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France : Politique en France

“Le capitalisme dévoyé est confondu avec le capitalisme lui-même”

Philippe Simonnot, Docteur ès sciences économiques, journaliste, a été interrogé par Nouvelles de France au sujet de la crise. Extraits :

S "C’est une crise du capitalisme car ce capitalisme est fondé sur la fausse monnaie. Ce n’est donc pas la crise du capitalisme en général mais d’un capitalisme dévoyé par la fausse monnaie. […] Je veux parler d’une monnaie qui n’est pas ancrée sur l’or, comme c’est le cas depuis le 15 août 1971, date à laquelle le Président Nixon a rompu le dernier lien subsistant entre l’or et le système monétaire international, via le dollar. […] Les taux de change sont partis dans tous les sens. Les banque et les entreprises ont dû inventer tout un système de couverture, toute une ingénierie financière très compliquée avec un système d’assurances complexes, qui font le bonheur des traders. Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est la crise ultime d’un système pourri, d’autant plus pourri que très injuste et très inégal : toutes les institutions proches du pouvoir de l’Etat comme la haute fonction publique, le Trésor, la banque centrale, les banques s’en mettent plein les fouilles. Les grandes banques s’enrichissent d’autant plus aisément qu’elles seront toujours sauvées de la faillite par les banques centrales ou l’Etat. […]

L’euro est une crise dans la crise. Cette monnaie est une absurdité, comme je l’écris notamment dans Le jour où la France sortira de l’euro (Michalon). Cette monnaie artificielle a été créée pour des raisons politiques. Mais elle ne peut pas fonctionner car une monnaie suppose une certaine homogénéité dans sa zone de circulation. Cette condition, la zone euro ne la remplit pas. […]

Et plus nous tarderons, plus les choses s’aggraveront. D’un côté, on nous dit que la Grèce ne représente que 2% du PNB de l’Union européenne, d’un autre, on nous explique que ce serait une catastrophe de reconnaître sa faillite. Il faudrait savoir : où bien la Grèce pèse, où bien elle ne pèse pas, notamment dans le bilan des banques, ce que je pense pour ma part… Bref, il faut admettre que la Grèce ne remboursera pas. […]

Qui est le prochain pays sur la liste des dégradés ?

La France. Dans un récent article publié dans Marianne, je donne 8 raisons qui font que la France devrait voir sa note dégradée d’ici à 2012. L’une d’entre elles, c’est que la gauche a intérêt à une dégradation avant l’élection présidentielle. Elle serait alors certaine de l’emporter face à Nicolas Sarkozy. La question n’est d’ailleurs pas de savoir si la France verra sa note abaissée par les agences de notation mais quand… Après la victoire éventuelle de la gauche, la dégradation sera immédiate. […]

C’est le danger de la situation actuelle. Le capitalisme dévoyé est confondu avec le capitalisme lui-même. Nous assistons par conséquent à un retour de l’Etat, y compris à droite, y compris même à l’extrême-droite. C’est une véritable catastrophe : nous allons nous en sortir avec plus d’Etat… […] En fait, nous allons aggraver la situation. Tout ce que l’on nous raconte sur l’Europe fédérale, c’est plus d’Etat et plus de monnaie de singe, ce qui fausse évidemment la perception que l’on a de l’économie de marché. Les esprits sont tellement désinformés par le pouvoir et les économistes du pouvoir que nous allons vers de plus en plus d’Etat et de moins en moins de prospérité."

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24 commentaires

  1. C’est ce que disent les communistes : l’URSS, les kmehrs rouges, Cuba ou la Corée du Nord ce n’est pas ça, le communisme…communisme dévoyé :)

  2. Très bon article. Marine Le Pen a tout intérêt à écouter le Docteur Ron Paul quand elle ira le voir aux États-Unis. Revenir à un système étalon-or semble être une urgence.
    La planche à billets est une solution de courte terme pénalisant les générations futures.
    Pour sortir de cette crise, moins d’état sera la solution et non le contraire.
    l’Union Europénne a voulu construire une nouvelle URSS en se disant “libérale”. Mais son mensonge eclatera bientôt au grand jour!

