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France : Société

Le commerce de l’argent s’apparente à l’usure

De Benjamin Guillemaind dans l'Homme Nouveau :

C "Le crédit est au coeur de la crise actuelle. Au départ c’est une offre d’épargne, qui permet à des agents économiques d’anticiper des opérations de production ou de se procurer des biens de consommation.Dans certaines limites, il a des effets bénéfiques, mais il devient nocif lorsque toute la vie économique est une économie d’endettement aux trois niveaux de l’État et des collectivités (la dette publique), des entreprises et des ménages (la dette privée), que l’on a tendance à mélanger. L’économie traditionnelle reposait sur un principe de sagesse, encore appliqué au début du siècle dernier : on ne dépensait qu’en fonction de ses revenus, de ses salaires et de ses «économies».

La pratique du crédit s’est généralisée après-guerre […] Ce fut l’engrenage de l’asservissement à l’argent. L’économie de type socialiste eut le même effet par l’augmentation des revenus de transferts, distribués par des organismes publics, pour compenser les faibles salaires. Le R.M.I. ou le R.S.A. pour les plus démunis finirent par généraliser l’assistance et les rendre dépendants. De même l’école publique gratuite limite la liberté de choix des familles et asservit l’éducation à la pensée unique. Dès lors le commerce de l’argent, devenu une industrie fort lucrative, s’apparente à l’usure. Par la création monétaire – la planche à chèques – qui permet à chaque banque de prêter jusqu’à 20 fois ses dépôts, les intérêts arrivent à un rendement usuraire du capital initial. Considérant la monnaie comme une marchandise, qui s’achète et se vend, notre système monétaire libéral frôle l’escroquerie.

La Bourse, de son côté, du fait de la liberté mondiale de circulation des capitaux, devint un jeu de casino, traitant des investissements de portefeuille à but purement financier, échappant au contrôle des États. Les pays en voie de développement aux économies bâties sur ces fonds anonymes et vagabonds, se sont trouvés victimes de cette économie d’endettement. Cette conception de la Bourse doit être remise radicalement en cause. Le crédit aurait dû rester l’exception. Il devrait rester sous contrôle des professionnels et être orienté vers des investissements de proximité et des entreprises de production de biens."

MJ

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12 commentaires

  1. A 21% de taux d’intérêt sur les prêts finaref, la question de savoir si c’est de l’usure est judicieuse…

  2. Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
    Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
    Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.
    Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.
    Il s’écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme.
    Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.
    D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.
    Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j’ai cinq frères.
    C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.
    Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent.
    Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront.
    Et Abraham lui dit: S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. »
    Quasi tout le monde pense que l’Auteur de cette parabole tirée du chapitre 16 de l’Évangile de saint Luc est un Menteur. Presque tout le monde croit que nous irons tous au paradis dans lequel les riches indifférents (qui ont tant “usé” les pauvres) ayant mené « joyeuse et brillante vie » mèneront « joyeuse et brillante vie » avec les pauvres qui auront souffert si long temps dans la fournaise de la pauvreté, de la misère et de leur solitude.
    Dans l’autre monde, qui n’est que le reflet inversé de ce monde, il y a toujours un abîme entre le riche et le pauvre.
    Cet abîme est le partage que le riche a voulu faire. En effet, dit le Menteur en saint Matthieu: « avec la mesure dont vous mesurez, il vous sera mesuré ».
    Nous sommes le lundi 16 mars 2009 après le MENTEUR.
    Arold.
    Ps : à moins que les hommes soient des menteurs, lorsqu’ils disent que « la crise », c’est la faute « à pas de chance », ce « hasard » que les organisateurs du casino mondial adorent comme un Dieu, qui les a faits si riches et si indifférents.

