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Bioéthique

Le transhumanisme, une forme de nihilisme

Jean-Michel Castaing décrit pour Liberté politique en quoi le transhumanisme, cette volonté folle d'augmenter les capacités de l'homme pour en faire un nouveau dieu, est un projet de destruction du corps, de l'esprit, de la morale et in fine, de son principal adversaire, la religion catholique. A lire ici.

Lecture qui peut être complétée par l'interview de Laurent Alexandre, co-fondateur du site Doctissimo et président d'une société de séquençage du génome, pour qui Google est le premier embryon d'intelligence artificielle au monde. Et donc le principal soutien de l'idéologie transhumaniste.

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7 commentaires

  1. Le transhumanisme a aussi sa transcription chrétienne qui reprend l’idée selon laquelle si Dieu s’est fait homme c’est pour que l’homme se fasse Dieu, que l’on retrouve notamment chez St Irénée. Alors n’allons pas trop vite en besogne dans la condamnation d’une idéologie qui trouve un assez large écho dans le courant moderniste qui traverse les Eglises chrétiennes pour lesquelles l’homme est en devenir, dans la découverte de Dieu et de ses facultés transcendantales. Après tout; il n’est dit nulle part que la race du sapiens sapiens est la fin ultime de l’homme sur le plan ethnologique. Ce serait faire injure au génie humain que de le croire incapable de perfectionner sa nature imparfaite, surtout depuis que les découvertes des temps modernes lui font entrevoir une infinité de possibles dans la recomposition du vivant. Si Dieu a confié la Nature à l’homme c’est pour la compléter et la perfectionner, pas pour la laisser dans son état brut, où l’homme a été abnadonné à l’état d’ébauche en attente de la réalisation de ses facultés physiques et intellectuelles décuplées par les nouvelles technologies qui lui permettraient de s’affranchir des limitations de la nature laissée imparfaite par le Créateur. Les nanotechnologies permettraient ainsi de recomposer le vivant en partant de l’assemblage des éléments élémentaire au niveau atomique, offrant ainsi de multiples possibilités de recomposer la matière, voire le corps humain qui deviendrait reconfigurable à volonté en fonction des circonstances et des désirs qui ne souffriraient plus d’être encadrés par le conditionnement naturel. C’est ce projet prométhéen qui guide les recherches actuelles sur le cerveau, comme siège de la conscience qui serait transférable vers des supports informatiques ouvrant la voie à l’évolution infinie d’un être dématérialisé évoluant dans des univers virtuels. D’où l’idée de s’affranchir du conditionnement sexuel, la conscience devenant libre de décider son genre comme sa configuration physique au gré de ses expériences multiples d’un être bionique à cheval entre le virtuel et la réalité en quête de l’immortalité passant par le détachement de sa nature naturelle pour rentrer dans sa nouvelle nature polymorphique pleinement autonome dans l’expression d’une volonté libérée de la contingence du vivant terrestre.
    [Votre description de l’idéologie transhumaniste me paraît assez juste, mais elle est parfaitement incompatible avec une vision chrétienne, ne serait-ce que parce qu’elle veut faire de l’homme un dieu, donc tout-puissant et sans Dieu, par l’unique recours à la technique et au “génie humain”, donc sans la grâce. Ajoutons aussi qu’elle considère le corps et la création comme des obstacles alors que Dieu, en les créant, a vu “que cela était bon”. Qu’elle est profondément matérialiste et donc dénie l’existence d’une âme à l’homme. Que cette idéologie se débarrasse de toute considération éthique pourvu qu’elle mène à la toute puissance de quelques-uns, qui élimineront tout ce qu’il y aura de faible dans le monde. La liste pourrait s’allonger de nombreux autres arguments. La conférence des évêques de France a publié un ouvrage mettant en garde contre le transhumanisme : http://www.biofides.eu/le-transhumanisme-ou-quand-la-science-fiction-devient-realite/?lang=fr
    L.T.]

