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Pays : Liban

La supériorité militaire d’Israël ne changera rien

MSB, membre de la Communauté de l’Emmanuel, fondatrice de Radio MBS au Liban, laquelle est présidée par l’archevêque grec catholique de Beyrouth, témoigne :

Hezbollah "Le Hezbollah compte environ 700000 sympathisants chiites, sur les 4 millions d’habitants que compte le Liban. […] Ce combat est le dernier pour la vie ou pour la mort du pays. Depuis un an, aucune solution politique de "dialogue" n’a pu aboutir entre l’immense majorité du pays qui aspire à un changement et le régime mis en place par Damas qui "scotché à son fauteuil" tient tout l’appareil d’Etat, permet le convoyage par les frontières syriennes au Liban des armes vers les bases Hezbollah et palestiniennes "au nom de la résistance" et bloque toute évolution politique. […] Le Liban par exemple pourrait-il servir de monnaie d’échange à l’Iran, en devenant une république islamique contre l’abandon de son programme nucléaire ? […]

Habaya Chaque femme touche par mois de la part de l’Iran via le Hezbollah – 250$ pour porter le voile, même les petites filles, 500$ pour l’habaya toute noire qui la couvre entièrement et chaque homme 500$ pour porter la barbe islamique ! Un homme barbu qui a 4 femmes et 8 filles touche donc 3500$ par mois pour se déguiser en iranien. Ce n’est en rien l’habitude des chiites libanais. Les militants du Hezbollah touchent 4000$ par mois de salaire… dans un pays ou le smic est d’environ 300$ par mois. […]

Hezb_1 Tsahal découvre bunkers et souterrains du Hezbollah (creusés et construits par du matériel nord-coréen et financés par l’Iran) qui expliquent ses derniers revers. […] Dans les quartiers chrétiens, on commence à sortir les armes et à organiser des tours de gardes dans les quartiers pour sauver ses vies et les biens. On retrouve de nombreuses croix cassées sur les bords des routes dans les régions chrétiennes. C’est un acte hostile bien connu des communautés chrétiennes d’Orient de très mauvaise augure. On n’a jamais autant parlé de refaire des milices chrétiennes d’autodéfense, en l’absence de la moindre protection de l’Etat. Nous ne croyons pas du tout que le Hezbollah sera désarmé par la force. Si c’est le cas, nous aurons une situation à l’irakienne ; des bombes partout et à n’importe quel moment. Cette milice a pu s’équiper grâce à l’Iran et la complicité de la Syrie qui contrôle tout au Liban depuis 30 ans – en dehors de toute légalité. […] Je ne donne pas cher de la vie des juifs partout dans le monde dans les années qui viennent car, jamais depuis 20 ans que je suis au Moyen Orient je n’ai senti une telle haine et un tel jusqu’auboutisme de la part du monde musulman à l’encontre d’Israël. Israël est en train de se mettre vraiment en danger et sa supériorité militaire n’y changera rien. Quel aveuglement ! Si les agressions qu’il subit actuellement sur son territoire sont inadmissibles, la disproportion des ripostes montre qu’il ne sait couvrir les injustices de fond dont il est le premier responsable que par toujours plus de violence et de morts. Le choc de deux religions, islam et judaïsme, dont la seule philosophie est : "Je te domine pour que tu ne me domines pas" ne peut jamais aboutir à la paix."

Michel Janva

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24 commentaires

  1. Visiblement on ne peut ni par le dialogue ni par les armes désarmer le Hezbollah.
    il ne reste qu’une solution ; anéantir Israël !
    Qu’on le dise clairement …

  2. Pourquoi anéantir ? vous aurez des morts.
    la seule solution est d’aller à la Messe et l’Adoration …Dieu seul suffit peut l’arrêter…

  3. Le seul commentaire qui me vient en tête en lisant ces faits c’est la parole de Gamaliel dans les actes des Apôtres (5:34). Si les juifs sont présents sur la terre d’Israël par la volonté de Dieu, le jusqu’au boutisme musulman ne sera d’aucun effet sur ce petit pays et Isrël sera comme un signe de contradiction à la face du monde.

  4. on doit prier, certes, mais est-ce interdit de se défendre ?..

  5. Israël est l’avenir des populations arabophones du “Grand Moyen Orient”.
    Israël est la terre promise de celles et ceux qui veulent en finir avec la haine de l’autre pour ce qu’il est et non pour ce qu’il fait.
    Israël est un don de la Force car comment expliquer qu’un peuple multimillénaire ait su rester lui même tout en étant exilé aux quatre coins du globe? Comment expliquer que ce peuple désigné ait accouché d’autants d’individus capables d’apporter leur pierre à l’édifice de la Civilisation?

  6. @ Mathias
    Je partage votre réflexion.

