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Valeurs chrétiennes : Education

L’école de la République au service des politiques

Jean de Viguerie explique pourquoi l'école est irréformable :

"L’ignorance généralisée, fruit de toutes ces réformes, ne gêne pas les politiques. Non seulement elle ne les gêne pas, mais elle leur profite. On gouverne mieux un agrégat d’ignorants (au surplus abrutis par la télévision) qu’un peuple instruit et formé dès l’enfance au double exercice de la mémoire et de la raison. J’irai même plus loin. Je dirai que cette fausse école mise en place dans le demi-siècle écoulé convient parfaitement aux politiciens. N’est-elle pas un instrument idéal de manipulation des esprits ? On s’empare des enfants dès le plus jeune âge, on les prive de tout repère dans l’espace et dans le temps, on les sépare du passé de leur pays, on les frustre de leur héritage culturel, et pour finir on les persuade que la connaissance et le respect de l’idéologie démocratique passent avant tout autre savoir et tout autre devoir. Cette école enseigne, comme on dit aujourd’hui, les « valeurs de la République ». Elle est vraiment, selon l’expression consacrée, « l’école de la République ». Et c’est bien ainsi, puisque « la République, écrivait il y a quelques années, l’historien  radical-socialiste Claude Nicolet, est ce qui permet aux hommes d’exister pleinement ».

Nous sommes dans le système de pensée des Lumières, et ce n’est pas un  hasard si les Lumières sont invoquées à tout instant par la classe dirigeante. Ce n’est pas un hasard, et c’est à juste titre. L’éducation nouvelle dont nous subissons aujourd’hui les tristes effets, a été conçue par les philosophes des Lumières. Ces philosophes ont appelé de leurs vœux cette éducation qui s’empare de l’enfant, et au moyen de l’enfant de tout un peuple, et finalement fabrique une nouvelle espèce humaine dont la caste des maîtres et des privilégiés pourra disposer à son gré. A ces êtres fabriqués sur mesure on fera croire qu’ils sont libres, et ils obéiront d’autant mieux… C’est la ruse conseillée par Rousseau au gouverneur d’Emile, et cette ruse dans l’esprit de Rousseau lui-même est applicable au peuple autant qu’à l’enfant : «Qu’il croie toujours être le maître, et que ce soit toujours vous qui le soyez. Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté ; on captive ainsi la volonté même». Citons également Voltaire : «Il est bon que le peuple soit guidé et non qu’il soit instruit ; il n’est pas digne de l’être». Ces leçons philosophiques étaient connues depuis longtemps, mais il était réservé à notre époque de les appliquer. Il était réservé aux politiciens de la cinquième république de savoir en comprendre toute la signification et la force. Il ne faut pas compter sur eux pour une amélioration quelconque. Jamais ils ne réformeront le système."

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11 commentaires

  1. LA citation de Rousseau explique très bien en quoi la sécularisation que connaissent nos sociétés est, sous certains aspects, pire que les dictatures musclées qu’ont connues l’Europe de l’Est pendant 50 ans.

  2. Heureux de lire cela ici. J’avais lu un dossier très naïf dans les Epées sur la réforme de l’éducation nationale etc. Or il ne s’agit pas de réformer l’éducation nationale mais de se battre pour proposer autre chose. Je ne dis pas “tous pourris”, mais cultivons autre chose, des écoles libres, hors contrats ou privées selon ce qu’on arrive à faire. Donnons aussi aux familles des moyens de pallier l’insuffisance des écoles par des voies parallèles et complémentaires.

  3. Il a raison. D’ailleurs, le lien entre les “philosophes des lumières” et Lucifer est… lumineux.
    A propos d’école, j’ai regardé par hasard hier, après les retransmissions de “la folle journée de Nantes”, les informations sur Arte : ils ont présenté la famille allemande réfugiée en Autriche et qui vient d’obtenir l’asile aux Etats-Unis, en soulignant à la fois la lourdeur des sanctions encourues en Allemagne et le fait que 4% des enfants bénéficient de l’enseignement à la maison aux USA.

  4. C’est tellement évident…
    Mais pour cela, il faut avoir appris en dehors du système de l’EN…
    D’où le rôle fondamentale d’éducation des parents… que la Révolution tente de mettre définitivement à bas…
    Ce sera la touche finale de la dictature (pseudo-douce) de la Révolution.

  5. M. de Viguerie, et ses commentateurs approbateurs nous replongent en plein XIXe siècle, avec les combats pour ou contre les Lumières, ces dernières associées à Lucifer…, Voltaire et Rousseau voués aux gémonies… Où va-t-on avec de tels va-t-en-guerre qui retardent de quelques guerres ? Tout cela me rappelle furieusement une parole du général de Gaulle, être peu soupçonnable en l’occurrence d’anti-christianisme, même si personne n’est parfait : il parlait de ces “émigrés de l’intérieur en voulant à la France d’être la France”. Alors bon appétit, Messieurs, avec vos nostalgies, mais tâchez tout de même d’épouser un jour votre temps pour rester audibles.

