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Médias : Nouveaux médias

La crise de la presse selon Le Monde

Dans Le Monde daté de demain, on peut lire un article d’une suffisance impressionnante. Cela commence par une obscure citation d’un non moins obscur sociologue au CNRS, Jean-Marie Charon : "La presse quotidienne française est à un moment crucial de son histoire : les tendances au ralentissement dans les pays industrialisés se conjuguent à des problèmes propres au contexte historique, institutionnel et économique français". Nous voilà renseignés… Le Monde explicite pour nous les causes du problème :

"Plusieurs facteurs expliquent le recul de la PQN [presse quotidienne nationale] en France, dont la faiblesse du réseau de distribution. Il faut parfois faire des kilomètres pour trouver son journal. En dix ans, de 1995 à 2005, le nombre de points de vente est passé de 33 540 à 29 274."

"A la faiblesse des perspectives de recettes provenant de la publicité et de la vente s’ajoute une structure financière fragile. […] Autre paramètre de la crise, les coûts d’impression. […] La presse bénéficie depuis longtemps de subventions, de l’ordre de 800 M€ par an de 2001 à 2006, selon le Syndex. Elles ont surtout été destinées à la modernisation des imprimeries et à la prise en charge de coûts sociaux du départ des ouvriers du Livre CGT."

Autres responsables mentionnés : la télévision et internet. Et surtout le coût des quotidiens. Quant à la qualité de l’information, l’article n’en traite point. Point de remise en cause du journaliste, des idées à sens unique. Si le lecteur n’achète pas, ne serait-ce pas aussi car il n’adhère pas – ou plus – à la pensée unique ?

Mais surtout, le quotidien reste un enjeu essentiel au sein de la démocratie. […] "Certes, le tableau n’est pas fameux, écrivait Bruno Frappat, président du directoire du groupe Bayard, dans un éditorial paru dans La Croix le 3 juillet, mais des ressorts existent pour la presse de qualité, dont le rôle dans le fonctionnement de la démocratie n’est pas le moindre, dès lors que ses actionnaires se font une certaine idée de leur mission où la finance doit servir l’intelligence et non pas l’écraser ou l’outrager." "

Enjeu essentiel duquel est exclu le quotidien Présent, qui ne touche plus de subventions et qui fait -encore- remarquer dans son numéro d’aujourd’hui, qu’il est mis à l’écart d’une façon injuste : l’OFUP, qui propose des abonnements à moindre coûts aux étudiants sur 390 titres de presse, a tout bonnement oublié Présent. Dommage, car ce qui fait la force de ce journal, c’est qu’il vit -difficilement certes- uniquement grâce aux abonnements de ses lecteurs. Et cela, aucun autre quotidien français ne peut se vanter de pouvoir faire de même.

Michel Janva

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10 commentaires

  1. Je rappelle que “France Catholique” est dans le même cas que Présent :
    – pas d’aide
    – que des abonnements

  2. Oui mais France Catholique est un hebdo, et présent un quotidien.
    Il faut donc écrire à l’OFUP pour se plaindre de cette discrimination.
    [email protected]

  3. cette histoire de crise la Presse m’étonne beaucoup…il suffit de rentrer dans une “maison de la Presse” pour constater l’inflation des titres et des magazines…
    lorsqu’on nous parle de “crise de la presse” par conséquent, je crois qu’il faut entendre d’une “certaine” presse: l’Humanité, libération, le Monde etc
    c’est-à-dire la presse des intellectuels, des bobos etc
    qui est en effet sans contenu, insipide et sans saveur (les idées que cette presse défendait sont maintenant mises en application, et on a vu le résultat!)
    peut-être faudrait-il aussi d’autres “spécialistes ” que les vieux routards du CNRS (chercheurs-fonctionnaires) pour nous l’expliquer!
    quant aux journaux gratuits, jamais refusés par les mêmes bobos et les usagers du métro), ils n’arrangent pas le problème…
    mais de ce pire peut sortir un bien: la renaissance d’une presse d’opinion, où le journaliste, compétent et faisant un véritable travail d’investigation, n’a pas peur de prendre des risques et même d’aller quelque fois à l’encontre de l’opinion du commun
    je pense par exemple à un homme comme Ivan Rioufol, et l’on sait que le Figaro du vendredi se vend plus ce jour-là parce qu’il y intervient
    il y a donc toujours de l’espoir

  4. Le monde qualifie parfaitement ce qu’est devenue la “grande presse”, du P.Q. Les concurrents sont identifiés, ce sont les grandes surfaces qui vendent ce produit très bon marché…

  5. Prenez un numéro du Figaro, n’importe lequel. Enlevez par la pensée tous les encarts publicitaires, tous les articles n’ayant d’autre fin que de faire vendre tel ou tel produit (publicité déguisée), enlevez des pages économiques tous les “papiers” flagorneurs écrits à la gloire de tel ou tel patron ou de telle ou telle entreprise, ou vendant telle ou telle opération financière ou boursière.Enlevez encore les nombreuses pages de propagande politique pure et le carnet mondain.
    Que reste-t-il ? pas grand-chose, et bien souvent écrit fort négligemment, sans substance.
    Pourquoi s’embarrasser de l’achat d’un journal, dans ces conditions ?
    Tout cela doit bien amuser le grand Louis Veuillot.

  6. @svenhought
    c’est vrai, c’est pourquoi je n’achète plus, depuis belle lurette, ce journal
    je le lis gratuitement…
    de même pour Le Parisien (disponible dans les cafés)
    pendant des années, j’ai lu Le Monde, insipide
    que reste-t’il?

  7. pareil
    Je ne dépense désormais plus que 5 euros par an en presse classique, et encore c’est pour meubler un trajet en train ou une attente en aéroport.
    Pour le reste, je préfère m’en tenir aux brèves des agences de presse sur le net, qui si elles sont souvent très partisanes type AFP, ne se prétendent au moins pas “référence culturelle” comme le Monde.
    Il y a de plus la presse anglo saxonne qui donne un avis souvent incisif sur l’actu française, et enfin (bien sûr) nos blogs favoris.

  8. la presse bobo paie les conséquences des lois liberticides qu’elle a grandement contribué à promouvoir. Comme le dit un intervenant quel intérêt d’acheter ces journaux tous identiques sous des abords différents. La même soupe à tous les étages.
    Je cite : “Mais surtout, le quotidien reste un enjeu essentiel au sein de la démocratie. ” manque un mot essentiel “d’opinion”.
    La démocratie naît et s’entretien par la confrontation des opinions, pas par la lecture de l’épitre de tel ou tel “faiseur d’opinion” identique en tous points à celle de son confrère.
    Qu’elle crève cette presse convenue, institutionelle et subventionnée.

  9. A constater avec plaisir la bonne tenue orthographique et lexicale des commentaires que je viens de lire, je tire une conclusion sûrement hâtive et partiale : les gens qui savent encore lire et écrire ont rejeté la presse institutionnelle ; du coup, je me sens moins seule !

  10. auriez vous la gentillesse de me communiquer l’adesse de l’évéché de bagdad:en tant que député de Lyon je suis allée plusieurs fois à Bagdad et j’ai l’honneur et la joie de saluer plusieurs fois monseigneur à qui j’avais demandé rendez vous et je crois qu’ilest retourné auprés du Père….or nous avons plusieurs membres de notre famille prétres ou religieux et nous n’avons jamais entendu parler de ce monseigneur Jacques Isaac dont j’ai l’interview dans votre journal avec le plus grand intérét…nous serions tres heureux de rentrer en contact avec lui … mercipour votre réponse.

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