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Valeurs chrétiennes : Education

Le rôle de la famille dans l’emploi des jeunes

De l'abbé Houard, qui m'envoie ce texte :

E "L’agitation suscitée par la réforme des retraites n’a pas manqué de soulever le problème de l’emploi des jeunes. On a pu entendre à la radio telle lycéenne de 16 ans se plaindre de ne pas avoir de perspective d’emploi ! Ou encore des étudiants dénoncer le scandale du décalage entre leurs diplômes et les emplois dont ils se trouvent dans l’obligation de se contenter. Parvenir « à bac plus cinq » (le sésame du jour) pourrait faire espérer mieux qu’un CDD de chef de rayon dans une grande surface. C’est vrai. Pourtant la question ne peut pas être si vite réglée. Au contraire, elle mérite d’être étudiée sous deux aspects.

D’un côté, des jeunes peuvent ne pas trouver l’emploi qui corresponde à leurs aspirations ; de l’autre, les employeurs peuvent ne pas trouver les collaborateurs qui leur conviennent. Dans les deux cas, la clef est dans l’adaptation ou du moins l’adaptabilité du candidat, qui dépendent l’une et l’autre, et de ses goûts, et de ses compétences et de sa fiabilité. Encore ne doit-on pas se tromper sur la nature de l’emploi. De ce point de vue, il faut se plier aux conditions du marché. La délocalisation des activités de production vers les pays où la main d’oeuvre est nombreuse et moins coûteuse, ne nous laisse guère que le secteur des services ou celui de la conception. Le premier propose principalement des tâches d’exécution, requérant un bas niveau de formation et peu d’encadrement ; le second, au contraire, offre un fort taux d’encadrement mais postule des formations de haut niveau et donc de longues études. Or l’exigence de la jeunesse n’a d’égale que son impatience. On trouve là une sorte d’incompatibilité entre l’offre et la demande. Peut-on rêver que la première se règle jamais sur la seconde ? Ce serait manquer de réalisme et se tromper sur la destination même du travail : seule l’utilité réelle de celui-ci justifie sa « valeur » marchande. Et de plus cette valeur s’appuie sur la fiabilité, c’est-à-dire la capacité du postulant à inspirer confiance.

Or c’est là un domaine où la jeunesse ne ménage pas son image. On ne saurait d’ailleurs l’accuser car, à de rares exceptions près, elle a été élevée dans l’ignorance sinon le mépris de toute contrainte. N’est-il pas fréquent aujourd’hui – les responsables vous le diront – qu’il faille attendre les « séminaires » de formation professionnelle pour apprendre à dire « bonjour, Monsieur ou Madame », à s’habiller en fonction des circonstances, à remercier ou à sourire ? Toutes choses acquises autrefois dès l’enfance. N’avoir qu’une parole sur laquelle les autres doivent pouvoir compter ; dire « oui » quand c’est « oui », « non » quand c’est « non » et tenir ses engagements quoi qu’il en coûte, sont les présupposés de toute collaboration loyale. Qu’on voie aujourd’hui les employeurs exiger une première expérience ou ne proposer que des CDD, ne relève donc pas de l’égoïsme patronal mais du simple principe de précaution.

On dira : «le constat est facile, mais avez-vous un remède ?». Oui, sans doute. Mais il va falloir attendre car il est dans les familles et dans les écoles. Sont-elles préparées à rompre avec l’idéologie de la facilité qui vient encore d’inspirer les prophètes de la suppression des notes ? Pourquoi s’entêter ainsi à tromper les enfants ? Non, la vie n’est pas facile et le bonheur est toujours le prix du devoir accompli.

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5 commentaires

  1. Quelle stupide société qui en arrive à penser que TOUS les jeunes gens et jeunes filles pourraient être des licenciés ou des docteurs (Je refuse le label “Bac +”).
    Qui tiendraient les emplois de base?
    Et puis l’abstraction est-elle à la portée de tous?
    Enfin est-il juste que les plus brillants (Non seulement diplômés mais talentueux et convaincus par la mission que leur confère leur savoir) soient assimilés à tous les Bac + qui n’ont-pas le même niveau?
    Décidément, il y a des jours où l’on se félécite d’avoir été élevè dans les années 50/60, avant la grande chute.

  2. Et tous les jours on a des problèmes pour essayer de faire comprendre à des jeunes que la bonne volonté ne suffit pas, que c’est à eux de faire l’effort d’être bien compris et pas à leur interlocuteur de faire des efforts d’interprétation. Que les mots ont une signification objective et qu’il leur appartient de veiller à la justesse des termes employés. Que le travail comporte certaines contraintes, qu’on ne peut pas poser ses congés quand on veut mais qu’il faut tenir compte de l’organisation du service, etc.

  3. Tout bêtement, les jeunes aiment se coucher tard (même si c’est pour étudier) et forcément ils se lèvent tard.
    Dans les entreprises, il faut être à l’heure le matin et bien réveillé.
    Ils ne l’apprennent même pas chez eux, enfants ! Alors à 20 ans, c’est dur (trop) dur dur.

  4. Certains étudiants (en Master 1), avec un BAC + 3 en poche, semblent surpris d’un mécontentement clairement affiché par un enseignant qui reçoit, d’une adresse style “[email protected]”, sans objet précis (“devoir”), sans précision de l’expéditeur dans le courriel, le “devoir” en pièce jointe ne porte ni le nom de l’étudiant, ni le cursus suivi.
    L’enseignant utilise la fonctionnalité “répondre à l’expéditeur” en faisant remarquer que la pièce jointe est anonyme.
    L’étudiant, toujours par courriel, répond en fournissant son identité… mais ne re-joint pas la pièce jointe… qu’il n’a pas “désanonymée”!

  5. cette manie d’assimiler l’intelligence à des “bac plus quelque chose” ! comme si le fait d’avoir un don pour un métier manuel impliquait d’avoir un cerveau en forme de boîte à outils et incapable d’assimiler un savoir moins matériel ! l’inverse existe : il faut avoir vu un diplômé de Sciences Po ou d’HEC devant une étagère à poser…s’ila “une grosse tete” et “deux mains gauches” vous changerez d’avis !

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