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France : Politique en France

Le Sénat à gauche : un avantage pour Nicolas Sarkozy ?

Dans le numéro de Minute du 25 août 2010, un article était intitulé "Nicolas Sarkozy rêve d'un Sénat à gauche". Voici ce qu'écrivait alors Pierre Villedary :

M "En septembre 2011, nous serons à sept mois du premier tour de la présidentielle de 2012 à laquelle, pour l’heure, Nicolas Sarkozy est candidat à sa réélection. Certes, le gain du Sénat par la gauche, fait inédit depuis 1958, serait considéré comme un séisme politique. Un véritable tremblement de terre qui, durant quelques semaines, donnerait l’impression que rien ne peut plus résister à la gauche et donc que l’élection de François Mitterrand, en 1981, ne fut pas une… « anomalie » dans une France profondément de droite. Et après ? Nicolas Sarkozy, qui s’en inquiétait dans un premier temps – l’idée de rester comme le premier président de la Ve République sous lequel le Sénat est passé à gauche n’est pas très valorisante… –, a fini non seulement par s’y résoudre, si cela devait advenir, mais même par y voir une opportunité. Celle de renforcer ses chances d’être réélu. En engageant, dès septembre 2011, l’épreuve de force avec un Sénat devenu socialiste et donc demeuré… conservateur ! En contraignant la gauche à se positionner, encore et toujours, par rapport à lui, mais cette fois plus seulement par les mots mais dans les faits ! En « clivant », selon le mot qu’il se plaît à utiliser pour dire à ses collaborateurs et à ses ministres qu’il faut […] réactiver toutes les thématiques qui relancent le clivage gauche/droite. Pour faire apparaître la gauche pour ce qu’elle est : déconnectée des préoccupations des Français, déphasée par rapport à la réalité, incapable d’apporter quelque solution que ce soit aux maux dont elle est la cause. Une majorité de gauche au Sénat à si peu de temps de la présidentielle, c’est, dans l’état d’esprit qui est aujourd’hui celui de Nicolas Sarkozy, l’occasion rêvée d’en découdre et… de se droitiser un peu plus. Le temps de sa réélection ? Sans doute. Mais en montrant aux Français que s’ils estiment qu’il ne donne pas toute satisfaction, ce sera pire, bien pire, avec les socialistes. Qui auront le choix, dans leurs votes au Sénat, soit de s’opposer aux projets du gouvernement, qui auront bien sûr été choisis en fonction des études d’opinion préalables afin d’être parfaitement en phase avec les attentes d’une majorité de Français – et démonstration sera faite que la gauche ne comprend strictement rien aux attentes du peuple ; soit d’adopter les projets gouvernementaux ou de s’abstenir – et Nicolas Sarkozy aura beau jeu de dire que décidément, il n’y a que lui pour faire évoluer le pays et que d’ailleurs la gauche le reconnaît tacitement puisqu’elle ne s’oppose pas à ses réformes. Dernier avantage pour Nicolas Sarkozy, qui n’est pas des moindres : l’accentuation de la bipolarisation, la focalisation de la présidentielle sur le seul affrontement droite/gauche (ou UMP/PS, ce qui n’est pas exactement la même chose !) et donc la marginalisation, dans tout le débat public, des candidats dont la formation politique n’est pas représentée au Sénat. Il n’y en a pas tant que ça… Ou comment se réapproprier tout l’espace politique à droite…"

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14 commentaires

  1. L’idée d’une réactivation de la bi polarisation (au détriment des Verts et du FN), est ingénieuse, afin de renforcer le clivage droite-gauche ; mais MINUTE néglige un autre clivage, celui qui opposera l’opinion à un Président totalement enfoncé dans une des plus scandaleuse affaire de corruption de la Vème République, les mallettes de la campagne BALLADUR. Ce sera le clivage entre la crise économique et l’effondrement de l’€uro qui va très durement affecter le niveau de vie des Français et l’argent de la corruption d’un président menteur et coupé de la réalité.
    Ce clivage ne se jouera pas entre l’Elysée et le Sénat, mais entre le peuple et l’Elysée.
    Et là, la mise en scène de pseudos oppositions entre gauche et droite par des professionnels de la com, risque de précipiter le rejet du président sortant.

