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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Le danger de cléricaliser les baptisés

Du père Michel Marie Zannoti Sorkine, dans Homme et prêtre :

H"Avant
d'aider le prêtre dans son église, de prendre part au conseil pastoral,
de faire
partie d'une équipe liturgique, ou de gérer les finances de la
paroisse, ils doivent être présents à leur famille, à leurs collègues de
travail, à leurs amis, et marcher à la recherche des hommes
privés de la grâce baptismale
. Comme le levain dans la pâte, ils
sont appelés à faire lever les âmes à moitié mortes, gisant dans le
paganisme, faute d'oxygène céleste. Aujourd'hui face à la
raréfaction des prêtres, le danger de cléricaliser les baptisés et
de les faire vivre dans le temple est grand au nom du partage des
responsabilités et du soutien dont les prêtres ont
effectivement besoin. Ne tombons pas dans ce piège
. Que chacun reste
bien à sa place, si l'on veut que la foi atteigne le cœur humain, car
le prêtre ne peut pas entrer dans tous les milieux, il
n'est pas accepté partout, il ne peut pas être présent sur tous les
fronts. En ce moment, en matière d'évangélisation, il n'y a pas de temps
à perdre! Le passe-partout de la foi, c'est l'homme
baptisé qui, l'air de rien, en aimant comme il respire, provoque le
regard, suscite un questionnement, emporte vers plus haut celui qui
vivait en bas. »

Encore faut-il que le baptisé soit bien préparé à cette mission…

En effet. Cependant, précisons que cette préparation ne se confond
pas avec un savoir à
acquérir. La vraie préparation à la transmission de la foi suppose –
pardonnez-moi ce pléonasme – de croire fermement dans le Credo,
c'est-à-dire, d'y adhérer avec ses viscères, en un mot,
d'avoir la foi !
Foi dans la présence actuelle de Jésus et de Marie
dans la gloire – et en nous, et près de nous. Et si quelques aspects du
mystère chrétien demeuraient flous, il suffirait
d'aller voir un prêtre pour qu'il éclaire l'intelligence, ou
d'ouvrir le Catéchisme de l'Eglise catholique, mais point n'est besoin
d'un doctorat en théologie pour saisir l'essentiel du
christianisme ! La foi, la foi, la foi ! Enracinée dans la prière
quotidienne
, fortifiée par la réception la plus fréquente possible de la
sainte Eucharistie. Et sous la houlette de la
sainte Vierge priée tous les jours, vous allez voir si le chrétien
ne devient pas un apôtre et si sa parole ne chamboule pas ceux qui le
voient vivre et l'entendent !"

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11 commentaires

  1. Voila des paroles fraiches et pleines de bon sens ,un vrai pretre de DIEU tel que j’aime !
    Cest vraiment d’actualité ,le role du laic est aupres des siens et aupres des ames que la providence amene a lui ,malheureusement vu le manque de vocation de pretres diocesiens ,et le combat acharné de certains “catholiques” qui sont les plus acharnés a la clerification de l’eglise .
    UDP

  2. belle lecon, qui complete ce que nous disent les textes du Vatican sur la ‘juste place’ des laics qui, en aucun cas, ne doivent se substituer au pretre.

  3. voila le texte en question a glisser avec tact dans les mains de certains de nos cures
    INSTRUCTION SUR QUELQUES QUESTIONS CONCERNANT LA COLLABORATION DES FIDÈLES LAÏCS AU MINISTÈRE DES PRETRES
    LIBRERIA EDITRICE VATICANA CITÉ DU VATICAN – 1997
    http://radix.ecclesiae.pagesperso-orange.fr/biblio.collab.laics.html

  4. Merci de ces paroles pleines de sagesse pour guider nos vies. Merci aussi pour le lien avec le texte du Vatican.
    A force d’inverser les roles, des ménages en arrivent à se séparer, les enfants passent au second plan parce qu’il faut aller dans des réunions qui apprennent la vie en famille…