  7. Les aperçus théologiques au sujet du Proche Orient sont fort tentants et indispensables certes, mais délicats à manier. Le minimum est de s’y aventurer en connaissance de cause approfondie : en tenant compte de faits capitaux comme celui que la religion actuelle juive n’a strictement rien de commun en son fond mise à part quelques rites, avec celle du temps du Christ ou des prophètes. Ou que l’Etat hébreu actuel est laïc, dirigé par des laïcs, dans une perspective laïque : il n’a donc rien à voir avec la notion historique et seule fondatrice de ‘peuple de Dieu’ qui est religieuse. Cela lui permet de jouer sur tous les tableaux auprès des braves occidentaux post chrétiens qui mélangent tout … Les données les plus passionnantes de la question se trouvent cher, fait rarissime, des rabbins devenus catholiques c’est à dire ayant rejoint le vrai Israel de Dieu, les frères Lémann par exemple “La cause des restes d’Israel introduite au Concile” (1912, réimpr.1980) et “Histoire complète de l’idée messianique” (1909 repr.1974) ou le remarquable essai de Denise Judant “Les deux israels” éd du cerf 1960 : l’israel de l’A.T. fut choisi pour apporter le Messie, sa vocation était ensuite d’etre son disiciple et missionnaire, mais il l’a refusé et s’arc boute sur un don de dieu fait dans l’AT en vue du Messie, en le dénaturant puisque l’israel actuel est le fruit du rejet du Messie (les rabbins au concile de Yabné en 70 ont été jusqu’à falsifier leurs prophéties car le peuple devenait chrétien en masse) : il prétend donc que la terre lui a été donnée à lui tout seul et à l’exclusion des autres, point c’est tout. Déjà Isaïe lui en fit le reproche : la terre en tre autres n’est qu’un gage en vue d’accueillir le messie. sans lui, rien ne justifie ce gage ni meme la consititution de ce peuple. Relisez les prophètes. Ensuite les rabbins au XIX sous l’influence des protestants libéraux allemands dont ils étaient imprégnés n’ont plus cru au messie futur: ils ont dit que c’était le peuple juif lui meme qui était le messie. Ce qui a fait le lit du sionisme comme aussi de Marx (juif). Je me rappelle très bien avoir lu la lettre de félicitation d’un grand rabbin allemand au parti nazi lors de sa fondation car disait-il nous avons les mêmes principes communs “la pureté de la race”. Phrase étonnante ô combien … sauf quand on connaît la réalité des mentalités et non les grands survols (et trompreries) médiatiques ou éducationalesques. Les frères Léman expliquent bien que si Israel demeure c’est comme chatiment des peuples chrétiens devenus apostats. (je résume) C’est d’ailleurs dans st Paul : Dieu a enfermé les juifs et les paiens chacun dans le péché pour que ce soit sa miséricorde (et non leurs moyens à eux) qui les sauve. Le fait qu’Israel perdure n’a rien à voir avec une soit disant caution divine. Cela c’est exactement confondre les plans et c’est l’erreur d’ailleurs du dialogue médiatique entre israel et l’Eglise (j’ai bien dit médiatique car entre vrais âmes religieuses et non iréniques c’est autre chose.) Si ce que j’écris vous choque, sachez que des juifs pieux qui s’interrogent sur le fait que depuis Jésus ils n’aient plus d’autel, de prêtre et de sacrifice et que le pays qu’ils ont est tout sauf fidèle à la loi divine -par exemple dans la manière dont l’Etat Hébreu agit vis à vis de ses voisins mais aussi en matière de morale-, reviennent à l’idée de la terre non pas possession ethnico-religieuse exclusive mais en vue du Messie (juifs messianiques, plusieurs centaines de mille – en général détestés des sionistes et des politiques de l’état juif actuel) et que certains reconnaissent même que c’est Jésus Christ mais n’osent franchir le pas (car etre chrétien dans l’israel actuel, il faut le savoir, c’est être citoyen de cinquième catégorie … et sans compter que notre litrugie en général désacralisée n’a rien pour encourager des esprits religieux !)

  8. Effectivement, d’accord avec Charles, il ne faudrait pas que les nobles appels à la prière ne soit qu’un pacifisme de type munichois. Si nous avions une guerre terroriste (ou non) à nos frontières , je continuerai à prier tout en rejoignant mon unité de réserviste.

  9. @ Abbé Charles Tinotti
    Vous avez une fort curieuse interprétation de St Paul !

  10. Je m’étonne du peu de cas fait dans le commentaire de l’Abbé Tinotti de “Nostra Aetate” et de l’enseignement donné par le magistère de l’Eglise catholique sur la permanence de l’élection du peuple juif. Ce dernier a en effet bien évolué depuis la pubilication des écrits des frères Léman.
    Dans Nostra Aetate [§ 4] (Vatican II, 28.10.1965),il est dit que l’ensemble du peuple juif contemporain du Christ ne peut être tenu pour responsable de sa mort (même si certains ont collaboré avec les Romains) et encore moins est-il possible d’incriminer les Juifs des générations qui ont suivi.
    Mais il y a plus dans ce texte que cette correction importante. Il y est dit aussi dès le début:
    “Scrutant le mystère de l’Eglise, le Concile se souvient du lien qui unit le peuple du Nouveau Testament à la descendance d’Abraham. [ … ] Selon Saint Paul, les Juifs restent, à cause de leurs pères, très chers à Dieu, dont les dons et l’appel sont irrévocables (Rom.11, 28-29)18.”
    Dix ans après sont publiées à Rome les Orientations pour l’application de Nostra Aetate (31.1.975) qui ajoutent quelques précisions:
    “Les liens spirituels rattachant l’Eglise au judaïsme [condamnent toute forme d’antisémitisme et] imposent le devoir d’une meilleure compréhension réciproque. [ … ] Il importe donc que les Chrétiens cherchent à mieux connaître les composantes fondamentales de la tradition religieuse du judaïsme et qu’ils apprennent par quels traits essentiels les Juifs se définissent eux-mêmes dans leur réalité religieuse vécue.”
    On se rappellera aussi cette phrase du discours du pape Jean-Paul II à la synagogue de Rome:
    “Les Juifs demeurent très chers à Dieu qui les a appelés d’une vocation irrévocable” , ou à Mayence le 17-11-1980: ” [ … ] le peuple de l’Ancienne Alliance qui n’a jamais été révoquée.”
    Ceci ne nous engage évidemment pas à soutenir la stratégie d’Israël. Il faut éviter de trop confondre politique et religion. La question de l’aspect providentiel ou non du “sionisme” est d’ailleurs tout à fait ouverte. Dieu a t-il “voulu” l’existence de l’Etat d’Israël en Palestine ? Les avis sont partagés dans l’Eglise sur ce point et bien malin qui pourra apporter une réponse définitive.