  2. Le transhumanisme (“H+”) est une vieille histoire qui remonte aux années 60 et modernise le mythe de Pygmalion et Galatée (cette statue de femme parfaite qu’il façonne, dont il tombe amoureux, et à laquelle Venus donne la vie…) : l’homme sans Dieu veut se re-créer, parfait…
    Relire à ce propos “Also sprach Zarathustra” de Nietzsche, qui résume parfaitement l’état d’esprit de ces nouveaux Prométhée – Frankenstein :
    “Je vous enseigne le Surhumain. L’homme est quelque chose qui doit être surmonté. Qu’avez-vous fait pour le surmonter ? Tous les êtres jusqu’à présent ont créé quelque chose au-dessus d’eux, et vous voulez être le reflux de ce grand flot et plutôt retourner à la bête que de surmonter l’homme ? (…)
    Le Surhumain est le sens de la terre. Que votre volonté dise : que le Surhumain soit le sens de la terre. Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la terre et ne croyez pas ceux qui vous parlent d’espoirs supraterrestres ! Ce sont des empoisonneurs, qu’ils le sachent ou non. Ce sont des contempteurs de la vie, des moribonds et des empoisonnés eux-mêmes, de ceux dont la terre est fatiguée : qu’ils s’en aillent donc ! Autrefois le blasphème envers Dieu était le plus grand blasphème, mais Dieu est mort et avec lui sont morts ses blasphémateurs.”
    Au-delà des classiques suites logiques du “mariage pour tous” que sont l’adoption, la PMA et la GPA, d’autres menaces se profilent dès que l’on regarde un peu ce qu’il y a au fond de la boîte de Pandore désormais ouverte, de la transformation de l’homme par l’homme…
    Rappelons quelques étapes essentielles :
    Les avancées extraordinairement rapides sur la transgénèse ont permis d’obtenir dès les années 90 des animaux de laboratoire avec des gènes provenant d’autres espèces, notamment pour étudier les cancers.
    Depuis les années 2000, tout s’accélère : en 2001 le porc génétiquement modifié pour rejeter moins de phosphore dans son lisier a été mis au point…des chats fluorescents apparaissent en 2004 et le singe fluorescent 2009.
    L’objectif n’est évidemment pas uniquement thérapeutique (lutte contre le Sida, notamment) … on a déjà l’exemple avec les cobayes Baldwin (cobayes sans poils, issus d’une manipulation génétique) en vente publique.
    En 2007, la création d’embryons homme-animal autorisée en Angleterre, passé évidemment inaperçu dans le débat bio-éthique, social ou politique…
    Rappelons que l’Angleterre a “bien mieux géré” que la France le débat sur le mariage pour tous et la filiation, en avançant par petites étapes sur “l’égalité des couples”, et donnant déjà, en amont du mariage, la plupart des “droits” que le mariage procure… un long parcours engagé dès 2005, et que nos dirigeant empruntent désormais pour les étapes suivantes de leur plan de destruction, face à la montée de l’opposition “frontale” au changement brutal des paradigmes familiaux.
    Si on sait créer de tels embryons chimériques, qui peut imaginer que cela restera cantonné à des cellules de laboratoire ?
    Nous avons désormais la souris génétiquement modifiée disposant d’une partie du génome humain, commercialisée par GenOway (voir leur site, c’est… édifiant).
    Continuons nos investigations…
    En 2010, c’est la naissance de souris issues de deux pères.
    Un protocole génétique, passant par des “chimères” (organismes dont toutes les cellules n’ont pas les mêmes chromosomes, obtenue en injectant des cellules étrangères dans un embryon…), permet d’obtenir des souris ayant le patrimoine génétique de deux mâles… et, évidemment, les questions se posent du potentiel pour l’homme dans le “traitement” de certaines infertilités !
    Les chercheurs finissent par se démasquer :
    “Mais, ajoutent-ils, on peut aussi imaginer que deux hommes puissent ainsi avoir une descendance en trouvant une mère porteuse et même que l’on puisse, comme cherche à le faire Karim Nayernia, créer des spermatozoïdes à partir de cellules somatiques femelles. Un enfant pourrait alors avoir deux mères… Ces possibilités restent lointaines, concèdent les auteurs.” Les législateurs et les citoyens ont le temps de réfléchir aux implications…
    Lointain, à l’échelle de le recherche génétique, c’est 10 ou 20 ans… bref tout juste le temps d’adapter la législation, et le “galop d’essai” du mariage pour tous et de l’abandon de la filiation biologique ouvre désormais de nouveaux horizons…
    Preuve de l’avancée fulgurante de ces recherches, en 2010 également, des “chimères” de singes macaques rhésus (le plus proche primate de l’homme) issus de manipulations de cellules totipotentes (ou cellules souches), sont “produits”, ouvrant naturellement la voie au clonage humain, et naturellement, à la fabrication d’un enfant issu de deux pères ou de deux mères…
    Et de fait, en 2013, les premiers clones humains sont créés… dans la quasi indifférence générale sur les conséquences éthiques.
    La suite, c’est le transhumanisme.
    Bref, tout est possible, et surtout le pire, si on ne fixe pas au préalable des règles éthiques strictes sur la nature humaine et la filiation.
    Comme le montre l’exemple des lois de bioéthique, ainsi que la remise en cause de la famille, du mariage et de la filiation, l’enjeu de nos gouvernants et de quelques lobbies sectaires est bien de permettre à des couples humains, chimériques, de financer et accueillir cette nouvelle “humanité”, qui très vite, sera génétiquement “améliorée”…
    Vous n’y croyez pas ?
    Allez donc sur le site français du transhumanisme (www.transhumanistes.com).
    Une conférence à l’Ecole Polytechnique a eu lieu au début de l’année 2013 sur ce sujet… en présence notamment de Laurent Alexandre.
    A lire en particulier son texte fondateur, écrit en octobre 1012, en plein débat sur le mariage pour tous :
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/10/25/biologie-et-homoparentalite_1781091_1650684.html
    … et ce n’est que le début…
    Bienvenu dans le meilleur des mondes !