  3. @ Oktavius.
    Vous tentez la manoeuvre assez typique de ceux pour qui l’idéologie doit nécessairement prendre le pas sur la réalité des choses en voulant encore et toujours envoyer dos à dos libéralisme et communisme. En quête de la fameuse et très fumeuse troisième voie.
    En effet, parmi ceux qui nombreux, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, annoncèrent les méfaits notamment des sub-primes et la marche forcée vers l’Euro et avaient prévu (depuis 2003!) la crise économique planétaire que nous subissons aujourd’hui, il se trouve que pratiquement tous sont des libéraux pur sucre.
    Vous en connaissez beaucoup vous, des communistes qui critiquèrent avec autant de virulance le régime communiste et plusieurs années auparavant annoncèrent sa chute?
    Je ne peux que vous suggérer de relire honnêtement le commentaire de Philippe Simonnot et vous y trouverez bien des affirmations qui sous-tendent et montrent que le libéralisme par rapport au communisme est infiniment plus proche de la conception que se fait la Chrétienté de l’être humain.

  4. il suffit. Il suffit d’entendre ces péroreurs venir affirmer à chaque crise : non, ce n’est pas ça le capitalisme. Non, vous allez voir, nous, on va vous montrer ETC ETC ETC.
    Pitoyables clowns que l’on appelle au secours à chaque fois que la terre tremble. C’est pas moi, c’est l’autre. Méthode coué ? Mensonge ? Prêt à tout pour sauver les meubles, empêcher de couler un navire déjà au trois quart immergé.
    Tant de penseurs et d’auteurs ont démontré que c’était bien la la nature profonde du capitalisme qui est en cause, que l’on baisse les bras devant tant de mauvaise fois.
    Quant à cette vieille redite du libéralisme proche des conceptions chrétiennes, c’est tellement rebattu qu’on ne peut qu’en rire. J’invite emmanuel à lire jc michéa. Lumineux sur la nature profonde du capitalisme.
    Je suis, par ailleurs, atterré de voir le saint père donner crédit à ces lunes.
    [Entre votre commentaire et ceux du St Père, j’ai plutôt tendance à croire le Saint-Père et à me dire que ces “lunes” n’en sont pas vraiment… MJ]

  5. @ Oktavius et Aramis
    Ca n’a rien à voir. Il ne faut pas confondre la loi des banques, des traders et des patrons du CAC40 (qui, jouant avec l’argent des autres sans prendre de risques, ne sont que des profiteurs) avec le capitalisme des entrepreneurs et des consommateurs qui eux ont vraiment besoin de liberté.

  6. drôle de raisonnement ! pourquoi ? Juste parce qu’il est le saint père? Ou est-ce un moyen de vous rassurer sur vos propres convictions ?
    [Déjà parce qu’il est loin d’être idiot… Ensuite, parce qu’il a de vrais arguments. Pas une espèce d’hostilité irrationnelle. MJ]

  7. Mais où le Saint-Père donnerait-il crédit à cette pensée ? Relisez donc Caritas in veritate, relisez toute la DSE, vous n’y verrez jamais l’apologie ni du libéralisme, ni du libertarianisme.
    Les catholiques de France nous rejouent éternellement l’erreur du “Parti catholique” du XIXè où le libéral Montalembert s’allia avec l’intransigeant Veuillot pour défendre l’ordre et la propriété privée.
    aujourd’hui, c’est l’alliance des libertariens et de Marine Le Pen. Rien n’a changé.
    [Bof, Marine Le Pen a plutôt une conception étatiste de l’économie.
    Quant à Benoît XVI, oui, il fait l’apologie du libéralisme bien compris :
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2008/12/la-base-du-lib%C3%A9ralisme-est-dans-la-relation-avec-dieu.html
    Encore faut-il savoir de quoi on parle :
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/03/nous-r%C3%A9approprier-le-vocabulaire-lib%C3%A9ral-et-lib%C3%A9ralisme.html
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/03/le-sens-classique-du-terme-lib%C3%A9ral.html
    Réfléchir sur le sens des termes que l’on utilise peut vous éviter des réflexes pavloviens, sentimentaux ou que sais-je encore.
    MJ]

  8. MJ, vous rigolez, j’espère : l’article de Hude que vous citez sépare précisément le terme libéral médiéval de votre libéralisme qui repose sur l’apologie du capitalisme et de l’égoïsme.
    [Mais rêve-je ? Seriez-vous en train d’admettre que l’on peut être libéral et catholique ? MJ]

  9. Les ideologues ont en commun le même péché contre l’esprit: ils n’admettent jamais la nature humaine dans leurs equations.