  5. Merci, bien cher Monsieur l’abbé !
    Vous connaissez les difficultés des familles d’aujourd’hui et n’êtes pas dupe de ce qu’elles peuvent donner.
    Moi qui ne fréquente pratiquement qu’uniquement le milieu tradi, je suis triste de voir à quel point le contexte social ne notre époque peut laisser nos chers prêtres tradis inconscients de certaines réalités. Et ils jugent fort mal certaines familles qui donnent peu (du moins selon les apparences)…
    Le père Guy Gilbert a dit il y a quelques années (en substance) la même chose que ce que dit le père Zanotti. Et pour illustrer son propos, il parlait (entre autres exemples) d’une famille bourgeoise très impliquée dans la vie de la paroisse : la mère, dame caté, active à la chorale, dans chaque organisation de la kermesse; enfants aux louveteaux, enfants de chœurs, etc., etc. . Un de leurs enfants s’est suicidé à l’adolescence. Le père Guy Gilbert y a vu le résultat d’une vie de famille pas assez recentrée sur le bien être de chacun de ses membres.
    Il ne faut pas que le travail de la femme à l’extérieur de la famille empiète sur celle-ci.
    Je rêve de la création d’un ordre religieux qui viennent visiter les familles françaises catholiques. Il est illusoire de penser que la misère est à l’autre bout du monde ou dans les cités. Elle existe aussi dans certaines “bonnes familles” soumisent au dictat des apparences. Mais cette fois-ci la misère est surtout morale, et ne se voit que lorsque le mal a été fait.
    S’il vous plaît, publiez mon commentaire dans son intégralité. Je pense que ce gravillon peut en aider… aussi.

  6. ce livre du Père Zanoti Sorkine est lumineux et peut être offert, avec tact, à tous les Prêtres. Et à nous laïcs bien sûr.

  7. Ce que dit Hildegarde, je l’ai vu et, en plus, les laîcs qui ont des responsabilités dans la paroisse sont parfois très imbus d’eux-mêmes et donnent plus envie de les fuir que de les aider!

  8. Quand on lit ses propos, on comprend pourquoi son Eglise est pleine , les croyants ne demandent pas autre chose que d’être assurè dans leur foi

  9. Aimant tout particulièrement la messe tridentine, je suis en accord avec le message de Tintoun qui décrit une amère réalité du milieu clérical traditionnel. Est-ce de l’inconscience?
    On peut constater aussi comme le scoutisme devenu un haut point de référence social…aide bien des parents à se dégager de leurs nombreuse famille comme si l’école ne suffisait pas pour les en séparer.
    C’est trés triste car en contradiction avec la charité chrétienne et avec la Sainte Liturgie que nous aimons.

  10. Un des passages clés de ce livre très marquant.
    Il répond à 50 ans de discussion vaseuses sur la place des laïcs dans l’Eglise. Leur place est dans le monde, ce n’est pas d’être un sous clergé ou des bureaucrates paroissiaux !
    La solution était si simple, mais tellement moins confortable, car elle implique de se frotter aux non croyants.
    Pourtant n’était-ce pas le vrai sens de “l’ouverture au monde” que l’on a tant proclamé après le concile !

  11. Dans son nouveau livre “Au diable la tiédeur”, il revient sur un aspect de ce sujet et dit à l’attention des prêtres:
    “Ne laisse pas le laïc jouer au prêtre ni le prêtre jouer au laïc” ou bien encore ce délicieux
    ” Ne permets à aucun laïc de te faire perdre du temps en proposant une réunion pour déplacer un bouquet de fleur. Agis et écarte ceux qui n’ont pas grand’chose à faire et qui structurent à outrance la marche souple de l’Esprit Saint. ” et encore bien d’autres du même tonneau! C’est un livre très tonique même pour les laïcs que nous sommes.

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