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France : Politique en France

Le front républicain, expression de la “prolophobie” de nos élites

L'expression est de Patrick Buisson, conseiller officieux du chef de l'Etat :

P "Etudes d’opinion à l’appui, il observe que l’électorat du FN – ouvriers, chômeurs, précaires, smicards – «se compose d’une droite radicalisée et, pour l’essentiel, d’un électorat populaire qui n’a rien à voir avec l’extrême droite.» Et tous ces petits, ces sans-grade se sentent de plus en plus abandonnés. Il accuse :

«Le mépris dans lequel les tient la classe dirigeante a quelque chose de sidérant. Nos élites sont mues par une invraisemblable prolophobie dont elles n’ont parfois même pas conscience.»

Prolos contre bobos, ce serait là la grande fracture. Le politologue met tous les partis classiques dans le même sac. Il stigmatise notamment l’aveuglement du PS.

«Les impensés de la gauche sur la sécurité et l’immigration témoignent d’un déni persévérant de celle-ci face à l’expression de certaines souffrances sociales.»

Ce tout sauf le PS explique la stratégie présidentielle du refus de l’alliance droite-gauche contre le FN. «Ce serait, dit-il, une machine à laminer l’UMP en l’assimilant au PS au sein d’une sorte de syndicat des sortants En clair, l’alliance élitiste PS-UMP contre les petits frontistes est une machine à perdre. Et en pointillé, ceux qui prônent ce front républicain, de Fillon à NKM et à Valérie ­Pécresse, sont des super-bobos coupés de la France qui souffre. Patrick Buisson résume :

«Avant d’être une posture politique, le front républicain est d’abord un réflexe de classe et de caste.»

Mais alors que faire pour reconquérir cet électorat populaire qui s’est laissé bercer par les promesses non tenues de 2007 ? Le conseiller a déjà un plan de bataille. En trois points. Sur l’immigration, beaucoup plus de fermeté (c’est la nouvelle politique Guéant). Sur l’identité nationale, un débat qui débouche enfin sur des actes politiques lourds comme un nouveau code de la laïcité. Enfin, sur le pouvoir d’achat, il plaide pour une grande loi de réhabilitation du travail."

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13 commentaires

  1. Comment pourraient-ils se sentir proches de leurs electeurs alors même que le niveau de revenu qu’ils se sont auto-octroyés les classe dans l’aristocratie “republicaine”.

  2. Tous ces rêveurs retrouvent un peu de bon sens avant les élections. C’est quand même bizarre !!!

  3. bah, évidemment, on ne voit pas la politique de la même manière selon qu’on habite en plein 8e ou en banlieue parisienne, dans les coins moches. Pour les uns, la politique se définit à l’aune de l’économie, des relations internationales, et ces messieurs dissertent aimablement de leur dernière lecture des “Echos”. De l’autre côté, la politique devrait servir à améliorer un quotidien où on peine à scolariser correctement ses enfants, où même avec 2 salaires on n’arrive pas à se loger décemment, où c’est la croix et la bannière pour emmener ses 3, 4, 5 enfants au musée tandis qu’on s’aperçoit que Paris est peuplé soit de célibataires soit de saoudiens soit d’immigrés de tte sorte. Un quotidien fait de barres d’immeubles, de tours, où l’on entend parler toutes les langues au jardin public, où on s’endort au bruit de la chasse d’eau du voisin. Où on se demande comment on va sortir ses enfants de ce cloaque. Oui, c’est alors que la colère gronde contre ces messieurs qui, du haut de leur villa au cap Nègre, de leurs palais au coeur de Paris, entre 2 vacances en Tunisie, parlent de “peur” et nous expliquent que le mélange, la perte des valeurs, c’est l’avenir. Que 3 blancs pour 10 noirs dans un autobus, c’est une vision de l’esprit. Evidemment. Le peuple est en colère. Mais on le calme avec la télé…

  4. Ce n’est pas avec des textes de loi que le travail sera réhabilité.

  5. Pourquoi n’a-t-il pas conseillé Nicolas Sarkozy depuis toutes ces années alors qu’il est payé pour ça ? Croient-ils pouvoir régler en un an tous les problèmes par des lois hâtives, alors qu’ils ont eu quatre ans pour le faire, mais qu’ils ont préféré consacrer du temps pour faire travailler les gens le dimanche, ou pour une bioéthique “progressiste” ? Résoudre le problème des zones de non-droit avec moins de policiers ?

  6. Sarkozy a eu sa chance, il l’a gaspillé. Passons à autre chose

  7. Ce n’est certes pas les conseils de Mr Buisson qui vont régler les problèmes et “sauver” notre pays. Que le Seigneur fasse se lever une nouvelle “Jeanne d’Arc” … Le péril n’est-il pas comparable a celui de cette époque? Gardons l’Esperance!!!