  3. Non seulement ils vont finir en Enfer
    mais ils sont tellement pressés qu’ils créent l’Enfer sur terre.
    Ils veulent vivre 1000 ans (dans quel état?…),
    alors que tant de personnes âgées trouvent le temps long…
    Et ils prônent l’euthanasie et le suicide assisté ! Allez comprendre !
    Si vraiment ils arrivent à créer des machines intelligentes, la première chose qu’elles verront, puisqu’elles ne seront pas stupides, c’est l’urgence qu’il y a à éliminer tous ces cinglés !

  4. @Nicolas Jaisson
    Ce que vous décrivez n’est qu’orgueil, le fer de lance de l’Enfer !
    Rien à voir avec Dieu.
    L’opposé même du bonheur…
    C’est l’origine de la perte de Lucifer et de nos premiers parents…
    Le prince de ce monde n’est que mensonge il sait flatter promettre et faire miroiter aux orgueilleux mais il ne tient jamais ses promesses !

  5. La description du transhumanisme par Nicolas Jaisson est très tendancieusement lénifiante.
    D’autre part sa citation de St Irénée est approximative. L’asymptote du Salut apporté par le Christ n’est pas que l’homme “se fasse” Dieu, mais le devienne (par la surabondance de l’Amour divin); de même St Athanase dit : “…le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire Dieu”. Cette divinisation est donc un cadeau de Dieu, non une conquête en forme d’autopoièse !
    Quant à imaginer une divinisation par les nanotechnologies c’est proprement ridicule une avancée spirituelle ne relève pas de la technologie (sauf à penser comme les physicalistes primaires ou les tenant de la psychologie évolutionniste, darwinienne au sens le plus rudimentaire du terme); Augmenter mémoire, intelligence, longévité, etc. n’a rien à voir avec la sanctification qui est le premier pas vers la divinisation.
    Le transhumanisme est foncièrement antichrétien car:
    – Il juge que l’homme en tant que créature est quelque chose qui doit être dépassé.
    – Ses visées sont nettement prométhéennes.
    – Le surhomme deviendrait ainsi son propre créateur (tenant non seulement l’avoir, mais l’être de lui-même… jusqu’à l’aséité)
    – Son matérialisme est flagrant puisqu’il refuse de distinguer l’homme de la machine (ce qui nous ramène à l’homme-machine de La Mettrie, de triste mémoire)
    – Ses motivations n’ont aucune dimension sublime, elles se ramène à la puissance et à l’hédonisme, à l’orgueil.
    Quelques citations pour illustrer tout cela:
    – ” [vers 2030] l’équivalent électronique du cerveau humain se vendra sur le marché pour un dollar […] du point de vue scientifique, aucune barrière n’existe qui empêchera de réaliser un jour une copie électronique parfaite du cerveau. ” ; ” Les techniques d’accès au virtuel seront intégrées dans notre système nerveux […] A terme il n’y aura plus de distinction nette entre ce que nous appelons êtres humains et machines. ” ; ” […l’homme] va fusionner avec les technologies qu’il met en place […] Ces entités vous affirmeront : “Oui je suis bien consciente, consciente de ma propre existence, dotée d’une vie intérieure aussi riche que la vôtre sinon plus” […] le processus ne peut être inversé ou stoppé “…
    Ray Kurzweil ( Med. d’or de le technol. US, futurologue.)
    – ” Le transhumanisme est plus que la croyance abstraite dans le fait que nous sommes sur le point de transcender nos limitations biologiques grâce à la technologie ; c’est aussi une tentative de réévaluer complètement la conception traditionnelle de la condition humaine “.
    Nick Bostrom (Pr. à Oxford)
    – ” L’esprit est-il une machine ? Je n’ai exprimé aucun doute à ce sujet, me contentant de demander quel type de machine ? ” ; ” Les ordinateurs de la prochaine génération seront si intelligents que nous aurons bien de la chance s’ils nous acceptent comme animaux de compagnie ” ; ” Une machine peut-elle penser ? Bien sûr, qu’elle le peut, puisque nous en sommes une ! ”
