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L'Eglise : L'Eglise en France

La Vierge Marie, patronne de toute la France

Prenons le temps sanctifiant de ce dimanche 15 août, fête de notre pays, pour replonger aux sources. Texte de Pie XI instituant la Vierge Marie Mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le ciel, comme principale patronne de toute la France auprès de Dieu :

"La Vierge Marie Mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le
ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la
France.

Les Pontifes romains Nos prédécesseurs ont toujours, au cours des
siècles, comblé des marques particulières de leur paternelle affection
la France, justement appelée Fille aînée de l'Eglise. Notre prédécesseur
de sainte mémoire, le pape Benoît XV, qui eut profondément à coeur le
bien spirituel de la France, a pensé à donner à cette nation, noble
entre toutes, un gage spécial de sa bienveillance.

En effet, lorsque, récemment, Nos Vénérables Frères les cardinaux,
archevêques et évêques de France, d'un consentement unanime, lui eurent
transmis par Notre Vénérable Frère Stanislas Touchet, évêque d'Orléans,
des supplications ardentes et ferventes pour qu'il daignât proclamer
patronne principale de la nation française la bienheureuse Vierge Marie
reçue au ciel, et seconde patronne céleste sainte Jeanne, pucelle
d'Orléans, Notre prédécesseur fut d'avis de répondre avec bienveillance à
ces pieuses requêtes. Empêché par la mort, il ne put réaliser le
dessein qu'il avait conçu. Mais à Nous, qui venons d'être élevé par la
grâce divine sur la Chaire sublime du Prince des apôtres, il Nous est
doux et agréable de remplir le voeu de notre très regretté prédécesseur
et, par Notre autorité suprême, de décréter ce qui pourra devenir pour
la France une cause de bien, de prospérité et de bonheur.

Il est certain, selon un ancien adage, que le royaume de France a été
appelé le royaume de Marie, et cela à juste titre. Car, depuis les
premiers siècles de l'Eglise jusqu'à notre temps, Irénée et Eucher de
Lyon, Hilaire de Poitiers, Anselme, qui, de France, passa en Angleterre
comme archevêque, Bernard de Clairvaux, François de Sales, et nombre
d'autres saints docteurs, ont célébré Marie et contribué à promouvoir et
amplifier à travers la France le culte de la Vierge Mère de Dieu. A
Paris, dans la très célèbre Université de Sorbonne, il est
historiquement prouvé que dès le XIII° siècle la Vierge a été proclamée
conçue sans péché.

Même les monuments sacrés attestent d'éclatante manière l'antique
dévotion du peuple à l'égard de la Vierge : trente-quatre églises
cathédrales jouissent du titre de la Vierge Mère de Dieu, parmi
lesquelles on aime à rappeler comme les plus célèbres, celles qui
s'élèvent à Reims, à Paris, à Amiens, à Chartres, à Coutances et à
Rouen. L'immense affluence des fidèles accourant de loin chaque année,
même de notre temps, aux sanctuaires de Marie, montre clairement ce que
peut dans le peuple la piété envers la Mère de Dieu et plusieurs fois
par an la basilique de Lourdes, si vaste qu'elle soit, paraît incapable
de contenir les foules innombrables des pèlerins.

La Vierge en personne, trésorière de Dieu de toutes les grâces, a
semblé, par des apparitions répétées, approuver et confirmer la dévotion
du peuple français.

Bien plus, les principaux et les chefs de la nation se sont fait gloire
longtemps d'affirmer et de défendre cette dévotion envers la Vierge.

Converti à la vraie foi du Christ, Clovis s'empresse, sur les ruines
d'un temple druidique, de poser les fondements de l'Eglise Notre-Dame,
qu'acheva son fils Childebert.

Plusieurs temples sont dédiés à Marie par Charlemagne. Les ducs de
Normandie proclament Marie Reine de la nation. Le roi saint Louis récite
dévotement chaque jour l'office de la Vierge. Louis XI, pour
l'accomplissement d'un voeu, édifie à Cléry un temple à Notre-Dame.
Enfin, Louis XIII consacre le royaume de France à Marie et ordonne que
chaque année, en la fête de l'Assomption de la Vierge, on célèbre dans
toutes les diocèses de France de solennelles fonctions : et ces pompes
solennelles, Nous n'ignorons pas qu'elles continuent de se dérouler
chaque année.

En ce qui concerne la Pucelle d'Orléans que Notre prédécesseur a élevée
aux suprêmes honneurs des saints, personne ne peut mettre en doute que
ce soit sous les auspices de la Vierge qu'elle ait reçu et rempli la
mission de sauver la France ; car d'abord, c'est sous le patronage de
Notre-Dame de Bermont, puis sous celui de la Vierge d'Orléans, enfin de
la Vierge de Reims, qu'elle entreprit d'un coeur viril une si grande
oeuvre, qu'elle demeura sans peur en face des épées dégainées et sans
tache au milieu de la licence des camps, qu'elle délivra sa patrie du
suprême péril et rétablit le sort de la France. C'est après avoir reçu
le conseil de ses voix célestes qu'elle ajouta sur son glorieux étendard
le nom de Marie à celui de Jésus, vrai Roi de France. Montée sur le
bûcher, c'est en murmurant au milieu des flammes en un cri suprême, les
noms de Jésus et de Marie, qu'elle s'envola au ciel. Ayant donc éprouvé
le secours évident de la Pucelle d'Orléans, que la France reçoive la
faveur de cette seconde patronne céleste : c'est ce que réclament le
clergé et le peuple, ce qui fut déjà agréable à Notre prédécesseur et
qui Nous plaît à Nous-mêmes.

