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Europe : identité chrétienne

Le manifeste européiste des Semaines Sociales

Le site Liberté politique relaie et appuie une réplique de la Fondation Europa à un Manifeste sur l’Europe lancé par les Semaines Sociales de France à l’occasion des 50 ans du Traité de Rome.

Ce Manifeste, auquel les chrétiens sont appelés à s’associer, est de tonalité fédéraliste voire mondialiste : "Seule une [union politique] nous permettra de relever les défis nouveaux auxquels nous sommes confrontés"; l’ "Europe" (l’UE, on présume) a pour tâche de "proposer et soutenir la mise en place d’une gouvernance mondiale [en gras dans le texte] au service du développement durable".

La Fondation Europa remarque surtout les silences criants du texte :

Ce document ne mériterait sans doute pas d’être signalé, s’il n’était pas paraphé par de si notables signatures, à commencer de celle de l’ex-président du Fonds monétaire international Michel Camdessus, président des Semaines sociales de France, […] et le partenariat de la COMECE (la Commission des épiscopats catholiques de la Communauté européenne).

La première chose qui ressort du Manifeste est le caractère interchangeable et banalisé du contenu, avec les slogans habituels : solidarité, développement durable, force militaire réduite au maintien de la paix, politique d’immigration plus humaine. Mais ce qui est vraiment inacceptable, c’est qu’il fait totalement abstraction du "défi de la raison" lancé par Benoît XVI à Ratisbonne […].

Ainsi, sont totalement ignorés les trois "principes non négociables" rappelés avec force par le pape (la vie, la famille et l’éducation), non comme une demande de privilèges pour l’Église, mais plutôt comme la base d’une vie commune véritablement humaine. Comment peut-on ignorer à ce point que l’Union européenne est devenue dans le monde synonyme de "culture de mort" pour ses engagements intérieurs et internationaux en faveur de l’avortement, de la dissolution de la famille et du laïcisme ?

Nous avions remarqué déjà (ici et ici) la situation paradoxale dans laquelle opèrent les Semaines Sociales :

  • Elles jouissent d’une reconnaissance de prélats catholiques, et leurs initiatives sont relayées par les médias comme la voix des catholiques (exemple en novembre dernier: "les catholiques s’invitent dans la campagne électorale")…
  • … mais elles agissent comme si la Doctrine sociale de l’Eglise n’existait pas, ou pouvait être sans dommage remplacée par une vulgate social-démocrate : dans la soixantaine d’ouvrages de la bibliographie que l’association proposait pour préparer sa session de septembre dernier, on ne trouvait pas une seule encyclique !

Henri Védas

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5 commentaires

  1. Merci de nous alerter sur toutes ces questions.

  2. Les animateurs des semaines sociales devraient plutôt s’inspirer des textes du magistère:
    http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1813-Jugement-de-conscience-et-bulletin-de-vote.html

  3. Ces gens-là ne sont pas fidèles au Pape.
    Et ne lisent ni Zenit ni le votre site ;
    Le christianisme ne se réduit pas à des valeurs
    Le christianisme ne doit pas être réduit à un ensemble de valeurs partagées par tous, a rappelé le cardinal Giacomo Biffi lors de sa prédication de la retraite au Vatican consacrée à une réflexion sur le grand penseur russe Vladimir Soloviev. Le cardinal Biffi a cité «l’avertissement prophétique» de Soloviev : le christianisme ne peut pas être réduit à un ensemble de valeurs. Ce qui fait en effet le chrétien, c’est la rencontre personnelle avec le Christ.
    Dans Les Trois Entretiens, Soloviev présentait l’antéchrist comme pacifiste, écologiste et œcuménique : il convoque un concile œcuménique, et cherche le consensus de toutes les confessions chrétiennes, en concédant quelque chose à chacun. Les masses le suivent, excepté de petits groupes de catholiques, d’orthodoxes et de protestants qui lui disent : «Tu nous donnes tout, excepté ce qui nous intéresse : Jésus-Christ». Ce récit contient pour nous un avertissement : aujourd’hui, nous courons en effet le risque d’avoir un christianisme qui met Jésus, sa Croix et sa Résurrection, entre parenthèses. Certes, faisait-il observer, si l’on se limitait à parler de valeurs partagées, nous serions bien plus acceptables dans les émissions télévisées et dans les salons. Mais ce serait renoncer à Jésus, à la réalité bouleversante de la résurrection.
    Il existe des valeurs absolues comme le bien, le vrai, le beau. Qui les perçoit et les aime, aime aussi le Christ, même s’il ne le sait pas, parce que Lui est la Vérité, la Beauté, la Justice. Et puis il y a les valeurs relatives comme la solidarité, l’amour de la paix, et le respect de la nature. Si on les absolutise, en les déracinant ou même en les opposant à l’annonce du fait du salut, alors, ces valeurs deviennent des instigations à l’idolâtrie, et des obstacles sur le chemin du salut. Si donc pour s’ouvrir au monde, et pour dialoguer avec tous, le chrétien mitige le fait salvifique, il empêche la connexion personnelle avec le Christ, et il se retrouve du côté de l’antéchrist.
    Michel Janva

  4. A savoir aussi que le 12 mai à Stuttgart se réunissent des “mouvements” de tous acabits qui ne veulent pas défendre les “racines chrétiennes” de l’Europe mais des “valeurs”. Soloviev avait parlé de ces gens-là.

  5. On voit qu’encore une fois une vague lettre à des hommes politiques italiens sert de critère de lecture aveugle de tout ce qui se veut laïc engagé en politique, quand changerez vous ?
    [Réponse de HV : quand les Semaines Sociales s’intéresseront aux encycliques catholiques !]

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