    Marvin Minsky (Pr. au MIT, Acad. US des Sc.)
    Cette idéologie rejoint les idéologies LGBT- gender:
    – “Les organes génitaux pourraient être des prothèses sophistiquées ressemblant à peine à ceux que nous avons aujourd’hui. Nous pourrions avoir plusieurs organes sexuels, ou aucun, en ajouter un pour plus de stimulation, ou les retirer quant on ne veut pas être distrait lors d’une tâche requerrant l’attention.
    – Nous avons la possibilité d’avoir autant de “genders” qu’il y a de couleurs dans l’arc en ciel ou autant de types d’organes génitaux qu’il y a de sortes de fleurs.
    – L’humain du futur doit pouvoir être un mâle ou une femelle, ou un mâle et une femelle, il peut être androgyne, aucun des deux genres, ou encore une combinaison des genres. Tu pourrais être mâle pendant un certain temps, puis femelle, ou hermaphrodite, ou asexué avec aucun genre spécifique.”
    Natasha Vita-More (égérie et conférencière du transhumanisme)
    – ” Ces technologies capables de nous désapproprier de notre corps ou d’augmenter ses capacités exercent sur nous une fascination insensée, extatique ” ; ” Je conçois comme une sorte d’envie d’être un cyborg [organisme cybernétique ≈ robot]… Le désir d’être “câblé” fait partie du fantasme plus large d’être désincarné […], Ceci n’est pas nécessairement une mauvaise chose… ”
    Allucquere Stone (Féministe pro-genders, Dir. Labo, Université Texas)
    Hommes-cyborg et robots humanoïdes deviendront progressivement non-distiguables; et comme les robot n’ont pas à supporté le poids de la chair, ils finiront par nous supplanter. Certains transhumanistes craignent une guerre (que nous ne gagnerons pas) d’autres pensent que nous feront d’eux des dieux vénérés! (voila une “divinisation fort éloignée de celle envisagée par St Irénée !!
    Le plus étonnnant est que tout ceci semble avoir été prévu-désiré par Renan qui prétendait :
    – ” que la science renferme l’avenir de l’humanité, qu’elle seule peut lui dire le mot de sa destinée et lui enseigner la manière d’atteindre sa fin ” ; ” La raison, après avoir organisé l’homme, organisera Dieu.” ; “La divinité sortirait de l’humanité [grâce au règne des savants]. Il y aurait des êtres qui se serviraient de l’homme comme l’homme se sert des animaux […] Ces futurs maîtres, il y aurait joie à se subordonner à eux ” !
    Le transhumanisme, c’est la déconstruction de l’homme en tant que créature de Dieu, et finalement la prétention de déconstruire Dieu !
    [Merci !
    L.T.]

  6. J’aime quand ils parlent de transcender l’humain en traitant de bête leur adversaires alors qu’eux sont hédonistes et ne vivent que pour “baiser” et consommer comme des bonobos.
    L’humain n’est pas une bête, il a la bête en lui et doit apprendre à la maîtriser. La religion nous apprend donc à distinguer l’humain de l’animal et non séparer les 2.
    On doit donc transcender la bête pour devenir un véritable être humain, un être de lumière et non pas transcender l’humain pour devenir une bête docile “améliorée”. La science actuelle n’a donc qu’un but: transcender toutes limites à la jouissance.
    Leur rêve c’est le meilleur des mondes d’Huxley, “les enfants n’appartiennent pas à leur parents”, “l’ectogenèse pourra enfin libérer le corps de la femme(le corps en détriment de la femme hein!)”, “les citoyens appartiennent à l’Etat” etc…
    Mais ne soyons pas technophobes, rappelez vous que la technologie c’est comme la liberté, elle peut aussi bien être bonne que mauvaise tout dépend de ce que l’on en fait, car d’autre mouvements naturalistes émergent pour contrer le transhumanisme, des mouvements de gauche, le film “Avatar” par exemple illustre bien leur haine de l’homme et de tout progrès scientifique.

  7. Le transhumanisme n’a pas d’avenir dans une société qui ne fait plus d’enfants et qui s’appauvrit, car tout cela coûte très cher.

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