  3. Attention à ce discours anti-crédit. Non, le crédit n’est pas une mauvaise chose. Il peut être facteur de développement, il n’est que ce qu’on en fait. C’est la nature de l’individu qui est en cause. Interdisez le crédit et celui qui est spéculateur, celui qui vit pour détruire les autres trouvera d’autres artifices. Il ne faut pas confondre l’intention et l’outil utilisé dans le cadre de cette intention. Le crédit est un outil à la disposition de l’homme. Comment il l’utilise est le choix et le propre de chaque individu en fonction de sa conscience. Et qu’on ne me rabatte pas les oreilles avec les “pauvre” contraints au crédit pour survivre. Des pays comme l’Inde, le Bangladesh connaissent une économie de crédit importante. Les pauvres, ceux qui ne gagnent qu’entre un et deux $ par jour, utilisent le crédit… et toujours le remboursent (moins de 2% de défaut de paiement, comme l’indiquait un économiste indien la semaine dernière). L’immense majorité des emprunteurs n’empruntent pas plus que ce qu’ils possèdent. C’est pour eux un outil de gestion.
    L’autre raison pour laquelle je vous demande instamment de ne pas taper sur le crédit proprement dit, c’est que vous allez voir dans les semaines qui viennent démarrer une formidable campagne de la boboadmministration contre le crédit (alors que Sarkosy, sur son site de campagne faisait l’apologie du crédit hypothécaire et osait déclarer “une société qui ne s’endette pas est une société sclérosée..”). Pourquoi cette campagne? Dans le cadre de la politique visant à rendre les règles régissant la finance française “chariacompatibles” comme déclaré par notre ministre de l’économie, un des thèmes qui sera repris par les bobosjournalistes, sur les consignes de Bercy, sera: “regardez, la finance islamique est moins impactée parce que plus morale. En particulier, les règles régissant le crédit sont plus restrictives”. Merci de ne pas apporter votre voix à ce concert et, s’il vous plaît, ne confondons pas l’intention et l’outil d’exécution de cette intention.

  4. Lorsque je faisais mes etudes d’expert-comptable il y a 35 de celà, le professeur attirait dejà notre attention sur le danger que presentait la “financiarisation” de l’activité economique, c.à.d; le transfert du capital des entreprises vers les instituts financiers.
    Ce transfert etait ineluctable en raison des droits de succession qui obligeaient les fondateurs d’entreprise, souvent familiale à l’origine, à ceder une partie du capital aux banques afin de payer les droits de succession.
    Par ailleurs il nous faisait observer les dangers que comportait dejà à l’epoque la comptabilité anglo-saxonne et la trop grande latitude laissée aux operations “hors-bilan”.
    Il n’est pas etonnant qu’on envisage aujourd’hui de reglementer enfin ces derives qui sont, en partie, responsables de la situation actuelle.

  5. Le Gouvernement devrait gérer la France avec le même soin qu’un bon père de famille le fait pour gérer son foyer. Il faut avoir le courage de suive le bon sens. L’achat à crédit doit être réservé à une “dépense exceptionnelle”. Maintenant il faudrait avoir la fermeté nécessaire pour compenser la gabegie des années précédentes ; il faudrait commencer par dire la vérité aux français et leur expliquer comment il faut agir… Mais cela relève sans doute du rêve !

  6. D’abord, il n’y a pas d’économie sans crédit. Ce n’est pas une découverte du XXe siècle, mais au moins du moyen-âge, le même qui a produit les premières fresques de Toscane, au pays des premiers banquiers justement.
    De plus le crédit n’est pas immoral, c’est un rapport de foi, de confiance, qui consiste à participer aux dettes d’une activité, comme l’actionnaire participe au capital.
    Rouvrir la dispute sur la licéité du prêt à intérêt est du même intérêt que s’interroger sur l’héliocentrisme. Il est parfaitement légitime que nos prédécesseurs aient discuté ces objets il y a quelques siècles, et se soient attachés attentivement à en confronter les tenants et aboutissants à l’Ecriture. Mais depuis, la messe est dite.
    Certes, les pratiques des établissements financiers, comme les réglementations des états peuvent être à cet égard plus ou moins habiles, opportunes ou prudentes. Mais en déduire la condamnation crédit est aussi absurde que vouloir supprimer les cours d’eau sous le prétexte des inondations. On nous propose aussi plus haut de le limiter à des entreprises “de proximité” ou de “production de biens”. J’avoue ne pas comprendre pourquoi il serait plus malsain ou immoral de prêter en dehors de sa rue ou à une entreprise de services.

