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Valeurs chrétiennes : Education

Le bac selon Jean-Michel Blanquer ? Une coquille vide

BDe Claude Meunier-Berthelot pour les lecteurs du Salon beige :

Une illusoire consultation

Le ministre de l’Education Nationale a lancé le 13 novembre 2017, une soi-disant consultation nationale en vue d’une réforme du baccalauréat.

Nous connaissons déjà trop bien la formule consistant à prétendre procéder à une consultation de la « communauté éducative »enseignants, parents, représentants des lycéens et toutes institutions intervenant dans le système éducatif français – quand se profile une réforme qui constitue une étape majeure dans  la destruction du système éducatif et ceci, dans le but de prétendre à une onction populaire alors que les réponses sont connues avant même que les questions n’aient été posées et correspondent. sans coup férir à ce qui avait été envisagé  au départ.

C’est ainsi que Claude Allègre – maître ès désinformation – nous avait déjà joué « la grande scène du 2 » lorsqu’il a adopté la « charte pour bâtir l’école du XXIème siècle » qui  a révolutionné le système scolaire en lieu de vie (cf. « le trompe-l’œil de l’éducation» – Editions des Trianons – 2000) et sur laquelle s’appuient tous les ministres depuis, Vincent Peillon ne s’en est pas privé non plus lorsqu’il a mis la dernière main à la mise en œuvre de cette charte par la « loi de refondation de l’Ecole » du 7 juillet 2013.

Le système a tellement bien marché, que JM.BLANQUER n’hésite pas à l’utiliser.

Un résultat connu d’avance

Il est donc possible et même certain de savoir dès maintenant ce que sera le « bac nouveau »… pas encore arrivé, mais qui ne saurait tarder : le résultat de la consultation est déjà annoncé pour février, pour un bac nouveau en 2021 « avec des « répercussions » – est-il dit – sur la classe de 2nde dès la rentrée 2018, sur la 1ère en 2019, et sur la terminale en 2020 » et la disparition des filières L,S, et ES.

Une réforme anticipée

En réalité, le « bac nouveau » n’est pas une soucoupe volante qui vient se poser fortuitement sur le système scolaire tel qu’il existe aujourd’hui mais résulte d’une totale et préalable refonte des « programmes » des lycées dont la mise en œuvre doit se faire en 2nde dès la rentrée 2018 et  qui s’inscrit dans le prolongement de celle des collèges, « programmes » désormais appelés « parcours » basés sur l’ « interdisciplinarité », c’est-à-dire sur la disparition de la transmission des savoirs remplacée par des activités choisies par l’élève, en conséquence de quoi, il n’est plus possible de soumettre les candidats à des épreuves du bac par matière telles qu’elles existent aujourd’hui. Cette refonte des programmes avec la disparition de la transmission des savoirs est la cause de la réforme du bac et non l’inverse.

Le bac nouveau n’est donc pas destiné à redonner un second souffle au bac, mais à le dénaturer pour couronner l’anéantissement du lycée-lieu d’instruction métamorphosé en lycée-lieu de vie où les programmes disparaissent faisant place à des « parcours » propres à chaque élève.

Les objectifs affichés ?

Mais  le ministre se garde bien de nous exposer les tenants et aboutissants de cette réforme, claironnant qu’« il faut retrouver l’utilité profonde du baccalauréat en en faisant un tremplin pour la suite du parcours de l’élève ». Objectif fourre-tout et passe-partout !

Le contenu du bac ?

Le contenu du bac corrobore cet anéantissement du lycée-lieu d’instruction. En juin dernier, il a été prétendu par Macron, que le bac comporterait ( mais ne comportera pas) quatre épreuves finales pour quatre matières que le candidat choisirait (mais ne choisira pas). Les autres matières seraient (et seront) évaluées par le contrôle continu. Le contrôle continu ? c’est l’auberge espagnole !

Pour ce qui est des prétendues quatre matières finales, est posée la question de savoir comment les lycéens « choisiraient » ces quatre matières ?

Les candidats choisiraient leurs matières ?

Si le candidat choisit ses quatre matières, il ne s’agit donc pas de matières pré-établies et fondamentales  comme le français ou les mathématiques, pour ne parler que de celles-ci. Mais pire encore, la question suivante qui est posée apporte la preuve de la disparition de tout enseignement y compris de celui des disciplines fondamentales.

Ainsi est posée la question de savoir :

  • si les candidats continueraient à être orientés fin de première vers des « séries » telles que celles qui existent aujourd’hui,
  • ou s’ils auraient une autonomie de choix leur permettant de « panacher » leurs matières de bac en fonction de leur projet d’avenir.

C’est forcément la 2nde proposition qui s’appliquera. En effet, pour ce qui est de l’orientation fin de première vers des « séries » , il n’en est pas question :   la disparition envisagée des filières L, S et ES sera ,  JM. BLANQUER a beau prétendre que ce n’est qu’une option, dans le cadre de cette destruction de l’institution scolaire, la disparition des filières est inéluctable.

Une seule épreuve pour quatre matières

Pour ce qui est de l’autonomie de choix permettant aux candidats de « panacher » leurs matières de bac en fonction de leur projet d’avenir, cette solution s’imposera forcément car que signifie  « panacher » ses matières ?

