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France : Politique en France

Le suicide de la droite

Extrait de l’Introduction au Forum de la dissidence du 18 novembre, par Michel Geoffroy :

DO6xeH6W4AAhlav"[…] Le suicide de la droite institutionnelle s’est concrétisé symboliquement le 23 avril 2017 à 20h03 lorsque François Fillon, « le candidat de la droite et du centre », a immédiatement appelé à voter pour Emmanuel Macron, au soir de son échec du premier tour de la présidentielle. Comme la droite nationale s’est suicidée le 3 mai dernier lors du débat télévisé opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

De quoi donc ces deux composantes politiques de la droite française sont-elles mortes ? La droite institutionnelle est morte parce qu’elle a trahi son héritage et ses valeurs. Et la droite nationale est morte parce qu’elle s’est trompée à la fois d’époque et de stratégie.

Le suicide de la droite institutionnelle a été initié en 1986 par Jacques Chirac, avec la cohabitation. Car la cohabitation politicienne de l’opposition de droite d’alors avec le président socialiste François Mitterrand a débouché sur une connivence, puis sur une soumission de la droite institutionnelle au politiquement correct, c’est-à-dire à l’idéologie de la gauche. Cette attitude a conduit la droite à se soucier davantage de l’opinion de la médiacratie et des lobbies que de ses valeurs et des attentes de son électorat. La droite institutionnelle n’a alors cessé, d’abord, de renier son héritage national et gaullien, puis de tromper son électorat en permanence. Car cette droite est devenue éolienne, tournant vers la gauche à chaque nouveau vent médiatique. Elle promettait, bien sûr, lors des campagnes électorales, de revenir sur les réformes sociétales de la gauche, mais, ensuite, une fois élue, elle n’en faisait rien. Elle est ainsi devenue une droite d’impuissance gouvernementale parce que tétanisée par sa soumission au politiquement correct. Au cours de ces 30 dernières années de reniement, la droite institutionnelle a donc perdu ses soutiens et, finalement, ses électeurs.

Elle a notamment perdu les classes moyennes et populaires autochtones, qui sont les principales victimes des politiques économiques libre-échangistes qu’elle a conduites et du chaos migratoire qu’elle a installé et qu’elle s’est montrée incapable de réguler, malgré ses promesses réitérées à chaque campagne électorale. Mais la droite institutionnelle a aussi perdu les classes dirigeantes qui se sont ralliées à Emmanuel Macron et qui lui ont fait gagner la présidentielle de 2017. Car la France d’en haut a renoué – dans les années 1990 – avec l’esprit tortueux des bourgeois des Lumières, c’est-à-dire des bourgeois aimant l’argent, anglophiles, libéraux en économie, oublieux de la décence commune, hostiles aux droits du travail, amoureux du genre humain mais grands contempteurs de Français. […]

Aujourd’hui la droite institutionnelle n’existe plus en tant qu’expression politique. C’est un « astre mort », pour reprendre les mots du député du Vaucluse Julien Aubert. Non pas parce que le clivage gauche/droite aurait perdu sa raison d’être. Non pas à cause du génie politique prétendu d’Emmanuel Macron. Mais tout simplement parce que la droite institutionnelle a perdu toute identité propre face à une gauche qui, de son côté, s’est ralliée à l’ultra-libéralisme mondialisteFace à cette Nouvelle Gauche, la droite institutionnelle n’a plus rien à objecter, pour la raison principale qu’elle lui ressemble désormais en tout. Et c’est bien pourquoi elle est aujourd’hui une opposition aphone.

***

La droite nationale, derrière Marine Le Pen, n’a malheureusement pas su profiter, à la différence d’Emmanuel Macron, de ce déclin historique de la droite institutionnelle. Si le Front national a su s’affirmer comme une force protestataire, il n’est pas apparu en 2017, une nouvelle fois, comme une force d’alternance crédible. Pourquoi ? Parce que Marine Le Pen et son équipe, au-delà d’une attitude partisane sans doute trop monolithique, se sont, hélas, trompés à la fois d’époque et de stratégie.

