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Europe : politique

La guerre Chirac-Barroso

On se souvient que, mardi, dans la plus pure incohérence chiraquienne, Chirac a apostrophé la Commission européenne, n’estimant «pas normal» qu’elle se dédouane de toute responsabilité dans l’affaire Helwett-Packard. Le soir même, le président de l’exécutif européen, José Manuel Barroso, s’en est pris aux «dirigeants» qui veulent «attribuer un rôle de bouc émissaire à la Commission». Il a appelé les mêmes à «faire preuve d’engagement européen».

Quelles leçons en tirer ?

1. Comme l’avait annoncé Le Pen, Chirac rend la Commission européenne responsable de son incompétence, avouant par la même occasion qu’il n’a aucun pouvoir de contrôle de cette commission : la souveraineté de Bruxelles a pris le pas sur celle de la France.

2. Ajoutons, pour défendre Chirac (une fois n’est pas coutume), qu’il est bizarre que la Commission ne s’occupe pas d’un dossier comme celui d’HP, alors qu’elle édicte des directives à qui mieux-mieux, que ce soit pour légiférer sur la taille des cages des poulaillers ou celle des poissons pouvant être pêchés

3. Surtout, ce sketch médiatique, dans lequel chacun se rejette la patate chaude de l’irresponsabilité, nous montre que ni nos dirigeants ni les technocrates bruxellois n’ont les moyens de répondre aux problèmes économiques. L’UE ne sert à rien car elle n’a ni politique industrielle, ni politique monétaire.

Michel Janva

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2 commentaires

  1. A noter que la Commission, qui ne veut pas faire de politique industrielle quand la société est américaine, vient d’infliger une amende de 49,5 millions d’euros à Peugeot.
    De quoi j’me mêle ?

  2. L’affaire Hewlett Packard illustre parfaitement la lacune énorme dont nous souffrons au niveau de l’UE dans la défense de nos intérêts. Lacune politique, autrement dit sans langue de bois, lacune de cynisme. Tout autre pays politiquement responsable, surtout de la taille de l’UE, aurait fait peser sur l’entreprise des menaces de rétorsion.
    II y a quelques temps, j’expliquais sur un forum la grande naïveté qu’il y avait de la part de nos dirigeants européens à supprimer totalement les entraves au commerce international alors que tous les pays font, en douce, échec à la concurrence là où elle fait mal, les Chinois en gardant une monnaie non convertible largement sous-évaluée, les Américains en jouant sur les monopoles et en subventionnant certaines industries avant que l’OMC n’ait eu le temps de faire ouf, etc.. Pendant ce temps, nos Commissaires européens ratissent les allées européennes pour que la concurrence internationale y roule comme une boule sur un jeu “à la lyonnaise”.
    Sont-ils moins malins que les autres, nos Commissaires, non. Simplement, leur action s’inscrit en dehors de toute réponse politique due à des électeurs. Ils en sont réduits à faire respecter des règlements et là évidemment, ils paraissent travailler systématiquement du côté de l'”ennemi” étranger, contre les producteurs et les travailleurs de l’UE.
    Sans doute, font-ils de l’éthique, mais nous en crèverons sûrement dans ce monde dont ce n’est pas la vertu première.

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