Partager cet article

Bioéthique

La première génération issue de la PMA veut être écoutée

Les membres de l'association Procréation médicalement anonyme (PMA) militent pour l'accès aux origines :

«Nous avons à présent un recul de plus de 40 ans sur ces techniques. L'ouverture de l'assistance médicale à la procréation implique au préalable le devoir impérieux de prendre en compte notre expérience, celle des parents et des donneurs».

Clément Roussial, âgé de 23 ans, témoigne :

«À 12 ans, j'ai commencé à avoir des doutes. J'avais du mal à trouver les ressemblances avec mon père. Lors d'une promenade au bord de l'eau, il m'a finalement confié qu'il n'était pas la personne qui m'avait fait. J'ai sauté dans ses bras. C'était un choc, mais aussi un soulagement. Avant j'imaginais un viol, une adoption»

«Je me suis mis à la recherche de mes origines. Je me suis trop accroché à la génétique. J'ai aussi eu l'impression que l'on m'avait fait signer un contrat sans que je le sache. Je suis allé voir un psychologue, puis un médecin du Cecos où j'avais été conçu. Il m'a fait miroiter mon dossier, mais je savais qu'il ne me le donnerait pas alors qu'il risquait une sanction pénale».

Savoir qu'un Cecos détient le secret de vos origines génétiques, que cette identité existe, mais qu'elle vous est interdite, c'est une «forme de torture psychologique». C'est ce principe que ces derniers veulent voir nuancer. Thibault, 23 ans, étudiant à Sciences Po Paris, ajoute :

«La connaissance de son histoire, généralement, on considère que c'est un droit. C'est une question de dignité. Pour moi, c'est le législateur qui en a décidé». «La loi interdit même de donner accès à des données non-identifiantes, même au dossier médical du donneur si je découvre que j'ai une maladie. Pour moi, faire de la prévention, c'est impossible».

Clément :

«Nous sommes envahis par un grand sentiment d'injustice, d'humiliation. Tout nous renvoie à ce manque: la visite chez le médecin où l'on vous demande des informations médicales sur vos parents, une remarque anodine sur votre ressemblance avec untel. Il n'y a pas de limite à l'imagination, au fantasme, c'est épuisant…».

Encore une fois, l'Eglise a raison dans son instruction Donum Vitae (1987) :

"La fécondation artificielle hétérologue lèse les droits de l'enfant, le prive de la relation filiale à ses origines parentales, et peut faire obstacle à la maturation de son identité personnelle. Elle constitue en outre une offense à la vocation commune des époux appelés à la paternité et à la maternité ; elle prive objectivement la fécondité conjugale de son unité et de son intégrité ; elle opère et manifeste une rupture entre parenté génétique, parenté « gestationnelle » et responsabilité éducative. Cette altération des relations personnelles à l'intérieur de la famille se répercute dans la société civile : ce qui menace l'unité et la stabilité de la famille est source de dissensions, de désordre d'injustices dans toute la vie sociale."

Partager cet article

7 commentaires

  1. Article et sujets de très grande importance !

  2. J’ai regardé une émission sur le sujet, en Monarchie espagnole, on n’a pas oublié l’humain, et l’enfant a droit de connaître son parent biologique. C’est beaucoup mieux !
    La république française ferait bien de s’en inspirer !

  3. Entendu dans mon quartier alors que je faisais signer une pétition du CESE :
    “Le mariage homosexuel va être désormais la régle dans ce pays et on retirera davantage de droits aux familles qui avaient trop d’enfants.
    – Vous pensez ce que vous dites, Monsieur, répliquais-je.
    – Tout sera légalisé y compris la pédophilie. Les familles nombreuses ont trop d’enfants et il y en a marre de les éduquer chrétiennement. L’Eglise, c’est finie. Il faut les fermer, maintenant ! Les enfants seront retirés aux familles trop chrétiennes. Il y en a assez !
    Voilà ce qu’un homme qui était avec sa femme pour faire ses courses, m’a lancé.
    Si demain, on légalise la pédophilie, tous les excès, les dérives vont être engagées. On pourra marchandiser le corps humain et personne ne pourra rien dire.

  4. Enfin on commence à entendre les premiers en cause : ces enfants à qui il est interdit de connaître leurs origines.
    Mais les pères ont donné leur semence que s’ils restaient anonymes.
    Juridiquement, dans la justice la meilleure possible sur terre, que faudrait-il faire (pour les enfants déjà conçus s’entend).

  5. Il y a quelques jours, un tribunal allemand a estimé qu’un enfant né dans ces conditions avait le droit de connaître son père biologique. Ce jugement fera-t-il jurisprudence ? L’affaire fait en tout cas grand bruit outre-Rhin.
    http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/familie/anonyme-samenspende-urteil-macht-spenderkindern-hoffnung-12053518.html

  6. Pourriez-vous supporter que votre fille porte l’enfant d’un inconnu, pour de l’argent, et que cet enfant, une fois né, soit vendu à des paires d’homosexuel(le)s, sans que vous n’ayez plus jamais droit de voir votre petit-fils (ou votre petite-fille) ?
    Car tous ces gosses nés par FIV ou PMA ou GPA, ont des parents biologiques, mais aussi, des grands-parents biologiques..

  7. Sodome et Gomorrhe.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services