  10. @ Oktavius et @ Aramis
    Ce qui crée des points de convergence entre la DSE et le libéralisme économique est multiple :
    – la reconnaissance de la responsabilité individuelle, que l’Eglise voit dans le devoir de chacun à répondre à l’appel du Christ : chaque homme fait son salut, mais au sein de communautés naturelles, famille, travail, etc…..Le libéralisme a tjrs défendu cette vue de la nature responsable de l’individu ainsi que des groupes sociaux.
    – Cette responsabilité individuelle est supérieure aux liens et allégeances héritées ou imposées par la contrainte : l’Eglise a soutenu les rois de France qui reconnurent très tôt les libertés locales (franchises et autres) et les contrats collectifs des métiers contre la féodalité.
    Le libéralisme rejette les féodalités modernes qui utilisent l’Etat de droit pour asservir les citoyens à des intérêts catégoriels, tout comme les catholiques sociaux rejetèrent une conception du droit de propriété qui supprimait la notion de service et de bien commun qui s’y attache. Hier bourgeoisie financières usant des lois pour asseoir des monopoles et refuser toutes libertés et droits aux salariés et aux consommateurs (Relire Bonald). Aujourd’hui : syndicalisme dévoyé, cartels, dominations économiques de certains secteurs. Ainsi ce sont des libéraux qui depuis 30 ans annoncent la chute inéluctable de l’Etat providence, manipulant la monnaie et le crédit, pour compenser sa prédation et ses gaspillages par une fuite en avant qui a déconnecté la valeur du travail et des monnaies de la production, et consacré la dictature du monde financier. Ce monde financier n’est pas libéral : il a fait élaborer par les états un cadre légal qui le sanctuarise et le protège du monde des entreprises et du contrôle démocratique. Ce que dit l’Eglise également et que les deux derniers papes rappellent régulièrement. Nous, catholiques tradis, nous pourrions d’ailleurs relire avec profit ”Populorum Progressio”……. ce texte issu du Concile, dont l’esprit optimiste ne masque pas l’héritage de la DSE.
    – Le don est également un point de convergence : l’Eglise a tjrs encouragé les oeuvres privées et collectives, la charité, les fondations, bref tout ce qui permet à toute société de corriger ses manques. Les libéraux opposés à la fiscalisation et la socialisation étatique des sociétés humaines, préconisent eux aussi l’économie du don pour financer le secteur non marchand, culture, enseignement, formation, caritatif, social, recherche, etc…..
    Friedman a été à la fois partisan de la liberté monétaire et de la liberté totale de l’enseignement, comme droit premier des parents.
    – Sur la mondialisation, les ibéraux admettent la défense des intérêts des pays ou branches contre des concurrences déstabilsatrices : ils rappellent simplement, et l’Eglise également, que les pays en voie de développement ne peuvent être isolés du reste du monde riche, qu’ils ont droit eux aussi au progrès économique, et que si leur richesse première est leur main d’oeuvre, des accords et des coopérations peuvent harmoniser ce qui créent des disparités insoutenables pour les sociétés : concurrence, immigration, formation, etc……
    Les exemples pourraient être nombreux : encore faut-il accepter de regarder le monde et les penseurs de 2011 et ne pas se fixer sur des réalités historiques du XIX ème, comme le font les post marxistes de tout poil : cathos de gauche, écologistes, alter mondialistes, eurofédéralistes, mondialistes socialisant de la taxe Tobin, ”décroissantistes”, et autres idéologues de la dictature de l’Etat se substituant aux sociétés civiles et crops intermédiaires, qu’il soit national, européen ou mondialiste.