  11. Extraits des “Notes pour une correcte présentation des Juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Eglise catholique” (publiées le 24.6.1985):
    “En soulignant la dimension eschatologique du christianisme, on arrivera a une plus grande conscience que, lorsqu’il considère l’avenir, le peuple de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance tend vers des buts analogues: la venue ou le retour du Messie même si c’est à partir de deux points de vue différents. Et on se rendra compte plus clairement que la personne du Messie à propos de laquelle le Peuple de Dieu est divisé est aussi un point de convergence pour lui. On peut dire ainsi que Juifs et Chrétiens se rencontrent dans une espérance comparable, fondée sur une même promesse faite à Abraham.”
    (…)
    “La permanence d’Israël (alors que tant de peuples anciens ont disparu sans laisser de traces) est un fait historique et un signe à interpréter dans le plan de Dieu. Il faut en tout cas se débarrasser de la conception traditionnelle du peuple puni conservé comme argument vivant pour l’apologétique chrétienne (Notes § 25)
    (…)
    “L’histoire d’Israël ne finit pas en 70. Elle se poursuivra en particulier dans une nombreuse diaspora qui permettra à Israël de porter au monde entier le témoignage, souvent héroïque, de sa fidélité au Dieu unique et de “l’exalter devant tous les vivants” (Tobie 13,4) tout en conservant le souvenir de la terre de ses ancêtres au coeur de ses espérances (Seder pascal).”
    ” … On relèvera combien cette permanence d’Israël s’accompagne d’une créativité spirituelle continue, dans la période rabbinique, au Moyen Age et dans la période moderne, à partir d’un patrimoine qui nous fut longtemps commun, si bien que “la foi et la vie religieuse du peuple juif telles qu’elles sont professées et vécues encore maintenant peuvent aider à mieux comprendre certains aspects de la vie de l’Eglise” (Jean-Paul Il, 6-3-1982).” (Notes § 25.)

  12. [Il vous aurait suffit d’être courtois et d’argumenter raisonnablement pour que votre commentaire soit laissé tel quel. Si vous n’en êtes pas capables tant pis. C’est la période des vacances, n’hésitez pas à en prendre. MJ]

  13. A Monsieur l’abbé Tinotti.
    Soyez vivement remercié pour la qualité et l’élévation de votre analyse. Je ne prétends pas avoir de compétence particulière en une matière aussi excessivement délicate, mais il me semble que vos propos rejoignent ceux d’un ami hébraisant (à qui d’ailleurs je vais me permettre de transmettre ce fil).
    Je regrette profondément que certains ici – alors que l’écrasante majorité des intervenants sont catholiques si je ne me trompe! – se soient permis, sans aucun égard à votre état sacerdotal, de vous répondre (s’il est possible de parler de réponse…) avec tant de grossierté,
    et vous prie humblement d’agréer les respectueuses salutations d’une très simple fidèle
    QUI VOUS REMERCIE, VOUS ET TOUS VOS SEMBLABLES, POUR LE DON QUE VOUS AVEZ FAIT DE VOS VIES POUR LE SALUT DE NOS AMES.

  14. Donc, si j’ai bien compris, il est possible d’écrire des propos férocement mensongers, mais avec courtoisie.
    Très bien je me le tiens pour dis et je m’excuse d’avoir troubler votre blog.
    Par contre, je ne voie pas d’argumentation de la part de l’Abbé Tinotti, mais uniquement des affirmations.
    Pourrait-il, par exemple, prouver ses dires sur le statut des chrétiens comme citoyens de cinquième catégorie en Israël ?
    Et ses commentaires sur les interventions des autres participant ?
    Cordialement
    Amos

