Partager cet article

France : Politique en France

Le Passe vaccinal en 1ère lecture à l’Assemblée nationale. La chasse au bouc est ouverte

Le Passe vaccinal en 1ère lecture à l’Assemblée nationale. La chasse au bouc est ouverte

On a vu dans un article précédent que le vote en novembre 2021 de la prolongation du passe sanitaire jusqu’au 31/07/2022 avait donné au gouvernement, comme il le demandait alors, les moyens de prendre les décisions nécessaires aux évolutions de l’épidémie de covid y compris au détriment de certaines libertés publiques. Le projet de loi pour instituer maintenant un passe vaccinal n’est donc qu’un tour de vis politique supplémentaire. Celui-ci s’accompagne en plus d’une politique assumée de désignation d’un bouc émissaire, les non-vaccinés. La chasse au bouc est ouverte. Bien que ces non-vaccinés n’aient enfreint aucune loi ni commis aucun délit.

La chasse au bouc n’a plus rien à voir avec le réel.

La chasse au bouc n’a rien à voir avec le fait que le taux de vaccination (90%) est déjà très important, et d’ailleurs M.Véran s’en flatte:

« Si, malgré la présence d’un variant très virulent, nous pouvons envisager de vivre le plus normalement possible, sans fermer nos écoles ni nos commerces, c’est parce que nous avons un vaccin. Les Français ne s’y sont pas trompés : ils seront, d’ici demain, 53 millions à avoir reçu au moins une première injection, un an après notre chère Mauricette [NDLR : Ah ! notre chère Mauricette ]. Qui eût cru, il y a un an, que tant de Français se laisseraient convaincre par la vaccination ? Il faut le saluer, parce que le choix de la science, le choix du savoir, le choix de la responsabilité est toujours le bon choix ».

La chasse au bouc n’a bien sûr rien à voir avec le fait que ce haut taux de vaccination, conjugué avec un taux de contamination très important grâce au variant Omicron, devrait nous permettre de bénéficier d’une immunité collective, comme le rappelle  M. Sébastien Jumel (PCF) :

« Monsieur le ministre, permettez-moi de vous rappeler que vous aviez déclaré que, lorsque 90 % de la population seraient vaccinés, les cas passeraient de 20 000 chaque jour à 300 ou à 500 ».

Ou alors, peut-être faudrait-il revoir certaines hypothèses.

La chasse au bouc n’a encore rien à voir avec la gestion de l’hôpital public, comme le rappelle cruellement et en détail M. Ruffin (LFI) :

« Monsieur le ministre, vous avez dit tout à l’heure que vous mettiez en place le passe vaccinal pour protéger l’hôpital. Mais c’est de vous qu’il faut protéger l’hôpital ! En deux ans, qu’avez-vous fait pour relever la digue ? Rien, vous l’avez même abaissée…. Les chiffres fournis par la statistique annuelle des établissements de santé sont clairs. Vous avez fermé 4 900 lits en 2017, 4 200 en 2018, 3 100 en 2019 et 5 700 en 2020. Vous avez donc battu votre record de lits fermés en pleine année de crise du covid-19. En décembre, M. Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), soutien d’Emmanuel Macron, en est même venu à se demander, au cours d’une réunion, ce qu’il est possible de faire lorsqu’un ministre demande de supprimer 5 000 postes. Ce sont vos soutiens qui tiennent ces propos. Vous avez également abaissé la digue s’agissant de la première ligne, c’est-à-dire les services de réanimation. En mars 2020, on comptait 5 500 lits de réanimation. En décembre 2021, après la crise, ils sont moins nombreux. On en compte 5 000, 500 ont disparu…. En pleine crise du covid-19, alors que les soignants vous réclamaient soixante-sept postes de réanimateurs supplémentaires – vous demandaient que soixante-sept médecins soient formés à cette spécialité –, vous avez décidé de n’en créer aucun ».

Et M.Ruffin d’enfoncer le clou :

« Mamers, en novembre : les urgences de l’hôpital vont fermer un mois. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! Saint-Calais : sans personnel, les urgences sont contraintes de fermer. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! Moissac, le 5 décembre : les urgences fermeront la nuit. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! Givors, toujours avant la vague : l’accueil des urgences de nuit reste fermé. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! Douai, le 7 décembre, avant le covid : les urgences ont dû suspendre leur service de nuit. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! Senlis : les urgences sont définitivement fermées. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! Corbeil-Essonnes : les urgences pédiatriques sont fermées. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! Boulogne-sur-Mer : les urgences pédiatriques ferment de vingt heures à huit heures, pour une durée indéterminée. Ce n’est pas le covid, c’est vous ! J’ai soixante-seize exemples de services qui ferment  non pas à cause du covid ou des non-vaccinés… ».

Et Mme Le Pen d’ajouter son éclairage :

« D’après les chiffres de la DREES, les malades du covid-19 représentent 15 % des personnes en soins critiques – je ne fais que lire les chiffres qui ont été publiés ».

A la fin de tous ces chiffres, il faut peut-être retenir que depuis l’élection de M.Macron, 17900 lits d’hôpitaux ont été fermés (le plus grand nombre annuel en pleine épidémie, en 2020) à comparer avec, selon covidtracker,  20 186 hospitalisés covid. A peine plus que le nombre de lits supprimés.

Mais, pour le gouvernement concentré sur la chasse au bouc, cela n’a rien à voir. Rien à voir non plus avec, depuis le début, l’hostilité dudit gouvernement à laisser une place aux médecins généralistes dans la prise en charge de l’épidémie et à des traitements précoces dont ils auraient pu diffuser les bonnes pratiques.