  11. MJ : ce n’est pas ce que je dis ici. Hude parle de la liberté, et le libéralisme moderne est l’ennemi de la liberté.
    Mais il est vrai qu’on peut être médiocre et catholique, je ne le nie point.
    [Ce qui est médiocre, c’est de répéter des phrases toutes faites, des maximes magiques qui évitent d’avoir à réfléchir, comme “le libéralisme moderne est l’ennemi de la liberté”.
    Ce que vous appelez “libéralisme moderne” se nommerait plutôt “capitalisme d’Etat”. Un capitalisme qui a confisqué la subsidiarité et déresponsabilisé la personne. Cela, effectivement, n’a pas grand chose à voir avec l’économie de marché.
    MJ]

  12. PG : mouhahahaha ! Dire que l’Etat médiéval a été libéral, c’est vraiment la meilleure blague de l’année. Il est évident qu’il ne s’est rien passé à la Renaissance et sous l’Ancien Régime,ni intellectuellement, ni politiquement, ni économiquement, et que comme des messieurs Jourdain, tous les peuples du monde étaient libéraux depuis le commencement sans le savoir, jusqu’à ce que le méchant socialisme vienne pointer son nez, sans raison.
    Ça me fait penser aux musulmans qui expliquent que Moïse et Jésus étaient de fervents partisans de l’islam.
    [Le problème c’est que, une fois que vous avez écrit cela, vous n’avez rien dit, rien expliqué, rien argumenté. Est-ce du mépris envers le prochain ou bien ce que vous pensez n’a réellement aucun fondement ? MJ]

  13. Dieu a laissé l’homme libre dès la Création du monde, en sachant qu’il pourrait faire le mal, parce que ce n’est pas par la contrainte mais par amour que ce dernier fait le bien.
    Dieu est le premier liberal !

  14. JCM, vous expliquez très exactement la racine de l’erreur libérale : des hommes qui se croient investis du pouvoir divin de tirer du mal le bien.
    MJ : je pense que vous avez déjà lu quelques petites choses que j’ai écrites sur le libéralisme, par ci, par là, aussi m’accuser de ne pas réfléchir à ce sujet représente un mensonge assez violent. Je travaille depuis des années ce thème et j’ai lu, contrairement à beaucoup ici, aussi bien les auteurs libéraux que les auteurs socialistes, aussi bien les fondateurs du catholicisme social que les anarchistes. Cela me permet d’en déduire certaines conclusions.
    D’ailleurs, mon mépris du prochain est tel que je vous ai invité récemment, si je ne m’abuse, à exprimer votre propre opinion à ce sujet dans des colonnes où j’ai quelque influence.
    [Non : j’entends votre mépris du prochain comme le refus de lui accorder le droit de connaître quelques arguments en faveur de vos idées si brièvement exposées. Le fait que vous lanciez aussi rapidement l’accusation de médiocre à l’égard de vos contradicteurs laisse croire que vous ne les croyez pas capables de comprendre ce que vous avez eu l’insigne faveur de concevoir…
    Mais je vous laisse, je vois que vous lisez beaucoup et que vous travaillez tout autant… Ah oui d’ailleurs, ces fameuses colonnes où vous avez un peu d’influence, vivent-elles d’amour et d’eau fraîche, de subventions étatiques, de l’argent que vous joueriez en bourse ou du labeur de leur propriétaire et de ses associés ?
    MJ]

  15. MJ : elles vivent en effet beaucoup d’amour et d’eau fraîche et encore des abonnements de leurs lecteurs : pourquoi ?
    Il faut être libéral pour vendre le produit de son travail ? Première nouvelle.
    [J’attendais une réponse. Décidément, vous me méprisez vraiment ? MJ]

  16. Houla. C’est à couteaux tirés par ici.
    Je n’ai pas le tps ni le courage de tout lire des commentaire mais :
    – Bravo MJ pour ce post qui met le doigt là où ça fait mal : “notre capitalisme est fondé sur de la fausse-monnaie ” Simonnot
    C’est LE point fondamental de la crise qui n’en est qu’à ses premiers soubresauts.
    Pour le reste je l’ai déjà dit maintes fois : allons voir du côté du Crédit Social de Louis Even… la 3ème voie qui nous mettrait tous d’accord ?

