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L'Eglise : Le Vatican

Le Tribunal suprême de la Signature apostolique doit vérifier la justice dans l’Eglise

B Le Pape a reçu ce matin les participants à l'assemblée plénière du Tribunal suprême de la Signature apostolique, dont le préfet est le cardinal Burke (photo), pour la première fois depuis la promulgation en 2008 de la Lex Propria autorisant le tribunal à se réunir régulièrement en assemblée plénière "en vue d'améliorer l'administration de la justice dans l'Eglise". Benoît XVI leur a dit :

"la fonction de ce tribunal ne se limite pas à l'exercice suprême de la fonction judiciaire. Il doit également vérifier la juste administration de la justice dans l'Eglise… C'est une mission délicate et constante devant aider les fidèles à obtenir un justice juste, précise et efficace, selon ce qu'a fixé l'exhortation apostolique Sacramentum Caritatis".

Paul VI a confié à ce tribunal suprême le traitement

"des controverses relatives aux actes administratifs ecclésiastiques régulièrement soumis à sa compétence par les dicastères de la Curie Romaine… C'est un service d'une importance capitale car la prédisposition des instruments de justice permet un espace de dialogue et de rétablissement le la communion ecclésiale, que ce soit par règlement amiable ou le recours à la voie judiciaire".

"S'il est vrai que l'injustice se combat avant tout avec les armes spirituelles de la prière, de la charité, du pardon et de la pénitence, on ne saurait exclure  la possibilité ou la nécessité de recourir aux voies judiciaires… Parfois, il n'est pas possible de régler la controverse par le dialogue et la réconciliation. C'est alors que le tribunal suprême, qui doit tendre au rétablissement de la communion ecclésiale, oeuvre à rétablir une situation objective de façon conforme au bien de l'Eglise… La justice que recherche l'Eglise dans le procès administratif est comme le début, une exigence minimale, d'une perspective de charité, indispensable comme insuffisante au regard de la charité vécue dans l'Eglise. Le Peuple de Dieu ne pourra atteindre sa pleine identité de communauté d'amour, tant qu'il ne prendra pas complètement en compte des exigences de la justice".

C'est ce Dicastère qui a débouté l'abbé Michel, curé de Thiberville, de ses recours contre Mgr Nourrichard.

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9 commentaires

  1. En fait, il faut savoir que les Américains “Ecclesia Dei”ont beaucoup de mal à comprendre le contexte français.
    La plupart d’entre eux sont arrivés après la bataille, quand ils n’ont pas découvert la messe tridentine avec le Motu Proprio, et ont une vision très “Peace and Love” de ce qu’ils n’appellent d’ailleurs pas si souvent la “Tradition”.
    En effet, l’évêque américain moyen n’est pas du tout anti-romain comme le sont nos évêques français. A défaut d’être des lumières, on serait presque tentés de dire que beaucoup sont de braves bougres.
    Ignorant tout des débuts, les fidèles “ED” ou “Motu Proprio” Américains ont tendance à prendre les Français pour des excités.
    Il est très loin d’être improbable que Monseigneur Burke partage inconsciemment ce préjugé, dont sont marqués la plupart des blogs Américains d’importance.

  2. @Christine
    Intéressante remarque sur les Américains “Ecclesia Dei”. j’espère qu’ils vont comprendre vite car ce n’est pas qu’en France qu’il y a des problèmes. Un petit stage chez Paix liturgique et ses correspondants européens leur serait utile et les sites et blogs évoquant les problèmes ne manquent pas!
    Si les Français sont des excités ils vont l’être de plus en plus car il n’y a pas que les ceux qui ont suivi Mgr Lefebvre au tout début qui en ont assez. Il y a aussi de plus en plus de jeunes qui recherchent des paroisses qui remettent la liturgie traditionnelle au coeur de la messe.

  3. à Michel Janva et Christine,
    Avant même la fin de votre post, j’ai eu la même pensée que vous, Michel : et Thiberville?
    Cependant, malgré le sentiment d’injustice ressenti assurément par beaucoup d’entre nous , il faut faire confiance à L’Eglise et en particulier à Monseigneur Burke, qui vient seulement de prendre ses fonctions et qui n’aura peut-être pas eu le temps de se pencher lui-même sur le problème de Thiberville qui masque mal la redoutable technique du turn-over des prêtres qui paraît être abondemment en France pour empêcher la constitution solidaire et pérenne d’authentiques paroisses.
    Mais contrairement à ce que semble penser Christine, Monseigneur Burke, n’a rien d’un “brave bougre” , il l’ a d’ailleurs déjà prouvé au sujet de la responsabilité des hommes politiques face à l’avortement.
    Je serais de plus étonné qu’il n’ait pas conscience de la spécificité française que souligne Christine, cependant en moins de trois mois il paraît difficiles de faire face à tous les problèmes connus ou moins connus qu’elle génère.
    En attendant mieux , ce sont ceux qui souffrent en première ligne de cela qui ont droit à notre compassion .
    Un spécialiste du droit canon nous dira peut-être que l’on peut rouvrir un tel procès s’il y lieu ?