Rien à voir avec le fait qu’on sait maintenant très bien que la vaccination n’empêche ni la contamination, ni la transmission, ni même le décès.

Rien à voir avec le fait qu’on peut légitimement s’interroger sur le ratio bénéfice/risque pour les adultes jeunes (ne parlons même pas des enfants), au vu des effets secondaires graves du vaccin (vaccin toujours au demeurant en phase III de son développement) et du faible risque de ces adultes d’être gravement atteints.

Non, rien à voir. La chasse au bouc est ouverte et le bouc clairement visé par le Président de la république.

Son ministre Véran y participe bien sûr :

« Il y a ceux pour lesquels aucun registre rationnel ne peut être mobilisé. Ils brandissent de grands principes, se revendiquant de la liberté, mais leur combat est minuscule et méconnaît profondément les principes élémentaires pour vivre ensemble, pour faire société, y compris dans les périodes difficiles. Vient le temps où il faut désigner les choses telles qu’elles sont vraiment et dire que, derrière un discours sur la prétendue liberté, se cache trop souvent un égoïsme ou un repli sur soi. Le refus de la vaccination charrie nombre des passions tristes dont notre société est capable».

Et la chasse au bouc est  activement défendue par M.Castex. Au Sénat, le 5 janvier et répondant à une question de M.Retailleau (LR) sur les propos de M.Macron :

« Vous savez bien que ces termes auxquels vous faites allusion ont déjà été prononcés dans notre histoire politique [NDLR : captation pompidolienne, alors que l’objectif de M.Pompidou était exactement inverse de celui de M.Macron ! ]. Alors que notre pays est à nouveau confronté à une vague de grande ampleur, nous avons une difficulté avec nos concitoyens qui ne sont pas vaccinés…. – Comme vous, je me rends régulièrement dans les services de soins critiques. Ce qu’a dit le Président de la République, je l’entends partout !  ».

M.Retailleau lui répond :

«  Monsieur le Premier ministre, vous avez répondu à côté. Emmanuel Macron avait dit, la main sur le coeur et la larme à l’oeil, qu’il avait changé. Ces mots ne sont pas un dérapage de plus, mais l’outrage de trop ! »

avant la question d’un autre sénateur, M. Hervé Marseille (Union centriste) :

« L’exposé des motifs du projet de loi sur le passe vaccinal a changé il y a quelques heures : il s’agissait, me semblait-il de protéger la population française, pas d’en montrer du doigt une partie. Le Parlement n’a pas vocation à « ennuyer » une partie de nos concitoyens. Si la vaccination est un devoir moral, les personnes non vaccinées n’ont pas enfreint de loi ».

M.Castex de répondre :

« La politique du Gouvernement est constante et cohérente. Qui outrage et fracture la Nation ?  Qui oblige les soignants et les services d’urgence à faire des choix ? Une infime minorité de personnes ! Elles ne dérogent certes pas à la loi, mais être citoyen comporte aussi des devoirs. Nous le leur rappelons ».

Et le Premier ministre de confirmer encore le 5 janvier après-midi quand finalement il vient voir les députés en décrivant parfaitement les tours de vis successifs :

« Où est la cohérence ? Par pragmatisme, vous aviez – nous avions – commencé, l’été dernier, par introduire le passe sanitaire, afin d’inciter le plus grand nombre possible de nos concitoyens à se vacciner. À cette époque, souvenez-vous, il existait, pour le dire simplement, la vaccination ou le test gratuit. À l’étape suivante, par cohérence, le passe est resté et le test, sauf circonstances particulières, est devenu payant. Avec ce texte, nous franchissons une étape supplémentaire… en passant du passe sanitaire au passe vaccinal. Oui, mesdames et messieurs les députés, nous devons favoriser la vaccination. Or, vous qui êtes à l’écoute de nos concitoyens, vous voyez autour de vous qu’il y a une difficulté avec ceux qui refusent de se faire vacciner… Bien sûr ! On peut le dire sans insulter personne. C’est la réalité qu’a voulu rappeler le Président de la République… Être responsable, être libre, ce n’est pas contaminer impunément les autres ».

Il est alors, avec gouaille, interrompu par M.Maxime Minot(LR) : « Et ta fille, alors ? Elle t’a bien contaminé ! »

Avec un président psychopathe à tendance fécale, un ministre menteur pathologique et méprisant (Ses saillies à l’égard de Mme Wonner : « Je crois que vous avez obtenu dans le temps un diplôme d’épidémiologie. Servez-vous-en ! » ou « Le covid rend les gens malades. J’aimerais bien qu’il en soit autrement, comme tout le monde ici. Il n’y a pas 576 députés qui délirent à plein pot et Mme Wonner qui dirait juste. Si vous pensez l’inverse, ce n’est pas d’un épidémiologiste que vous avez besoin ») et un Premier ministre qui accuse publiquement sa fille de 11 ans, le gouvernement de la France est au top de la bienveillance et de la fraternité, comme se réjouissent les progressistes.

Heureusement, ce n’est pas comme si nous étions menacés d’une épidémie.

Partager cet article

1 commentaire

  1. Pauvres de nous, quelle bande de branquignoles et de fieffés menteurs. C’est vraiment leur religion, leur mode de fonctionnement habituel. Si on arrive à s’en débarrasser en avril et mai, le champagne va couler à flots… Il faut vraiment tout faire pour ça. Que Dieu nous aide !

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services