  15. @ Noël. Votre commentaire m’a suggéré quelques précisions:
    1. Plutot que de dire que l’enseignement donné par le magistère de l’Eglise catholique sur la permanence de l’élection du peuple juif a évolué depuis la publication des écrits des frères Léman, je dirais que ce qu’il a voulu faire évoluer sous certaines pressions intellectuelles et/ou ‘mondialisantes’, c’est les rapports populaires du tout venant chrétien par rapport au monde judaique. Le magistère ne peut évoluer sur la permance de l’élection du peuple juif car il n’a fait que redire depuis toujours ce que dit saint Paul principalement. (Ro 8-11 et Ga 4 principalement)
    Que Nostra Aetate dise que l’ensemble du peuple juif contemporain du Christ ne peut être tenu pour responsable de sa mort … n’est pas nouveau et se trouve déjà dans le Concile de Trente.
    2. En quoi peut il y avoir un plus dans ce texte qui rappelle que selon Saint Paul, les Juifs restent, à cause de leurs pères, très chers à Dieu, dont les dons et l’appel sont irrévocables ? Cela veut tout simplement dire que les descendants d’ Abraham etc ont reçu le don d’être le peuple devant apporter le Messie au monde : c’est pour cela que Abraham a été choisi (et non pour autre chose comme le rappellent déjà les prophètes). Les descendants (charnels) qui ne reconnaissent pas le messie se retrouvent hors de leur vocation (spirituelle, en vue de laquelle seulement Dieu a constitué charnellement un peuple particulier), laquelle ne leur est pas supprimée mais NS attend qu’ils se disposent à l’accomplir. C’est ainsi que la Tradition chrétienne et le Magistère l’ont toujours compris. (cf. Ga 4 Ro 11, 1-24)
    3. Malheureusement certains esprits depuis quelques décennies veulent forcer à une lecture qui leur est propre à savoir que l’Eglise se mettrait à enseigner que (pour faire bref nous dirons) le judaisme actuel, en l’état, donc sans reconnaitre que le (et aussi le leur) Messie c’est Jésus Christ, peut accomplir sa vocation reçue de Dieu. Il est clair que du point de vue catholique, c’est absurde.
    Et la phrase citée souvent de JP II comme vous le faites ne dit rien de plus que ce qu’a dit le Magistère traditionnel sauf à prêter des intentions aux saint Père que en tous cas, la lettre de son discours ne dit pas. Il est vrai que dans le contexte hélas assez déliquescent de l’intelligentsia catholique actuelle qui se met à penser au fond (je caricature mais peut etre moins que ce que l’on croit) que toutes les religions se valent (on se demande alors pourquoi le Christ s’est fatigué à mourir en Croix après avoir fondé son Eglise), on finit par penser que la “vraie” religion ce serait ‘léglise catho + judaisme actuel’
    C’est d’ailleurs pourquoi un rabbin juif engagé dans le dialogue avec l’Eglise dont j’ai perdu le nom, excusez moi, a maugréé cet hiver car il constatait que il y avait “encore” dans la hiérarchie catho des gens qui pensaient que les juifs devaient se convertir au Christ pour réaliser leur vocation.
    Et en nov 2005 dans First Things 157 le Cardinal Avery Dulles a publié un article remarqué sur la déliquescence en question “The Covenant with Israel” où il répond à Walter Fischer (ami de Kasper) qui dans The Tablet 2001 voulait “interdire tout prosélytisme en direction des juifs”
    4. Quant à chercher à mieux connaître les composantes fondamentales de la tradition religieuse du judaïsme et les traits essentiels les Juifs se définissent eux-mêmes dans leur réalité religieuse vécue, c’est évidemment souhaitable. Ainsi en lisant André Paul ou Christian Marquant on s’aperçoit que le judaïsme actuel est dans sa structure théologique et dans une proportion moindre mais notable dans ses rites, une reconstruction rabbinique post (et anti) chrétienne.
    Je vous rejoins pleinement pour ne pas confondre politique et religion. C’est pourquoi j’ai mis mon commentaire suite à des avis qui “providentialisent” (positivement ou pas n’est pas la question) le sionisme.
    Ceci étant, une chose est le judaisme religieux ancien ou moderne et autre chose est le sionisme (qui n’est que la résurgence sécularisée du judaisme contre laquelle bataillaient déjà les prophètes : c’est la définition que m’en a donné un juif ‘pieux’ lui même, embêté et moqué par ses voisins ‘juifs laics’ de leur domaine de vacances privé, au point de me demander l’église pour ses dévotions certains jours de fete, et je lui ai volontiers prêtée.)
    Cum grano salis, je maintiens que les f Léman sont éminemment pertinents (surtout aujourd’hui) car leur point de vue est théologique et surnaturel, ce qui leur permet de mettre en perspectives les données historiques et culturelles de la question qu’ils possèdent à la fois de l’intérieur juif et de l’intérieur catholique ce qui est évidemment remarquable. Et, surtout A. Lémann a observé et analysé comme contemporain de Herzl et du sionisme naissant la dérive terrible supplémentaire que celui ci a fait faire au judaisme (in “L’avenir de Jérusalem, espérance et chimères; rép. aux congrès sionistes”) : ils en ont souffert comme juifs charnels et comme chrétiens. Ils ont très bien vu, dès 1900, que la logique naturaliste dans laquelle le judaisme a glissé peu à peu depuis 2000 ans (sauf chez un petit reste – lequel fournit d’ailleurs le phénomène actuel des ‘juifs messianiques’) jointe à la pénétration des idées “philosophiques” du 18-19°dans la pensée religieuse, ferait que peu à peu le peuple-Etat hébraique alors futur, ayant perdu l’espérance surnaturelle du Messie risquerait de finir par se prendre pour le peuple-Messie. [C’était aussi l’inquiétude du rabbin Zolli, devenu catholique suite à une apparition du Christ lui meme.] Relu maintenant cela laisse quelque peu songeur…
    Revenons au sujet : “la personne du Messie à propos de laquelle le Peuple de Dieu est divisé est aussi un point de convergence pour lui.” Evidemment: en théorie. Car dans la pratique il faut bien se demander quel Messie le judaisme actuel dit il attendre ? et oui ou non Jésus Christ né de la BVM mort et ressuscité sous Ponce Pilate est il LE Messie promis à Abraham et Unique Sauveur de TOUS les hommes ?
    C’est d’ailleurs pourquoi les Notes pour une correcte présentation … etc de 1985 sont grevées d’ambiguités lourdes et rendent ce voeu pieux plutot inopérant, voire une ‘simagrée de politique médiatique religieuse internationale’ et qu’en tous cas elles sont loins d’avoir fait l’unanimité au sein de la Curie Romaine et des théologiens. D’ailleurs ce texte est loin d’engager le Magistère vu son rang pour le moins subalterne. On peut donc en relever (et je ne suis pas le premier) quelques ambiguités:
    – “Il faut en tout cas se débarrasser de la conception traditionnelle du peuple puni conservé comme argument vivant pour l’apologétique chrétienne” Dans la mesure où cette conception aurait pu éventuellement entrainer un mépris ou un maltraitance, certes. Mais du point de vue théologique, la dimension de punition si elle n’est pas la seule ni meme la primordiale (la primordiale étant que Dieu maintient sa vocation à ce peuple et attend qu’il veuille bien y revenir) est quand meme réelle : “que son sang retombe sur nous et nos enfants”, meme s’il ne faut pas en urger le sens, figure dans le texte historique de la passion. S’il n’est pas psychologiquement judicieux pour les foules et les médias de le rappeler, il est quand même ennuyeux de laisser planer l’ambiguité : dans un vrai dialogue religieux on devrait être capable de confrontations solides et logiquement musclées -et polies- sinon ce qu’on fait n’est que mondanités d’intellectuels politicodiplomates.
    – “L’histoire d’Israël ne finit pas en 70. Elle se poursuivra en particulier dans une nombreuse diaspora ” Certes, mais l’année 70 représente une rupture non pas tant par la naissance de la diaspora que par la mutation suite à cette diaspora, de la religion, opérée par les rabbins qui vont en fait occulter la tradition bibilique sous le poids énorme et gigantesque de leurs commentaires talmudique. Lire la dessus le célèbre André Paul notamment “leçons paradoxales sur les juifs et les chrétiens ” DDB 1992 (épuisé je crois)
    – ” On relèvera combien cette permanence d’Israël s’accompagne d’une créativité spirituelle continue, dans la période rabbinique, au Moyen Age et dans la période moderne, à partir d’un patrimoine qui nous fut longtemps commun ” peut être que cela n’est pas sans intérêt pour des chercheurs mais c’est en tous cas noyer l’enjeu essentiel qui est théologique dans le culturel et l’historicisme.
    P.S. Si Nostra Aeatate est un bon révélateur des bouillonnements théologiques de l’époque son autorité est toute relative, cette simple déclaration présentant la curiosité unique de ne citer ni faire référence ni à un seul Concile antérieur à Vat II, ni à un seul pape ni à un seul Père de l’Eglise.