  2. Et pourquoi pas un Président de gauche (François Hollande), une Assemblée nationale juste à droite, et un Sénat juste à gauche ! Et comme finalement c’est quand même la majorité de l’Assemblée qui l’emporte sur le Président dans le choix du Premier ministre, et sur le Sénat (sauf pour les lois organiques et les réformes de la constitution), ce serait une belle pagaille ! Par contre, en ce qui concerne “les points non négociables” de l’Eglise, c’est perdu en toute hypothèse (à vue humaine, mais le Seigneur a de l’imagination, de l’humour et le goût de la vérité).

  3. Ca ne marche déjà pas à l’AN…
    Un os : Marine, et Karachi.
    Un profond mépris pour son parti : il n’y a que lui qui compte.
    Mauvais signe, il ne tient plus ses troupes même dans son fief (Charon et Gautier élus, Isabelle Balkany battue).
    Si la gauche gagne en 2012, elle controlera : les municipalités, les conseils généraux et régionnaux, le Sénat, l’AN, tout.
    Merci Chirac Sarko d’avoir trahi vos électeurs, notamment sur la Turquie en Europe(Jégo le turc battu)

  4. Une défaite de plus pour Sarko, et historique celle-là. Il est rentré dans l’histoire ! Son rêve !
    Une de plus : Il doit se retirer.
    “Nicolas Sarkozy, (…) a fini non seulement par s’y résoudre, (…) mais même par y voir une opportunité. (…) En engageant, dès septembre 2011, l’épreuve de force avec un Sénat devenu socialiste (…) ! En contraignant la gauche à se positionner (…) Pour faire apparaître la gauche pour ce qu’elle est : déconnectée des préoccupations des Français, déphasée par rapport à la réalité, incapable d’apporter quelque solution que ce soit aux maux dont elle est la cause.”
    Avec 90% de journalistes de gauche ? Dans ses rêves !
    Notez la prudence de sioux de Hollande.
    En politique, le billard à trois bandes a ses limites. Il n’a pas d’actes à proposer, que de la com. Le passif est trop lourd, et la ficelle trop grosse.
    Premier essai : les retraites

  5. Surtout, trop tard

  6. L’actuel sénat à droite n’a pas fait preuve d’une détermination farouche à défendre les valeurs de la droite. Etait-il d’ailleurs de droite? l’on était déjà dans l’UMPS interchangeable quoi qu’on veuille nous faire croire. Par contre effectivement l’on peut craindre un battage médiatique susceptible de faire dire à certains plutôt Sarkozy que Aubry ou Holand ou l’un quelconque candidat du PS. UMP comme PS de toute façon ils ne feront que précipiter toujours plus vite la France dans le mur. Tout cela c’est encore beaucoup de bruits (et d’argent jeté en l’air) pour rien. Maintenant seuls les actes et les vrais comptent.