  7. “fonds anonymes et vagabonds”
    Hummm … cela fleure bon la terminologie des années 30 …
    Ìcks PEY

  8. Le point de vue exposé par M.GUILLEMAIND peut être discuté sous l’angle même de la morale chrétienne.
    Le prêt est parfaitement moral : il consiste à payer au prêteur le revenu qu’il aurait pu tirer d’un investissement fait avec l’argent prêté à l’emprunteur. Celui-ci paie avec l’intérêt à la fois un risque, celui du prêteur, et un revenu, celui du temps durant lequel l’argent non investi serait resté improductif. De plus l’emprunteur en payant un intérêt fait participer son prêteur au bénéfice retiré de l’argent emprunté. Rien d’immoral en cela : la propriété d’un bien inclut le revenu qu’on peut légitimement en retirer.
    L’argent devrait être une marchandise comme les autres. Devenu un instrument de pouvoir étatique par le monopole d’émission de la monnaie, cela a créé des déséquilibres préjudiciables à l’économie. S’il avait eu plusieurs unité de compte circulant librement dans chaque pays, les manipulations étatiques auraient été rendues plus difficiles. Les Etats, dont celui des USA, n’aurait pas pu créer du crédit ”social” d’accession à la propriété ou de la demande artificielle en manipulant les critères du marché naturel : absence de solvabilité, taux manipulés à la baisse, bulles spéculatives, produits financiers dérivés des bulles, etc……
    Ce n’est donc pas le crédit le problème, mais l’Etat tout-puissant et monopolistique : sa prétention à remplacer le corps social dans des processus de décision qui ne relèvent pas de sa compétence première, le rend dangereux et nuisible, car il détruit le Bien Commun.

  9. A I. Pey :
    “La fortune anonyme et vagabonde” est une formule du duc d’Orléans, le “prince Gamelle”, mort en 1926… L’expression figure dans le “Manifeste de San Remo”, publié en 1899…

  10. Et oui, on est en train de redécouvrir bcp de choses. Bcp de simplifications et de clichés vont tomber.
    Merci Mr Guillemaind.
    Je conseille à certains d’aller chercher du côté de Maurice Allais, prix nobel d”économie.
    Certains tomberont de haut.
    L Cheron
    Pour l’héliocentrisme, vous ne croyez pas si bien dire, c’est bien loin d’être une évidence…

  11. Cosaque :
    le petit bagage scientifique acquis du lycée me laisse penser que, selon la mécanique newtonienne, le Soleil et la Terre (supposés ici isolés des autres planètes) tournent en fait tous les deux autour de leur centre de gravité commun qui, étant donné l’énorme différence de leurs masses, est quasiment confondu avec celui propre du Soleil.
    Pour ce qui est des différents systèmes astronomiques envisagés depuis l’antiquité, il faut tenir compte du fait qu’une théorie scientifique sert d’abord à rendre compte de ce qui est observé, et de fait, pendant des siècles, l’astronomie de Ptolémée était satisfaisante. Ce n’était pas vraiment une “erreur”. Il a fallu l’affinement des observations à partir du XVIe siècles pour qu’on la remette justement en cause, parce qu’il n’était plus compatible avec ce qu’on observait.

  12. 1. L’EXPÉRIENCE DE MICHELSON ET MORLEY (1887)
    Hypothèses de MICHELSON :
    * La Terre se déplace à v = 30 km/sec autour du soleil dans l’espace éthéré ;
    * La lumière est une vibration qui se propage dans l’éther à c = 300.000 km/sec.
    Conclusions :
    L’expérience de MICHELSON-MORLEY, en 1887, posait le dilemme suivant :
    * Ou bien l’éther existe, et alors la Terre reste quasi immobile au milieu des astres et des planètes ;
    * Ou bien l’éther n’existe pas, et la lumière doit posséder cette propriété paradoxale que sa vitesse apparente reste la même pour un observateur immobile et pour un observateur en mouvement [qui par rapport à qui ?].
    Pour en savoir +:
    http://pagesperso-orange.fr/thomiste/ynourel.htm#_Hlk76903228
    Voir également les travaux du CESHE/Crombette. Et travaux de : Gustave PLAISANT (LA TERRE NE BOUGE PAS, Lille, 1934) et
    Maurice OLLIVIER (PHYSIQUE MODERNE ET REALITE, éd. du Cèdre, 1962),
    puis Guy BERTHAULT (GALILEE AVAIT TORT, Ceshe, 1980)
    et Yves NOURISSAT (L’ETHER, Ceshe, 1986),
    quatre polytechniciens que l’opinion commune, résolument hostile au géocentrisme, n’a pas dissuadé de pousser le raisonnement jusqu’à son terme.
    Les lancements des fusées de la NASA sont calculées à partir de repères géocentriques.
    Revoir apparemment aussi les équations des ellipses des planètes. Seules les équations avec un repère géocentrique seraient conformes à la réalité…

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