dans les esprits pour berner le système avec une théorie qui veut se donner des airs scientifiques sans avoir jamais ne fût-ce qu’esquissé un raisonnement et une démarche de ce type. A vouloir mettre toute la faute sur un cheval, on déstabilise l’attelage d’une analyse saine et sans a priori.

  15. “Mais une analyse des principaux résultats économiques montre que les Etats-Unis s’en sortent mieux que l’Europe : c’est clair pour le chômage et la croissance.”
    Il est tout de même bon de rappeler que les Etats-Unis vivent à crédit – le taux d’endettement dépasse les 100% du PIB -, que l’Etat aussi bien que les particuliers sont endettés, que des pratiques financières scandaleuses ont été initiées là-bas et que des institutions financières américaines ont de grosses parts de responsabilité dans les mouvements spéculatifs qui déstabilisent les marchés. Ah ! Et malgré leur énorme taux d’endettement, les US empruntent à des taux dérisoires… Rationnels, les marchés ? Qu les US dictent l’agenda du FMI dont l’application ds “plans de sauvetage” se soldent en catastrophes nationales partout où ils sont appliqués (lisez Stiglitz)… Bref, Je crois que nous avons à nouveau affaire à une analyse tendancieuse, dans la droite ligne du dogmatisme libéral, qui oublie dans ses analyses des éléments essentiels de la réalité. La France n’a pas de leçons à recevoir des US. Ni à en donner, d’ailleurs, hélas.

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