  17. A Cosaque : vous avez tout à fait raison à propos du Crédit social. Mais cette théorie qui règlerait sans doute la question de l’argent-dette et de l’immense accumulation de capital entre quelques mains ne règle pas à mon sens la question de l’anthropologie libérale.
    Les partisans du libéralisme ont coutume – et là je réponds à MJ comme il le souhaite -, quand on leur reproche quoi que ce soit, de répondre qu’ils sont simplement partisans de la liberté. Réponse bien faible : aujourd’hui qu’il n’y a plus de de Maistre ni de partisans de l’Ancien Régime en tant que société de castes, il est bien évident que nul ne contestera cet idéal un peu court. Le socialiste, l’anarchiste et même le communiste sont des partisans de la liberté.
    La question est donc celle des moyens qui sont mis en oeuvre pour atteindre à cette liberté, ce qui suppose concomitamment une définition de cette liberté que l’on recherche.
    Je continuerai à vous répondre dès que j’aurai un peu de temps…
    [Nous attendrons alors. Mais question subsidiaire : l’entrepreneur qui crée sa société, aujourd’hui, est-il vraiment libre ? Notamment quand il lui est nécessaire de recruter des collaborateurs ? Et l’agriculteur ? etc.
    MJ]

  18. Réponse subsidiaire : l’agriculteur n’existerait plus sans l’aide de l’Etat aujourd’hui. Quant à l’entrepreneur, si par manque de liberté vous voulez dire qu’il doit payer des impôts et des charges fiscales, alors il n’est pas libre. D’ailleurs, le bon Samaritain n’est pas libre non plus quand il s’arrête au bord du chemin ramasser son prochain.
    [Vu ce qu’il reste d’agriculteur, il semble que les aides de l’Etat contribuent à sa disparition.
    Quant au bon samaritain, c’est toute la différence : il ne paie pas un impôt pour que l’Etat crée un organisme qui s’arrête au bord du chemin.
    Il me semble que vous ignorez tout du principe de subsidiarité. Puisque vous demandiez une définition de la liberté, qui, selon vous n’aurait jamais été donné par les libéraux -ou ceux que vous appelez ainsi-, il me semble que vous devriez méditer ces 2 notions : subsidiarité et responsabilité.
    MJ]

  19. Le Crédit Social a été reconnu dangereux par des évêques du Canada, car il conduit au communisme, l’homme travailleur n’aura plus guère envie de travailler plus pour être payé comme le paresseux.
    Il est vrai que les Cocos voyaient cela d’un très bon oeil, intrinsèquement pervers.

  20. Si vous êtes si agressif, on ne pourra pas discuter. Réfléchissez au principe de subsidiarité dans le cas de l’agriculture : à partir du moment où, confrontés à un marché mondial extrêmement concurrentiel, les agriculteurs ne peuvent pas se défendre tout seuls, c’est bien à l’Etat de les aider à survivre. C’est ça la subsidiarité. Allez comparer l’agriculture française avec celle des autres pays européens qui n’ont pas protégé la leur, si vous ne me croyez pas.
    Quant à la charité comme subsidiarité, je crois que le XIXème siècle nous a assez montré qu’elle ne suffisait pas dans les conditions de la vie moderne où l’industrialisation et la création du prolétariat ont réclamé l’avènement d’une justice redistributive. Mais vous pouvez toujours croire que les oeuvres de la femme du grand patron, la dame patronnesse qui va apporter des brioches à ses pauvres employés le dimanche, ceux que son mari exploite sans vergogne le reste de la semaine, suffit.
    Soyez conséquent, et comme moi, critiquez entièrement le mode de vie technicisé de l’époque moderne qui a brisé, de fait, toutes les protections sociales naturelles.
    [Vous n’avez pas du rencontrer beaucoup d’agriculteurs, confrontés au quotidien à tout un tas de règlementations qu’ils n’ont certainement pas inventés tout seuls, au point de ne pas trouver le temps de faire leur métier, sans parler des quotas dans tous les domaines, quotas variant selon le bon vouloir de technocrates bruxellois, qui les ont obligé à investir et à s’endetter pour finalement se ruiner.
    Autre chose : où croyez-vous que l’Etat trouve ces fameuses aides qui permettent d’aider les agriculteurs ? Dans la hotte du père Noël peut-être ? Non, bien évidemment et vous constaterez que la redistribution après confiscation n’a pas grand chose à voir avec la subsidiarité.
    Quant à “critiquer le mode de vie technicisé”, je ne comprends pas ce que cela signifie, sinon que je doive jeter mon ordinateur et mon téléphone, remiser ma voiture et cultiver 3 pauvres salades dans mon jardinet….
    Le grand patron exploiteur du XIXe, ce n’est plus vraiment d’actualité. Je connais une série de petits patrons qui doivent travailler soir et WE car les taxes de l’Etat leur empêche d’embaucher de façon convenable des employés.
    MJ]

