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Pays : International

Le modèle politique suisse

Alain Dumai dans Les 4 Vérités :

S "Au début du XXe siècle, la Suisse était en Europe l’un des pays les plus pauvres. Il n’avait à offrir que ses montagnes et ses glaciers. Aujourd’hui, cent ans plus tard, la Suisse, avec près de huit millions d’habitants, affiche une prospérité insolente, avec un niveau de vie individuel près de deux fois supérieur à celui de la France. Quelques éléments du succès suisse laissent tout observateur français songeur : équilibre budgétaire, excédent de la balance commercial (y compris avec la Chine…), modération des dépenses publiques et des impôts, chômage à 2 ou 3 %, position de leader mondial dans de nombreux secteurs, et pas seulement pour le chocolat et le fromage de gruyère, mais aussi pour l’horlogerie, le tourisme, la chimie fine, la mécanique de précision, la pharmacie et l’agro-alimentaire. On dira, bien sûr, « les Suisses sont les Suisses, et nous ne sommes pas des Suisses ».

Mais il semble bien que le caractère propre des populations, forgé par une longue histoire spécifique, ne soit pas pour grand-chose dans ce succès. […] C’est bien la preuve que l’explication de ce succès époustouflant est moins due à des caractéristiques individuelles qu’aux règles qui régissent le système politique. Or, les règles qui président au fonctionnement d’un système sont libres de droits et parfaitement reproductibles. On ne peut rien comprendre à la Suisse si l’on ne commence pas par assimiler qu’il s’agit d’une confédération de 26 cantons, autant de républiques souveraines, toutes farouchement jalouses de leur indépendance et de leurs prérogatives. À partir de là, le pouvoir central, qui siège à Berne, ne peut être que modeste : sept conseillers (ministres) seulement, avec un « président » désigné pour un an seulement. Pas de « grands ministères » (ni ministère de la culture, ni ministère de l’éducation nationale…). Pas de grandes administrations. Pas d’hommes politiques professionnels. Un régime d’assemblée, avec une recherche permanente du consensus. L’essentiel se joue donc au niveau des cantons et des communes. C’est là qu’intervient la démocratie directe, avec ses initiatives, qui permet au peuple, en permanence, de contrôler et de proposer. Du coup, vingt fois par an, le peuple va voter. En France, on a retenu par exemple l’initiative nationale qui a abouti à l’interdiction des minarets, contre les opinions unanimes des formations politiques, UDC exceptée. Mais, le plus souvent, les sujets sont autrement plus triviaux, et pratiques. Cette démocratie directe vivante et effective joue un rôle considérable pour l’éducation des citoyens. […] Un dernier point […] : là-bas, la catégorie, chez nous omniprésente, des « intellectuels » n’existe pour ainsi dire pas. Les écrivains écrivent, les peintres peignent, les professeurs enseignent, mais tous ces gens ne viennent pas dans les médias pour expliquer au bon peuple ce qu’il doit penser…"

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17 commentaires

  1. Un modèle séduisant en effet… En revanche, la Suisse, leader mondial du tourisme, je ne sais pas où Alain Dumai est allé chercher ça ?

  2. C’est vraiment un vrai paradis que la Suisse …et même fiscal .

  3. Merci à Michel Janva pour cet article parfaitement clair, et réaliste. Il n’y a rien à rajouter, sauf que La Suisse, avec ses structures pourrait servir de modèle à une Europe FEDERALISTE, UNE EUROPE DES NATIONS.
    Les 27 MEMBRES agiraient comme les 26 Cantons suisses….et les “FAMEUX COMMISSAIRES ” de Bruxelles seraient supprimés! Un gouvernement européen ramené à 9 ou 11 membres, élus par le nouveau parlement et non “pistonnés” pour services rendus…….Voilà une solution plausible!!! L’assemblée législative ? Simplement deux chambres, comme en Suisse, avec 2 représentants par pays au Sénat, donc 54 membres et une représentation proportionnelle pour les 200 membres d’une Chambre des Députés. Tous ces membres seraient élus dans chaque pays, comme en Suisse…Il n’y a qu’à copier le modèle….
    L’Oeuf de Colomb politique pour l’Europe ?? Je l’espère………

  4. PRéCISIONS:JE DOIS ENCORE DIRE QUE LE TEXTE DE L’ARTICLE EST D’ ALAIN DUMAI DANS LES 4 VERITES, et qu’il a été mis en ligne par Michel Janva DU SALON BEIGE. Mes excuses au véritable auteur du texte….