C'est pourquoi, après avoir pris les conseils de nos Vénérables Frères
les cardinaux de la Sainte Eglise Romaine préposés aux Rites, motu
proprio, de science certaine et après mûre délibération, dans la
plénitude de Notre pouvoir apostolique, par la force des présentes et à
perpétuité, Nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie Mère de
Dieu, sous le titre de son Assomption dans le ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la France auprès de Dieu, avec tous les privilèges et les honneurs que comportent ce noble titre et cette dignité.

De plus, écoutant les voeux pressants des évêques, du clergé et des
fidèles des diocèses et des missions de la France, Nous déclarons avec
la plus grande joie et établissons l'illustre Pucelle d'Orléans, admirée
et vénérée spécialement par tous les catholiques de la France comme
l'héroïne de la religion et de la patrie, sainte Jeanne d'Arc, vierge,
patronne secondaire de la France, choisie par le plein suffrage du
peuple, et cela encore d'après Notre suprême autorité apostolique,
concédant également tous les honneurs et privilèges que comporte selon
le droit ce titre de seconde patronne.

En conséquence, nous prions Dieu, auteur de tous biens, que, par
l'intercession de ces deux célestes patronnes, la Mère de Dieu élevée au
ciel et sainte Jeanne d'Arc, vierge, ainsi que des autres saints
patrons des lieux et titulaires des églises, tant des diocèses que des
missions, la France catholique, ses espérances tendues vers la vraie
liberté et son antique dignité, soit vraiment la fille première-née de
l'Eglise Romaine ; qu'elle échauffe, garde, développe par la pensée,
l'action, l'amour, ses antiques et glorieuses traditions pour le bien de
la religion et de la patrie.

Nous concédons ces privilèges, décidant que les présentes Lettres soient
et demeurent toujours fermes, valides et efficaces, qu'elles obtiennent
et gardent leurs effets pleins et entiers, qu'elles soient, maintenant
et dans l'avenir, pour toute la nation française, le gage le plus large
des secours célestes ; qu'ainsi il en faut juger définitivement, et que
soit tenu pour vain dès maintenant et de nul effet pour l'avenir tout ce
qui porterait atteinte à ces décisions, du fait de quelque autorité que ce soit, sciemment ou inconsciemment. Nonobstant toutes choses contraires.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, sous l'anneau du Pécheur,
le 2 du mois de mars de l'année 1922,
de Notre Pontificat la première année".

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8 commentaires

  1. Merci pour ce lien, mais il s’agit de Pie XI (1922).

  2. Pas Pie XII, mais Pie XI (1922!).

  3. Il s’agit de Pie XI et non pas de Pie XII. D’ailleurs le renvoi est juste, et nomme bien Pie XI

  4. “De la France,ô Marie,
    obtenez le pardon.
    Rappelez au Seigneur
    Sa Divine Promesse :
    Un Chef que guidera
    l’Éternelle Sagesse,
    dans le texte des lois,
    remettra Son Saint Nom”
    Fiat

  5. Bravo et n’oublions pas non plus le voeu de Louis XIII de 1638.

  6. Deux remarques :
    1) le texte latin ne parle pas de la France, mais de la Gaule (Gallia), conformément à l’usage pontifical séculaire : le mot Francia n’est jamais utilisé par la chancellerie romaine, même lorsqu’il s’agit de désigner le gouvernement français.
    source : http://www.vatican.va/archive/aas/documents/AAS%2014%20%5B1922%5D%20-%20ocr.pdf
    (pour info : tous les Acta Apostolicæ Sedis sont maintenant sur internet).
    2) le texte de Pie XI ci-dessus mentionne, parmi les saints de la Gallia : saint François de Sales. Or, ce grand saint n’était pas français !!! il était “savoisien” (plus exactement : sujet du duc de Savoie). Cela montre que, dans l’intention du Pape, il ne s’agit pas de la France (au sens de l’état, de la “nation”, de la “patrie” …..), mais de la Gaule au sens territorial (puisque la Savoie fait partie de la Gaule géographique).
    Prenons un exemple : le jour où l’Auvergne sera politiquement indépendante de la France et sera habitée par une nouvelle population extra-européenne (c’est-à-dire ne serait plus “française” du tout !), cela ne changera rien au fait que la Sainte Vierge en sera patronne, au titre de son patronnat sur toute la Gaule.

  7. je précise la page dans les Acta : page 185 et suivantes.

  8. Nous sommes si bas descendus.
    Non seulement on ne prie plus, mais on fracasse les statues, on met des bombes dans les sanctuaires, on tue les prêtres, etc etc.

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