Partager cet article

L'Eglise : Foi

Le principe démocratique s’arrête devant les questions de la vérité

Benoît-et-moi a traduit un texte du cardinal Ratzinger datant de 1995, à propos de l'encyclique Humanae vitae, dont l'une des critiques a consisté à reprocher au Pape Paul VI de s'être prononcé contre la majorité de la commission d'étude spécialement constituée :

M "Le problème de la relation entre la majorité de la commission et la décision finale du pape touche des questions fondamentales qui vont bien au-delà de la question de l'Encyclique Humanae vitae. Ici se posent des problèmes tels que: à quel moment une majorité est-elle vraiment représentative ? Qui doit-elle représenter ? Et comment ? Sans que le problème soit ici discuté dans toute son ampleur, nous pouvons dire la chose suivante à ce sujet: une commission, qui donne un avis sur la doctrine de l'Eglise, ne doit en aucun cas représenter la majorité des opinions dominantes, mais l'exigence intérieure de la foi. La vérité n'est pas décidée à la majorité ; le principe démocratique s'arrête devant les questions de la vérité.

En outre, dans l'Eglise il n'y a pas que les vivants qui comptent. En elle, les morts ne sont pas morts, parce que, comme communion des saints, elle va au-delà des limites du présent. Le passé n'est pas passé et le futur, de ce fait, existe déjà. En d'autres termes: dans l'Église, il ne peut y avoir de majorité contre les Saints, contre les grands témoins de la foi qui caractérisent toute l'histoire. Ils appartiennent toujours au présent, et leur voix ne peut pas être mise en minorité. La responsabilité envers la continuité de la doctrine de l'Église avait à juste titre pour Paul VI une importance plus grande que celle d'un comité de soixante membres, dont le vote devait être pris en considération, mais ne pouvait pas être le dernier recours avant le poids de la tradition."

Partager cet article

4 commentaires

  1. Bravo pour ce texte !

  2. Merci pour ce texte.
    Ceci dit, il me semble que des dogmes fondateurs de notre foi, comme la double nature du Christ, ont été tout simplement voté à la majorité lors des premier conciles. Que faut il en penser ?

  3. Claudel disait déjà: ” La vérité n’a rien à voir avec le nombre qu’elle persuade.”, étant d’abord reçue de Dieu, elle ne saurait émerger de la masse.

  4. @manu
    il faut en penser que la majorité peut être dans la vérité, mais qu’elle n’en est pas le critère unique et premier dans le domaine de la foi.
    Ce texte est très intéressant, et remet bien en perspective les domaines de vérité et majorité démocratique.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services