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La véritable violence éducative, c’est de priver sciemment un enfant de père

La véritable violence éducative, c’est de priver sciemment un enfant de père

Le 29 novembre à l’Assemblée nationale a été discutée en première lecture une proposition de loi pour l’interdiction des « violences éducatives ordinaires » (« V.E.O. ») : comprenez, selon l’exposé des motifs, les fessées, les tapes, les cris, les menaces et les chantages (« si tu n’obéis pas, tu vas au lit »). M.Lambert (LREM) évoque même la punition comme acte violent ! Le rapporteur Modem, Maud Petit, le confirme : «  le comité des droits de l’enfant est très clair et a toujours maintenu que toutes les formes de violence contre les enfants, aussi légères soient-elles, étaient inacceptables. C’est ce que rappelle l’article 1er de la proposition de loi, en fixant un interdit formel ». Le texte voté, à l’unanimité sauf une voix contre (Mme Emmanuelle Ménard) est donc : « L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ».

Vous avez dit « violence » ? Pour illustrer les faits de ce qu’ils nomment de la « violence éducative ordinaire », les députés font appel (comme le ministre Mme Buzyn d’ailleurs) aux statistiques reflétant la maltraitance : mineurs victimes de violences (= des vraies), de mauvais traitements, d’abandon, de violences sexuelles ; et la mort en moyenne de 72 enfants par an ! Et ils décrivent une sorte de continuum maléfique qui amènerait inéluctablement le parent auteur de tapes à devenir auteur de maltraitance. « Si toutes les violences dites ou jugées « légères » ne dégénèrent pas en violences sévères, nous savonsqu’il peut exister un continuum entre ces violences et que les violences éducatives ordinaires constituent le terreau de la maltraitance. »(Mme Elsa Faucillon) ; « Les violences éducatives ordinaires, que certains appellent « gestes d’autorité », sont en  réalité des gestes répétés d’humiliation et de destruction envers l’enfant » (Mme Michèle Victory).

Lors d’un entretien, le pédo-psychiatre Lévy-Soussan, spécialiste de la protection de l’enfance, démontait tous ces présupposés en rappelant la distinction essentielle entre la violence contre l’enfant d’une part, et ce qui est du registre éducatif d’autre part :

« Il y a une confusion totale par rapport à ce nouveau concept que personne ne connaissait auparavant de VEO et ce qui est la vraie maltraitance. Si on délégitime ce qu’il en est du registre éducatif, il n’y aura plus d’incarnation de l’autorité. Et je différencie totalement l’acte éducatif parfois compliqué, dans lequel la fessée peut avoir un sens dans un contexte donné, de ce qui est du domaine de la maltraitrance. Il y a des fessées qui peuvent incarner une limite, qui ont un sens structurant par rapport à la définition de la limite. Ce présupposé du texte dit que la fessée est le terreau de la maltraitance, alors que c’est précisément le contraire.»

Comment comprendre alors le monde sous-jacent aux propos des députés ?

