Partager cet article

France : Société

Le pardon des parents d’une victime

C'est assez rare que j'encourage à lire un article du Monde, mais celui-ci vaut le détour. Les parents d'un garçon tué par un jeune corse écrivent à ce dernier, en prison :

"Avec Martin (…), nous croyons en un monde meilleur de vérité, de justice, de paix et d'amour. En tant qu'enfants bien-aimés du Père nous sommes tous invités à la construction de ce Royaume (…). Nous pensons à vous." Jointe au courrier, l'homélie prononcée lors de l'enterrement de Martin, dans les Yvelines, devant des centaines d'amis. "Vous le sentez bien, c'est la même grâce de Dieu qui a travaillé le coeur de Martin qui se tient devant le coeur de [Dominique], a expliqué pendant plus de trois heures le Père Courtois, avant de faire dire un Je vous salue Marie pour Dominique Desanti. C'est cela qui est le plus difficile à entendre et qui est pourtant vrai : il n'y a pas près du Seigneur deux royaumes, un pour les meurtriers et un autre pour leurs victimes (…). Les exigences de notre justice humaine ne suppriment pas l'espérance d'un authentique repentir chez Dominique." Devant des villageois stupéfaits et le plus souvent choqués – a-t-on déjà entendu pareille chose en Corse ? -, les parents de Martin viennent redire à la barre du tribunal d'Ajaccio, en ce printemps 2012, qu'"ils prient chaque jour pour Dominique et qu'ils sont prêts à lui accorder le pardon". Pour eux, la prison n'est pas la panacée. Leur souci ? "Que Dominique dise la vérité. Evidemment qu'il ne s'est pas réveillé le matin en se disant : "on va se faire un petit continental", explique le couple Mervoyer. Mais nous voulons qu'il reconnaisse que porter une arme a fait de lui un criminel. "Pardon" et "libération", c'est le même mot en grec. Il est enfermé dans son mensonge : il n'a pas été bousculé, il n'a pas tué Martin par accident." Pendant les trois jours du procès, le couple se tient par la main, les yeux clos, comme en prière. Un soir, M. Mervoyer charge même son conseil – un avocat d'affaires ami de la famille – d'aller trouver la partie adverse pour lui expliquer que "si Dominique reconnaît la vérité, je suis prêt à demander aux jurés de l'acquitter". […]"

Partager cet article

2 commentaires

  1. Magnifique…Merci à Martin et ses parents…il nous faut prier pour Dominique…

  2. pour revoir leur témiognage…
    http://www.gloria.tv/?media=141706

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services