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France : Politique en France / Valeurs chrétiennes : Famille

Le mariage relégué à un contrat privé

Lu dans L'Homme Nouveau :

"Michèle Alliot-Marie a présenté en conseil des ministres (le 3 mars dernier) un nouveau projet de loi sur le divorce par consentement mutuel, envisageant de simplifier encore sa procédure pour désengorger la justice et réduire le coût lié à cette séparation. Le texte stipule qu’en l’absence d’enfants mineurs, les époux désireux d’opter pour un tel divorce seront dispensés de comparaître systématiquement et personnellement devant le juge aux affaires familiales, sauf demande du juge ou de l’un des époux. […] Il projette enfin d’expérimenter jusqu’en 2012 le recours obligatoire à la médiation familiale concernant les désaccords entre conjoints en matière d’exercice de l’autorité parentale.

D Après la vaine tentative d’Éric Woerth (ex-ministre du Budget) en 2007, visant à permettre aux époux de divorcer devant notaire, il s’agit d’un nouvel essai de « déjudiciarisation » progressive du divorce : le droit du mariage étant relégué à la sphère privée. Il s’inscrit dans la funeste logique de la précédente et récente réforme (loi du 1er janvier 2005) qui avait déjà considérablement allégé les procédures en matière de divorce (réduction de deux à un, par exemple, du nombre des passages nécessaires devant un juge pour le prononcé d’un divorce par consentement mutuel). Par ces paliers successifs, on fait passer le mariage du droit public au droit privé, le rapprochant ainsi du Pacs (qu’il est très aisé de rompre). Le mariage n’est plus qu’un contrat révocable à merci, perdant son statut d’institution naturelle (morale et politique), indissoluble. Les AFC (associations familiales catholiques) ont aussitôt réagi à ce projet du ministre de la Justice : «Une telle réforme représenterait une régression importante en matière de protection du plus faible et constituerait une possibilité insidieuse permettant de se soustraire à l’engagement pris de soutien mutuel qui est au coeur de l’intention matrimoniale civile. En particulier les conditions posées à cette possibilité, notamment celle concernant l’absence d’enfants mineurs, ne constituent pas des garanties suffisantes ni acceptables. Elles laissent au contraire penser que le mariage n’est qu’un cadre protecteur pour les enfants alors qu’il protège d’abord l’engagement des époux à l’égard l’un de l’autre et qu’il favorise la protection du plus faible au sein du couple

Un journaliste ironisait déjà devant la proposition de Woerth en 2007 : «Ira-ton plus loin demain ? Certains pays n’ont pas hésité. Au Québec et en Belgique, on peut, paraît-il, divorcer sur internet. D’un seul coup de souris. Mais, bah !, le modernisme a tout de même ses limites. Et puis, imagine-t-on un instant Brel chanter “Ne me clique pas…” ?». On rit là où il faudrait pleurer. Car, pas plus que du syndrome postavortement, on ne parle du syndrome post-divorce qui touche d’abord les enfants mais aussi les parents mariés. On emploie au contraire le mensonge et la même dialectique perverse que pour l’« IVG médicamenteuse » (sic) : «Pour les usagers (resic), c’est une procédure plus simple, plus rapide et moins traumatisante…»."

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12 commentaires

  1. Le seul divorce réellement opéré, c’est celui du Peuple avec ses dirigeants!
    La cause: violences conjugales!

  2. Il ne s’agit que du mariage civil qui est un simple acte d’Etat Civil authentique. Dans l’ancien droit cela se passait chez le notaire.
    Rien à voir avec le mariage religieux qui est un sacrement et qui est indissoluble.

  3. “le recours obligatoire à la médiation familiale”
    Il faut bien trouver des débouchés aux titulaires d’un master de médiation.
    Quitte à faire payer par les “conjoints” en délicatesse des honoraires de médiation au lieu de frais de justice…
    Vraiment moins cher? Le recours systématique à de la psychologisation de tout poil?
    Bientôt, il y aura sans doute une taxe sur l’air qu’on respire (après tout, l’eau qu’on boit, même venant du robinet, nous la payons… pas forcément exactement à proportion de ce que nous buvons, d’ailleurs).

  4. En même temps je me demande toujours pourquoi l’état se préoccupe du “mariage”, et pourquoi il est autorisé à dire pour ceux qui le souhaitent, si ils peuvent se marier devant Dieu.
    Devoir se marier devant l’état pour pouvoir se marier devant Dieu, voilà ce qu’est la laïcité dans ce pays.
    Ce n’est ni à l’état de décider qui peut se marier devant Dieu, ni comment les parties en présence peuvent mettre fin à un contrat d’union civil (qui n’est pas un mariage).

  5. Génial, ce “ne me clique pas” ,c’est vraiment l’ère des “souris et des hommes”A voir les avertissements qui fondent sur le monde,il semble que la Justice divine ne soit pas “encombrée” et prête à se contredire…Dura Lex,sed Lex…

  6. Oui, on peut divorcer en utilisant des outils internet en Suisse :
    http://www.divorce.ch/divorcech/fr/
    http://www.easydivorce.ch/
    J’avais déjà posé la question mais personne ne m’a répondu. Je la repose donc :
    je m’étonne que les catholiques défendent le mariage civil qui n’est qu’une pâle copie du mariage religieux. Pourquoi ???
    Battez-vous plutôt pour que le mariage religieux soit reconnu comme un mariage officiel, non ???
    Enfin, pour moi qui l’ai vécu, les procédures de divorce ne sont qu’une ESCROQUERIE EN BANDE ORGANISEE entre les juges, les avocats et les lobbys féministes.

  7. Quelques infos sur le “DIVORCE PAR INTERNET”. Ce sont des sites gérés par des avocats qui vous proposent des modèles de conventions et qui vous guide dans votre démarche de demande de divorce. Le passage devant le juge est toujours là mais si les parties sont d’accord, ils ne fait qu’enregistrer le divorce. Cela force les conjoints à être intelligents alors qu’en France, les procédures et les avocats forcent les conjoints à se battre.
    Bien plus responsable comme système.

  8. C’est tant mieux. Le mariage civil ne devrais rien être que cela. Que l’on laisse la véritable signification là où elle dois être: dans le mariage religieux.

  9. Le mariage est même plus faible que n’importe quel contrat privé: dans un contrat, quand il y a rupture de contrat, la partie lésée a droit à des dommages-intérêts. Ce n’est plus le cas dans le mariage.
    Et l’UMP est de droite… Aux États-Unis, où il y a une pluralité de presse, Sarah Palin était la semaine dernière à un congrès pro-vie.

  10. Pourquoi la mariage religieux reste-t-il inféodé à ce pauvre simulacre républicain ?

  11. tout fout l’camp…. la chute est vertigineuse… l’atterrissage va faire tres, tres mal !!

  12. Rien que de très logique, finalement, dans tout cela, et je ne vais pas pleurer beaucoup pour un pseudo-mariage civil qui ne signifie plus grand chose pour un chrétien et n’aurait jamais dû être créé que pour les personnes qui n’ont pas la foi.
    Comme le divorce n’aurait jamais dû exister, mais aurait dû être rendue possible à l’époque la séparation tant de corps que de biens quand elle s’avère absolument nécessaire. Quelque chose qui n’aurait certes pas plu à ce grand misogyne de Napoléon mais ne pouvait poser de problème pour des chrétiens soucieux avant tout d’harmonie sociale et donc conjugale, dans le respect de la loi naturelle et divine.

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