  8. Sont-ce de telles visions par le petits bout de la lorgnette qui vont empêcher, pour seul exemple, nos anciens de se dire qu’en rentrant à l’hôpital, il n’en ressortiront pas en pièces détachées au profit de quelques officines si chères à nos apprentis-sorciers?
    Le sujet principal qui est en cause, c’est la confiance sur le thème de la place de l’homme qui revient à l’homme dans le schéma social de notre pays
    C’est cette confiance qui est durablement brisée, parce que longuement et savamment détruite, déstructurée au fil des siècles de philosophies et politiques ,qui s’en réclament ouvertement, fondamentalement anti-humanistes ( il n’y a pas si longtemps que la majorité arborait sottement le bonnet phrygien en guise d’imbécile logo)
    On ne saurait rétablir une confiance trompée, bafouée et humiliée depuis aussi longtemps en quelques mois.
    On ne saurait oublier le mépris qui est porté à toute vie de son commencement à sa fin en passant par son milieu où l’homme est ,par exemple jeté de son emploi, comme un kleenex, la sage-femme obligée de tuer son infime prochain, le corps social en son entier soumis à la loterie de ses engagements ou non engagements technologiques, prétendument scientifiques,sociaux et mêmes juridiques.

  9. Un plan de bataille. En trois points. Les « trois points » de la FM ?
    Sur l’immigration : toujours plus de fermeté sur l’immigré que l’on a attiré en France et que l’on exploite. Ce n’est pas avec cela que l’on va séduire l’électeur de la droite nationale, qui n’a rien contre l’immigré en soi, mais qui attend que l’on inverse la tendance. Ce problème est lié avec les suivants.
    Sur l’identité nationale : un nouveau code de la laïcité. De qui se moque t-on ? Est-ce la dernière trouvaille du G. :O. : ? On sait où elle mène cette laïcité-là, à l’athéisme militant et à la déchristianisation de la France. Car le problème, ce n’est pas seulement l’expansion de l’islam favorisée par le front républicain (UMPS confondus) mais c’est aussi la perte de notre identité chrétienne. Leur laïcité, on sait où elle conduit : à toujours moins de liberté pour les sous-chiens que nous sommes : exemple : interdiction tacite d’exposer une crèche dans les vitrines à Noël, car on risquerait de choquer les « non Chrétiens », laïcité oblige, etc …
    Sur le pouvoir d’achat : une grande loi de réhabilitation du travail. Et encore une Loi. Déjà, le Code du travail a été tout chamboulé (enfin seulement en ce qui concerne les numéros des articles, de sorte que les praticiens passent un temps fou à aller de l’ancienne numérotation à la nouvelle pour presque un même contenu). Tant que le Droit du travail sera une telle usine à gaz, on pourra en faire des grandes lois ! Tout cela est de la poudre aux yeux pour préparer l’opinion à encore plus de prélèvements sur les classes moyennes.
    En définitive, le vrai plan de bataille, c’est la vague bleu marine. Mais il faudra affiner certains points comme la sortie de l’euro. Car les UMPS intelligents (il y en a) interpellent sérieusement sur cette question, et avec des arguments solides. Là aussi, il faudra peut-être voir (ou revoir).

  10. […]

  11. Je suis d’accord avec SD Vintage : désolé pour Sarko, trop tard il fallait en effet y penser avant.

  12. Patrick BUISSON met en avant un plan de bataille en trois points, mais ce sont trois axes de communication et non pas d’action.
    Sur l’immigration, et son corollaire de la laïcité, c’est à dire du maintien des libertés publiques qui ont fondé en France la pacte politique capétien et le rapport à l’état central ( sécurité et respect des libertés des corps sociaux naturels), ce que propose P. BUISSON semble bien peu consistant : des dérapages verbaux artificiellement provocateurs de C. GUEANT sur l’immigration accompagnés de qq mesurettes destinés à faire chiffon rouge sur les associations antiracistes (on nous refera le coup des Roms), un code de la laïcité qui fera de l’islam une religion comme les autres, ce qu’il n’est pas, et le légitimera pour ses prochaines conquêtes, et enfin le maintien du fiscalisme et des charges qui tuent le travail français, mais en masquant cet immobilisme socialisant par des propositions mirobolantes du type ”jeune entrepreneur” dont le statut a déjà été rogné et rapproché du statut fiscal et social spoliateur des indépendants.
    P. BUISSON est un homme de communication, un ancien journaliste : il invente des concepts de com, mais non des stratégies politiques de gouvernement.
    Le Monsieur études d’opinion et sondages de l’Elysée ne connait pas plus la France profonde que les bobos qu’il affecte de pourfendre et la lecture de son interview dans Paris Match le montre bien : son seul espoir sérieux est que DSK s’effondre devant N. SARKOZY. Mais s’il avait une quelconque connaissance des Français qui votent FN, il saurait que plus que l’insécurité l’immigration ou l’Islam, c’est la question de l’avenir économique, social et professionnel de ces Français qui les préoccupent le plus. L’analyse d’Olivier TODD est en ce sens beaucoup plus signifiante que les concepts superficiels de Patrick BUISSON, qui effleurent la réalité sans jamais la prendre à bras le corps, dans une inversion qui découle de l’impossibilité de le faire, à laquelle le condamne ses fonctions élyséennes.
    Si le cher Patrick revenait à ses premières amours, quand il logeait à Lille chez le responsable régional du PFN qui venait de rejoindre le FN….. peut-être retrouverait-il sa liberté de penser ? Et quittant le satde des prémisses, il en viendrait à la réalité.
    Mais comment ne voit-il pas que, selon l’expression si juste d’Alain FINKIELKRAUT, “la classe politique a laissé le réel au FN” ?

  13. Trop tard !

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