  5. Bref, on pourrait dire “ils ont f***, ils ont tout compris”…
    Oui mais voila, le Français est ingouvernable…
    Vous savez pourquoi le coq est l’emblème de la France ?
    C’est le seul animal à chanter les deux pieds dans la m**** !!!

  6. Français vivant en Suisse, je voudrais apporter un solide bémol à ce que je lis là: Les Suisses ont mis sept siècles à constituer ce modèle. Ils se sont fait des guerres incessantes (notamment religieuses). Aussi ne suffit-il pas de dire que le modèle est libre de droit. Sept siècle, c’est toute une maturation. Notre histoire est fondamentalement différente. Et il paraît difficile d’être à la fois favorable à un modèle catholique où l’autorité du sommet est importante et au modèle suisse qui abhorre toute forme de centralisme. Curiosité: les évêques suisses ne sont pas directement nommés par le pape, mais soit proposés à lui par une liste de trois noms, soit le Saint Siège propose une liste de trois noms.

  7. Je serai curieux de connaître la part du secret bancaire et du blanchiment d’argent sale dans le succès économique helvétique : est-ce un épouvantail journalistique ou une cause sérieuse?

  8. Je crois que je vais demander l’asile politique en Suisse…

  9. Quand j’ai découvert en 3° le modèle helvétique, j’ai immédiatement souhaité la même chose pour mon pays.
    Je n’ai pas changé depuis.

  10. A mon avis, deux sujets dans votre article qui ne me semble pas liés : le niveau de vie des Suisses et la démocratie suisse.
    Si pour cette dernière vous avez entièrement raison – il n’est qu’à voir comment notre président s’est assis sur le référendum – par contre je ne crois pas qu’elle soit la clé de leur succès économique. Si tous les pays du monde, si toutes les fortunes du monde avaient investi en France, je pense que nous en serions au même niveau.
    La Suisse a été choisie par les zélites comme coffre-fort mondial ….. pas nous.

  11. “Pas de grandes administrations. Pas d’hommes politiques professionnels.” Voilà ce qu’il nous faut, mais les français ont abdiqué depuis longtemps face à l’État, aux politiques, à l’Europe, ils ne sont pas habitués à se prendre en main.

  12. … et avec ça ils ne comprenent pas pourquoi, nous, les Suisses ne veulont pas adhérer à la communauté européenne. Le système politique suisse aurait du devenir un modèle pour l’Europe mais beaucoup sont incapable de sortir de leur petit modèle politique à la républicaine où le président n’est qu’un roi sans couronne. Bien à vous – Un Fils d’Hélvétie

  13. Volkoff, qui n’avait pas une grande estime de la démocratie, disait qu’il aurait pu être passionnément démocrate en Suisse.

  14. J’ai vécu en Suisse. 100% d’accord. Le paradis sur terre. Et il y aurait encore bien des choses à ajouter ! C’est un petit pays avec 4 langues officielles (qui représentent 58%, 30%, 10% et 4 % de la ppulation), ou aucune ne prend le pas sur l’autre, et ou chacun communique dans sa langue maternelle et pas en anglais, etc… etc… en fait un vrai modèle et pour la France, et pour l’Europe… et pas arrogant en plus, très loin du “modèle social français que le monde entier nous envie… sauf qu’il est en faillite depuis 30 ans !”

  15. La Suisse est née EN démocratie et n’a donc connu aucun autre système politique. Démos rend de grands services aux Suisses qui le lui rend bien .
    Mais la France, au sortir de violentes guerres internes depuis le début du millénaire, a trouvé son Démos, il s’appelait Clovis; la monarchie a fait la France, elle se défait en démocratie, qui n’est pas faite pour elle.

  16. “il semble bien que le caractère propre des populations, forgé par une longue histoire spécifique, ne soit pas pour grand-chose dans ce succès.”
    Pas d’accord. Evidemment que le caractère propre des populations a toujours une influence sur les règles qu’il se donne. Ca ne veut pas dire qu’on ne peut pas tenter de s’inspirer de ces règles…
    Mais, hélas, Martine le Pen a raison de dire que l’étatisme est dans l’ADN français.

  17. “Où chacun communique dans sa langue maternelle et pas en anglais” (Entrepreneur)
    Vous êtes sûr, pour l’anglais ? De nombreux Suisses disent le contraire.
    Au cours du rituel débat linguistique national, il a même été proposé de faire de l’anglais une langue véhiculaire.
    Vous avez été entrepreneur en Suisse ?

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