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France : Politique en France

La retraite par points : une alternative qui serait plus responsabilisante

Le député MPF Dominique Souchet est intervenu hier à l'Assemblée sur la réforme des retraites. Extraits :

S "La division actuelle du système de retraites en 35 régimes obligatoires n'est plus tenable. Les raisons historiques de cet éclatement ont disparu. Il ne survit aujourd'hui qu'en raison de réflexes corporatistes qui ont peu à voir avec l'intérêt général. […] la multiplicité des régimes de retraite rend notre système très gourmand en frais de gestion. Selon plusieurs études économiques, un régime unique, du seul fait des simplifications de gestion, permettrait d'économiser 3 milliards d'euros chaque année. […]

Cette unification est un préalable nécessaire avant la seconde étape d'une réforme systémique qui pourrait être celle du passage d'un système d'annuités à un système par points. Le système par points a été privilégié par le Conseil d'orientation des retraites dans son rapport de janvier 2010. Il présente en effet plusieurs avantages décisifs. Il permet une meilleure prise en compte des tendances démographiques. Il est plus économe et assure une meilleure justice intergénérationnelle, en permettant de mettre un frein au prélèvement sur les actifs. Il est surtout très responsabilisant, en permettant à chacun de choisir en toute connaissance de cause la date de son départ et le montant de la pension qu'il percevra en fonction de la date retenue. Parce qu'il rend possible une lisibilité des retraites, le régime par points est l'instrument qui permet à chaque futur pensionné d'exercer sa liberté de manière pleinement responsable. Nos régimes complémentaires fonctionnent déjà avec un système par points et plusieurs pays l'ont, avec des modalités diverses, généralisé, comme l'Allemagne et la Suède, avec des effets extrêmement positifs. Ces systèmes prévoient l'envoi de relevés annuels donnant à chaque assuré, le nombre de points acquis dans l'année, le cumul de ses points et des projections sur le montant de sa pension en fonction de la date de son départ. […]

[Cette réforme] permettrait en outre de mettre en œuvre le troisième paramètre que doit comporter une réforme systémique : la prise en compte du facteur démographique. Dans le cadre d'un nouveau système unifié et à points, plus juste et perenne, l'attribution des points pourrait en effet se faire pour partie en fonction des cotisations et pour partie au titre des enfants élevés. […] C'est la variable démographique qui en dernier ressort conditionne l'avenir de notre système de retraites. Elle doit donc être placée au cœur de toute réforme systémique. Nous savons tous que les pensions futures ne sont nullement payées par les cotisations. Celles-ci financent uniquement les pensions de l'année en cours. Les pensions futures, ce sont les jeunes générations et elles seules qui peuvent en assurer l'existence. Or, selon l’INSEE, il n’y aura plus en 2020 qu’1,5 actifs pour un retraité et 1,2 en 2050. Ce problème structurel tient à la natalité insuffisante des trente dernières années."

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9 commentaires

  1. Précision il est intervenu lors de la deuxième séance donc celle de mardi soir qui n’est pas encore mise en ligne sur le site officiel de l’assemblée nationale.

  2. Parole très utile de cet homme qui ne serait jamais devenu député sans alliance de son parti le MPF avec l’UMP… qui fait preuve d’une absence de bon sens incroyable dans cette affaire

  3. Le système par points est à mon avis le seul moyen de sauvegarde du système des retraites .
    Il présente aussi le grand avantage de mettre tous les Français à égalité en matière de régime de retraite……..plus de régimes spéciaux que l’on renfloue en les “raccrochant” au régime général des salariés du privé, ce “pompage” entraînant le régime général à sa perte!
    Nos politiques auraient-ils aussi peur des bénéficiaires des régimes spéciaux ?
    Un peu de courage Messieurs les politiques et la France retrouvera la bonne voie !

  4. on reste sur sa faim:
    le système en points demeure en répartition. quelque soit la présentation, s’il n’y a pas de provisionnement et donc d’épargne et donc de capitalisation personnelle le reste est du pipeau.
    L’Arrco et l’Agirc (déficit de 5 milliards d’€!)sont en répartition mais avec une gestion en Points.
    Pour rigoler, consultez auprès de ces caisses les variations des conditions d’achats avec les pénalités pudiquement nommées “taux majorés” et ce depuis 30 ans.
    Tout cela est du vent pour interdire la capitalisation et la liberté de chacun de se constituer un patrimoine à partir de son travail.
    Et que l’on ne dise pas que les gens sont infoutus de se faire gérer leur argent.
    Comment! Un électeur serait apte à voter pour l’Europe de savoir choisir son logement -voire son conjoint- et non pour savoir ce qu’il doit faire avec son argent pour sa famille en vue de SA retraite?