  • D’abord leur quête de dédiabolisation les a conduits à mettre en sourdine leur positionnement identitaire au moment même où l’opinion émettait des attentes de plus en plus fortes en la matière parce que le choc des civilisations devenait de plus en plus manifeste en Europe. Une totale faute de concordance des temps, donc !
  • Ensuite, dans le vain espoir de récupérer l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, ils ont accentué une ligne économique sociale-démocrate qui a fait l’effet d’un répulsif sur son électorat de droite.
  • Enfin, ils se sont enfermés dans la voie sans issue du souverainisme nostalgique, incarnée dans le projet anxiogène de sortie de l’euro, comme si, au surplus, une politique monétaire pouvait faire l’objet d’une annonce électorale !

C’était aussi une erreur de temporalité. Car nous ne sommes plus en 1950 mais dans un monde désormais multipolaire, où seuls les grands blocs économiques, militaires et culturels auront la parole. Pas les petites régions folkloriques ! Le Front national n’a donc pas profité de l’exceptionnelle conjoncture politique qui s’offrait à lui en 2017, avec le rejet des partis institutionnels. Parce qu’il n’a pas apporté la preuve qu’il se situait à la hauteur des enjeux auxquels notre pays et l’Europe se trouvent confrontés. Comme Marine Le Pen n’a malheureusement pas donné le sentiment, personnellement, d’être à la bonne hauteur présidentielle lors de son débat télévisé avec Emmanuel Macron, le 3 mai 2017. […]"

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11 commentaires

  1. Le postulat qui place Fillon à droite est déjà une erreur.
    Fillon durant sa carrière politique a lâché toutes ses convictions et a passé son temps à courir après la gauche, comme ses pairs, Chirac, Juppé, Copé ou Wauquiez aujourd’hui.
    C’était folie de désigner cette homme pour la course présidentielle, il n’en avait aucune des qualités.

  2. La droite française est morte parce que franc-maçonne. Il n’y a en réalité ni droite ni gauche dans notre pays : il y a les francs-maçons, mafia révolutionnaire qui monopolise le pouvoir et veut détruire notre civilisation chrétienne et les autres, qui n’ont pas droit à la parole et qui sont en permanence ridiculisés. Il n’y a donc rien à attendre de cette prétendue droite qui est tout aussi anti française et donc anti chrétienne, pro islam et pro mort que la gauche. Il ne nous reste qu’à prier que Dieu nous redonne notre Roi.

  3. L’analyse sur le FN est claire mais cela fait longtemps que l’on sait tout cela (dédiabolisation au moment où l’opinion publique devenait très favorable aux mesures anti-immigration et identitaires, mauvais programme économique). Ce qu’il aurait fallu, c’est proclamer cela clairement bien avant la présidentielle et non plus de six mois après. J’ai essayé de le faire à ma mesure par une série d’articles dans Boulevard Voltaire mais un certain nombre de gens qui pensaient comme moi étaient plus préoccupés par leurs petites ambitions politiques. L’histoire ne repasse pas toujours les plats.

  4. Tout celà decoule de la constitution de 1958 et de la forfaiture qui fait elire le president au suffrage universel; celà a pour effet d’instituer une legitimité rivale entre le le Palais Bourbon et l’Elysée.
    Les évenements d’Algerie rendaient necessaire l’institution d’un dictateur au sens romain du terme, toutefois ce dernier n’etait elu que pour une année…
    Nous ne sortirons pas de ce cercle vicieux sans une nouvelle constitution qui rende son pouvoir et sa representativité au parlement.
    L’Allemagne et le Royaume Uni ne sont pas dirigés par un president.

