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Culture de mort : Avortement

La pilule : dure à avaler

De Gabrielle Cluzel dans Monde & Vie :

M "La cinquantaine est un cap difficile à passer. Même pour un médicament. Prenez la pilule. Elle est à la pharmacologie ce qu’Yvette Roudy est à la littérature, Jeanne Moreau au cinéma et Sylvie Brunel à Eric Besson : un sémillant emblème de libération sexuelle et de féminisme épanoui relégué aujourd’hui au rang de vieille chose ménopausée dont on s’est lassé. Depuis quelques mois, ce n’est plus un contraceptif, c’est un lapin de garenne à l’ouverture de la chasse. Cela tire tous azimuts. Pas encore le Médiator ni le vaccin contre le H1N1, mais enfin presque. Et comme on n’est jamais mieux trahi que par les siens, ce sont les vieilles copines d’autrefois qui viennent de la lâcher: « Ras le bol de la pilule ? », titrait le magazine Elle voilà quelques mois. «Marre de la pilule : Pourquoi elles plaquent leur plaquette», renchérissait, il y a quelques semaines, son concurrent Marie-Claire.

Avec force témoignages, corroborés par les résultats d’un rapport de l’Igas, (Institut Général des Affaires Sociales), cela tourne au procès en règle de ce qui a été pourtant imposé comme norme, spécialement en France, auprès des femmes (sans même parvenir d’ailleurs à réduire le nombre d’IVG). Il faut dire que certains chiffres sont édifiants. Selon l’Igas : «La prise de la pilule pendant la durée de la vie féconde représente la gestion au quotidien de plus de 8000 comprimés». Forcément, cela donne un peu le vertige. Marre de traiter sa fécondité comme une affection chronique, comme du diabète ou de l’asthme. Et inutile d’être agrégé de médecine pour deviner que cette prise au long cours d’hormones n’est peut-être pas sans conséquences. L’Igas note ainsi que «La montée des préoccupations écologiques, qui développe une aspiration à des méthodes naturelles, et la crainte des effets à long terme d’une imprégnation hormonale (…) alimentent un climat de suspicion, voire de ras-le-bol».

[…] Réputée avancée incomparable pour la libération de la femme, la pilule apparaît, à l’usage, comme une insidieuse aliénation. C’est ce qu’ont développé dans leur livre Thérèse Hargot-Jacob (Pour une véritable libération sexuelle), et plus récemment encore, Bénédicte Lucereau, conseillère conjugale, (Se passer de la pilule, c’est possible !), mettant en avant la déresponsabilisation absolue de l’homme en matière de fécondité, et le désagréable sentiment des femmes d’avoir « leur corps en libre-service permanent ». C’est aussi ce que suggèrent les résultats de deux études indépendantes : l’une, effectuée par les chercheurs du centre hospitalier universitaire de Heidelberg (Allemagne) et citée voilà quelques mois par The Daily Beast, constate que la prise de la pilule pourrait avoir une influence négative sur la libido des femmes. L’autre, datant de deux ans et conduite, elle, par des chercheurs britanniques de l’Université de Liverpool, tend à montrer que la pilule, en bouleversant les équilibre hormonaux, pourrait endommager la capacité innée des femmes à sentir le partenaire génétiquement compatible… D’où, à l’arrêt de la pilule, de possibles problèmes de fécondité, mais aussi, plus radicalement, l’explosion de ce couple formé en quelque sorte sur un malentendu, quand la femme n’était pas en pleine possession de tous ses moyens. Plus de femme libérée, donc, mais une rombière mariée plus ou moins malgré elle et terriblement sujette, le soir, à la migraine. Ce n’était pas du tout ce qui avait été promis il y a cinquante ans, si?"

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9 commentaires

  1. Les 2 derniers passages en gras m’ont été expliqués par un prêtre il y à une douzaine d’années (au JMJ de Rome):
    – “mettant en avant la déresponsabilisation absolue de l’homme en matière de fécondité, et le désagréable sentiment des femmes d’avoir « leur corps en libre-service permanent »”
    – et “l’explosion de ce couple formé en quelque sorte sur un malentendu, quand la femme n’était pas en pleine possession de tous ses moyens”
    La presse est pathétique, elle se moque de l’Eglise dès que cette derniere parle de sexualité ; et des années plus tard elle lui donne raison…

  2. Une copine catho tra-tra et tout ce qu’il faut me disait encore il y a peu que “franchement, il y a des moyens”.
    Nous parlions des mères de famille nombreuse ayant subi la pression de notre milieu et n’arrivant pas à gérer leurs nombreux enfants.

