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France : Le Lundi de Pentecôte

Le lundi de Pentecôte travaillé constitue un impôt déguisé

Lu dans Les 4 Vérités :

"Lundi dernier était le septième lundi de Pentecôte « travaillé ». Après la canicule de 2003, le gouvernement de Jacques Chirac et de Jean- Pierre Raffarin avait en effet décidé d’abandonner ce jour férié et de consacrer les ressources ainsi récupérées par l’État au financement de la dépendance. En guise de cadeau d’anniversaire, l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) a offert au gouvernement Sarkozy-Fillon un rapport assassin sur la mauvaise gestion de ces milliards d’euros. On estime que le lundi de Pentecôte a rapporté 2,3 milliards d’euros en 2008 et 2,2 en 2009. Ce qui est loin d’être négligeable. Mais il semblerait qu’une portion importante de ces recettes parte, non pas financer la dépendance, mais combler le déficit de l’assurance-maladie ou directement celui de l’État. Les sommes ainsi « distraites » s’élèveraient à quelque 1,9 milliard depuis 2004. Ce ne serait certes pas la première fois que l’État, sous couvert de faire une « bonne action », à laquelle l’opinion publique peut difficilement s’opposer, viserait en fait à remplir ses caisses. C’est vrai pour l’assistance aux personnes âgées dépendantes. Mais c’est vrai aussi pour la sécurité routière ou bien d’autres sujets…

Cela étant, ce n’est pas nécessairement le signe d’une mauvaise gestion. Il pourrait s’agir simplement de l’habillage moral, si je puis dire, d’un impératif de finances publiques. Selon moi, le problème n’est pas ce prétendu scandale d’une (fort possible) mauvaise gestion. Il est d’abord que le lundi de Pentecôte travaillé constitue un impôt déguisé. Un de plus. Il est ensuite que cet impôt ne pèse que sur certaines catégories de Français. Les fonctionnaires, en particulier, n’y sont pas soumis. On le comprend aisément : le fait qu’ils travaillent le lundi de Pentecôte n’apporterait rien aux caisses de l’État, et coûterait au contraire. Cependant, le quart de la population qui travaille dans le secteur productif commence à être lassé d’être en permanence ponctionné pour le bien-être des trois quarts restants. Mais, surtout, le problème du lundi de Pentecôte, c’est qu’il a été instauré pour ne pas revenir sur les 35 heures et atténuer les effets néfastes de cette mesure socialiste. Tout comme le bouclier fiscal a été instauré pour ne pas revenir sur l’ISF. Ces mesures ne sont que des emplâtres sur des jambes de bois et font à terme plus de mal que de bien, repoussant d’autant l’indispensable vraie réforme d’envergure…"

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4 commentaires

  1. Bonjour, en tant que fonctionnaire, je me dois de répondre. Si effectivement nous ne travaillons pas ce jour férié, nous sommes par contre redevable d’une journée sur nos congés ou en temps de travail supplémentaire. Cette journée s’appelle chez nous la journée de solidarité. s’il est vrai que nous sommes avantagés car nous avons le choix du jour, nous participons quand même à cet “impôt”.

  2. De même , à l’heure de la rigueur et de la suppression des déficits nous n’entendons aucun politique parler du déficit de la balance de l’immigration qui frôle les 38 MILLIARDS d’Euros par an !!!!!
    http://fr.novopress.info/wp-content/uploads/2010/04/Co%C3%BBt-politique-migratoire.pdf

  3. je suis fonctionnaire et cela n’est pas tout à fait exact …en fait une journée de travail nous est déduite en début d’année, contrairement à la personne précédente nous ne choisissons pas notre jour (d’ailleurs dans mon métier nous ne choisissons pas grand chose: infirmière corvéable à merci sans aucune reconnaissance pour le bonheur de notre gouvernement une main pas chère et soumise !) …cependant je suis d’accord avec vous concernant la mauvaise des impôts…

  4. Ce n’est pas un impôt “déguisé”, c’est un impôt en nature.
    L’usage s’en était perdu. L’école et la doxa nous enseigne que c’était un des bienfaits de la révolution française que de nous en avoir débarrassé, même s’il était tombé en désuétude depuis bien longtemps, cela s’appelle :
    La corvée.
    Impôt inégalitaire car payé seulement par une partie de la population : les salariés, qu’ils soient du privé ou pour une bonne partie du public. En sont exemptés les non-salariés : mandataires sociaux, artistes, élus (députés…), professions libérales, chômeurs, assistés.
    Pourquoi dis-je “une partie des salariés du public” ? car si une part travaille bien en ce jour de corvée, une autre part a pu le répartir sur l’année : ils travaillent 7 secondes de plus par jour… Il est vrai que lorsqu’on est l’oeil rivé sur la pendule dès 16h, 7 secondes, c’est long.
    Tonio, taillable et corvéable à merci.
    J’en profite pour remercier nos députés pour avoir remis au goût du jour cette expression que l’on employait plus qu’au sens figuré…

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