  5. Bravo à ce député car c’est la seule bonne solution.
    Elle nous permet de sortir du débat stérile que nous imposent le gouvernement et les médias : une discussion de marchand de tapis sur les taux, les âges…
    Avec ce système, la réalité technique s’impose et tout le monde ne peut être que d’accord.
    Alors pourquoi le gouvernement ne fait pas cela ? A mon avis avant tout parce que cette solution transforme radicalement le rôle du politique qui se met au service du citoyen en s’effaçant et non plus en fanfaronnant dans des négociations qu’il s’est approprié.

  6. Oui, dans le cadre du régime par répartition, qui outre son caractère socialiste est rappelons le une escroquerie dite de la chaîne de Ponzi, le même système par points pour tous avec le libre choix du moment de départ en retraite avec une retraite calculée en fonction de ce nombre de point et d’un coefficient actuariel fonction de cet âge est le plus juste.
    Mais il faut passer à la capitalisation, sur la période passée (40 dernières années) c’est de loin le placement le plus rentable, et surtout cela eut évité le racisme anti vieux qui explose actuellement (allant jusqu’à des désirs d’euthanasie généralisée avec Attali) car les jeunes générations rechignent à contribuer aux retraites des séniors ayant enfin compris que eux n’auront qu’une retraite de misère.

  7. de Benjamin: Le systeme par point est certainement plus juste, plus souple et plus avantageux. Quant à généraliser la capitalisatio, revôns pas: C’était le système d’avant guerre où beaucoup se sont retrouvés sur la paille ( chute de valeur des fonds de commerce, emprunt russe….).C’est la raison pour laquelle Vichy créa au début ce système, qui fut perfectionné à la Libération. Il faut que le minimum soit assuré par la répartition, et liberté au delà.Car comment laisser croire à des salariés qui gagnent 1.200 euros ou les chômeurs au RSA …..qu’ils doivent capitaliser ….auprès de compagnies qui placent leur avoirs en obligations grecques ou n’offrent que des taux proches de “0” ..

  8. Pour Benjamin,
    Je ne sais pas quels sont les dingues en gestion qui correspondent à ce que vous décrivez mais ils n’ont pas les faveurs des intervenants dans les fonds de retraite d’entreprise en France (Article 83 & 39, PEE) lesquels sont diversifiés en supports, pays et nature comme tout bon patrimoine puisque justement et fondamentalement les fonds de retraite sont un patrimoine du salarié. ….
    pour vous décillez, calculer le rendement réel des pensions en répartition:
    sommes brutes prélevées, sommes nettes créditées (environ 70 % du brut)après les prélèvements pour équilibre et autres prestations bidons)
    pis: les valorisations des rentes en répartition // inflation// rendement obligataire (monde) et à la limite le MSCI world .
    vous rapportez cela avec les tables de mortalité et les rendements nets de frais de gestion de fonds en € par exemple.
    Sachant qu’en répartition aucune provision ne vous est créditée et encore moins en propriété.
    Du vent.
    Quant à la CNAV, comparez la valorisation des cotisations versées dans le calcul de pension // indexation du plafond de cotisation // inflation.
    A titre d’info quand la CNAV fit une réunion sur la retraite, la démonstration de ces éléments provoqua l’ire des assistants du genre ouvriers qui traitèrent la CNAV de Madoff et de voleurs et pire encore quand ils découvrirent la spoliation avec la réversion au conjoint!
    Un grand moment.

  9. @Benjamin : Les syndicats sont adversaires de la capitalisation car ils tirent de la bien mauvaise gestion des innombrables caisses de répartition une manne substantielle. Ils avancent toujours comme argument l’emprunt Russe, le krach de 1929, mais il faut savoir qu’un plan de capitalisation pour sa retraite est long, avec des placements réguliers et diversifiés, et avec des compartiments sécurisés pour la fin du plan est toujours rentable.
    Seuls les plans de capitalisation en actions de l’entreprise se sont avérés parfois catastrophiques.
    En revanche, il est patent que le système actuel est en totale faillite et que les pensions ne pourront être servies qu’avec le secours (que rien ne justifie) des contribuables.
    Même le minimum par répartition reste une escroquerie, faisons comme en Suède, un minimum à partir de 65 ans assuré par la solidarité nationale.
    Enfin, le complément de la retraite par capitalisation PREFON réservé aux fonctionnaires marche bien.

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