  16. @ Agnès
    Je ne vois pas en quoi mon interprétation de saint Paul est curieuse. Il suffit de le lire. Notamment Ro 8-11 et moins connu mais important Ga 4. Si cela peut vous intéresser je vous laisse un commentaire d’un confrère (j’ai perdu le nom mais j’ai sauvegardé son papier) qui explique ce passage des Ga (un peu ignoré) à propos de la réception du rabbin di Segni par Benoit XVI:
    […] « Le peuple d’Israël a été libéré à différentes reprises de la main de ses ennemis, et au cours des siècles de l’antisémitisme, dans les moments dramatiques de la Shoah, la main du Tout Puissant l’a soutenu et guidé. La prédilection du Dieu de l’Alliance l’a toujours accompagné en lui donnant la force de surmonter les épreuves. De cette attention divine pleine d’amour, votre communauté juive, présente dans la ville de Rome depuis plus de deux mille ans, peut elle aussi rendre témoignage »
    Ce sont là paroles particulièrement élogieuses. D’aucuns pourraient dire qu’elles sont de circonstance !
    Mais, il alla plus loin encore. Il osa même confesser que l’Eglise est, du peuple juif, non seulement « proche », – plus que d’aucun autre peuple – mais même « l’amie » et qu’à ce titre, elle lui porte véritable « amour ». Plus même, elle le considère comme un peuple « frère », il est même un frère « très cher et préféré ». Et le pape de se fonder sur la parole de saint Paul aux Romains au chapitre 11, verset 28, qu’il faut citer dans son intégralité: « Il est vrai, en ce qui concerne l’Evangile, ils sont encore ennemis à cause de vous ; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance »
    A cette lumière, on peut lire maintenant la phrase du pape : « L’Eglise catholique est proche de vous et est une amie. Oui, nous vous aimons, et nous ne pouvons pas ne pas vous aimer, à cause des Pères : par eux, vous nous êtes des frères très chers et préférés » (cf. Epître de saint Paul aux Romains 11, 28b).
    Vous remarquerez qu’ici, le pape Benoît XVI ne parle pas comme le fit Jean-Paul II, de « frères aînés ». Il parle de « frères très chers et préférés ».
    Nous remarquerons également cette phrase : « Dans le Christ, nous avons part à votre héritage même des Pères, pour servir le Tout Puissant, « sous le même joug » (Livre du prophète Sophonie 3, 9), greffés sur le même saint tronc (cf. Isaïe 6, 13; Romains 11, 16) du Peuple de Dieu ».
    Ces phrases sont particulièrement fortes… mais sans les mots « à cause des Pères » et, dans la seconde phrase, « dans le Christ », oui, sans ces deux mots, ces phrases ne seraient pas justes. Avec ces mots, elles trouvent leur intelligibilité. Elles exigent cependant une explication car elles pourraient être équivoques.
    […] Il faut se souvenir que le peuple juif, sa vocation, sa mission, est de porter le mystère de Dieu à travers les siècles. Comme le dit Julio Meinvielle, c’est un peuple « théologique » que Dieu crée pour Lui.
    Dans la Genèse, il est dit que Dieu appelle le patriarche Abraham qui vit en Ur, en Chaldée, dans la Mésopotamie et lui dit : « Sors de ta terre et de ta parenté et de la maison de ton père et viens au pays que je te montrerai. Et je ferai de toi une grande race, et je te bénirai et je ferai grand ton nom, et tu seras béni. Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront ; et en toi seront bénis tous les lignages de la terre » (Gen 12)
    Le peuple juif, fils d’Abraham, a donc son origine en Dieu, parce que c’est Lui qui le sélectionne du reste de l’humanité et parce qu’Il lui promet Sa bénédiction, en le Christ-Jésus, le Messie-Sauveur, de telle façon qu’en lui seront bénis tous les lignages de la terre. Alors, Israël est grand. Mais cette grandeur du peuple hébreu repose – et c’est là tout le mystère de ce peuple -, sur la foi qu’a Abraham en la Promesse de Dieu pour aboutir au Christ et pas d’abord sur la descendance charnelle d’Abraham. Ceci est extrêmement important et c’est ce qu’il faut reconnaître, parce que si les bénédictions de Dieu sont en raison de la descendance charnelle d’Abraham, alors du fait d’être fils d’Abraham, le peuple juif sera choisi et béni entre tous les lignages de la terre. Si par contre les bénédictions sont réservées à la foi en la Divine promesse, la simple descendance charnelle n’a pas de valeur. Il faut descendre d’Abraham par la foi en la Promesse, c’est-à-dire une descendance spirituelle fondée sur la foi au Christ.
    Pour montrer la vérité de ces propos, il suffit de se rappeler le récit de la Genèse au chapitre 21. C’est l’histoire d’Ismaël et d’Isaac. Dieu donne à Abraham deux fils, L’un de son esclave Agar, qui naît de façon naturelle et reçoit le nom d’Ismaël. L’autre que, contre tout espoir, lui enfante sa femme Sara, dans sa vieillesse, conformément à la promesse de Dieu et qui est appelé Isaac. Avec Isaac et avec sa descendance après lui, Dieu confirme le pacte conclu avec Abraham. Mais comme Ismaël, le fils de l’esclave, se moquait d’Isaac et le persécutait, Abraham, sur l’instance de Sara, sa femme, et conformément à l’ordre de Dieu, dut le renvoyer de chez lui.
    Que signifient ces deux fils d’Abraham, Ismaël et Isaac ?
    Saint Paul nous explique qu’en Ismaël et Isaac sont préfigurés deux peuples (Gal 4) : Ismaël qui naît le premier d’Abraham comme fils naturel de son esclave Agar, figure la Synagogue des juifs qui se fait gloire de venir de la chair d’Abraham. « Nous avons Abraham pour père » Isaac, par contre, qui naît miraculeusement d’après la promesse divine, de la stérile Sara, représente et figure l’Eglise, qui est née, comme Isaac, par la foi en la promesse du Christ.
    Ce n’est donc pas la descendance charnelle d’Abraham qui sauve, mais son union spirituelle par la foi au Christ.
    Ce n’est pas par son union charnelle avec Abraham, mais en s’assimilant dans la foi, en croyant au Christ, que le peuple juif, formé en Abraham, pourra atteindre son salut. Autrement dit tous ceux qui s’unissent au Christ forment la descendance bienheureuse d’Abraham et des Pères et sont l’objet des divines promesses. Et sous ce rapport, et à cette condition, les juifs sont nos « frères très chers et préféré», nos « amis ». C’est même d’eux que l’Eglise prend racine. Et sous ce rapport, parce que les gentils et les juifs, donnent leur foi au Christ, ils sont « greffés sur le même saint tronc » dira le pape à juste titre.
    Mais s’il arrivait – et c’est arrivé – que ce peuple juif ou une partie de ce peuple, uni par des liens charnels à Abraham, croit que cette seule union généalogique soit celle qui justifie et qui sauve, il ne serait plus ni nos « amis », ni nos « frères », « ni très chers ni préférés ». Ils ne seraient plus ce « saint tronc » sur qui se greffer. Au contraire. Ils seraient nos « ennemis » et nos « persécuteurs »…comme le fut – et cela est advenu en figure – Ismaël d’Isaac. Comme Ismaël persécutait Isaac, la Synagogue persécuta et persécute l’Eglise et son plus beau fruit, la chrétienté. Saint Paul l’écrit : « Mais comme alors l’enfant de la chair persécutait l’enfant de l’esprit, il en est encore ainsi maintenant » (Gal 4 29)
    Mais si le peuple juif, avec l’humilité d’Abraham, croit au Christ qui sanctifie son lignage, il est appelé à être « racine et tronc » d’un olivier frondescent. « Il est devenu l’Eglise de Jésus-Christ ». Il est notre « frère », notre « ami »…Dans ce cas, ce peuple est Isaac.
    J’aurais pu malicieusement demander au pape : A qui vous adressez-vous ?
    Mais « jusqu’à quand doit se prolonger cette inimitié terrible entre le juif et le chrétien ? Jusqu’à ce que la miséricorde de Dieu dispose le temps de la réconciliation. Saint Paul nous enseigne que viendra le jour où Israël reconnaîtra Celui qu’il a renié : « Mais je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, de peur que vous ne vous complaisiez en votre sagesse : une partie d’Israël s’est endurcie jusque que soit entrée la totalité des païens. Et ainsi, tout Israël sera sauvé selon ce qu’il est écrit : « Le libérateur viendra de Sion, et il éloignera de Jacob toute impiété ; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’ôterai leurs péchés ».
    Et alors tous, gentils et juifs, ne formeront qu’un seul peuple dans le Christ, et la paix se réalisera comme le fruit de la justice et de la charité en Celui qui, promis à Abraham, à Isaac et à Jacob, nos Pères, est Jésus-Christ, Bénédiction de tous les peuples, pour les siècles des siècles.