  21. @ JG
    Définition de cette liberté ?
    Mais c’est le principe de la responsabilité : est libre celui qui peut assumer toutes les responsabilités de son état, métier, etc…..Il ne peut le faire seul, mais alors il doit pouvoir organiser librement sa vie avec ses semblables, comme entre parents d’élèves pour l’école, ou professionnels pour les entrepreneurs, etc…. sachant que l’Etat ne doit se substituer aux acteurs sociaux et économiques, que dans le cas de leurs défaillances ou impossibilité.
    C’est clair. Exemple : le chèque scolaire est une définition de la liberté. Impôts versés ne signifie pas enseignement au son du canon étatique, mais chèque scolaire donné aux parents pour choisir où et comment ils conçoivent l’enseignement et la formation professionnelle de leurs enfants. C’est ce qu’on appelle la subsidiarité, laquelle ne supprime pas l’Etat comme arbitre et garant, mais refuse qu’il soit organisateur et gestionnaire.
    Agriculteurs et entrepreneurs tentent de grapiller les aides de l’Etat ou de l’Europe parce que l’Europe et les Etats ont tout réglementé et fiscalisé : il existe des pays où l’Etat n’intervient pas et prélève moins, et où les groupes sociaux naturels, dont les familles, ont plus de libertés.
    La charité ”privée” peut être très efficace : aux USA, il existe des dizaines de milliers de fondations qui jouent un rôle culturel et d’aide sociale gigantesque, grâce à l’impôt, non pas celui versé à l’Etat, mais celui retiré au fisc par le don privé défiscalisé.
    C’est ainsi que fonctionnent les Universités, musées, orchestres les plus prestigieux, tout comme la lutte pour la Vie : si les Pro Life américains font reculer l’avortement, c’est pas la charité autant que par la législation. Ils ont créé de très nombreuses associations, foyers centres etc… d’aide aux mères en difficulté, faisant ainsi apparaître que l’enfant rejeté au départ a une valeur collective autant qu’individuelle.
    Vous semblez penser que c’est l’Etat qui crée les libertés ; relisez MAURRAS, pourtant assez étatiste : l’Etat avec le Roi n’est que le garant des libertés qui sont de droit, et qui s’incarnent dans toutes les réalités communautaires des sociétés.
    En ce sens le libéralisme est issu du christianisme : la liberté du contrat et de l’association est la marque de l’occident, et quand vous revendiquez la Renaissance et l’époque moderne, ce sont précisément des périodes durant lesquelles l’Etat et les théoriciens de son absolutisme ont détruit le fondement des libertés. Le XIX ème et XX ème ont été des siècles de reconquête des libertés en Europe, et une des raisons de l’émergence des USA sur le devant de la scène mondiale, réside dans le fait des guerres civiles européennes (là encore rôle des Etats prétendant incarner seuls la Nation), mais surtout dans le fait que la société américaine est demeurée très protectrices des libertés civiles anciennes : le dynamisme qui en a découlé explique la créativité américaine, y compris politique, culturelle et technique.
    Si l’Europe redonnait à ses sociétés autant de libertés, elle retrouverait le leadership du monde : mais elle créé le socialisme keynésien, puis s’est enchaînée dans l’ eurofédéraliste.
    Ce n’est qu’en revenant aux libertés et à la subsidiarité que l’Etat retrouvera son vrai rôle, celui des fonctions régaliennes : protéger et rendre la justice.
    Libéralisme et DSE se rejoignent sur ce point.

