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France : Politique en France

L’angélisme n’est pas une preuve d’amour

Oskar Freysinger, conseiller national suisse de l’UDC, initiateur de la votation suisse anti-minarets, a adressé à Alsace d’abord, le mouvement régionaliste conduit par Jacques Cordonnier aux élections régionales de dimanche, un message de soutien. Extraits :

"Permettez-moi, afin d’étayer votre combat pour votre liberté et vos racines, de partir d’une injonction de la Bible : « Aime ton prochain comme toi-même », dit le Seigneur. Ni plus, ni moins, comme toi-même ! Cette phrase, si simple d’apparence, est bien la plus difficile d’application qui soit.
Car comment voulez-vous aimer l’autre si vous ne vous aimez pas vous-mêmes ? […]

« Aime ton prochain comme toi-même ! » dit le Seigneur. Mais se peut-il que certains soient plus prochains que d’autres ? Que les prochains venus de loin soient plus frères que les proches dont on s’est peu à peu éloigné ? Car enfin, le fait de fermer les yeux sur les abus du prochain venu de loin que l’on attire par le grand aspirateur d’amour qui nous tient lieu de conscience n’est-il pas en même temps un signe de manque d’amour pour le prochain tout proche qui va souffrir de ces mêmes abus ? […]

« Aime ton prochain comme toi-même », dit le Seigneur. Et encore : « J’avais faim, et tu m’as nourri ! J’avais soif, et tu m’as donné à boire ! J’avais froid et tu m’as donné un toit ! » Cela est juste et cela doit être à jamais la ligne de conduite de tout bon chrétien.
Mais le seigneur n’a jamais dit : « J’avais besoin de pouvoir, et tu m’as donné des armes ! Je n’avais qu’une femme, tu m’en as donné deux autres ! J’avais besoin d’argent, tu m’as trouvé des clients pour ma drogue, je n’avais qu’un misérable clocher, tu m’as donné une forêt de minarets ! »
Frères chrétiens, je veux bien aimer mon prochain, même le criminel le plus endurci, pour peu que l’amour sincère que je lui porte ne signifie pas l’humiliation, la désolation et le désespoir pour d’autres prochains qui méritent également mon amour.
L’angélisme n’est pas une preuve d’amour, mais un signe d’indifférence, une sorte de bave amoureuse universelle bien commode mais déconnectée de toute responsabilité réelle.

Celui qui aime doit être exigeant et ferme, non pas envers l’autre dans son essence humaine, qui doit être acceptée telle quelle, mais envers son comportement
. Car tolérer l’intolérable, c’est regarder sans voir, c’est aimer sans vouloir connaître, donc ne pas aimer du tout.
Aimer l’imam, c’est le forcer à respecter la culture qui l’accueille, c’est le contraindre à aimer ceux qu’il a qualifiés de chiens d’infidèles, c’est l’obliger à reconnaître comme son égale la femme à ses côtés qui donne vie et espoir au futur ! […]

Evidemment, on va me rétorquer que le Christ nous invite, lorsqu’on nous frappe sur une joue, à tendre l’autre joue. C’est un sage conseil que j’ai déjà eu l’occasion d’appliquer avec succès.
Mais pour pouvoir tendre l’autre joue, il faut d’abord rester en vie.
Or, lorsqu’on vous tire une balle dans le front, quel autre front voulez-vous tendre ? […] Ah oui, vous aurez au moins gagné la vie éternelle et après vous et provoqué le déluge ici-bas, mais qu’importe puisque vous n’y serez plus.
C’est une option, j’en conviens, ce n’est cependant pas la mienne.
Car en ce qui me concerne, je considère que mes enfants, mes proches, mes concitoyens méritent mieux que ma deuxième joue tendue si je peux désarmer l’agresseur. […]
"

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9 commentaires

  1. bONJOUR,
    au webmestre
    Comment fait t’on pour vous mettre au courant de faits d’actualité ?
    le 21 mars prochain : un rabin pour une conférence de careme à notre dame !!!!
    [Vous avez mon mail à toutes les pages. MJ]

  2. Il n’y a rien à faire, toutes les idéologies, tous les délires pseudo-intellectuels, tous les fantasmes en tous genres ne pourront jamais rien contre le bon sens dont nous avons là un magnifique exemple

  3. A propos de bon sens, c’est saint Thomas d’Aquin qui disait que le bon sens était la forme supérieur de l’intelligence.
    Si seulement le bon sens pouvait envahir les allées du pouvoir, l’air serait assaini de manière radicale.

  4. Le résultat de ce referendum suisse “anti-minarets” a été sans appel.
    C’est une marque de courage que d’avoir osé le mettre en place.
    Pourquoi ne pas le faire en France ?
    J’engage tous les catholiques et plus généralement , les chrétiens à lire un texte du père Daniel Ange (Revue AZUR du diocèse de Nice)pour son article courageux et lucide intitulé :”Dans le dialogue avec l’islam : Le tabou levé ou le silence récidivé”. J’ai lu enfin ce qu’il faut entendre, connaitre et dire.
    C’est exactement ce que beaucoup osent à peine …. penser tellement l’environnement médiatique biaise et fausse nos jugements.

  5. “L’angélisme n’est pas une preuve d’amour, mais un signe d’indifférence, une sorte de bave amoureuse universelle bien commode mais déconnectée de toute responsabilité réelle. (…) Car tolérer l’intolérable, c’est regarder sans voir, c’est aimer sans vouloir connaître, donc ne pas aimer du tout.” : Rien à dire de plus.

  6. Comment se procurer ce texte en habitant à l’autre bout de la France?
    merci pour le texte de Michel Janva, il n’y a rien à ajouter!

  7. J’aime bien le courage de Oskar Freysinger.
    Toutefois concernant les apparentes contradictions entre l’amour du prochain et la protection des “plus proches”, je voudrais faire une remarque et rappeler les principes développés par Machiavel dans le Prince.
    En deux mots cet auteur et homme politique florentin montre que la morale du Peuple et la morale du Prince n’ont pas exactement la même nature et de démontrer la responsabilité particulière du chef d’Etat.
    Aujourd’hui, en Démocratie le Prince c’est nous le Peuple.
    Et donc chacun d’entre nous vit cette sorte de schizophrénie :
    en tant que chrétien, nous devons une fidélité au message évangélique ; en tant que Citoyen (fraction du Prince) nous devons protéger le groupe et donc faire obstacle à tout ce qui peut le détruire … vaste sujet de casuistique.
    A développer.

  8. René de Séverac : vous rendez difficile ce qui est si simple et limpide dans le texte d’Oskar Freysinger.
    Vous êtes sans doute un grand philosophe, mais ce n’est point de philosophie dont on a besoin quand la maison brûle.

  9. Ce texte est limite : la charité ne peut se résumer à la force. Il y faut également de la vérité et de la justice.
    Ce que M. Freysinger semble négliger, c’est aussi la possibilité de la conversion à titre individuel. Je rejoins sur ce point ce que Yann BALY, de Chrétienté Solidarité, avait écrit ici il ya qq semaines. L’Eglise enseigne que la grâce et la prière sont plus puissantes que les Etats et les lois : Lépante devait être une défaite, et Vienne aurait du être prise. Mais Stalingrad et Dien Bien Phu sont tombées, car la foi y était officiellement absente.
    Il est symptomatique que M. FEYSINGER adresse cette lettre à des personnes notoirement néo-païennes et proches de ce qu’on a appelé la ”nouvelle droite”, qui n’est qu’un hégélianisme matérialiste de plus.

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