  • Dans le monde de ces députés, les enfants sont considérés comme incapables du moindre discernement entre tape et maltraitance ; leur construction psychique est systématiquement dévastée ; ils passent leur temps à être humiliés (« Une gifle, un coup, même sans laisser de marque, fait mal et humilie. S’ils ne laissent pas de marque physique, ils laissent des traces psychologiques. »),acculés finalement à l’obésité, l’asthme, l’échec scolaire et la baisse de l’estime de soi (sic).
  • Dans le monde de ces députés, les adultes, en difficulté en face de leurs enfants (« ce geste répond bien souvent, pour les parents, à une situation de désespérance ou de détresse», M.Raphaël Schellenberger), sont les auteurs d’attitudes forcément dégradantes et néfastes envers eux. Incapables eux aussi du moindre discernemententre fessée et maltraitance, ils sont des irresponsables auxquels la loi doit fournir des limites pour tout.
  • Dans le monde de ces députés, tout est soumis à la psychologisation (« A écouter les uns et les autres, nous serions tous de dangereux névrotiques, incapables de bien élever nos enfants », Mme Emmanuelle Ménard) et au besoin de fournir soutien ou correction psychologique. Tout doit donc être fait (c’est le sens de l’article 2 de la proposition) pour apporter à des parents dépassés explications pédagogiques, soutien psychologique dans l’exercice de la « parentalité », support parental renforcé, mesures d’accompagnement. La « campagne de sensibilisation et d’information » et la mise à disposition de conseils et de « lieux d’accueil » seront des moyens privilégiés.
  • Dans le monde de ces députés, il faut faire appel à un Etat bienveillant, tutélaire, pédagogue, pour s’immiscer au sein des familles afin de régler les relations ordinaires et pour dispenser ses bienfaits. C’est normal, comme on le sait, toutes les pratiques de cet Etat sont exemplaires par leur grande qualité éducative, en particulier pour ce qui concerne l’exercice de l’autorité au sein des établissements de l’éducation nationale…
  • Dans le monde de ces députés, on ne s’appuie pas sur le bon sens, mais sur des études scientifiques. Marlène Schiappa l’avait d’ailleurs dit : « Il n’y a pas de petite claque, c’est maintenant démontré scientifiquement». On se rappelle que ce même appel à la science sous-tendait le texte voté par ces mêmes députés pour enlever le mot « race » de la Constitution française au motif que la science avait démontré que les races n’existaient pas ou bien les références frénétiques de M.Touraine, rapporteur de la loi de révision de la bio-éthique, à des études « scientifiques » internationales pour justifier la PMA sans père, études qui ne sont que des questionnaires d’auto-évaluation, remplis par des adultes pour juger de qualité de l’éducation des enfants qui leur sont confiés : étonnamment, les résultats sont bons…
  • Dans le monde de ces députés, on se réjouit de s’alignercomme beaucoup d’autres pays auparavant sur les demandes de l’ONUd’insérer dans leur droit positif l’interdiction des violences. Tiens donc, ainsi on se réjouit de s’aligner sur les demandes d’un texte dit « non-contraignant » ; ça rappelle furieusement le pacte sur les migrations en signature aujourd’hui…

Au final, on reste abasourdi du fait que les députés, incapables eux de discerner entre maltraitance et acte éducatif, votent ce texte de loi au motif premier d’une fragilité constitutive des enfants, alors même que M.Touraine, pour justifier la violence fondamentale de priver volontairement un enfant de père que serait l’extension de la PMA, n’hésite pas à la justifier par cet argument : « Ne sous-estimez pas les capacités d’adaptation de l’homme et plus encore des enfants à des circonstances diverses ; on peut compter sur la résilience de l’enfant ».

Heureusement, il est arrivé à des tas de propositions de loi d’être votées en première lecture et de ne jamais poursuivre leur parcours législatif jusqu’à un vote final.

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3 commentaires

  1. Le problème est que tous ces députés dans leur écrasante majorité n’ont reçus aucune éducation ! Et cela se voit !
    Tous ces adultes insupportables et mal-élevés sont de plus en plus nombreux et comme on ne sanctionne pas les
    parents qui pondent des enfants qu’ils sont incapables d’éduquer… C’est l’invasion !
    L’exemple éclatant c’est François Hollande, devenu emblématique.

  2. Quand je lui mouche le nez avec un mouche nez et qu’il pleure, est-ce de la maltraitance ?
    Quand mon enfant glisse et tombe à la renverse en se cognant la tête, est-ce de la maltraitance ?
    Quand je le prend dans les bras pour le réconforter, est-ce que je ne le couve pas trop ?

    Franchement, cette bande d’abrutis qui pondent des lois comme ça, n’ont-ils rien d’autre à faire que de décérébrer avec l’aide de l’Education Nationale et le service “égalité homme-femme LGBT” et je ne sais quoi encore, des générations de français ?
    Hommes politiques, vous êtes coupables et responsables des futurs déséquilibrés que vous créez consciemment et volontairement ! Vous en rendrez des comptes dans quelques années !

  3. Voilà comment on culpabilise les gens en leur faisant croire qu’ils sont “violents”. La même manière de procéder que quand on les culpabilise pour des déchets; une vitesse un peu trop grande; une colère; une opinion trop tranchée. Sur des esprits doux et faibles cela fonctionne durablement. On se croit mauvais en tout. Du coup on fait confiance à d’autres pour nous dire quoi penser et quoi faire. Il faut absolument apprendre à nos enfants à résister à cette pression mentale qui pour le coup est d’une grande violence psychologique.

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