  22. @lève toi
    Merci d’apporter vos sources car les miennes vous contredisent. Faut que je les retrouve pour ma part.
    Le Crédit social n’a RIEN à voir avec le communisme.
    Eviter l’argent-dette qui est la clé de voute du Crédit social ne peut qu’être bénéfique au capitalisme.
    “l’homme travailleur n’aura plus guère envie de travailler plus pour être payé comme le paresseux.” Cette notion est effectivement à développer mais la poser suggère donc qu’il est possible de subvenir aux besoin de tous puisque les paradigmes ont changés depuis plus d’un siècle ! :
    L’OFFRE est largement > DEMANDE !
    Nous avons de quoi nourrir tous les français !
    Il y a donc un pb de REDISTRIBUTION.
    C’est tt le pb posé par exple + haut avec nos agriculteurs.
    Ils produisent trop donc ont les oblige à des primes à l’arrachage… pour recréer ARTIFICIELLEMENT un semblant de rareté qui justifie les prix.

  23. Voici donc ma source qui vous contredit :
    “Le crédit social et la doctrine sociale de l’Eglise”
    intro :
    “Après la publication de l’Encyclique Quadragesimo anno, certains adversaires de la thèse créditiste affirmèrent que celle-ci était teintée de socialisme. Une Commission d’études de l’Eglise Catholique fut alors nommée et chargée de vérifier ou d’infirmer cette identification. Elle donna, à cette occasion, de pertinents conseils aux concepteurs sociaux créditistes. Ses conclusions parurent dans « La Semaine Religieuse de Montréal » du 15 novembre 1939. Les voici : ”
    http://prosperite-et-partage.org/spip.php?article21

  24. Le “libéralisme”, défini comme l’interdiction de convoiter le bien d’autrui, de le tromper, de le voler et de l’assassiner, c’est par définition la Politique du Décalogue.
    Comme il pourrait gêner les puissants qui sont résolus à voler les faibles, il fait toujours l’objet de falsifications :
    – lui prêtent des effets inverses de ceux qui sont les siens ceux qui ne se rendent pas compte qu’une société où personne ne vole personne est forcément la plus supportable possible pour les faibles ;
    – le font passer pour le contraire de ce qu’il est ceux qui le confondent avec la pratique universelle du pillage des faibles par les riches qui ont acheté du pouvoir.
    Même les pauvres qui vivent de l’argent volé par les hommes de l’état dépendent nécessairement de la charité d’autrui :
    celle des hommes de l’état, parce que ceux-ci pourraient garder tout le butin pour eux-mêmes et pour les groupes d’intérêt qui sont leurs complices.
    En effet rien n’est plus facile, dans une société d’analphabètes et de charlatans économiques, que de faire croire que les hommes de l’état pourraient voler, et voleraient effectivement, “les riches au profit des pauvres”…
    alors que la redistribution politique c’est, par définition :
    “les puissants qui volent les faibles”,
    les profiteurs de cette redistribution ne pouvant jamais être que les plus chanceux ou les plus malins.
    Le point de départ de l’analyse spécifiquement économique, c’est qu’il n’y a pas de profit certain :
    ce que les amateurs de métaphores naturalistes appellent le “raisonnement à l’équilibre” ;
    et sa conséquence, généralement méconnue, c’est qu’aucune politique de redistribution ne peut en tant que telle atteindre son objectif,
    d’apporter un avantage net à des groupes déterminés, aux dépens d’autres groupes identifiables.
    C’est un aspect décourageant de la nature humaine que les gens ne renoncent à voler autrui que quand ils se rendent compte que ça ne peut pas marcher, et en particulier qu’ils ne peuvent pas, eux-mêmes, en profiter.
    C’est pourquoi, tant qu’ils n’ont pas accepté de reconnaître cette loi nécessaire, ils en veulent aux économistes dont c’est le métier de le savoir, et le devoir de le leur démontrer.
    Dans l’état où elle se trouve aujourd’hui, la “Doctrine sociale” de l’Eglise méconnaît cette impossibilité logique, puisqu’elle recommande en partie aux puissants de voler les faibles :
    elle exprime en même temps une contradiction évidente avec sa véritable norme d’action, puisque l’Eglise est la seule organisation sociale qui :
    – affirme l’interdiction de voler qui figure au Décalogue, et
    – ne peut évoquer aucune raison doctrinale pour en dispenser qui que ce soit.

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