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France : Société / Valeurs chrétiennes : Culture

Le roman de Michel Houellebecq : Sérotonine et Gilets jaunes

Le roman de Michel Houellebecq : Sérotonine et Gilets jaunes

Quatre ans après son roman Soumission (sorti le jour de l’attentat contre Charlie Hebdo, qui venait d’en dire du mal), dans lequel il imagine une France qui devient un régime musulman, Michel Houellebecq publie le 4 janvier Sérotonine. Le narrateur, Florent-Claude, a 46 ans, ingénieur agronome (comme le fut Michel Houellebecq), est un célibataire malheureux. Son quotidien tourne autour d’un antidépresseur à base de sérotonine, le Captorix. La France est l’un des pays où l’on consomme en effet le plus d’antidépresseurs, signe que notre pays va très mal. Plus d’un quart des Français consomme des anxiolytiques, des antidépresseurs, des somnifères et autres médicaments pour le mental. 150 millions de boites sont prescrites chaque année. Sans parler des suicides.

Cruel observateur de notre société, Michel Houellebecq semble avoir anticipé dans son roman la révolte des Gilets jaunes en décrivant avec une précision inouïe le blocage d’une autoroute par des éleveurs en colère.

L’écrivain décrit , avec cynisme ou pessimisme – c’est selon, le désespoir d’éleveurs laitiers :

« De temps en temps on ferme une usine, on délocalise une unité de production, mettons qu’il y a 70 ouvriers de virés […] il y a un piquet de grève, ils font brûler des pneus… Là, tous les ans, tu as des centaines d’agriculteurs qui mettent la clef sous la porte ou qui se tirent une balle ». « Le nombre d’agriculteurs a énormément baissé depuis cinquante ans en France mais il n’a pas encore suffisamment baissé ».

« Ce qui se passe en ce moment avec l’agriculture en France, c’est un énorme plan social, le plus gros plan social à l’œuvre à l’heure actuelle, mais c’est un plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin, sans jamais donner matière à un sujet pour BFM ».

« Une fois qu’on sera aux standards européens, on n’aura toujours pas gagné, on sera même au seuil de la défaite définitive, parce que là on sera vraiment en contact avec le marché mondial et la bataille de la production mondiale on ne la gagnera pas ».

Souvent -pour ne pas dire toujours-, ce sont les romans qui décrivent le mieux la situation du pays réel, par rapport à la presse d’information.

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1 commentaire

  1. oui, la situation des éleveurs laitiers est souvent dramatique. Les “quotas laitiers” permettaient aux éleveurs de vivre dignement, mais ils ont été supprimés par l’UE, au nom de la sacro-sainte concurrence sauf que les éleveurs allemands utilisent de la main d’oeuvre étrangère ( polonais, etc…) payée en dessous du SMIC…

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