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Europe : politique / Immigration / L'Eglise : François

Le pape François met sur le même plan souverainisme et totalitarisme nazi

Le pape François met sur le même plan souverainisme et totalitarisme nazi

En opérant une reductio ad hitlerum d’un courant politique démocratique de plus en plus populaire (souverainisme, populisme) dans une interview accordée à la Stampa le 9 août dernier, la pape François ne risque-t-il pas de troubler voir même de diviser les catholiques ? Une telle prise de position politique avec une analogie aussi lourde de sens est bien éloignée du jugement prudentiel demandé au laïcs. Extrait de l’interview :

Le souverainisme est une attitude d’isolement. Je suis préoccupé parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. “Nous d’abord. Nous…nous” : ce sont des pensées qui font peur. Le souverainisme est une fermeture. Un pays doit être souverain mais non fermé. La souveraineté doit être défendue mais les rapports avec d’autres pays, avec la Communauté européenne, doivent également être défendus et promus. Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal : il conduit à la guerre (…) Même chose pour les populismes. Le peuple est souverain tandis que les populismes nous mènent aux souverainismes : ce suffixe en “isme” ne fait jamais du bien.

Boulevard Voltaire offre une analyse intéressante :

Le pape François nous a habitués à des discours surprenants. Soufflant tour à tour le chaud et le froid, se moquant du qu’en-dira-t-on, le souverain pontife ne laisse personne indifférent. Les propos qu’il vient de tenir à La Stampa suscitent déjà des réactions indignées.

Dans un entretien qui avait notamment pour objet la question européenne, le pontife argentin a soudain sorti cette phrase surprenante : « Le souverainisme est une attitude d’isolement. Je suis préoccupé parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. “Nous d’abord. Nous…nous” : ce sont des pensées qui font peur. »

Il s’agit d’un entretien, relu et corrigé, et non d’une conversation à bâtons rompus. Le propos est donc réfléchi et assumé. Et laisse pantois.

Nous avions entendu « Le nationalisme, c’est la guerre ». De la part d’un européiste convaincu, dans un cadre électoral, soit. Mais pas une telle énormité. Le souverainisme est l’idée selon laquelle chaque nation doit être souveraine, c’est-à-dire maîtresse de son destin, de sa politique, et donc de son gouvernement. Cette souveraineté s’accommode parfaitement de relations avec l’extérieur, de collaborations, d’ententes, de traités, d’échanges culturels, intellectuels, technologiques ou commerciaux. Elle ne sous-entend aucune fermeture, aucune supériorité sur les autres nations. Elle ressemble, par bien des points, à une famille. Ouverte sur les autres, tissant d’innombrables liens, mais qui privilégie ses membres et leur consacre certains moments sans étrangers à sa table.

La comparaison avec Hitler est stupéfiante. Mettre au même plan une doctrine politique qui, depuis des siècles, régit la plupart des nations et le totalitarisme nazi est profondément choquant. L’idéologie nazie, qu’il est inutile de présenter, se fondait sur la pureté raciale. On sait comment cela s’est terminé. Les hommes qui l’ont combattue l’ont fait au nom des nations libres et souveraines. De Gaulle lui-même était un souverainiste. Qu’en dit le pape ?

Jorge Maria Bergoglio n’est ni un imbécile ni un fou. Prétendre le contraire serait bien mal juger l’homme. Il peut commettre des erreurs de jugement ou d’appréciation, et sa vision eurobéate en est sans doute une. Il est libre de ses opinions et nul n’est contraint de l’approuver. La dureté de son propos appelle donc une question : qu’y a-t-il derrière cette fulmination apostolique ?

Le pape a toujours adopté une position pro-migrants que certains jugent irresponsable. Préoccupé exclusivement de charité envers eux – et nul ne saurait le lui reprocher -, il refuse toute vision politique qui tendrait à interrompre cette vague incessante, y compris si cela déstabilise les nations européennes. La politique de Matteo Salvini l’horrifie sans doute. Celle de Viktor Orbán ne vaut guère mieux à ses yeux. Comment ne pas penser que c’est eux qu’il vise à travers ce propos outrancier ? Mais, pour le catholique un tant soit peu honnête, si la parabole du Bon Samaritain est une règle intangible à suivre, la question de la paix civile l’est tout autant. Et écarter d’un revers de main les risques considérables qu’encourt l’Europe en raison d’un afflux incontrôlé de populations exogènes serait tout aussi criminel que de laisser un malheureux se noyer sans faire un geste pour le sortir de l’eau.