  5. La référence à Chirac 1986 est bonne. A cette époque Mr de la Portalière et son mouvement “Printemps 86″ avaient pourtant préparé la véritable alternance en proposant un calendrier de décisions à prendre dans les cent premiers jours du gouvernement Chirac, et en préparant en détail les textes de loi correspondants. Il avait de même été établi un projet détaillé et chiffré de privatisation de la Sécurité sociale. Le suivi de l’action du gouvernement Chirac pendant les cent premiers jours était fait au moyen d’un ” Libertomètre” donnant à intervalles réguliers le pourcentage réalisé de ce programme. On peut retrouver facilement cela dans les archives journalistiques . Mais hélas, Chirac au lieu de mettre en oeuvre le programme qui lui avit été préparé, s’est perverti en politique pure c’est à dire du vent! Le pourcentage réalisé a été ridiculement faible.
    C’est en effet en 1986 que la droite a commencé à disparaître, après avoir fait confiance à un politicien qui n’était que radical socialiste!

  6. 1986: Chirac acceptant la co-habitation a fait le contraire de ce qu’il eût dû faire: à Millerand en 1924, la gauche lui dit: “il faut se soumettre ou se démettre” et Millerand f. le camp.
    En fait, Chirac se foutait de la France et des Français: il voulait seulement aller à la soupe!

  7. @ Vigor. Sauf que en 1986 c’est Mitterand qui aurait été obligé de se démettre si Chirac avait réalisé les changements prévus!

  8. “seuls les grands blocs économiques, militaires et culturels auront la parole.”
    Effectivement, dans le domaine médical, on s’en était aperçu avec la fausse grippe H1N1. On y avait même découvert un mélange toxique venant de Baxter et qui devait être propagé comme par hasard en Ukraine !
    Aujourd’hui, que constate-t-on ? Que cette histoire des 11 vaccins qui deviendraient obligatoires et qui sont préconisés par une ministre de la Santé qui a travaillé longtemps pour les labos, viendrait d’un plan mondial :
    https://www.youtube.com/watch?v=QwmZueeOrmg
    Les hommes politiques français ne protègent donc plus leurs citoyens. Ils se soumettent à cette oligarchie mondialiste qui ne cherche qu’à défendre les intérêts de ces multinationales.
    Mais pas que çà. En plus, il y a réellement une volonté de pervertir les individus. Ces institutions mondiales sont malsaines. Elles cherchent notamment à promouvoir petit à petit la pédophilie…

  9. Bref, le résumé de la “droite” qui se regarde le nombril depuis la présidentielle mais qui ne regarde plus autour d’elle.
    Pas convainquant sur l’identité (car celle-ci n’est pas une abstraction mais se prouve par des mesures concrètes que seul le FN portait – code de la nationalité…) ni sur l’UE (que ce même interlocuteur dénonce par ailleurs vigoureusement… aurait-il seul le monopole de la critique ?) et sur l’euro (même si les choses sont complexes, j’espère qu’il a pu prendre connaissance pendant l’été 2017 d’intéressantes publication du FMI sur la question et des analyses que celui-ci à pu entrainer dans des publications qui ont fait de ce thème le sujet de la diabolisation du FN pendant la présidentielle…

  10. STOP !
    Arrêtez de parler de droite, cela n’existe plus depuis Giscard. Il y a une branche du PS un peu frottée de certaines idées de droite, mais juste d’un soupçon. Vous savez c’est cet upmS, qui vitre très vite aura changé de nom, à maintes reprises. Et ces gens là se sont eux qui ont votés l’ensemble des lois du dernier quinquénat.
    Et ils pensent que nous oublieront cela en changeant une fois de plus la dénomination marketing de leur parti, ou en élisant un certain W, qui est l’un des traitres patentés.
    Monsieur je retourne mon manteau au gré des vents ………….. Cette droite là , c’est une VRAi Gauche !!!

  11. Hélas , notre Droite a été flinguée à partir du moment où Giscard d’Estaing a sabordé son ennemi personnel en faisant le lit à Mitterrand ! J’ai toujours soutenu que Giscard était une sorte de crypto-communiste avec son culte de la personnalité propre à lui. A partir de ce moment la droite n’a fait que se déliter petit à petit. Seule une personnalité charismatique , portée unanimement , avec une vraie stratégie de conquête du pouvoir pourra faire revenir la Droite aux commandes. Pour le moment je n’en vois pas vraiment !

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