  17. Pourquoi toujours vouloir tenter d’expliquer ce qui se passe au Liban (et en Palestine) par des considérations religieuses. Il est clair que c’est de colonialisme (colonialsme de peuplement concernant la Palestine) dont il s’agit. C’est vrai que les atours religieux sont visibles çà et là mais ce n’est certainement pas la religion qui motive cette guerre horrible qui dure depuis plus d’un demi-siècle déjà…
    Que ce soit le Hizbollah, les communistes ou autres qui s’engagent dans la résistance, est-ce cela le fond du problème? La position anti-Israelienne du général Michel Aoun devrait donner à réfléchir sur le niveau de conscience politique du peuple Libanais qui, de toute évidence, a tiré définitivement les leçons de la guerre civile dont il a souffert par le passé. Même si le Hizbollah ne fait pas l’unanimité, culturellement et politiquement parlant, le Libanais se sont bien gardés de le crier sur les toits. Bombardés nuit et jour par l’armée israelienne, le Hizbollah représente la Résistance (1). Concernant le “prétexte” du déclenchement de cette guerre (kidnaping des deux soldats Israeliens par le Hizbollah), ils se demandent pourquoi ne parle-t-on pas des dix mille prisonniers Libanais et Palestiniens qui croupissent dens les geoles Israeliennes depuis de longues années et dont personne n’en parle. L’Injustice qu’ils resentent ne fait ni dans la confession de chacun ni dans sa couleur politique. Quant à la Palestine, bien avant le Hamas qui se souvient du F.P.L.P. (Front populaire de Libération de la Palestine) et de Georges Habache, du FDLP (Front Démocratique de Libération de la Palestine) et de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), organisation laique dont Israel, tous gouvernements confondues n’ont cessé de combattre.
    C’est de colonialisme dont il s’agit. Tout autre explication n’est que pur baratin, à mon humble avis.
    (1) “C’est Israël le vrai responsable”:
    Par John Berger, Noam Chomsky, Harold Pinter et José Saramago, Le Monde, 27 juillet 2006
    “Le dernier épisode du conflit entre Israël et la Palestine s’est ouvert avec l’enlèvement à Gaza de deux civils, un médecin et son frère, par les forces israéliennes. Un incident mentionné nulle part, sauf dans la presse turque. Le lendemain, les Palestiniens capturèrent un soldat israélien, puis proposèrent d’en négocier l’échange contre un certain nombre de prisonniers palestiniens – ils sont environ 10 000 dans les prisons israéliennes.
    Que l'”enlèvement” d’un soldat israélien soit considéré comme un scandale alors que l’occupation militaire illégale de la Cisjordanie et l’appropriation systématique de ses ressources naturelles – en particulier de son eau – par les forces de défense (!) israéliennes sont acceptées comme un fait certes regrettable mais objectif : voilà qui est typique de la politique du deux poids, deux mesures que l’Occident pratique de façon systématique devant ce qu’endurent, depuis soixante-dix ans, les Palestiniens sur des terres qui leur ont été allouées par des accords internationaux.
    Aujourd’hui, les scandales se répondent ; des missiles artisanaux croisent en plein vol des engins autrement sophistiqués. Ces derniers vont généralement atteindre leur objectif dans des zones où les plus déshérités s’entassent en attendant ce qu’on appelait autrefois la Justice. Les deux sortes de missiles déchiquettent les corps de façon tout aussi horrible – qui, hormis les chefs militaires, pourrait l’oublier un seul instant ?
    Chaque provocation et contre-provocation est montée en épingle et donne lieu à des leçons de morale. Mais les débats qui en résultent, les accusations et les serments ne servent qu’à détourner l’attention du monde d’une pratique militaire, économique et géographique à long terme dont l’objectif politique n’est rien moins que la liquidation de la nation palestinienne.
    Cela doit être dit à haute et intelligible voix car ladite pratique, seulement exprimée à demi-mot et souvent exécutée secrètement, progresse rapidement ces jours-ci, et c’est un devoir, à notre avis, que de lui résister et de la dénoncer sans cesse et toujours pour ce qu’elle est”.
    John Berger est romancier essayiste ; Noam Chomsky est linguiste ; Harold Pinter est dramaturge et Prix Nobel de littérature 2005 ; José Saramago est écrivain et Prix Nobel de littérature 1998. Traduit de l’anglais par Gilles Berton.