Ce n’est pas avec de tels anathèmes que le pape contribuera à régler humainement la question migratoire. Ni en exhortant les nations européennes à accueillir tous ceux qui se pressent à leurs portes. C’est au contraire dans des nations fières de leurs identités, fortes et souveraines, que ceux qui voudront s’assimiler le feront le mieux. Les autres ne resteront pas. Or, nous a également dit François, les immigrés doivent faire l’effort de s’adapter à la culture de leur pays d’accueil. Ou comment dire tout et son contraire à quelques mois d’intervalle.C’est à n’y rien comprendre.

En 1980, dans son discours à l’UNESCO à Paris, le pape Jean-Paul II parlait ainsi de l’importance de la souveraineté nationale :

Je suis fils d’une nation, dit-il encore, qui a vécu les plus grandes expériences de l’Histoire, que ses voisins ont condamnée à mort à plusieurs reprises, mais qui a survécu et qui est restée elle-même. Elle a conservé son identité et elle a conservé, malgré les partitions et les occupations étrangères, sa “souveraineté nationale”, non en s’appuyant sur les ressources de sa force physique, mais uniquement en s’appuyant sur sa culture. Cette culture s’est révélée en l’occurrence d’une puissance plus grande que toutes les autres forces (…) La nation existe par la culture et pour la culture. Veillez par tous les moyens à votre disposition sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-là comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la grande famille humaine. Protégez-là ! Ne permettez pas que cette souveraineté fondamentale devienne la proie de quelque intérêt politique ou économique

Quant à Marine Le Pen, elle a répondu avec humour au pape, le mettant devant ses contradictions :

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13 commentaires

  1. Il serait peut-être temps qu’il arrête de d……. !

  2. Je conseille le dictionnaire superflu de P. Desproges.
    Noms propres, lettre F. Bonne lecture à tous…

  3. Très inquiétant, le Pepe remettrait il en cause la souveraineté de Dieu, son royaume ?

  4. Décidément, quand on entend le Pape actuel faire des déclarations, hors de celles relevant des dogmes de la Foi, on est en droit de se demander si les fumées de Satan ne sont pas en train d’obscurcir les moindres recoins du Vatican…

  5. Pardon, le Pape

  6. “Jose Bergoglio n’est ni un imbécile ni un fou ” dit l’auteur de l’article, il est devenu l’un et l’autre en adoptant le progressisme le plus débridé.

  7. Hitler était mondialiste puisqu’il ne voulait qu’une seule nation.
    Bergoglio a « peur (sic) » du magistère. Jean-Paul II disait pourtant de ne pas avoir peur.

  8. ce qui prouve bien que ce pape ne représente plus les valeurs chrétiennes et humanistes .
    en revanche il soutient les “progressistes” , les islamophiles, bref tous ceux qui veulent éliminer les chrétiens
    et pire, il n’écoute pas les évêques d’orient ou d’afrique qui tirent la sonnette d’alarme

  9. Qui t’a fait roi ? Ce pape a été fabriqué, formé et promu par la mafia de Saint-Gall elle-même au service des mondialistes et institutions internationales. Le but était de faire de l’Église la caisse de résonance de leurs théories globalistes. Il ne fait que renvoyer l’ascenseur à ceux à qui il doit son élection.

  10. “dire tout et son contraire à quelques mois d’intervalle”, c’est du jupitérisme pur jus : Bergoglio et Macron, même combat !

    À mon avis, les FM ne sont pas loin; je ne vois pas d’autre explication à cette ressemblance troublante dans la communication…

  11. Il m’est inenvisageable que le responsable des chrétiens, quelque soit sa nationalité, soit en incapacité d’appréhender une situation ou la civilisation chrétienne est en mortel danger. Les “services de renseignements” du Vatican considéré par Jean Raspail comme l’un des plus efficace, fait remonter toutes informations.
    Un pape n’aurait pas la capacité d’analyse?
    A moins, à moins… que Notre Très Sainte Vierge Marie ait donnée aux enfants de Fatima des informations et que les responsables religieux les appliquent à leur compréhension ou à leur intérêt.

  12. Heureusement, l’actuel occupant du trône de Pierre n’a encore jamais fait de déclarations dogmatiques et n’a jamais (Dieu nous en garde) engagé l’infaillibilité…

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