  7. (…)”Le Sénat constituerait aussi un levier médiatique dans l’optique des campagnes de 2012. Les sénateurs PS auraient alors une certaine latitude sur l’ordre du jour du Palais du Luxembourg et pourraient ouvrir les débats qu’ils souhaitent. Ou qui les arrangent. [En contraignant la droite et Sarkozy à se positionner]
    «Le processus législatif serait ralenti et le Sénat ferait office de plateforme de résistance, comme en 1984 avec la loi Savary», ajoute Jean Garrigues. Ce serait un «front renversé» par rapport aux précédents historiques lorsque la gauche, sous François Mitterrand, était à l’Elysée et majoritaire à l’Assemblée nationale. Le Sénat était alors le fer de lance de l’opposition de droite. (…)
    En plus de créer un nouveau bastion pour l’opposition (avec les régions, départements et communes), un basculement à gauche signerait par exemple l’acte de décès de la règle d’or. «Elle serait enterrée car Nicolas Sarkozy n’aurait pas une majorité suffisante au Parlement», explique l’historien. «A moins de négociations serrées…» Mais le risque politique serait trop important. «Si la Haute Assemblée passe à gauche, exit la règle d’or sur l’équilibre du budget», reconnaissait dans France Soir la ministre des Sports, Chantal Jouanno.
    Deuxième phase: après juin 2012
    Scénario 1: l’Elysée, l’Assemblée et le Sénat sont à gauche
    (…) Pourtant, dans le cas d’une victoire de la gauche aux élections de 2012, la gauche serait dans une situation de maitrise de tous les pouvoirs. (…) L’exact contraire de «l’Etat-RPR» ou de «l’Etat-UMP». «Comment réagirait la gauche?», s’interroge le spécialiste d’histoire politique. «Se poseraient de nombreuses questions politiques et institutionnelles.» La gauche aurait alors les mains libres pour appliquer sa politique et réformer les institutions. Elle aurait aussi la mainmise sur l’ensemble des nominations à des postes clés du pouvoir, et contrôlerait par exemple le renouvellement de trois membres du Conseil constitutionnel en 2013.
    Le Palais du Luxembourg pourrait connaître, lui, un sérieux lifting. Le débat serait ouvert sur la réforme des institutions, ce que ni Mitterrand ni Jospin, faute de majorité au Sénat, n’avaient pas pu mettre en œuvre. «Nous avons pris l’engagement du retour à l’autonomie fiscale des collectivités et à l’accroissement de la péréquation qui permet l’égalité. Il faut que le Sénat devienne la chambre du déblocage: mode de scrutin des assemblées, limitation du cumul des mandats, droit de vote des étrangers aux élections locales, par exemple», [et mariage et adoption homosexuelle, euthanasie…]énonçait ainsi le 19 septembre David Assouline, en écho au projet socialiste «d’acte III» de la décentralisation.”” (…)
    http://www.slate.fr/story/43985/senat-elections-alternance

  8. Je vais voter Bayrou

  9. Sarkozy peut toujours chercher à se servir de cette (sa) défaite pour mieux “cliver”, ce que les gens retiendront surtout, c’est que son bilan est tellement pitoyable que la gauche parvient à gagner des élections a priori ingagnables pour elle. L’UMP aura réussi l’exploit de propulser la gauche partout.
    De toute façon, à supposer qu’il y ait une différence réelle (dans les faits, et non pas dans le blabla) entre la droite et la gauche, Sarkozy n’ aucune chance en 2012 tant il est rejeté par la population. La théorie du vote prétendument utile ne tient plus. Donc autant voter Marine Le Pen. Au moins, le message sera clair, la droite explosera, et, espérons-le, se recomposera sur des bases plus saines.

  10. Mais quelle différence entre UMP et PS ?
    Franchement, sur les points qui nous importe, les points non négociables, je n’en vois pas.
    Alors sur le reste ?
    L’europe et l’euro, je n’en vois toujours pas !
    Et la politique économique et sociale : Mais elle nous est IMPOSEE par l’europe et la BCE. Donc toujours pas de différence notoire !
    Mais alors, quelles différences ?

  11. je vais voter Marine

  12. Mes bien chers “frères”…..!

  13. Je ne suis pas sûr que cette cuisine nauséabonde passionne les français.

  14. Qui va récolter les fruits des divisions au sein des appareils politiques aux prochaines élections présidentielles ? Ce n’est ni la gauche, ni la fausse droite, mais Marine Le Pen et le Front National… ! Actuellement, un sondage est paru dans 20 minutes et elle serait en position claire de dépasser les 18 à 20 %, ce qui la rendrait capable d’affronter le second tour face à Sarko ou au candidat de la gauche…
    Avec peut-être des chances de l’emporter…

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