  18. M. l’Abbé Tinotti,
    Je vous remercie pour les précisions, importantes, que vous apportez à votre premier message.
    Il est vrai que l’intérêt que nous devons porter à la culture et à la religion juive ne doit pas nous amener à la considérer comme égale à la religion catholique du point de vue du plan du salut et de la révélation. Les juifs qui, comme les frères Léman, ont reçu le baptême catholique peuvent en témoigner.
    Par ailleurs, le fait de partager avec les juifs l’attente du Messie ne signifie évidemment pas que ce messie soit actuellement perçu de la même façon pour tous. Que des juifs considèrent que le messie s’apparente en réalité au peuple d’Israël lui-même est, du point de vue catholique, une erreur.
    De même pour l’identification du serviteur souffrant d’Isaïe au peuple d’Israël. Nous pouvons respecter ce point de vue, mais nous savons bien que ce « serviteur souffrant » qui sauve son peuple, est en réalité le Christ. Et il est vrai que sans le sacrifice de Jésus sur la croix, aucun homme, juif ou païen, ne serait sauvé.
    Je suis donc comme vous opposé à tout amalgame ou « addition » entre foi juive et foi catholique.
    S’il n’y a pas à occulter le verset « que son sang retombe sur nous et nos enfants… », on ne peut non plus le présenter, comme trop souvent, de façon isolée. Jésus n’est-il pas mort en disant: “Père, pardonne-leur: ils ne savent ce qu’ils font.” (Luc 23,34). C’est le Christ lui-même qui nous montre ainsi le chemin à suivre. En outre ce verset « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants!” (Matthieu 27:25) ne peut désigner tous les juifs. Tous, loin de là, n’ont pas participé à la mort du Christ. Rappelons-nous que les apôtres, comme Nicodème, Joseph d’Arimathie, la Vierge Marie et bien d’autres étaient des juifs. Enfin, que serions-nous sans ce sacrifice du Christ ? Je suis étonné de voir combien on a pu reprocher avec virulence la mort du Christ aux juifs et aux romains, comme s’il s’agissait d’une tâche dans l’histoire, alors que c’est justement par cette mort consentie que nous sommes sauvés. La question des responsabilités individuelles lors du procès et de l’exécution de Jésus est bien relative de ce point de vue.
    Si les “Notes pour une correcte présentation des Juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Eglise catholique” (1985) est un texte qui peut être discuté et commenté, je regrette que vous soyez porté à l’interpréter comme « une simagrée de politique médiatique religieuse et internationale ». La qualité et la rigueur des textes publiés sous le pontificat de Jean-Paul II ne m’engage pas à penser que ces « Notes… » feraient exception et seraient motivées par des intentions opportunistes. Je crois au contraire que tout texte officiel sur le judaïsme a fait l’objet d’une grande attention de la part du Pape et de la curie. Que certains pensent que l’on doive apporter aujourd’hui des rectificatifs à ces « Notes… » est évidemment légitime mais ne peut remettre en cause le souci théologique (et pas seulement médiatique) de ses auteurs.
    Quant à Nostra Aetate (déclaration du Concile Vatican II), je regrette que vous lui accordiez si peu d’importance. Certes, le concile Vatican II n’est pas la « synthèse ultime » de la foi catholique. Il n’annule pas toute la tradition dans laquelle, d’ailleurs, il s’inscrit. Toutefois, il reste, selon les paroles de Jean-Paul II, reprises par Benoît XVI au début de son pontificat, « une boussole sûre pour les croyants du troisième millénaire ». Une déclaration « approuvée, décrétée, et promulguée » par le pape Paul VI et signée par les pères du concile (plus de 2300 évêques) ne peut être un simple « révélateur de bouillonnements théologiques ».
    Cordialement