Tout simplement, que les activités réalisées en remplacement des cours sont censés permettre d’instruire les élèves dans différentes disciplines à la fois –  ce que le système appelle « interdisciplinarité » . La présentation des activités réalisées constituera une seule épreuve du bac censée « panacher les quatre matières » et sans qu’il y ait obligation de résultat : l’élève exposera  ce qui est appelé son « parcours »  qui sera personnel. Voilà le bac nouvelle formule !

En rupture ou en continuité, Monsieur Blanquer ?

Faut-il rappeler que, le 13 octobre 2009, lors d’un discours à l’Elysée sur la réforme des lycées sur laquelle repose la réforme du bac aujourd’hui,  Nicolas Sarkozy avait annoncé froidement : « …nous allons casser, mais casser(sic) une fois pour toutes, cette hiérarchie implicite des voies et des séries qui mine (?) le lycée républicain …», discours correspondant aux nouveaux programmes  concoctés par le ministre de l’Education Luc Chatel qui, le 19 novembre 2009, avait annoncé lui aussi, sans ambages  : « Un enseignement transversal d’histoire des arts, porté par toutes les disciplines, est introduit à tous les niveaux du lycée à l’occasion de la réécriture des programmes des disciplines fondamentales (histoire, français, sciences… )…cet enseignement fera l’objet d’une évaluation au bac… », ce qui, en clair, signifie « suppression des heures d’histoire, de français, de sciences », disciplines censées être infusées au cours d’un enseignement transversal d’histoire des arts  qui ne sera en réalité, qu’une activité au cours de laquelle l’élève sera censé s’instruire dans ces différentes disciplines à la fois et  évaluée dans le cadre du « bac ».

Alors, Monsieur Blanquer, cette réforme du bac est-elle la marque d’une rupture avec vos prédécesseurs ou celle d’une continuité ?

Conclusion

Jusqu’à quand allez-vous continuer à berner les Français, persistant à vouloir faire croire que vous vous démarquez des précédents ministres de l’Education et que vous voulez restaurer une Ecole de qualité pour nos enfants ? La preuve est faite que cette réforme était  « dans les cartons »  et que vous nous les déballez ! En réalité, vous faîtes partie de la lignée indigne des fossoyeurs de l’Ecole de la République puisque votre bac n’est et ne peut être qu’une coquille vide. Et s’impose à l’esprit ce que proclamait en « bon » révolutionnaire, votre maître à penser sans doute, Lénine : « le mensonge est sacré, la tromperie doit être notre arme principale », et aussi « gardez la coquille, videz-là de sa substance ».

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6 commentaires

  1. Quand on donne à un charlot des responsabilités, on récolte des charlotteries.
    Ce n’est pas le bac qu’il faut réformer, c’est tout notre système politique.
    Faisons table rase de toute cette chienlit et reconstruisons avec des méthodes éprouvées, elles sont bien connues mais politiquement incorrectes et ennemies de la médiocrité, médiocrité qui est le maître mot de notre temps.

  2. Mr Blanquer veut changer le Bac avec ses copains gauchistes simplement parce qu’il est encore un empêchement pour toute la racaille d’accéder aux postes de décisions et de commandements dans les entreprises et l’Etat.
    Quand cette barrière sera tombé : on aura toute cette chienlit qui se répandra partout

  3. J’appréhende avec une grande méfiance le projet de réforme du baccalauréat, tout comme Claude Meunier-Berthelot. Mais je trouve que cette personne, que je ne connais pas, écrit extrêmement mal:sa prose tourne parfois au charabia pur et simple. D’accord sur le fond donc, en n’étant cependant pas toujours sûr de ce que Claude Meunier-Berthelot veut dire. Mais, sur la forme, je donnerais à la “copie” de Claude Meunier-Berthelot une très mauvaise note. J’apprécie par dessus tout la clarté de l’expression écrite.

  4. peut-on réformer s’il y a autant de suspicion?
    la réforme du Bac ne sera crédible que si les bases ont été données, il faut avancer par palier!
    toujours tout contester sans proposer des solutions ne sert pas le bien commun, construire plutôt que contester!

  5. La réforme du baccalauréat suscite chez moi une grande réticence, car elle entend introduire le contrôle continu. Pour moi, c’est une nouvelle porte ouverte à l’abaissement généralisé du niveau dans l’éducation nationale. Soumis à de multiples pressions (direction, inspection, parents, et aussi élèves), l’enseignant a tendance, pour “acheter” la paix sociale dans sa classe, à “surnoter”: il y a ainsi un “tabou” de la mauvaise note. Enseignant à l’Université, je constate les dégâts engendrés par le contrôle continu, instauré après mai 1968 : des étudiants médiocres se “rattrapent” avec le contrôle continu, venant compenser la note obtenue à l’examen final. C’est par ce genre de méthode que l’Université s’est transformée en une vaste entreprise de confection d’une “fausse monnaie”: la “fausse monnaie” du diplôme.

  6. Je n’aime pas ce procès d’intention contre JM Blanquer dont toute l’action va jusque ici dans le bon sens, même s’il ne s’agit pas de lui donner le bon Dieu sans confession.
    J’ai quelques doutes sur la compétence de Mme Meunier Berthelot qui ignore que l’orientation et le choix des filières se fait en fin de seconde, pas de première. Avant de fantasmer sur une réforme dont on ne connaît pas le détail, il faudrait déjà connaître la situation actuelle.

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