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Europe : politique

La zone euro s’inquiète

 E Après les banques, ce sont les Etats qui sont victimes de la défiance des marchés financiers. Les agences de notation ont dégradé la note de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce. Pour s'endetter à dix ans, l'Etat grec doit verser un intérêt de 5,8%, l'Irlande, 5,5%, contre 3,8% pour la France et 3,3% pour l'Allemagne. Des écarts jamais vus depuis la création de l'euro. Les taux d'intérêt s'étaient alors alignés sur ceux du pays le plus vertueux, l'Allemagne. La Hongrie doit verser un intérêt à dix ans de 9,5%.

Si le FMI venait à intervenir pour aider au redressement financier d'un Etat, ce pourrait être un premier pas vers l'éclatement de la zone euro. Pour s'affranchir du FMI, deux solutions se présentent. Soit on laisse l'Etat en question se redresser lui-même, en lui imposant un plan de rigueur draconien. C'est la position allemande. Soit l'on est contraint d'organiser un sauvetage entre Européens, ce qui pose de graves problèmes juridiques et politiques. L'article 101 du traité de Maastricht interdit explicitement que les banques centrales se renflouent les unes les autres et volent au secours des Etats.

Le président de la banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a déclaré qu'il ne croyait pas à un éclatement de la zone euro. Une réunion de la zone euro pourrait se tenir à Berlin autour du 22 février. Le britannique Gordon Brown serait dans les parages, ce qui permettrait de le convier discrètement alors qu'il ne fait pas partie de la zone euro.

Michel Janva

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6 commentaires

  1. La fin de la mondialisation mettra t elle fin au mondialisme ?
    En attendant, cette bonne analyse de Dedefensa.org :
    http://www.dedefensa.org/article-le_dilemme_de_la_deglobalisation__31_01_2009.html
    Le dilemme de la “déglobalisation”
    31 janvier 2009 — Le terme est utilisé par Sean O’Grady dans The Independent de ce 31 janvier 2009: «Deglobalisation: What is it? And why Britain should be scared». Le terme désigne évidemment le mouvement inverse de la globalisation, actuellement en cours pour des raisons de protection, de prudence, de protection devant la violence de la crise. Cette situation peut être caractérisée également par la montée du protectionnisme. Mais l’emploi du mot, forgé pour l’occasion, de “déglobalisation”, implique de considérer ce renouveau de protectionnisme comme une mesure qui n’est pas seulement d’occasion, ni de simple réflexe, mais qui suggère un mouvement de mise en cause de la structure et de la philosophie de l’économie du monde, la crise elle-même suggérant cette attitude. Les Britanniques sont particulièrement concernés, et également préoccupés tant leur économie est fondamentalement orientée dans le sens de cette philosophie ainsi mise en péril, au niveau de sa structure même, dans tous les domaines de la vie nationale.
    (…)
    • Il est vrai qu’à Bruxelles, dans les différents milieux européens, la question de la renaissance du protectionnisme est désormais centrale. «A la Commission européenne, nous dit une source européenne, la perception de la crise continue à être étrangement cloisonnée, tant est grande la lourdeur de cette bureaucratie et développée son irresponsabilité politique. Mais la question du protectionnisme est celle par laquelle la grandeur de la crise est en train de pénétrer les esprits. Il y a une crainte immense, presque de la panique, de constater tous les signes de résurgence du protectionnisme, d’abord, bien sûr, aux USA…»

  2. Ce qui est inquiétant pour l’ ”€uro, c’est que dans un an ou deux, avec une crise économique qui perdurera, certains grands Etats européens, et particulièrement la France, seront au bord de la rupture budgétaire : les plans de relance, fondés sur du déficit budgétaire, auront accru encore le poids de la dette, sans avoir réellement relancé l’économie, comme lors de l’échec du New Deal de Roosevelt.
    Ce qui fait que leurs recettes fiscales diminuant et dans une quasi impossibilité d’augmenter les impôts et taxes, la notation de leur dette sera dégradée. L’€uro deviendra une monnaie unique intenable.
    La France risque de se trouver dans une situation pire que celle de l’Argentine il y a qq années : car les Argentins vivaient moins d’aide sociale et de l’Etat que nombre de Français, et surtout n’avaient pas 10 millions de population immigrée à charge.

  3. Ce n’est pas la zone euro qui s’inquiète, c’est l’ensemble de la communauté. Comme je l’ai indiqué sur mon blog depuis déjà un petit moment, nous fonçons tête baissée vers une gigantesque crise obligataire. Après la crise des marchés, la crise économique (dont la France ne subit pas encore les effets “grâce” à son inertie publique et dont elle se sortira beaucoup plus tard que les autres “à cause” de la même inertie), la crise obligataire. Et après? Probablement l’écroulement d’un certain nombre d’Etats. Oui, oui, le mythe des Etats qui ne peuvent faire faillite (voir mon blog concernant l’Islande) va voler en éclat (historiquement, bien des royaumes ont disparu de cette façon…). Nos chefs d’Etats semblent tous d’accord pour relancer la machine à billets. Créons des dettes puis fabriquons de la monnaie pour dévaluer la dette crée. Cette attitude de margoulins (que bon nombres de politiques “nationalistes” et “communistes” ont soutenu pendant des années) ne fera que reporter à un petit peu plus tard le problème. Les économistes sont plus enclins à vouloir “purger” le système, normal, ils n’ont pas d’échéances électorales à affronter (par rapport aux élus pourris) ni de peuple en charge (pour les élus vertueux). Mais purger le système, cela veut dire maintenir la masse monétaire, ressortir petit à petit la monnaie centrale du circuit, laisser les canards boîteux se scratcher et reconstruire sur de nouvelles bases (d’où le conflit Trichet/sarkosy dont vous avez peut être entendu parler ou de la querelle sur l’or en Allemagne. L’expiration des accords sur l’or entre les banques centrales (Central bank gold agreement) en septembre de cette année pourrait précipiter une nouvelle étape du rôle de l’or en tant qu’actif de réserve. Les banques vont commencer à le stocker au lieu de le vendre. Mais que voit-on en Allemagne ? Le Guardian rapporte que des politiciens allemands complètement idiots veulent vendre l’or du pays pour financer le plan de relance.) Des millions de gens sans emploi, des strucutures étatiques affaiblies, des retraités imprévoyants privés de leurs revenus par répartition etc… Qui peut se le permettre? Gageons dès lors que la voie du “courage, fuyons..” sera privilégiée et que nous connaîtrons dans les deux qui viennent une nouvelle spirale inflationniste (sauver les banques en les déchargeant de leurs actifs toxiques pour les cantonner dans des “bad bank”, well, mais il v bien falloir les liquider, ces amas de dettes…)

  4. @Thibault Doidy de Kerguelen
    Vous prédisez une crise globale de la civilisation de modèle occidental.

  5. @ Trahoir
    C’est terrifiant, mais vraisemblablement inéluctable. Merci pour ce lien.

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