  19. Considérer les Juifs ou le peuple juif comme maudits du fait de la mort du Christ est aussi stupide et se mettre au même niveau que ceux là même qui considéraient l’aveugle de naissance comme portant sur lui le chatiment de la faute de ses parents…
    On sait ce que le Christ en pensait…
    A part le péché originel, nous ne porterons le poids que de nos propres fautes devant notre Père. C’est tout de même assez clair dans notre foi non?

  20. A lire ces messages d’encouragement au meutre, j’ai l’impression que l’ armée sioniste,n’est pas entrain de tuer sans discernement, mais entrain d’envoyer des fleurs par air par mer et par terre, afin d’appeler les habitants du liban et de ce qui reste de la palestine à plus d’amour et d’humanité.
    Le rédicule n’a jamais tué et je ne vois pas, franchement qui est l’agresseur et qui est l’agressé.
    Les colonialistes occidentaux ont créé un état de toute pièce et l’ont armé et financé à mort, pour exterminer un peuple qui n’est ni de près ni loin, responsable de ce qui est arrivé aux juifs occidentaux de 1936 à 1945.
    Olmert et ses complices dans le monde, sans entrain de réecrire avec le sang de pauvres libanais l’histoire, que des hommes libres ont vécus dans les années noires du monde occiental( la chasse au juif ).

  21. @ Père Charles Tinotti
    1) “Autrement dit tous ceux qui s’unissent au Christ forment la descendance bienheureuse d’Abraham et des Pères et sont l’objet des divines promesses. Et sous ce rapport, et à cette condition, les juifs sont nos « frères très chers et préféré», nos « amis »
    Il est évident que les juifs actuels ne s’unissent pas au Christ (sinon ils seraient chrétiens…) mais ils n’en restent pas moins nos “frères très chers et préférés”. “Freres” parce que tous les hommes sont frères, enfant d’un même Père et “très chers et préférés” parce qu’ils restent marqués du signe de l’élection divine et qu’ils sont la racine sur laquelle nous sommes greffés.
    2) pour ma part, je n’oppose pas les paroles de Jean-Paul II et de Benoît XVI

  22. @ mariemarie
    D’accord avec vous. De plus, il faudrait peut-être se souvenir que le “sang du Christ” apporte au monde pardon et rédemption des péchés. J’ai du mal à voir comment on a pu le transformer en malédiction!!!

  23. Merci M. lAbbé Tinotti, merci mille fois !
    Votre analyse rejoint celles d’auteurs juifs qui refuse de voir le doigt de Dieu dans ce retour dont le livre “What price Israël? “.
    80% des Juifs d’Israël sont sans religion.

  24. Israël ne peut que disparaître. A force d’iniquités, de morts d’enfants et de femmes ignorées, d’hécatombes, le ressentiment des arabes n’est pas prêt de s’arrêter. Ca prendra peut-être du temps mais ça viendra. Une atomisation en règle serait déspérée car brûlant la terre pour des années mais où en est le niveau de desespoir des arabes?

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