  4. L’affaire de l’abbé Michel était assez mal partie dès le départ.
    Plusieurs points plaidaient formellement en sa défaveur. Son refus d’obéissance est déjà, par nature suspect. Il n’a pas plaidé le caractère particulier “Summorum Pontificum” de sa paroisse mais une illusoire inamovibilité des paroisses et des curés. Et enfin, il était seul sur le coup.
    Une attitude gagnante aurait été:
    – Départ de bonne grâce en temps et en heure de la cure. (En profiter pour en faire une belle fête, pleine de ferveur et de charité au lieu du lamentable charivari offert à l’évêque.) Le but est de montrer les fruits spirituels de l’apostolat qui doivent se remarquer par tout sauf de la nervosité et de la psychose.
    – Pendant la retraite éventuelle du ci-devant curé dans un monastère ou une communauté Ecclesia Dei, le petit peuple (municipalités y comprises) présente sa requête à l’évêque: “Vous ne pouvez pas priver du jour au lendemain de nombreux fidèle du privilège Summorum Ponticum dans un cadre paroissiale!” (Une grève du denier du culte et des legs au profit d’AED, des oeuvres pontificales missionnaires ou de saint Pierre peut aider la curie épiscopale à réfléchir. Les maires peuvent réfléchir à leurs travaux de restauration des édifices religieux à leur charge de par la loi.)
    – En cas d’échec, le petit peuple en appelle à Rome.
    Même dans le cas favorable, le retour de l’Abbé Michel n’aurait pas été pas garanti. En revanche, il aurait pu être appelé à une autre terre de mission et les fidèles de Thiberville auraient pu, éventuellement, recevoir un desservant pour célébrer selon la forme extraordinaire conformément à la coutume locale.
    Le tribunal de la Signature Apostolique a jugé en droit un acte administratif. Le moyen invoqué n’était pas le bon et il était mal présenté.
    Quand bien même, Son Éminence aurait voulu faire une fleur au Père Michel, il ne pouvait pas. Quant au Souverain Pontife, en raison de son pouvoir épiscopal universel et absolu, il se serait de toute façon bien gardé d’intervenir dans le gouvernement local d’une Eglise particulière.
    Enfin, le décret signé par Evreux ne comportait pas per se de censure contre son pauvre prêtre.
    L’obéissance à un ordre apparemment absurde est une épreuve purificatrice. Sainte Jeanne Jugan en est un exemple éclatant. Démise de ses fonctions de supérieure fondatrice par un aumônier quelque peu usurpateur, elle demeura fidèle à ses vocation jusqu’au bout.

  5. Justice pour M. l’abbé Michel,curé de Thiberville!

  6. Il faut arrêter de prendre les prélats – américains ou non – pour plus bêtes qu’ils ne sont. Mgr Burke a eu six mois pour prendre sa décision et pour demander plus amples détails à chacun des protagonistes de l’affaire de Thiberville ou à leur représentant canonique. Il pouvait prendre une décision plus mitigée ou plus diplomatique : approuver la décision de Mgr Nourrichard afférente au rattachement des paroisses de Thiberville à Bernay, mais pressentir l’abbé Michel comme évêque (“Promeatur ut moveatur”, ce n’est pas nouveau !) et demander à Mgr Nourrichard de nommer sur la paroisse de Bernay un vicaire pour Thiberville du même acabit que son prédécesseur.
    Or, jusqu’à preuve du contraire, il a donné raison à Mgr Nourrichard sans aucune réserve. C’est donc que Mgr Burke n’est pas si favorable à la Tradition qu’il a bien voulu le laisser paraître jusqu’à maintenant.
    [Le cardinal ne voit pas toutes les affaires personnellement Ou alors il y a des éléments que nous ne possédons pas. MJ]

  7. Le Saint-Père a donc averti les membres du Tribunal de la Signature Apostolique : “Il doit également vérifier la juste administration de la justice dans l’Eglise”. Cela laisse songeur quand on sait que ce Tribunal n’a même pas pris la peine de juger l’affaire de Thiberville sur le fond comme il s’y était engagé : les pressions de la Conférence épiscopale française ont eu raison de la “justice” ecclésiastique. Dieu merci, un autre Juge, un vrai Celui-là, reprendra le dossier et infligera la juste sanction aux “juges ecclésiastiques aux ordres”, comme d’ailleurs aux “juges civils” qui se rient également de leurs devoirs. Vienne Votre Jugement, Seigneur !

  8. Sauf erreur de ma part, le cardinal Burke est favorable aux tradis (n’a-t-il pas été à des ordinations Frat. St Pierre ou Christ Roi ?).
    Sur le cas de l’abbé Michel, un abbé traditionnel (^^) m’avait expliqué que même si Mgr Nourrichard n’avait pas forcément raison, l’abbé Michel avait commis des erreurs…

  9. Je ne connais pas bien cette histoire, mais je ne comprends pas l’animosité de certains commentaires.
    Un évêque est tout de même ordonné dans la succession des apôtres, et il mérite à ce titre notre respect, même si on peut ne pas être d’accord avec lui.
    Et ici, Rome a justifié ses décisions. Donc les fidèles laïcs que nous sommes n’avons plus qu’à les accepter.
    Ce n’est tout de même pas aux laïcs de contester les décisions des évêques et de la curie, sinon devenons protestants !

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