  3. Probablement que Monde & Vie devra compléter son article avec la phase 2 du plan média-contraception, quand Marie Claire et les autres auront fait pour grands dossiers de couvertures : “elles ont choisi la ligature !”, “Stérilisation, ça c’est le pied !” etc…

  4. Une conséquence de la pilule dont il est rarement question. les hormones passent intactes et en grande quantité à travers les stations d’épuration jusqu’en mer et ne sont pas sans conséquences (graves et durables) sur la faune.

  5. Franchement, cela me fait plaisir de lire cela, je croyais être une espèce en voie de disparition.
    J’ai vécu ma pleine fécondité à la période des “trente glorieuses”. C’était la libération de la femme et la pilule était en plein boom.
    Perso, cela ne me convenait pas.
    Comme toutes les jeunes femmes de cette période, j’ai beaucoup sacrifié à la mode mais pas à celle-là et je disais aux autres qui me regardaient bizaremment : “Je ne veux pas de ce système, j’ai l’impression que mon corps ne m’appartient plus et je répugne, en pleine santé, à modifier chimiquement ce corps;Je trouve que c’est au contraire, une aliénation plus qu’une libération”
    Inutile de dire combien à l’époque, j’ai été incomprise alors que j’étais une jeune femme bien de son temps.
    Mes amies,incrédules, me rétorquaient :
    “Mais il faut bien que tu maîtrises totalement ta fécondité, de telle sorte que tu pourras prendre du plaisir dans des relations sexuelles dans et hors mariage, comme bon te semble, tu imagines la liberté”
    Certes, pour répondre à ce moment-là, je n’avais pas les arguments ad hoc mais je répondais ” si ne ne veux pas d’enfant, soit moi et mon conjoint prenons nos responsablités, soit je maîtrise mes désirs, ce qui est la meilleure preuve de ma liberté”
    Bref, un raisonnement pareil en ces années-là était absolument incompréhensible, mais je m’y suis tenue.
    Je n’ai pas grand mérite à m’y être tenue car cela coulait de source pour moi.
    Enfin, aujourd’hui, je vois que nombre de femmes adoptent cette attitude.
    Etais-je en avance sur mon temps ?

  6. Je suis beaucoup moins enthousiaste devant cette étude car ce qui en ressort c’est la baisse de la libido pour les femmes sous contraceptif hormonal, par rapport aux femmes sous autre contraceptif, et sans contraceptif.
    Mais ce résultat est déjà connu comme un des effets secondaires de la pilule. Et même le planning familial ne le cache pas.
    La conclusion logique, c’est le conseil (que j’ai entendu de mes propres oreille) de passer de la pilule au stérilet, dès l’adolescence. Car plus fiable, plus sûr, sans risque d’oubli, n’entraînant pas de baisse du désir, et simplement “victime de préjugés en France”
    Et bien plus terrible, que la pilule contraceptive, puisqu’il empêche, comme chacun sait, l’implantation de l’embryon nouvellement conçu

  7. Quel gachi, alors que la méthode mis au point par les docteurs Billings au même moment que la pilule permet précisément d’exercer sa générosité et sa prudence en toute conformité avec les lois naturelles et surnaturelles, et comme effet secondaire en plus de faire grandir l’amour conjugal… et bien sûr TOTALEMENT gratuitement ! nous sommes moniteurs et pratiquants Billings depuis 20 ans, que de désastres n’avons nous pas vu autour de nous à cause de la pilule, responsable de quasi toute la déliquescence de la société…. divorce, dépression, suicides, avortement, adulescence des grands et petits, perte de l’altérité dans le couple en faisant de la femme un homme à l’envers (toujours dispo, jamais féconde…)

  8. ouais… n’espérons pas une expension des méthodes naturelles… les hormones seront remplacés par le stérilet… ou la stérilisation… ou la pilule pour hommes?
    quand on voit que sur certains forums certains considère les DIU comme la plus naturelle des méthodes naturelles!
    bien, sûr, aucune mention de l’effet anti-nidatoire§

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