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Le retour de la soutane

Le retour de la soutane

Famille chrétienne consacre un article au retour de la soutane, que de plus en plus de jeunes prêtres diocésains revêtent. L’abbé Laurent Gastineau, ordonné prêtre il y a quatre ans dans le diocèse de Séez, indique :

« Aux sessions de formation continue de ma province ecclésiastique [Rouen, Ndlr], nous étions deux à la porter en 2014. Nous sommes aujourd’hui une dizaine, soit la moitié des participants ».

L’entreprise Arte-Houssard, fabricant de soutanes sur mesure, a vu ses ventes augmenter de 145 % entre 1999 et 2016.

« Nous avons toujours eu des clients, essentiellement des tradis, auxquels s’ajoute aujourd’hui la nouvelle génération de prêtres qui veulent en avoir une, même s’ils ne la portent pas tous les jours ».

L’abbé Stanislas Briard, 27 ans, vicaire de la paroisse Notre-Dame de Coutances (Manche), explique :

« Le Directoire pour le ministère et la vie des prêtres nous demande de porter un habit clérical. S’il ne fait pas de la soutane le seul habit possible, il la cite très clairement en premier, lui donnant ainsi la primauté ».

Don Louis-Hervé Guiny, membre de la Communauté Saint-Martin, ajoute :

« La soutane est aujourd’hui encore l’habit traditionnel des clercs dans l’Église. Qui reconnaîtrait le Saint-Père sans sa soutane blanche ? Même chez ceux qui se sont éloignés de l’Église, la soutane est bien souvent restée dans les mentalités et continue d’identifier “le curé”. »

L’abbé Marc-Olivier de Vaugiraud, 38 ans, ancien vicaire dans les Yvelines, précise :

« Le clergyman ne parle qu’aux cathos. En outre, la soutane est plus visible. Si je mets deux écharpes, on continue de la voir. Je suis deux fois plus interpellé quand je la porte ! »

L’abbé Gastineau assure être, en soutane, « certain de ne pas voyager seul dans le train », et se rappelle une traversée de Paris rendue épuisante par un déluge de sollicitations.

« Je comprends que certains veuillent l’enlever pour être tranquilles ! ».

Vicaire de la basilique d’Argenteuil (Val-d’Oise), l’abbé David Lamballe rapporte qu’on lui a plusieurs fois demandé la confession dans la rue ou le métro.

« Quand je dois me déplacer d’un endroit à un autre, j’ai intérêt à prévoir large car je sais que je serai sollicité. Pour les gens, la soutane signifie que je suis “en service”, à leur disposition. »

Don Guiny confirme :

« Dans une société de plus en plus sécularisée, la soutane joue son rôle de signe qu’il existe une autre réalité. Elle incite à se poser des questions et à entrer en contact. »

À Mantes-la-Jolie, l’abbé de Vaugiraud raconte que, entrant un jour dans un bar devant lequel il était passé quelques minutes auparavant, le patron lui a confié que sa soutane avait provoqué une discussion parmi les clients.

« Le Bon Dieu s’est invité dans leur conversation. Nous avons longuement parlé de la charité, de l’amour du Christ. Ce bout de tissu, que les franciscains du Bronx appellent “l’homélie silencieuse”, m’a permis d’introduire dans un cœur le nom de Jésus. Je suis l’homme-sandwich du Bon Dieu ! »

L’abbé Raphaël Dubrule, missionnaire de la Miséricorde divine installé dans le cœur de Toulon, ajoute :

« La soutane est un moyen efficace pour aller aux périphéries, particulièrement vers les musulmans qui sont plus respectueux avec les personnes qui affichent leur foi ». « Les salafistes ne s’approchent pas trop. Ils se disent que c’est un espace chrétien, déjà occupé par les “hommes en blanc”. Et les Français de culture chrétienne, même s’ils sont éloignés de l’Église, apprécient que ceux qui sont en habit religieux soient catholiques. C’est pour eux une petite marque d’espérance ».

Quant aux critiques, elles viennent surtout du clergé, en particulier des supérieurs qui analysent cela comme une revanche sur le Concile, et aussi de quelques cathos, mais jamais de la part de ceux qui sont plus éloignés de l’Église.

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2 commentaires

  1. Le début de la fin de l’hérésie conciliaire.
    Il a fallu un siècle pour résorber l’hérésie arianiste, il en faudra un pour résorber l’hérésie Vatican II.
    Nous sommes à mi-chemin.

  2. les popes orthodoxes n’ont pas honte !
    les curés pourraient au moins porter le col blanc, pour se différencier du vulgum pécus! pourquoi ont ils honte de leurs idées?

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