  6. Lisez Christianisme et Révolution de Jean de Viguerie que je mets en perspective avec son excellent article.
    Tout est dit et à nouveau présenté dans cette terrible synthèse.
    Je signale toutefois, sans donner les adresses ou les noms bien sûr, que des professeurs de l’EN aujourd’hui ne seraient en aucun cas récusés par Jean de Viguerie dans leurs présentations et leurs cours d’histoire.
    Il y a des résistants à la dissolution partout, c’est un constat que je fais en écoutant mes enfants sur tel ou tel sujet.
    Mais nous nous taisons pour la plupart, pour sauver notre pain et nos édifices personnels. Vivre heureux, vivre cachés.
    Comme les mamas russes…

  7. @b ernard RICHARD
    C’est tout l’intérêt de l’existence d’un blog comme le Salon Beige; Lutter contre ce que l’on présente à la Masse comme inéluctable.
    NON, l’avenir n’est pas écrit.

  8. @ Bernard Richard
    Si les écrivains du XVIII ème des Lumières vous paraissent ”intouchables” parce que vous voulez avoir d’être de notre temps, parvenez-vous à être anti-marxiste, le fondateur de cette religion idéologique étant Marx, du XIXème ?
    Jean-Paul II a remis en cause les Lumières, son successeur également, comme origine du relativisme moral de la ”modernité”. Mais les premiers à avoir mis en cause les Lumières furent des contemporains, Fréron, Burke, Rivarol et Maîstre, tous contemporains des Lumières et de la Révolution, leur mise en application grandeur nature : comme quoi, la vieillerie…..

  9. Tout le contraire des principes de saint Jean-Baptise de la Salle qui, jusqu’à son dernier souffle en 1719, s’anéantit lui-même pour élever la vilénie des jeunes gens pauvres vers la noblesse éternelle des enfants du Père de toute grâce.
    Avec ses Très-Chers Frères, il inventa au cœur des Écoles Chrétiennes, le lycée technique (sans oublier les humanités modernes) et même l’entreprise d’insertion. Il développait le sens de la responsabilité de ses élèves bien-aimés au point que c’était l’un d’entre eux qui avait la clé de la salle de classe!
    Cette éducation avait pour but de transformer des âmes errantes en père de famille disposant d’un métier honorable, d’une place respectable, d’un corps vigoureux, d’un esprit clair, de civilité et d’une belle âme chrétienne.
    “Lorsque la populace se mêle de raisonner, tout est perdu.” Voltaire, 1766

  10. “Intégriste” Michel Janva ? on le croyait moins blagueur ce novelliste !
    Ah qu’il est dur d’apprendre à respecter son prochain tel qu’il est , et puis, l’usage de la langue de bois est si commode et si gratifiant !

  11. A Richard,
    Vous savez, cher ami, les modes sont très éphémères.
    Même en politique où pourtant tout est fait pour s’accrocher le plus longtemps possible au ratelier, d’où la consigne constante : surtout ne rien changer , comme le dit très justement notre ami , le Professeur Jean de Viguerie.
    Mais prenez l’exemple de de Gaulle, votre héraut de référence dont on a si souvent vanté le visions “prophétiques”:
    Quid de la pertinence de son fumeux et énergivore “Concorde” aujourd’hui et pourtant présenté hier comme le phare de “l’indsutrie de progrès”?
    L’étrange oiseau au nom symboliquement “révolutionnaire” s’est piqué le nez dans la mouise!
    Ceci pour ne prendre qu’un exemple d’actualité précisémment.
    Quant à Voltaire, devrait-on seulement se demander si ses prouesses esclavagistes sont bien davantage de notre temps?
    Il faudrait soigner tout de même un peu vos références si vous voulez paraître , à tout prix , dans le vent, d’autant qu’au cas où vous ne l’auriez pas perçu , il se pourrait bien que celui-ci ait quelque peu tourné.
    Car quand je vois des gens du journal qui fustigeaient hier l’Eglise et qui aujourd’hui s’enhardissent à “défendre” les positions hardies du Saint-Père , je me trouve un peu de ce temps-là ,en me souvenant toutefois que ce sont nos martyrs qui ont percé les siècles obscurs de leur Lumière, et en partculiers celui vomissant dit “des Lumières” et de ses soubressauts qui n’ont jamais cessé de se reproduire, qui nous permettent de voir cela.

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